Du beau et bon Mazzucchelli? C'est un euphémisme et un pléonasme, prétexte à de belles images
En 2007 il a proposé de rares, et couteuses, commissions.
Élégante Selina ci dessus
Beau Batman, dans l'esprit de Year One, plus épuré encore
Une ville bien allégée quand même
Idem pour DD, entre Asterios et Year One
Mais cette entrée vient de cette image, toute récente com postée sur CAF, que je trouve extra
Il est plus près de year one que de ses boulots indé, avec plus d'attention au décor et, surtout, une idée excellente. Ce collectionneur (voleur?) avec ses planches originales, pourchassé
Ca m'a renvoyé à ce dessin d'Eisner
et surtout à celui ci, qui fait partie de mes favoris, à la fois magnifique dans l'execution, symbolique sur l'idée du perso dépecé par un groupe, et en même temps assez énigmatique (quel est ce groupe? entre fans, spéculateurs et bandits)
Quelle belle trouvaille tu as faite là ! Je ne consulte plus trop comicart et donc j'avais loupé ce dessin de DD, mais ça fait ma journée. Merci !
RépondreSupprimerJe connaissais en revanche les com' de 2007, avec la série Catwoman/Batman/DD, qui sont éblouissantes. Pas de gras, l'essentiel, c'est vraiment du "less is more" poussé au bout, magistralement accompli. Mazz' est un géant. Sa rareté, son intégrité, son génie ne peuvent qu'inspirer le respect.
Puisqu'on parle beau dessin, j'ai, de mon côté, consacré une entrée de Noël à un autre artiste de haut niveau : Chris Samnee, en postant quelques pin-ups réalisées cette année. Comme je reçois sa newsletter, j'ai appris que depuis la fin de son contrat exclu chez Marvel et son départ de la compagnie, il avait travaillé un peu dans l'animation (un de ses vieux rêves), puis signé dix pages inédites dans une réédition des "Extraordinaires aventures de Kavalier et Clay" de Michael Chabon (le livre coûte un bras). Mais surtout Samnee prépare son grand retour en 2019 : il fait quelques couv' chez DC et annoncera bientôt ses projets (car, apparemment, il en a plusieurs), pour lesquels il se dit très excité.
Manquerait plus que le Mazz' nous fasse aussi une belle surprise pour que 2019 entre dans l'Histoire !
On aura un peu de redite car j'ai programmé moi aussi une entrée sur Samnee, en partie ressemblant à la tienne du coup de ce que j'en vois, pour début janvier, du fait de la réception, comme toi, de sa newsletter
RépondreSupprimerNous avons donc bon gout :)
On dirait un mélange de Batman Animated de Bruce Timm et du regretté Darwyn Cooke
RépondreSupprimerProbablement du fait d'une influence majeure commune, en terme de lisibilité et de "less is more" : Alex Toth
RépondreSupprimerAlex Toth …. j'ai lu l'intégrale Zorro publié par Glénat il y a quelques temps ! Il semblerait qu'Alex Toth est était une influence majeure pour beaucoup de dessinateurs tout comme Milton Caniff !
RépondreSupprimerZorro est intéressant mais loin d'être le sommet de Toth
RépondreSupprimerPour moi il faut avoir lu au moins ces deux là
http://philcordier.blogspot.com/2017/03/bravo-for-toth.html
http://philcordier.blogspot.com/2016/11/lecon-de-noirpar-toth.html
Et en terme d'influence on peut dire que toute l'école Mazzucchelli/Samnee/Aja (celle du noir et blanc+lisibilité+ un certain minimalisme) ...vient de Toth qui lui même vient en partie de Caniff, et donc de Sickles
Autant je ne me lasserai JAMAIS de Born Again, autant, les quelques dessins (caritatifs, il me semble ?) que Mazzucchelli dessinera après sur DD ne me touche pas. Les proportions deviennent trop académiques, sans aucune déformation élancée du corps, héritage de Colan.
RépondreSupprimerIci, je m'ennuie. Idem sur son Batman façon "Year One" redessiné récemment que tu montres : la tête et le haut du corps en général reprennent certes des proportions plus réalistes par rapport au dessin iconique original (Bats caché par sa cape, utilisé en couverture d'une des éditions), mais entre l'épure du trait, rond, souple, sans force des muscles dessous, tout le côté épique, puissant, que Miller/Janson injectaient (sur DD comme sur DKR)... a disparu !
On sent que David M. est tellement passé à autre chose, qu'il fait ça en buvant de la tisane. Il a le droit (encore heureux !), il est intègre, mais je n'embarque pas.
