mercredi 12 novembre 2008

La Lulu de DAVODEAU



Etienne DAVODEAU est un auteur qui sort de l’ordinaire.
Je me considère comme quelqu’un d’assez ouvert, côté BD, et aux goûts variés, comme ce blog, je l’espère, en atteste.
En matière de « Franco Belgerie » je me régale autant devant le côté « grand écran » à la Zorro du Scorpion de Marini et Desberg, ou le Ben Hur de Mitton, que face au coup de point dans la figure que peut nous asséner Tardi avec son génial Putain de Guerre chez Casterman.
Mais très rares sont les auteurs dont j’achète TOUS les livres sans même les feuilleter en librairie. Il y a Larcenet, Rabaté, Chabouté (depuis peu), Pedrosa (depuis 3 Ombres qui m’a bouleversé) et...Etienne Davodeau.
Tous ses livres sont intéressants, à un niveau ou un autre, selon la sensibilité du lecteur. Il s’agit, à mon sens, plus d’un écrivain qui dessine que d’un dessinateur qui scénarise.
On sent, comme chez le maître Will Eisner, une parfaite symbiose entre Davodeau scénariste et Davodeau dessinateur. C’est, tout simplement, un « raconteur » au sens noble du terme.
Les mauvaises gens m’avait beaucoup plu, Rural m’avait emballé (les 2 sont chez Delcourt) et son appropriation de l’histoire de Kris sur Un homme est mort était éblouissante.
Il franchi, pour moi en tout cas, un cap avec son dernier livre : Lulu Femme Nue (chez Futuro) C’est un retour à plus de fiction, mais en conservant cet « œil social » qui lui est propre.
Lulu est une quarantenaire qui, après une énième déconvenue professionnelle, lâche (provisoirement ?) mari et enfants pour se perdre (ou se retrouver) quelques jours. Je n’en dirai pas plus (et je suis très mauvais pour parler des histoires).
Je suis un homme de 35 ans plutôt bien dans sa vie. J'ai donc, sur le papier, peu de points communs avec Lulu :- ) Et pourtant l’identification a pris, et impossible de lâcher ce livre avant la fin. J’ai maudit, deux secondes, l’auteur pour nous imposer une attente et n’avoir la fin de l’histoire que dans un autre volume (en cours de réalisation).
Ce livre est magnifique. Etienne Davodeau fait preuve de finesse, de sensibilité, avec une palette d'émotions aussi large que celles des splendides couleurs. Le tout avec une lisibilité parfaite et une narration aussi complexe en théorie que simple en pratique.

Assez parlé, voici quelques images. Ce blog étant plutôt « axé technique », vous verrez ici une case couleur, un crayonné et, surtout, une comparaison crayon/encre. Davodeau écrit avec son crayon, son dessin est donc « lâché », rapide, instinctif, avec un encrage « ligne claire » à l’avenant. Le noir et blanc est toujours d’une efficacité redoutable. Le dessin n’est pas « beau » il est juste. Mais lorsqu’il ajoute de la couleur, comme sur cette histoire, le niveau monte encore d’un cran (les paysages sont à tomber)
Précipitez vous sur Lulu, je doute que vous soyez déçu
Ces illu sont tirées d’un blog créé par l’auteur pour tenir le lecteur informé de l’évolution du tome 2. (http://lulufemmenue.blogspot.com/)
Elles sont reproduites ici avec son aimable (et appréciée) autorisation












Enfin, voici un scan de planche du tome 1, qui atteste, mieux que mes mots, de la qualité du travail de cet auteur complet.











3 commentaires:

  1. magnifique album tout comme "chute de vélo" chez dupuis.
    Par contre Phil, jamais un mot sur celui que je considère tout simplement comme un génie : ROSISNKI (voir le comte Skarbek)il y a eu d'ailleurs un reportage le concernant sur Planète il y a déjà quelques années ; quelqu'un le possède -t-il ?

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  2. je connais peu
    Thorgal n'est pas (du tout) ma tasse de thé Mais je reconnais le talent (polymorphe) du gars
    Et j'ai beaucoup aimé son taff sur Western

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  3. Davodeau est en effet un auteur remarquable. Un homme est mort est un album très touchant, et qui me parle encore plus, puisque ce qu'il raconte doit faire partie de ma culture générale politique.

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