J'ai déjà évoqué Scott Williams, mais pas sous cet angle. L'encreur attitré de Jim Lee a fait école.Peut être malgré lui mais c'est un fait. Il avait le "style maison " de l'encrage type de chez Image, à ses débuts (92). Et toute une vague d'encreurs plus ou moins (plutôt moins) inspirés l'a suivi : Panosian, Thibert...
Williams a toujours admiré Klaus Janson mais, incapable de son lâcher prise, il s'est tourné vers un autre grand , mais au style opposé : Terry Austin. Il a pris à Austin l'aspect "propre et cassant" de son encrage et l'a poussé encore plus loin dans le détail. Sans atteindre l'adaptabilité de Terry Austin (de sa grande époque) Williams en avait compris la façade
Il avait quand même de sacrés progrès à faire, et de bons dessinateurs à trouver
A ses débuts sur ce genre de planche c'est sans intérêt (avoir ce travail de Ed Benes au crayonné n'aide pas) Aucune texture, aucun effet, ou plutôt un seul effet commun à toutes les matières : les petits points et les petits traits fins
Pire : Portacio n'était certes pas bon, mais l'encrage était à l'avenant. Cette tentative d'effet pinceau (cases 4 et 5) est censée reproduire une impression de trou dans le sol!? Raté
Le Jim Lee d'avant X-Men était très imparfait, avec une narration moyennement lisible, et l'encrage de Williams n'arrangeait rien. L'utilisation de la trame n'est pas souvent judicieuse, différenciant peu les plans, et l'impression finale est brouillonne
Sur les mutants, Jim Lee explose. Williams a trouvé l'approche qui plait à son ami et qui est dans ses cordes : l'ultra minutie, le trait fin et clinquant. Ca brille, c'est net, mais sans risque, très...technique
les noirs sont rarement pleins et les gris sont obtenus, encore une fois sans grand risque technique, par des effets de traits croisés, toujours les mêmes
Ca n'empêche bien sur pas les images qui claquent, mais c'est plus dû au dessinateur (l'encreur n'abîme rien)
Un exception avec cette couv sur laquelle Williams tente une approche du fond à la Williamson, loin de son style habituel
Le duo Lee/Williams est rodé depuis des années et chacun joue sur les forces de l'autre. Si mon avis n'est pas partagé par tous (n'est ce pas Monsieur Laurent L?) je considère leur travail sur Batman comme un point haut de leur collaboration. Williams use (et abuse) de sa technicité acquise (les traits fins, les fonds hachurés...) mais il apporte plus de texture qu'il ne le faisait à ses débuts : cf les tuyaux en premier plan...
et sur cette case : la pierre est traitée avec attention, différemment du rendu des herbes en premier plan (avec de la gouache blanche) Ca parait une évidence mais observez le nombre d'encreurs incapables d'adapter leur encrage à la surface évoquée
L'impression laissée par l'encrage de Williams est souvent celle d'une plume et pourtant il est excellent avec un pinceau (fin). La preuve avec cette image de Lee. Il se lance même dans du blanc projeté (avec une brosse à dents?) sur le bas de l'image
Williams ne sera jamais Janson, il en a fait son deuil et a trouvé sa voie/voix à lui, sans ce lâcher prise cité mais avec des fulgurances comme ce...pinceau sec :)
Pour finir THE test ultime pour savoir si un encreur parvient, un peu, à se lâcher : encrer Jack Kirby. Il ne s'en sort pas mal du tout, gardant son style et parvenant même à rendre assez bien les "Kirby Krackle"
Ah mais je suis d'accord avec toi !
RépondreSupprimerJ'ai adoré Lee/Williams sur X-Men (surtout sur Uncanny)... parce que j'avais 13-15 ans.
Après, j'ai vraiment déchanté jusqu'à ignorer tout ce que le duo sortait.
Aujourd'hui, malgré mon manque d'intérêt pour Lee (toujours la même chose, narration sans intérêt, même s'il produit de de temps en temps de beaux dessins "lâchés"), je reconnais que Williams est un bon complément du premier, et fait de très belles choses, notamment dans les exemples (choisis) que tu montres.
Lapsus : Tu parles du duo Lee/Williamson (sous l'encrage de la couv "Acts of War" inspiré Williamson). =;O)
oops, lapsus corrigé merci
RépondreSupprimerJe fus moins ravi que toi sur les Uncanny X-Men, du fait de mes 4 ans de plus que toi certainement :) je trouvais que Lee apportait une nouveauté, un côté indéniablement percutant, mais je regrettais trop le trait de Silvestri (même si ce dernier était encore monté d'un cran en allant sur Wolverine)
Aujourd'hui pour moi Lee est du "hit and miss" Par moment sa technique me plait énormément,comme sur ses Batman avex Williams, et sur d'autres travaux je le trouve d'une platitude à la limite de l'auto parodie (ses Superman) Quand il se met en danger, s'encre ou tente le lavis, il reste un dessinateur de premier plan
Mais combien sont il à l'aborder de manière différente, leur dessin?
RépondreSupprimerLé débat s'élargit considérablement mais la mise en danger, ou la "simple" évolution est rare
Il est comem beaucoup dans sa zone de confort, et ne la quitte guère mais d'un autre côté il bosse tant, en dehors du dessin, que je suis même surpris qu'il trouve le temps de dessiner
Quesada a, récemment, réglé le souci en travaillant sur tablette et avec moins de pages faites
RépondreSupprimerJe crois que Infantino avait mis son taff entre parenthèses mais faudrait vérifier
Idem pour Giordano
yep ! les fonds hachures de manieres systematiques m' on toujours ennuiyé, chez les dessinateurs ricains, et c( est d' un roboratif à l' encrage! les fonds, c( est justement là ou un encreur peu s' exprimer et poser sa marque, mais souvent çà frustre le dessinateurs ... :) !
RépondreSupprimerton article est interressant, j' ai toujours pensé que williams travaillait à la plume, d' ou les rendus secs et cassant !
j' ai déjà essayé de bosser sur du jim lee, mais c' est casse gueulle, comme exercice, en revanche, l' idée de se confronter à kyrby est bonne, je crois que je commence à maitriser ses "dots"
pour moi, l' experience ultime à été d' encrer du gene colan, mais j' ai dus m y reprendre à deux fois, on ne s' attaque pas impunement à de tels maitres sans en avoir les consequences en retour.
Kirby est difficile au sens où il faut garder la puissance du crayonné. Conan est très difficile car il faut interpréter les grisés du plat de crayon
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