mercredi 30 novembre 2016

Hardman

 Je ne suis pas familier du travail de Gabriel Hardman, mais trouver cette image, ci dessus, sur le net, m'a intrigué. Hardman dit s’être "chauffé" la main avant de bosser, avec ce crayonné d'un jeune Romita Jr. Chouette travail d'encrage
J'ai creusé un peu 
J'ai souvenir d’avoir lu quelques comics assez récents de lui, et d'avoir noté une approche entre Michael Lark et Sean Murphy
J'avais probablement vu des Hulk de sa main
 Sur les com' il est bon, mais ce genre de taff est "facile". On sent l'influence photo et le vernis lavis ou pinceau sec fait "mode" mais fonctionne (impressionnant Fatalis/ Doom)
 
 Visiblement il fait aussi un travail d'après observation du réel...
 qui lui sert très probablement pour éviter les gros pièges du photoréalisme tout en restant assez réaliste pour le lectorat "moderne"

 
 
 La colo de cette page est due à Mme Breitweiser, surprenante mais pas inintéressante
 Exercice du plus haut intérêt, je trouve
Il a repris une planche venant de l'un de ses 1ers boulots pros, à 19 ans. Il montre l'encrage, dont il est mécontent (je le trouve aussi "mauvais" que le crayonné, ou presque) et il en a fait un encrage cette année, pour comparer avec ce qu'il sait faire aujourd'hui

 
 
De l’importance de l'encrage?

lundi 28 novembre 2016

Peter Milligan


Je suis bien plus intéressé par le dessin que par le scénario, comme ce blog en atteste depuis plus de 8 ans. J'aime des scénaristes qui sont aussi des dessinateurs (Miller, Eisner...) mais il y a très très peu de scénaristes qui me font acheter des livres "malgré" un dessin faible. Il y a eu un peu Alan Moore un temps, quelques comics de Ann Nocenti à une époque et...celui qui m'intéresse aujourd'hui, celui dont j'ai probablement le plus d'histoires depuis des années : Peter Milligan!
J'aimerais un jour faire une entrée sur sa carrière mais il faudrait un livre entier. Cet anglais me fascine assez depuis que je l'ai découvert sur Shade/Vertigo. Depuis, j'ai raté des choses de lui (il est tellement prolifique) par inattention (The Skreemer, Shadowman, The Programm, Animal man, Moon Knight, Johnny Nemo, Skin, Terminal Hero), ou absence d'intérêt pour le concept (X-Men, JLA Dark, Red Lantern, Stormwatch...) J'ai regretté quelques achats (un immonde Elektra alimentaire dessiné avec les pieds par Deodato Jr et son studio), certaines mini séries ou run courts ne m'ont pas laissé de souvenir impérissable (Tank Girl, Egypt, The eaters, Detective Comics, Girl...) mais bien d'autres titres m'ont emballé et justifient à eux seuls de suivre avec attention ce que fait cet auteur injustement méconnu, au regard de la starisation excessive de ses compères non américains que sont Grant Morrisson ou Millar. Citons, à nouveau, la géniale série Shade avec Bachalo (très partiellement éditée en tpb), la maxi série marquante Enigma avec Fegredo, Face avec le même dessinateur, The Extremist avec Mckeever, la très très bonne série déjantée Marvel X Statix (avec un Allred que je n'apprécie pourtant pas) un run Human Target qui m'a conquis sur toute la ligne, un one shot intéressant sur Namor, 3 volume de Greek Street, The Minx avec Sean Phillips, un très long run, extraordinaire, sur Hellblazer… et la liste n'est pas exhaustive
Milligan aime les genres, et aime les mélanger : le sexe est omniprésent mais très rarement glamour, le rapport au corps est également omniprésent, le morbide est toujours en surface, il a un sens du dialogue jouissif, un cynisme pas trop marqué mais qui crée un décalage bienvenue...Bref j'aime ce qu'il écrit
Très récemment il s'est lancé dans cette série continue, dont l'image d'entrée est la couv, avec sa version "nue" ci dessous.

  Encore du sexe non glorifié, une monstruosité personnalisée et une histoire assez prenante que je vous laisserai découvrir si le cœur vous en dit. Au dessin, je n'étais pas familier de Leandro Fernandez mais son style est relativement agréable, narrativement clair et propre. Il a une évidente influence TRES marquée Eduardo Risso

Des exemples de pages noir et blanc et/ou couleur et un joli sens du design pour les couv

 
 
 
 
 


Avant cette série continue (un tpb paru, récent) le duo avait livré une mini en 9 parties que j'ai dévoré. The Names évoque le monstre de la finance d'aujourd'hui, personnifié par une sorte de virus prenant possession des traders, avec une intrigue parallèle sur un groupe, The Names, sorte d'Illuminati du pognon, qui fait face à une belle jeune femme refusant que son mari (l'un des Names) se soit suicidé et enquête sur cette mort. Fernandez fait un boulot correct et Milligan jour avec les codes du polar et le principe de la série. Un régal qui ne révolutionne rien mais qui tient le lecteur en haleine jusqu'au bout; Une vf de cette maxi série verra t elle le jour? Mystère


 
Désolé d'avoir été si bavard, mais entrée sur un scénariste oblige

vendredi 25 novembre 2016

Mephisto

 Puisque son fils sera le prochain président US, une entrée sur Mephisto est naturelle
J'ai vu, sur le net, cette image d'une statue qui me semblait familière; mais c'est parce qu’elle reproduit très fidèlement un superbe dessin de John Buscema!
 dessin qui prend de l'ampleur en noir et blanc bien sur (quel coup de pinceau!!!)
 Je ne me suis jamais vraiment intéressé à ce personnage. Probablement pour plein de raisons, l'une d'elles étant le traitement assez ridicule qu'il avait le plus souvent à mes yeux, comme lors de l'une de mes premières rencontres avec lui, à l'occasion de ce RCM Lug
Scénario (sans intérêt, de mémoire) de Milgrom, dessins non inspirés de Big John, et encrage assez fade de Wiacek
 
