20 ans après avoir créé sa créature des enfers, Mike Mignola revient au dessin qu'il avait abandonné depuis quelques années
Delcourt frappe un grand coup, publiant, avant la version couleur, une version n et b, grand format, des 5 épisodes de cette mini série.
Regarder de très près le travail de MM est intéressant, le noir et blanc est on ne peut mieux pensé...
Les 2 premières pages
et deux autres, plus petites, tirées de la vo
MM est au sommet de son art. C'est vrai. Mais...il l'est depuis longtemps et comme il est en haut, il ne bouge plus, ne surprend plus. On s'approche d'une forme de perfection, "à la Toth" mais c'est (comme toute perfection) froid, distant. Il ne prend plus de risques apparents. Aucun. Tout ce qu'il dessine a déjà été dessiné, par lui, et parfois mieux
Je vais être hérétique 2 fois, dans cette entrée, pour les fans du Monsieur :
-J'ai l'impression de lire du Hergé, mais en noir bien sur. La ligne est claire, nette, précise. Trop nette, trop précise, sans accident
Comme pour Hergé c'est le travail de préparation qui m'intéresserait, plus que le produit fini
L'histoire.? Je ne suis pas objectif : Hellboy m'ennuie, profondément, presque depuis le début, donc je ne m'attarde pas. Je vois juste qu'au détour d'une case je me prends à rêver à ce que donnerait Mignola s'il décidait de sortir de sa prison dorée et de faire, par exemple, un récit napoléonien ou, mieux, une histoire de guerre à la Tardi. Là il me réveillerait
-2ème hérésie dont je suis conscient : Je crois qu'en fait je préfère HB en couleur. Déjà parce MM pense à l'évidence à celle ci dès l'attaque de sa planche. Et parce que son coloriste, le meilleur de tous, Dave Stewart, apporte une profondeur, un vrai plus, à l'ensemble
Je fus un fan absolu de Mignola, depuis ses débuts jusqu'à Hellboy. Il évoluait, tentait, cherchait...
Là, je m'ennuie.
J'avoue que j'ai moi même un préférence pour sa période pré-Hellboy, quand il travaillait en free-lance et était encré par d'autres que lui, que ce soit sur Gotham by Gaslight, Jungle Adventure ou encore Triumph and Torment...
RépondreSupprimerne me lance pas :-)
RépondreSupprimeret Fafhrd...
Tu t'ennuie parce que c'est ennuyeux!Le pilote automatique c'est une sécurité et c'est reposant pour un voyage mai où est le souffle....de l'aventure.Ça fait une paye que Mignola est chiant.
RépondreSupprimerje nuancerais à peine plus, n'étant pas intéressé par les histoires sur ce genre de folklore, mais je ne suis pas loin de penser ça en effet
RépondreSupprimerLe noir et blanc du Mignola actuel bien pensé?Pas sûr de mon point de vue.Ça a pourtant été son point fort l'agencement visuel.Entre autres choses.La narration par exemple.et l'évidence.
RépondreSupprimerLà l'oeil se perd dans les méandres de ses compositions,Le contraste est "flouté"ralentissant le rythme de lecture sans que ce soit apparemment un choix narratif.Ici,par exemple, les scènes d'action doivent avoir une lecture rapide,puisque par essence elles sont vives,donc c'est lisibilité et contraste maximum :on ne doit pas s'attarder sur les cases.Alors que là on passe son temps à se dire"qu'est-ce que c'est.....qu'est-ce qui s'passe??!!"Pas top!Tu as raison de le préférer en couleur:ses planches sont plus lisibles et "confortables",donc plus efficaces.Un comble pour du Mignola tel qu'on le conçoit.
Pour moi Mignola n'est pas à son sommet,il s'est pas mal perdu en route,affadi,voire plus: banalisé,la vibration n'y est plus.On est loin du compte.
tu es encore plus dur que moi/
RépondreSupprimerJe le trouve toujours très fort dans ses gestion de contrastes n et b. Il est au sommet de ce qu'il s'est visiblement fixé, mais pour moi aussi il est "perdu"
MM aujourd'hui, c'est avant tout une recette bien calibrée où nous (je) plongeons tous les yeux fermés avec nostalgie.
