Relisant, en partie, des bouquins écrits par Tom De Falco sur ses années Marvel je suis tombé sur une itw de Chris Claremont, datant d'une quinzaine d'années
Adepte, à l'époque, d'une certaine langue de bois il euphémisait sur certaines choses, comme le fait de dire que selon lui Romita jr était en développement sur les X-Men (ce qui n'est pas faux), et que travailler sur des perso seuls était plus adapté pour lui (pour éviter de dire qu'il n'aimait pas son travail sur les mutants)
Il évoque à un moment Marc Silvestri, et dit qu'il a apprécié son travail, tout en étant frustré de voir à quel point il fut meilleur sur Wolverine (avec Larry Hama au scénar) qu'avec lui sur les X-Men
Là encore ce n'est pas faux mais cela m'a remis en mémoire ces périodes, d'insouciante jeunesse, et je réalise que ses deux runs, Uncanny puis Wolverine sont gravés dans mémoire. De loin le Silvestri que j'ai préféré
Le trait personnel (clin d'oeil à Frazetta sur cette couv) de Silvestri (bien encré par Dan Green) s'adaptait à toutes les intrigues de Claremont, avec ou sans pathos
sublime couv
un dessinateur également à l'aise sur des épisodes légers, de détente, comme celui ci "à la Pretty Woman"
L'un de mes épisodes favoris reste celui qui se cache sous une couv hors du commun
Un rappel au passage de la grandeur de l'un des meilleurs lettreurs us, Tom Orzechowski
et un sens de la couleur excellent de Glynis Oliver, usant d'une palette réduite et d'une impression cheap, avec un talent inouï (je n'ose imaginer les effets d'ordi et de textures inutiles dont nous "régaleraient" des coloristes actuels)
Il est vrai que sur le perso en solo, Silvestri est encore monté d'un cran
Hama/Silvestri/Green : golden/red team
Malheureusement sur la fin de son run, Silvestri avait la tête dans les "Images" et changeait son style pour coller à ce qui devenait la mode initiée par ses amis Liefeld/Lee/Williams, forçant son trait dans cette mauvaise direction, mais nous en avons déjà parlé
c'est là que je vois que je suis super grave car la première pensée qui m'arrive en te lisant est "je crois que Silvestri était encré par Rubinstein au lieu de Green sur une partie de ces épisodes"!!!
RépondreSupprimermince alors, c'est lequel celui que Rubinstein a encré alors (car je suis quasi sur qu'il en a encré au moins un)
RépondreSupprimerBon Wiacek et Rub c'est la même école alors je me pardonne à moi même cette erreur
Si, Rubinstein a bien encré Silvestri sur un des épisodes avec les Brood (dans l'album "Le Retour des Brood).
RépondreSupprimerAussi sur X-Men Contre Avengers, le RCM avec le procès de Magnéto.
Son style enlevait la puissance du trait de Silvestri, que Green en revanche, magnifiait.
Par contre, Il me semble qu'il y a 3 périodes de dessin de Silvestri sur Wolverine.
La première est top, elle va du début (voyage au Japon avec Yakusas), et inclut la rencontre avec le loup-garou au Canada (le numéro 34 - un numéro fétiche pour moi, car le tout premier comic-book single acheté pour moi, avec le Hulk de Dale Keown, les Uncanny X-Men de Lee, et les 3 et 4 Spider-Man de McFarlane - passons).
Dès le numéro 35, il y a un décrochage irréversible pour moi : Silvestri commence à inclure ces cases les unes à l'intérieur des autres à partir de CE numéro-là.
Visuellement, c'est criant : Jusqu'au 34, les cases sont posées les unes à côté des autres, avec la fameuse gouttière blanche entre chacune où le lecteur se fait son propre film dans la tête. La narration est belle, alterne gros-plans, plans moyens, et plans très larges (les personnages sont vraiment posés dans un décor : Le Yukon sauvage) et le perso n'a jamais été aussi efficace et abouti sous la patte de Silvestri.
Dès le 35, Silvestri mute. Il tente des trucs qu'il ne maîtrise pas, ou plutôt, n'y donne aucune raison autre que "je suis moderne". C'est son droit, mais les planches perdent tout à coup en lisibilité, en crédit, et donc en intérêt.
Dès lors, il privilégie le côté "sexy et fun" des persos, masculins ET féminins l'emportent désormais et jusqu'à aujourd'hui, sur l'histoire, l'ambiance, le crédit de la continuité.
Esthétiquement, on est encore dans sa "patte première époque", avec Green en mode automatique, mais on sent dès ces épisodes en Espagne avec Hemingway, puis avec Elsie Dee (petite fille-robot), que Silvestri est en chrysalide, qu'il recherche à capter de cet air du temps amené par ses compères McFarlane et surtout Jim Lee.
Dès le 35, il n'est plus sur les pas de son modèle de base John Buscema (il avait débuté à Marvel sur des Conan encrés par Geof Isherwood où cette influence était criante), mais ébloui par les chiffres de vente étourdissants des succès de ses collègues Wonder-Boy cités plus haut.
C'est donc cette deuxième partie qui a commencé à me le faire perdre. Son Wolverine devient alors caricatural, cartoon par moments (en caleçon à cœur à l'aéroport aux détecteurs de métaux), et m'a perdu. Sur quelques séquences, c'était plutôt marrant, j'avoue, mais à la longue, "Serval" n'était plus que l'avatar du fameux conte de Fées de Kitty raconté à Ilyana, il y a si longtemps : une brute épaisse et grognante, un nabot hirsute et poilu qui mâchonne un cigare en rôtant sa bière.