 Un personnage de cette ampleur potentielle doit être traité en "bigger than life". Là c'était une sorte d'humanisation du personnage (encore une fois je le fais de mémoire, sans avoir relu le récit) J'ai souvenir de scènes totalement stupides, même pour des yeux d'ado
 
 Le coup de grâce, peut être, fut ma lecture du Gant de l'infini (acheté pour tenter de redécouvrir Perez malgré le thème et Starlin) Et voir Mephisto tout petit face à Thanos a fini de l'achever pour moi
 Une lueur d'espoir au milieu de tout cela avecle  très beau GN Triumph and Torment de Stern/Mignola/Badger (réédité récemment en vf). Stern le traite enfin avec classe et grandeur, et Mignola comprend qu'il faut ,pour qu'il fonctionne, le mettre dans l'ombre
 Magnifique
 Quesada lui fera plus tard jouer le très controversé rôle du Deus Ex Machina qui efface le mariage de Peter et MJ. Il lui conserve cet aspect relativement humain qui amoindri son aura
 on voit alors qu'il est capable de prendre toutes les apparences (logique cela dit)
 Ceci qui nous amène à ce qui est, de très loin, pour moi sa meilleure représentation, celle de Nocenti/Romita Jr/Williamson. Oui je sais on y revient toujours, mais c'est justifié
Là c'est Mephisto, sous une forme...différente, embrassant une autre sorte de diable
 Romita Jr propose à Nocenti de représenter Mephisto moins comme une sorte d'humain hybride que comme un démon. Et ça fonctionne
 Ca c’est le diable!! C'est pas ainsi qu'il irait embrassait Rogue/Malicia comme un benêt (cf le RCM évoqué)
 Ajoutons là dessus la bonne idée du duo Nocenti/JRjr de donner un fils à ce démon, Blackheart, et nous avons des scènes jouissives, enfin dignes d'un tel personnage
 Le côté enfer dans sa dimension non symbolique (les gars vont vraiment chez Mephisto dans le run de DD) ne me parle pas a priori mais le traitement de la scénariste et du dessinateur sur la fin de ce mythique run de DD m'a emballé, presque autant que sa partie urbaine. Preuve qu'il n'y a en effet pas de mauvais personnages, mais juste des créateurs qui peuvent ne pas savoir les gérer
Attention, je suis très loin d'avoir lu/vu tout ce qui fut fait avec Mephisto (et je ne parle même pas d'années récentes au sujet desquelles je suis totalement ignare) donc si vous avez connaissance de versions, scénar ou dessins, intéressantes...je suis curieux

mercredi 23 novembre 2016

Niourk sans couleur

 Quand il s'agit d'Olivier Vatine je suis faible. Très faible. D'une faiblesse qui me lasse moi même parfois. Pas fan de sf, j'ai quand même acheté son adaptation en 3 tomes du roman de Stefan Wul, Niourk. Superbe boulot. Belle mise en couleur de Vatine, aidé par sa femme puis également son fils (purée, je me souviens avoir reçu le faire part de naissance de son fils Arthur, et maintenant il est en âge d'aider son père!!!)
C'était beau en couleur

 Je voulais évidemment en voir plus. Je trouvais sur le net des recherches, des roughs (je pense en avoir montré ici dans le temps) et ce genre de chose qui me laissait imaginer un somptueux noir et blanc
 Seulement voilà, pour apprécier ce noir et blanc il fallait dépenser plus de 100€ par (grand) tome!! Trop cher pour moi
 Aujourd'hui, Ankama sort une intégrale en noir et blanc. Format normal certes, mais les 3 tomes en noir et blanc pour 30€, je (re) plonge. Un regret avec l'absence de bonus (réservés pour les livres luxueux cités?) mais tant pis, je ne boude pas mon plaisir; Qu'il est bon ce Vatine! Je suis fan depuis ses premiers livres, et même avant puisque j'aimais ses histoires dans des revues avant Delcourt.
 Il est toujours aussi fort. Ce qu'il perd, parfois, en niveau de détails il le compense par l'énergie de sa mise en scène
Je  regrette un peu aussi les bulles rectangulaires, mais c'est en train de devenir une norme j'ai l'impression. Et le lettrage pourrait faire plus manuel à mon goût
Que de belles pages...


 Sur le net il a mis, un temps, pas mal de photos et ca m'a prmis de vérifier certaines choses....
 il encre au pitt pen, des sortes de feutres à pointe dure, que l'on trouve plus ou moins fins
J'aimerais le voir encrer à la plume ou au pinceau, mais il est super habile avec ces feutres (qui collent bien à l'esprit sf)
 Si je pense qu'il utilise l'ordi (probablement pour la mise en forme de masses, d'immeubles, de perspectives...et il encre ensuite dessus) il a encore un côté très artisanal qui me plait
Je crois qu'il imprime ses roughs (qui doivent donc comprendre ces quelques aspects ordi aussi) en bleus, et encre dessus. On peut percevoir des touches de feutre blanc/retouches...Intéressant


 Il a mis sur le net une carte de ses influences. Certaines sont ultra évidentes (Otomo, Mignola, Frazetta...) d'autres moins, mais j'aime toujours voir "qui se cache derrière les dessinateurs que j'apprécie"
 Je tacherai de faire une entrée sur le série qu'il co gère en ce moment avec Trondheim, et qu'il dessine partiellement, Infinity 8, quand j'en aurai lu assez pour mieux juger