RépondreSupprimerEn ce qui me concerne, je trouve que MM a été avec d'autres son meilleurs encreur (Williamson, Nowlan,…) et je situe sa maturité graphique dans "the wolves of saint august". Il s'y est définitivement affranchi de ses tics. Après, progressivement, je trouve qu'il se singe, mais franchement avec talent, froideur, cynisme et j'en passe.
On rêve tous de mieux mais on y reviens faute de mieux !
Pour moi c'est juste qu'après The Wolves il s'est dit "c'est bon ok c'est ça que j'aime et que je veux faire toute ma vie" Il était donc "au top" d'une certaine manière et se répète forcément depuis. Côté encrage c'est clair qu'il sait ce qu'il veut et qu'il aime mais ce n'est pas ce que moi j'aimais chez lui
RépondreSupprimerIl a un trait de contour "ligne claire" qu'il accentue à l'encre alors que Williamson, Wiacek ou Russel jouaient avec, en le modifiant, ce qui m'intéressait au plus haut point
Il est certain que Mignola c'est quand même respect pour tout ce qu'il a fait et apporté.Y'a eu de grands moments et on est ,c'est vrai, tous en attente du retour de cet état de grâce visuel.On espère.La déception est à la hauteur de l'enthousiasme qu'il a ultérieurement provoqué.
RépondreSupprimerJe l'oppose un peu à son compagnon de route Arthur Adams qui ,lui,continue de réjouir à chaque apparition. Il a l'air plus impliqué.
Le problème c'est que Adams (sur des intérieurs) se fait de plus en plus rare...
RépondreSupprimerPareil que les camarades.
RépondreSupprimerNéanmoins, je me réjouis hautement quand Corben chausse les gants pour animer Hellboy. La combinaison qu'il fait avec Dave Stewart est alchimique pour moi. Et quand on connaît les expérimentations de malades de Corben sur la couleur, ce n'est pas rien de coloriser son travail. Les mousses, les grains de peau, les matières, les phosphorescences... tout est délicieusement macabre pour moi.
A quand une histoire avec Bernie Wrightson ?
De manière générale avec les dessinateurs guests sur Hellboy, j'ai le sentiment que ça booste le scénariste Mignola, qui sait où il veut amener ses illustres invités, et que du coup, ça booste les collègues dessinateurs, désireux de faire plaisir à Mignola.
Moi, mon "péché Mignola", c'est son adaptation du film Dracula de Coppola, chez USA Comics. Son trait y est en parfait équilibre entre réalisme (on reconnaît parfaitement chaque acteur), et stylisation expressionniste à la Nosferatu.
Un peu moins client de "Gotham by Gastlight", car pas fan de P. Craig Russell : Ses solutions de traits horizontaux me semblent mal adaptées à l'univers graphiques tout en masses de Mignola.
Comme Laurent, c'est vraiment son adaptation de Dracula qui m'a mis une véritable claque mais en effet "the wolves of saint august" est sûrement ce qu'il a fait de mieux dans cette stylisation graphique.
RépondreSupprimerJ'avais zappé ce tirage N&B et quelque part je crois que je vais attendre bien sagement la version couleur car en effet même s'il gère très bien ses noirs et blanc, son dessin est vraiment pensé pour la couleur et fonctionne bien mieux avec!
Oui Adams m'éblouit tjs autant, voire de plus en plus
RépondreSupprimerJe garde une préférence pour MM
J'ai décortiqué des centaines de fois tout ce qu'il a fait avant HB et je ne m'en lasse pas
Clair que Dracula est excellent, parmi les 3 ou 4 (max) adaptations réussies (Steranko, Simonson...) Russel j'ai également eu pas mal de difficultés avec son encrage (et encore bien + avec son dessin), regrettant que Williamson n'ait pas eu à gérer Ironwulf par exemple, mais sur Gaslight il était très bon je trouve
Et c'est aussi vrai que HB est presque mieux sans Mignola au dessin : Fegredo s'en sort plutôt bien, Guy Favis est bon car il garde son style
mais...je n'ai jamais apprécié Corben (oops)