Ma pile de BD à lire (+ mags, essais, livres...) menace de faire crouler la table de chevet, et pourtant je suis me suis d'abord jeté sur un livre qui m'a "obligé" à relire les 3 précédents
Que voici une lecture non reposante. Mais incontournable
Ce tome 4 termine une fresque d'environ 700 pages (re-lues en 12 heures, ca fait masse :-)
Denis Robert, que l'on ne présente plus, rend les affaires Clearstream (et ce qui peut en être associé) intelligibles. Ce qui rend le tout d'autant plus effrayant.
Une vision personnelle, posée (sans voyeurisme sur la vie privée, et brillant sur le domaine public) mais qui ne laisse jamais le lecteur perdu dans les méandres de ces hautes sphères de la politique/finance/magouille.
Un propos si complexe aurait pu laisser la narration à la porte et se paumer dans des textes surabondants. Et bien non. Du tout. Son ami Lindingre à très intelligement découpé le tome 1, imposant une narration BD bienvenue. Laurent Astier se charge de dessiner sur ce storyboard (du Lindingre pur eut été d'un goût étrange étant donné le sujet et son sérieux) Dès le 2 il était évident qu'Astier n'a besoin de personne pour raconter une histoire. Il s'occupe seul des 3 tomes. Le plaisir est réel pour le lecteur. Un sens du dessin tel qu'il arrive à l'oeil de se poser, dans une histoire réelle prenante et nerveusement pas toujours évidente, pour admirer l'art du cadrage, de l'ellipse ou de la métaphore graphique. C'est limpide, le trait est sûr, nerveux, efficace. Peu d'auteurs seraient capables de rendre lisibles et intéressantes, visuellement, tant de scènes de "talking heads", de salles d'audience, de discussions...Un grand coup de chapeau. Je ne sais pas si Denis Robert s'est aussi approprié un peu le langage BD ou si cela ne vient que du dessinateur, mais le final est une grande réussite.
Le fond et la forme se rencontrent pour donner quelque chose d'assez inclassable : autobio, témoignage, récit, enquête, polar, pamphlet, roman, exutoire... un livre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire