Je voulais inciter les gens de goûts (et les autres) à acheter cette vo, s'ils ne l'ont déjà
Idw fait un Artist' Edition de cette œuvre mythique, mais c'est super cher alors qu'une version "standard" (même éditeur) est abordable (une trentaine d'€, pour un grand format)
C'est à cause de ce coffret que je l'ai acheté...
ou plutôt d'un tiers de ce coffret, puisque je n'ai que ce livre là (merci Laurent P)
Je vais forcément acheter, à l'occasion, au moins le 1er volume (pas sur pour le livre sur l'animation) car cette somme analysant le travail du géant Alex Toth est une merveille
Avant même de finir ce gigantesque pavé, j'ai réalisé que si j'ai pas mal de travaux de celui que je mets dans mon panthéon perso juste après Eisner et Kubert (je sais je sais, il est numéro 1 pour certaines personnes lisant ce blog) et bien je n'ai pas Bravo for Adventure, considéré par beaucoup comme son chef d’œuvre
Lacune comblée
L'histoire ne m'a pas emballé plus que ça mais elle est divertissante. C'est assez classique, de l'aventure à l'ancienne, de bonne facture, solide (Joe Kubert fera un gros clin d'oeil bien appuyé à cette histoire d'aviateur cascadeur, à l'occasion de l'une des ses histoires dans Abraham Stone)
Le dessin est une merveille absolue. Une publication très chaotique en France (œuvre pensée puis découpée, pour Metal Hurlant, avec biens des péripéties) et enfin cette compil, en noir et blanc
Toth applique peu ou pro tous ses préceptes, à savoir le dessin réduit à son efficacité maximum
Quelques bonus comme le fait de voir que cette magnifique pleine page ouvrant l'album...
a remplacé celle ci, initialement prévue, mais Toth n'aimait pas pas le pantalon de Jesse Bravo (sans compter le dynamisme réjouissant de la page retenue)
Le moins que l'on puis dire est que cette histoire coupée en 4 partie synthétise bien ce que le maitre a appliqué toute sa vie, et dont se sont emparés quelques auteurs actuels sous sa géniale influence (Mazzucchelli, Lee Weeks, David Aja...)
Même lorsqu'il a besoin de mettre pas mal d'infos visuelles en une seule case (la 3 ici) tout reste lisible
on sent qu'il se fait plaisir tout au long de certaines séquences qu'il a poussé jusqu'à une forme d'abstraction jouissive (regardez donc la "queue de bulle" case 4, qui suit la course de l'avion)
Dommage que Toth n'ait jamais pu pousser plus loin ce qui aurait pu être son Spirit à lui
Contentons nous de relire ses œuvres, dont cette somme qui, si courte soit elle, est une sorte de Master Class de narration
Ça laisse sans voix.
RépondreSupprimerGéant.
et ça n'est pas peu dire...
RépondreSupprimerLe recueil avec ses histoires de Creepy/Eerie contient de très belles planches également.
RépondreSupprimerje confirme
RépondreSupprimerhttp://philcordier.blogspot.fr/2016/11/lecon-de-noirpar-toth.html
Une saine lecture !
RépondreSupprimerPour Toth, ce projet, tardif, était une sorte de concentré de ce qu'il aimait comme lecteur (le récit d'aventures, les avions, le héros ressemblant à Erroll Flynn...) et comme auteur (une narration dépouillée à l'extrème, sorte de synthèse de tout ce qu'il avait appris et prescrivait). Le résultat n'est pas révolutionnaire en tant que tel, mais formellement c'est exceptionnel, d'une modernité incroyable. On comprend tout à fait en le lisant pourquoi Toth est "l'artiste des artistes" parce qu'il y a tellement d'enseignements à en tirer. C'est à la fois simple, modeste, léger, et en moins temps foisonnant, inventif, audacieux.
On peut nourrir des regrets qu'il n'ait pas pu prolonger l'aventure avec ce héros (son héros, sa création). Une part, peu ordinaire, du génie de Toth, c'est aussi de frustrer ses fans (il avait été le premier dessinateur de "Torpedo", pour des pages magnifiques, avant de lâcher l'affaire car il désapprouvait la direction trop violente que le scénariste voulait donner à la série - tant mieux pour Jordi Bernet, mais quand même dommage pour les lecteurs : avoir des récits alternativement illustrés par l'un et l'autre, ç'aurait été grandiose).
Espérons enfin qu'un éditeur français ait la riche idée de proposer cette version définitive de "Bravo for adventures".
pour Torpedo il est amusant d'apprendre que le coup de Grâce qui l'a fait lâcher l'affaire, c'est que le scénariste a refusé d'enlever une scène qui choquait Toth : un gars en train d’uriner dans la rue!
RépondreSupprimeret à cause de ce livre je viens de sauter le pas et de commander The Art of Noel Sickles
J'ai hâte