lundi 16 juin 2014

Coups de poing de John Junior

 A l'occasion du récent festival de Strasbourg nous avons, entre autres, évoqué notre avis sur l'un de mes artistes favoris, avec Messieurs Laurent Lefeuvre et, surtout, Franck Biancarelli. Franck est nettement plus dur que je ne peux l'être dans mes moments de faiblesse. Je suis un admirateur de John Romita jr depuis, en gros, 1988 et ses Daredevil. A l'exception de ses travaux Marvel uk et de ses premiers boulots Marvel us (que j'ai lu quand même) j'ai la prétention de croire que je connais à peu près tout, et en détail, de l'artiste, de son style, ses évolutions, tics, points forts.... J'aime argumenter et peux le faire, comme Franck , avec plus ou moins de mauvaise foi. Est- il moins bon de nos jours, depuis quand, quelle est sa meilleure période... Bref, aujourd'hui je voulais seulement évoquer assez rapidement ce qui fut, pour moi, une révélation, ou plutôt 3. 3 œuvres coups de poings
Les voici, avec le moins de mots possible

Cette toute première page est également l'effet que le run a eu sur mon petit cerveau d'ado de l'époque
 DD 250/ 282. Probablement ma série préférée, toute période et tous artistes confondus. Un scenar hors de sentiers battus, un dessin enfin détaillé et un encreur de génie. La mini série Man Without Fear qui suivra, avec Miller au lieu de Nocenti, est très bonne, mais ne tient pas aussi bien l'analyse




 Un run trop court mais graphiquement au top du top. Dixon est un scénariste bien à droite mais ça colle au personnage du Punisher. Romita jr joue le jeu à fond, explose les codes et Klaus Janson décuple la puissance des crayonnés
Cette double page me faisait baver
 mais celle ci non, pourtant de la même base mais a priori encrée, pour faire la promo pré sortie, par Bud La Rosa
 Gregory Wright à la couleur, se faisait incendier pour ne pas "tout colorier" alors qu'au contraire sa gestion du blanc en tant que couleur était brillante et faisait ressortir des planches si fortes qu'elles n'auraient jamais du être colorisées du tout
 Sur les derniers numéros Klaus a quitté le navire, Mike Manley a fait un très bon boulot de copie sur des planches
 Palmiotti bien moins, car trop fin pour le but recherché
 Comparez avec le boss

 2nd run pour le dessinateur sur le titre , à des années lumière du 1er sur lequel il était débutant et sous la coupe de Bob Layton qui ne laissait rien, ou presque, paraitre de son style (encore balbutiant certes)
Sur cette couv c'est un encrage de Byrne (le scénariste) mais sur le reste les pages pleines d'énergie sont embellies par l'excellent Bob Wiacek
 Un look repensé, moins rétro mais plus roots que celui des films qui viendront des années plus tard

Voilà pour mes 3 runs JRjr fétiches. Et les votres?

6 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord pour DD pour le haut du podium.
    le mien ça donnerait ça:
    1-DD
    2-Uncanny X-Men (1ère période bien sûr)
    3-Thor

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  2. ca se défend. Son 1er run uncanny était assez inégal mais pas mal, même si Claremont n'appréciait pas trop son taff. Sur Thor c'est de la puissance Kirbienne pure, donc très bien, mais avec des parties du run tellement faibles au scénar que je ne le retiens pas plus que ça

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  3. Merci pour ce "cri d'amour", Phil.

    Allez.
    Je me lance.

    1 - Daredevil ( avec Nocenti évidemment, très très loin devant tout le reste - et surtout loin devant Man Without Fear avec Miller. N° 1, pour l'incrustation parfaite post "Born Again" du perso, avocat défroqué, dans des thèmes sociaux et politiques modernes (que tu as très bien décrits). Inferno, la rencontre avec Méphisto revu et corrigé, qui est autant le combat de Matt, que de Daredevil. On se demande si la rencontre avec le Tentateur, au moment de sa vie où il ne lui reste plus rien que le plus important(la foi en la Justice, l'Amour de Karen) n'est pas un délire dans sa tête, comme dans le film "la Dernière Tentation du Christ" de Scorcese (même époque : influence ?)
    A revoir en pensant à DD dans le bar de Hell's Kitchen.

    2 - X-Men (premier run) même si sont trait pas sexy me repoussait à l'époque, je me dis aujourd'hui que l'équipe était arrivée à une sorte de sommet de maturité sous ce run. Les membres semblaient se demander ce qu'ils faisaient là, si ça avait encore un sens, et les costumes avaient quasiment disparu, surtout chez les filles, au profit de tenues de gym certes datées aujourd'hui, mais plus en phase avec les thèmes de société traités (haine anti-mutante).
    Pas tapageur visuellement, mais brillant, et authentique.


    3 - Spider-Man (globalement). Car il a fait passer Spidey des années 80 aux années 2010, avec un même naturel pour chaque passage sur le perso.

    Mon regard est biaisé (voire sans intérêt), car je n'ai quasi rien lu de JR jr, ces 20 dernières années (exception : Kick-Ass).

    J'ai néanmoins la sensation que j'ai lu il y a longtemps ce qui me plairait le plus de ce dessinateur. Parce que je suis vieux (37 ans), et que Thor, Hulk, Iron-Man, les Vengeurs... tout ça ne m'intéresse pas beaucoup. Trop cosmique pour moi...

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  4. Ca se tient aussi Même si Spidey est couvert par trop de périodes, et de niveaux, pour être globalisé à mon goût. Il a marqué le perso mais il lui a manqué un janson ou Williamson pour que ces runs restent, graphiquement.

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  5. Bon, j'arrive tard et en plus, Laurent a plutôt bien transcrit ce que je pense. Donc...
    +1 avec Laurent !
    Faut dire, on a le même âge. Question de génération ?
    Ces jours-ci, sur le blog Comics SHould Be Good, JR JR fait l'objet d'articles dans le cadre du "Year of the Artist" (des articles quotidiens décortiquant l'évolution ou la régression de dessinateurs de comics). Allez voir, c'est très intéressant...

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