vendredi 27 février 2015

Beau pinceau sec de Sean Philipps

 Oui au dessus là, sur Iron Man... il est pas beau ce pinceau sec pour donner une texture fatiguée à tête de fer?!
Bon ok, allons plus loin : Plus discret, moins mode que l'autre Sean (Murphy) Phillips n'en est pas moins intéressant. Il est associé pour beaucoup à Brubaker, tant le duo fonctionne dans le polar, mais il sait faire d'autres choses. Comme pas mal de dessinateurs (tous? non) il se sert énormément de photos. Mais n'est pas Greg Land qui veut et chez lui ca ne donne pas un roman photos. Il intègre, mais il intègre surtout à l'encrage.
Exemple avec une partie de planche d'un album Delcourt (7 psychopathes). Il a dessiné en bleu son rough, et intègre sur ordi les photos : ici le gars (son fils je crois, ou lui même) et le décor/photo

 le perso devient à l'encrage du pur Sean Phillips, et le décor de la case deux, d'après photos, ne jure pas avec celui de la case 1,
 Il sait dessiner sans photos, car Iron Man n'est pas un modèle facile à trouver dans la rue
Rough
 Encrage fin en "deadline"
 et c'est l'encrage plus épais, avec le retour de cet effet pinceau sec, qui donne sa personnalité au dessin final
 Autre exemple sur son excellente (ancienne) série Hellblazer
Des photos copiées/collées sur le rough
 et on harmonise le tout à l'encrage. Bien que son style ne rende pas le travail de Phillips des plus dynamiques (et bien des auteurs sont meilleurs pour représenter le mouvement) il a trouvé sa voix/voie

 Focus sur une case avec ce guère appétissant passage à la ligne claire sur bleu, puis la mise en valeur finale à l'encrage

 Hommage à John Romita

 Il a un bon sens de la compo et du design des couv
Rough et version finale

 J'aime beaucoup celle là, tant son beau n et b que sa couleur bien pensée


4 commentaires:

  1. Phillips est effectivement un excellent artiste, sans doute mésestimé parce qu'il a ce côté brut en apparence... Alors que son travail est très élaboré.

    Par ailleurs, il affiche quand même une régularité impressionnante : il est ponctuel, son style ne bouge pas, c'est un maître des ambiances, un sacré cover-artist (celles de la série "Fatale" sont toutes à tomber).

    Sa "chance" aussi, c'est qu'il a su trouver le scénariste parfait pour lui : Ed Brubaker (chance réciproque en fait). Leur complicité, leur complémentarité font que l'un améliore l'autre. Ils racontent la même chose, sont sur la même longueur d'ondes. C'est quelque chose qui est assez rare pour être appréciable (même si le fait de produire pour Image facilite la qualité de ces associations - on le voit avec BKV et Fiona Staples, Rucka et Lark... Ou Brubaker avec son autre copain, Epting).

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  2. plus que régulier car, de mémoire, il disait pouvoir faire, si nécessaire, 2 comics par mois. De cette génération je n'en connais pas d'autres (avant il y a Byrne et Romita jr et encore avant Kirby et Buscema...)

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  3. Ça c'est une entrée, vraiment super intéressante!

    Phillips travaille son découpage d'abord et ensuite il cherche ou fait des photos qui correspondent à ce découpage, ou il a une vague idée d'un découpage, fait ou cherche des références photos qui précisent cette idée, références qui une fois réunies lui servent à finaliser un découpage complet comme tu le montre, découpage qu'il fait à part "grossièrement"au feutre noir puis semble-t-il scanné en bleu sur une feuille à part pour une mise au net en ligne claire (que personnellement j'aime beaucoup tant je la trouve impressionnante, Phillips est un sacré dessineux et cette étape pourrait suffire avec un niveau déjà enviable)avant de finaliser par un jeu d'ombres plus lâché? D'où tiens-tu ces documents? C'est vraiment passionnant, je crois que Lark travaille aussi un peu comme ça, il fait un découpage avec ses personnages et ensuite il cherche des références photos-souvent des captures d'écran de films ou de séries, avec la complication de trouver le bon angle, la bonne perspective- qu'il scanne en bleu sur ses planches.Charge à l'encreur d'unifier tout ça. Une sacrée économie de temps, pour le dessinateur Lark pas pour l'encreur qui se tape la majorité du boulot d'exécution.

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  4. clair qu'avec Lark l'encreur se tapait un sacré boulot (il s'en moque maintenant il gagne des sous en encrant Walking Dead)
    Philipps fait bien d 'abord des découpages, et les photos doivent s'y intégrer ensuite. Ces images là je crois que je les avais prises sur son blog, j'en ai aussi qu'il m'avait envoyé mais je les ai utilisé pour le point d'encrage que je lui avais consacré dans Scarce 74 (argh, déjà 5 ans)

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