lundi 28 septembre 2015

Black Milton...ou le coup de Caniff

 Milton Caniff superbement entouré vous a accroché le regard? Vous êtes détendus? Alors je peux faire un aveu : je ne suis jamais parvenu à lire des strips de ce maitre sans bailler! J'ai souvenir de deux grands volumes en vf (chez Zenda je crois) qui sont probablement les seuls livres de toute ma bibliothèque non lus en entiers. C'est trop daté à mes yeux au niveau des histoires et de la narration. Maintenant attention, ça n'enlève rien au fait que j'admire le trait (et l'influence qu'il a eu)
La preuve :
 Il était super fort pour camper des nanas sexy en peu de traits. J'aime beaucoup le contraste avec les GI blindés de noir et de texture. Seul le noir de la robe intègre vraiment la nana à l'image, sinon elle semblerait presque cartoonesque à côté des virils et réalistes Messieurs
 Et cette compo de case...Magnifique. Il est évident que Hugo Pratt a été subjugué, comme bien d'autres
 Idem avec cet intérieur dans la pénombre. Les plans se détachent par des jeux de blanc/noir ombre/lumière
 Une illue pleine de personnages, chargée au max et pourtant l'oeil capte tout en une seconde et tout est lisible
 Ce dessin pour une carte de vœux est probablement l'un de ceux de Caniff que je préfère. La composition, le noir et blanc savamment étudié, l’atmosphère qui s'en dégage...j'aime tout
J'en profite pour rappeler, preuve supplémentaire de l'énorme importance de l'encrage, que Caniff, comme tous les auteurs de strips, avait des assistants. Le principal était le neveu de Norman Rockwell. Et bien si des assistants finissaient parfois (souvent) les dessins de leurs auteurs, celui de Caniff dessinait, et Caniff se réservait quoi? ...l'encrage! C'est là que tout se jouait

8 commentaires:

  1. La dernière image me fait penser à Nighthawks de Edward Hopper, sauf que les gens à l'intérieur de la maison sont joyeux tandis que ceux dans le bar d' Hopper sont tristes.
    Sinon, c'est clair que Caniff n'était pas un second couteau. 😉

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  2. je pense que c'est clairement un hommage oui

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  3. Tu n'as jamais réussi à lire "Terry et les pirates" ?!

    Autant "Steve Canyon" ne m'a jamais passionné (et pourtant j'ai essayé à plusieurs reprises), autant "Terry..." est un récit d'aventures jubilatoire : il faut évidemment recontextualiser l'oeuvre puisque beaucoup d'éléments qui passent aujourd'hui pour des clichés étaient à l'époque encore assez frais (comme "Flash Gordon" de Alex Raymond, même si, là, pour le coup, c'est vraiment un auteur qui me fait bailler. Raymond était un dessinateur certainement prodigieux, encore que je le trouve trop maniéré, comme le lui reprochait Toth, mais un scénariste emmerdant). Je trouve que ça a conservé un vrai charme, même s'il faut se mettre dans le bain. J'avais réussi à me procurer pour 5 E les cinq premiers volumes traduits par Futuropolis (lors d'un déstockage de la bibliothèque municipale), une affaire immanquable avec des bouquins impeccables.

    Cela étant dit, Caniff est devenu, comme Toth, avec le temps, une sorte d' "artiste pour artistes", plus qu'un auteur dont l'oeuvre reste lue, commentée. Contempler ses dessins, ses planches, même sans les lire, procurent de grands moments et permet de comprendre les influences de bons nombres d'artistes modernes (de Pratt qui l'imitait à ses débuts jusqu'à Samnee).
    Notre jugement est aussi impacté par le fait qu'il produisait des strips, qui sont une lecture bien spéciale, mais qui (re)fait des petits aujourd'hui (il suffit de voir le nombre de titres dans "Spirou" avec ce format).

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  4. La version que j'ai en tout cas ne tombait des mains, (mais couleur, grand format sur papier glacé je crois...bof) Je serais plus tenté par un recueil noir et blanc je pense
    Tu as raison sur le strip, lecture spéciale et malgré tout désuète. je viens de finir à ce sujet le très intéressant bouquin de Robinson (dans sa vf Urban)

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  5. Les daily sont en N&B et seul la sunday page est en couleur, que ce soit sur Terry ou bien sur Canyon.
    Je n'ai pas encore lu les Terry car j'ai quelques petit trous à combler mais j'ai plutôt apprécié les Canyon avec une préférence graphique pour les daily en N&B avec de véritable moment de pure virtuosités, même si le format,de l'édition de IDW, aurait mérité d'être un peu plus grand.

    Le soucis niveau lecture c'est qu'à la base ça se lit tous les jours, bande après bande. En un block soit on a parfois l'impression de répétition soit une impression de trop tant, pour tenir en haleine les lecteurs, il se passe des choses. ;)

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  6. ha, IDW! j'aurais du me douter qu'ils étaient dans le coup, ils sont partout où c'est bien
    C'est vrai que par grosses tranches c'est assez dense, trop même

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  7. Quand je lis des strips, je fais toujours gaffe : c'est facile d'en lire un paquet, mais effectivement, il y a un côté répétitif qui est un peu bourratif. Du coup, je me force presque à arrêter après quelques pages pour ne pas saturer, avant même d'éprouver un début de lassitude. C'est vraiment un rythme à part, et cela qu'il s'agisse de strips dans une tonalité un peu dramatique (comme ce que faisait Caniff) ou humoristique ("Peanuts", "Calvin & Hobbes").

    Quant à Caniff, ça me rappelle aussi qu'il est connu de lecteurs qui n'ont peut-être jamais lu ses BD grâce à la série "Pin-Up" de Yann et Berthet puisque, surtout dans le premier cycle (les trois premiers tomes), l'héroïne, Dottie Partington, devient le modèle d'un comic-strip, "Poison Ivy", produit pour l'effort de guerre des américains contre les japonais. Yann et Berthet avaient donné à l'auteur de ces strips le nom de Milton et le physique de Caniff, en lui attribuant un caractère odieux, machiste, concupiscent - pas très subtil mais amusant.
    Dans les Intégrales de la série, les deux compères avaient même rajouté des faux strips inédits de leur "Poison Ivy". Puis, plus tard, ils ont signé une série spin-off "Les exploits de Poison Ivy", avec pas mal de clins d'oeil aux comics de super-héros.
    (Pour la petite histoire, Yann et Berthet avaient même été sollicités par Marvel pour participer au 50ème anniversaire de "Captain America" : ils ont produit huit pages, qui égratignaient pas mal le perso, avec même quelques gros mots... Et ça a été publié tel quel !)

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  8. Sympa l'anecdote,et oui Pin Up était amusant même si je ne suis pas fana du trait (sauf sur un western un peu mieux à mes yeux, de Berthet)
    Quant à la lecture de strips je te rejoins, j'ai du mal et je me souviens de cette impression de trop plein à la lecture de ceux de lee/Romita sur Spider-man
    Par contre je n'ai jamais eu ce sentiment sur du Watterson, jamais de trop plein sur C and H

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