mercredi 14 décembre 2016

Fin du Garçon des Enfers

 Hellboy c'est fini! La création de Mike Mignola tire sa révérence après 22 ans de services.J'ai lu la vf, ci dessus, du tome 2. Et je reste sur un avis, que j'ai depuis quasiment le début. je vais être en désaccord avec pas mal de fans/lecteurs du perso, dont le créateur d'un garçon Renard... mais je suis un peu déçu. J'ai déjà eu l'occasion de dire que Hellboy me lasse depuis des années. 'tention je mets Mignola TRES haut dans mon panthéon d'artistes, mais je préfère de loin celui qu'il fut juste avant de créer HB : un artiste en développement, hors du commun et en recherche permanente. Après HB il a trouvé sa voix, sa voie, sa passion et il s'amuse. Mais si sa perfection graphique me séduit toujours (sauf sur les couv, toutes interchangeables, ou presque) il me laisse sur le bord de la route avec sa saga. J'admire mais je m'ennuie (à de rares exceptions près, sur des récits très courts) Cette conclusion est cohérente avec le reste, mais peut être devrais je me relire toute la série (je n'ai que ce que Mignola a aussi dessiné, pas le reste, sauf du Fegredo) pour en apprécier la totalité. Peut être

Je préfère le logo classique de HB, à titre anecdotique
 
 Le volume un vf de cette conclusion, je l'avais pris en noir et blanc plus grand format
 Mignola est une icône du noir et blanc mais il est allé si loin dans l'épure que le grand format parait presque laisser des pages un peu "vides", tandis que la version couleur est magnifique. Bon, avoir le meilleur coloriste us des 20 dernières années, ça aide (Dave-pas musicien-Stewart)
 Seule surprise, à mes yeux, (et agréable) de ce tome 2 : quelques pages à la colo "type aquarelle" qui sont belles et apportent une rupture de ton bienvenue
 Le noir et blanc au trait, de la vf du tome1, ne m'avait pas plus emballé que ça, alors que voir des repro en niveau de gris/fac simulé, là c'est superbe, avec les coups de pinceaux...
 
 
 Les fans de notre démon cornu ne seront pas déçus, moi je reste sur ma ligne d'admiration relative, et j'espère que quand il aura fait mumuse avec sa peinture quelques temps, il tentera d'autres choses, d'autres créations ou récréations, car je pense qu'il en a encore sous le pied le grand Mike

Terminons avec l'hommage récent de Mister Lefeuvre, que je pique sur son blog, et que je trouve diaboliquement réussi, puis deux autres dessins que j'apprécie : celui de Denis Bodart et celui d'Olivier Vatine (ces deux dessins ne sont pas récents)
 
 
Pour la peine, encore une pointe de Mignola ce vendredi

13 commentaires:

  1. Hé hé !

    Merci pour le clin d'œil.

    Malgré ce dépouillement extrême du dessin, je retrouve Mignola à cette étape du dessin. Car contrairement à toi, je pense que son dessin n'a jamais cessé d'évoluer, de se synthétiser. L'évolution est subtile, lente, mais réelle. Et s'il y a bien eu un (long) moment où Hellboy m'a ennuyé (gorilles nazi Steampunk - délire primaire de geeks, à base de Lovecraft et de codes graphiques aussi éculés qu'ennuyeux - l'exacte même raison pour laquelle Vatine sur son tout nouvel album Infinite 8 avec Trondheim ne m'intéresse pas - ça c'est dit)je l'ai retrouvé ces 5 dernières années, en squeezant Fegredo (pas lu, ne m'intéresse pas).

    Pourtant, là où il semblait tourner en rond avec ces mêmes clichés décrit plus haut, Mignola est contre toute attente revenu à une forme d'horreur plus premier degré, moins kitsch, en amenant des références littéraires plus anciennes, plus gothiques, plus vénéneuses (Dante Alighieri, Shakespeare, Hogdson...). L'influence des peintures monstrueuses de Goya se surajoute à celles (excellentes, mais plus communes) de Kirby ou Frazetta.

    Pour son retour aux manettes complètes (avec Steward, en effet), il y a une maturité dans ce choix assumés de récits ralentis, en Enfer, qui ramènent à plusieurs films, dont Rosemary's Baby (se débattre dans les desseins inéluctable du Diable) et surtout, la Clepsydre (film Polonais de 1973 et palme d'Or à Cannes).
    Je serai très curieux de savoir si Mignola a vu ce film.

    Bande annonce : http://www.dailymotion.com/video/x2jz6db_la-clepsydre_shortfilms

    Dans ce voyage au milieu des morts, baladé par les choses plutôt qu'acteur, le héros (qui apparaît à pile 1'00) est un ancêtre du Hellboy mort qui erre en Enfer, en voie d'accomplissement de son destin.

    Je ne m'attendais plus à ce genre de tournure gonflée, onirique, lente, sublime, à l'intérieur de l'industrie des super-héros, et il me semble que cette histoire est celle qui aurait du être adaptée au cinéma, bien plus que la version bavarde (et néanmoins sympathique)des 2 films de Del Toro.

    Ce n'est qu'un avis, comme toujours.

    Dernier point : Le logo classique que j'apprécie aussi, mais que je trouve moins approprié ici), est l'œuvre de Kevin Nowlan.

    Hellboy est mort, vive Hellboy !

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  2. Concernant l'évolution graphique, elle est bien trop lente et subtile à mon goût, entravée en plus par le fait qu'il s'encre lui même depuis HB, de la même manière. Non que ce soit un mauvais encreur, mais cela ne permet plus d'avoir des duos qui mettaient encore davantage en avant ses recherches graphiques d'antan (passer de Wiacek à Russel, puis Williamson, était un délice)
    Concernant le fond des histoires je suis d'accord avec toi mais là où je m'ennuie avec les choix d'aujourd'hui, j'aurais carrément détesté s'il était resté dans sa veine clichés des débuts
    On reste sur un artiste géant et à suivre

    Hellboy et mort, qu'il passe à autre chose :)

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  3. On comprend qu'il ait senti le besoin d'arrêter, sans doute à cause des crampes à force de refaire les trois même dessins:-))))))

    Entièrement d'accord avec toi, le Mignola d'une certaine époque avait un jus particulièrement réjouissant. Peu être avec un enthousiasme supplémentaire de sa part.

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  4. je savais que tu viendrais dans mon camp, mais tu dépasses mes critiques :)
    Je suis nostalgique de sa période pré HB oui, mais je trouvais aussi en effet une passion (pas sur tout, mais sur qques projets juste avant HB) que je trouve moins depuis ces années où il est clairement dans sa zone d'ultra confort
    Un gars d'un tel niveau devrait prendre, ou en tout cas le pourrait, prendre plus de risques
    Je reste admiratif de son apport, mais quand même je suis déçu (ne parlons pas d'une grande quantité de couv totalement calquées les unes sur les autres en terme de compo, alors qu'il sait faire bien mieux)

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  5. On est au moins d'accord sur les couvertures.

    Il doit s'emmerder, quand même, à force, dans toutes ces mêmes compo de couverture.

    C'est pour ça que je suis très curieux de voir ce que la période qui s'ouvre à lui (il dit vouloir se consacrer à la peinture) lui inspirera.

    Wait 'n' see...

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  6. les quelques peintures que j'ai pu voir sont encore timides, sortes de couvertures malheureusement classiques, mais à l'aquarelle. S'il se lâche ça sera terrible je pense, à suivre

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  7. On sent que le gars comprend le sens de la couleur. Son amitié avec William Wray, ce peintre extraordinaire avec qui sous le nom "Bill" Wray, Mignola a collaboré sur des histoires déjantées et cartoon de Hellboy, en atteste.

    Pour moi, c'est la raison du dépouillement extrême du dessin de Mignola : le combo si complémentaire qu'il forme avec Stewart fait que le seul produit fini qui ait un intérêt, c'est bien la version en couleur !

    Pour avoir comparé page à page les deux versions, (N&B et la version couleur), il n'y a pas photo. Parfois, sans l'apport d'une teinte vive à un endroit, le discret apport de matière dans ce qui semble pourtant (à tort) être de l'aplat, et les infinies nuances de gris qui vont contraster la fulgurance d'une teinte, d'un œil, tout ça EST le produit fini.

    Sinon (même si on en a le droit), autant regarder Goya, Rembrandt, ou Vermeer en noir et blanc, pour juger que ça n'a pas grand intérêt.

    Oui, je suis fan.

    Plus que ça, j'ai la bouche ouverte sur Hellboy in Hell. Ça ne m'était plus arrivé avec lui, depuis son Dracula en 1993.


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  8. c'est vraiment ça
    je sui comme toi Lionel, en sommeil devant les histoires de HB, mais Laurent a raison, graphiquement, et ce fut une mini claque de découvrir ça l'an dernier sur le noir et blanc de Delcourt : ce gars que je mettais (et mets toujours) si haut dans la gestion du noir et blanc, et dont je rêve de voir des oeuvres en n et b (Fafhrd surtout) et bien sur HB c'est en effet de la couleur, de CETTE couleur, dont il a besoin
    Un duo de magiciens, des pages hallucinantes par moments, sur une histoire, hélas, pas pour moi

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  9. La dureté de mon propos sur Mignola vient du sentiment d'avoir affaire à une diva qui daigne servir le service minimum à un public conquis d'avance.Alors qu'on sent bien qu'il en a sous la pédale.
    Plutôt que faire sans cesse ronronner le moteur,au pas, pour qu'on puisse admirer sa rutilante mécanique :qu'il lâche les chevaux!

    Par contre je reste fan de ses pages aquarellées.



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  10. je crois que nous sommes donc tous fans. Un peu déçus, contrariés, aveuglés, frustrés, éxaspérés, admiratifs...selon les moments, les pages et les histoires, mais des fans

    Un grand artiste donc




    mais qu'il nous bouscule un peu plus nondediou

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  11. Il est très bon son Hellboy mais au bout d'un moment c'est une berline. On voyage bien confortable mais sans passion. ça manque de rapport court dans les changements de vitesses. On est rarement parcouru par ce petit frisson qui fait tant plaisir quand le rythme bascule.

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  12. ne dirais tu pas exactement la même chose que moi, sans l'analogie automobile, car toi tu es un vrai mâle

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