Seul Barry Windsor Smith (Weapon-X) et Alan Davis (Bloodlust - Possession) me rendront momentanément mon mutant préféré en lui redonnant sa dignité d'homme.
En ce qui me concerne, aucun n'y a réussi depuis lors.
La troisième et dernière période de Silvestri sur Wolverine, c'est vers le numéro 40, jusqu'à la fin, quand l'encrage sera un mauvais décalque de l'encrage de Williams sur Lee et ajoutera au changement de vision du perso vu dans la partie 2. Logan perds sa chevelure en crin de vieux bourrin, de vieux samouraï, pour adopter des mèches soyeuses, une sorte de coupe acceptable pour jeune premier Bad Ass.
Chaque numéro nous promet alors "Dents de Sabre, Nick Fury, Gambit, Hunter of Darkness, etc.", quand quelques mois plus tôt, chaque rencontre dans un numéro était la promesse d'avancer un peu chaque pion de l'histoire de Logan.
Quant à l'explication des origines de Wolverine dans les numéros 48/49/50... une catastrophe industrielle qui a dézingué pour toujours la continuité du perso.
Très intéressant mais tu es bien plus dur que moi; Je ne ressentais la transformation qui m'a éloigné, que vers le 50. les 35/50 sont en partie liés à un scenar moins noir que sur les premiers Hama/Silvestri je pense aussi
RépondreSupprimerLes 31/35 restent le summum dessin/encrage
Encore du Serval programmé mercredi tiens au fait
Cool !
RépondreSupprimer(message court - moi capable).
Ah oui ! "Le Meltdown" (Serval et Havok - 4 tomes chez Comics USA, tout comme le Bloodlust - "Fauve Blessé" en VF - également évoqué, et qui semble être la préfiguration du Weapon-X que BWS attaquera peu de temps après). Tous ces récits m'ont sérieusement dépoussiéré les mirettes au karcher à l'époque.
RépondreSupprimerD'ailleurs, j'ai alors adoré cette planche des X-Men par Silvestri (dans Sp. Strange 69), où Serval, de retour en Australie, après son aventure au Mexique avec Havok, retente de se refaire cette coupe de cheveux au gel devant la glace, devant une Ororo... un poil moqueuse.
Le souci de continuité allait alors jusqu'à inclure les digressions graphiques des John J. Muth/ Kent Williams, d'une mini-série pourtant quasi hors continuité. Volonté de se réapproprier son perso prêté à d'autres ? Clin d'œil aux collègues ? U npeu des deux ? En tout cas : Chapeau Claremont !
Bien d'accord avec toute cette liste... même si à part le run de Adam Kubert, tout ceci est (si je ne m'abuse) situé avant ces Wolverine de fin 1991.
J'adorerais avoir une carte blanche sur ce perso et raconter quelque chose dans cette tradition de la fin des 80's/tout début 90's...
(dans une vie parallèle - on peut rêver !)
Oui.
RépondreSupprimerIl est moins lange de bois ces dernières années, en effet !
Je n'ai pas lu Killing. Il faudra que j'y jette un œil à l'occasion.
Moi aussi je me suis planté en mélangeant dans ma traduction "Bloodlust" (Posession de Alan Davis - en RCM)... en "Fauve Blessé". Je faisais bien allusion à "Wounded Wolf" cet épisode de Uncanny X-Men que tu mentionnes avec la petite Kathy Powers des Puissance 4.
C'est ça de taper vite... tout en bossant !
Magnifique ce Wounded Wolf (avec DD au verso de la vf de Comics usa)
RépondreSupprimerKilling m'a plu bien moins que Meltdown, mais il faut dire que je ne l'ai qu'en espagnol, et ne lis pas la langue :)
On verra si vous êtes ok avec ma "liste de mercredi "
entièrement d'accord
RépondreSupprimerles mcp dont tu parles sont, et de très loin, les plus beaux travaux de Sam Kieth (scenar de Peter David)avant sa phase plus "expérimentale" (pas tjs inintéressante du tout d'ailleurs)
MacKie!? Sur le taff de Kieth?
RépondreSupprimerLa saga avec les yakuzas est le chef d'œuvre de Silvestri (avec ses épisodes d'Inferno) C'est vrai qu'après l'excellent Wolverine #34 (qui comportait un fabuleux twist) le style de Silvestri est en mutation.
RépondreSupprimerC'était un artiste qui réussissait à jouer avec les ambiances et qui possédait un style, un dynamisme donnant une vraie personnalité et une vraie réinterprétation de certains personnages: les "disproportionnés" Colosse ou Le Fléau possédaient une puissance et une expression rarement vue auparavant. Silvestri donnait de la personnalité à ses personnages grâce à des corps tres expressifs, et des visages qui l'étaient tout autant (Jubilée). Mais que serait le dynamisme de Silvestri sans Dan Green.
Sinon, au milieu des Arme X et Possession, on pourrait ajouter Le Jungle Saga de Mignola!
Merci Lionel, c'est donc une autre histoire, je trouvais étrange d'avoir oublié un co scénariste, mais à la réflexion je l'ai lue ausi celle là
RépondreSupprimerFred tu spoile mes couv de mercredi :)
Tiens Laurent, ne parlais donc tu pas de cette planche plus haut
RépondreSupprimerhttp://www.comicartfans.com/GalleryPiece.asp?Piece=1457534