Son tout dernier dessin de DD que tu montres, par exemple : C'est tellement plan-plan ! Les murs bien verticaux ne donnent aucune plongée, contre plongée. Les mains de DD sont presque en tangente sur ce mur, qu'on l'y croit punaisé.
Bien sûr, ce n'est pas mauvais (restons décent), mais c'est tellement loin de ses capacités d'il y a 30 ans, de ses motivations de nous envoyer ça dans la face, que ça me déçoit, car 100 autres dessinateurs actuels pourraient l'avoir fait exactement pareil. Ça me déçoit surtout car il reste à tout jamais un de mes dessinateurs préféré.
Chez Will Eisner (puisque tu en mets ici), en revanche, la qualité et le dynamisme de ses compositions du Spirit n'a fait que gagner avec le temps, de varier, quand il y revenait, au hasard d'une couverture chez Warren ou Kitchen Sink.
Eisner a su rester enfant, Mazzucchelli est devenu adulte. PIRE : à mes yeux, c'est presque du franco-belge qui regarde les super-héros sans les aimer : cérébral !
L'idéal pour moi en comics, c'est quand le dessin vient des tripes, avec un cerveau pas trop loin derrière, mais derrière quand même.
Désolé, je ne vibre pas.
J'ai le même ressenti que Laurent (toute l'argumentation "technique" en moins car je n'y connais pas grand chose). Ça me rassure, quelque part... mais je n'ai pas vibré le moins du monde non plus.
RépondreSupprimerJe comprends
RépondreSupprimerje suis très client du Mazzucchelli post super héros, et de ce côté ultra cérébral que tu cites à juste titre (Asterios Polyp est un bijou) mais ce n'est absolument plus le Mazzucchelli de Born Again qui est, moi aussi, mon "héros"
J'aime aussi le Mazzucchelli pas encore trop cérébral, mais qui a quitté le collant quand même : cf Big man, un récit extraordianire
Déjà le Mazzucchelli de Year One,pour aussi bon qu'il soit (et encore dans le trip mainstream), n'était plus tout à fait "mon Mazzucchelli"
Avant Born Again il était pour moi un peu trop classique, presque trop Colan (sauf qques épisodes extra comme Fog") Après Born Again il va vers le Mazzucchelli nouveau. Sur Born Again c'est le sommet absolu. Un work in progress à son point culminant
Pour Eisner je ne peux que te rejoindre
Et pareil pour les tripes. Le célébré débat Miller vs Moore revenait en fait à se demander si on préfère qu'un auteur parle à notre bide, ou à notre tête, et notre camp et alors le même
Cette "cérébralité" dans le dessin de Mazz' provient aussi sans doute du fait qu'il est devenu enseignant. Il a dû prendre du recul par rapport à son art (à l'art séquentiel en particulier) pour être davantage dans l'analyse et la pédagogie. Et il a dû commencer par réfléchir à sa façon de dessiner. D'où un sentiment de dessin moins "viscéral".
RépondreSupprimerCela ne me gêne pas car je trouve le rendu magistral. J'ai une admiration pour les artistes qui arrivent à cerner leur style tout en étant capable de le faire évoluer, y compris dans des directions radicales. Tous les grands arrivent à ça et c'est pour ça qu'on les étudie, qu'on les admire. Mon maître absolu, sans doute, est Jean Giraud/Moebius, qui dessinant énormémement s'autorisait tout, le génie comme l'anecdotique, le détail extrême comme l'épure, le classique comme le délire.
En revanche, je ne crois pas qu'il y ait une quelconque condescendance de la part de Mazzucchelli vis-à-vis des super-héros ni même du temps qu'il y a consacré, des oeuvres qu'il a laissées dans ce registre. Sinon il refuserait tout simplement de réaliser des pin-ups de Batman ou DD. Par contre il est effectivement passé à autre chose, en expérientant beaucoup tout en se livrant plus intimement ("Asterios Polyp" est peut-être autobiographique). La rareté de sa production rend délicate l'appréciation du bonhomme et de son travail car on peut être tenté de sur-interpréter le moindre de ses dessins, en y cherchant des indices, en y devinant des intentions - et comme il ne donne pas d'interviews, on n'est pas plus avancé.
Ce qui me semble certain, c'est que tout le côté cérébral de Mazz' n'empêche pas qu'il dessine avec ses tripes car on ne se lance pas dans "Batman Year One", "City of glass", "Big Man" ou "Asterios Polyp" sans en ressentir le besoin profond.
Il y a eu, je pense une pointe de mépris, au au moins d'aigreur, quand il ramait avec Rubber Blanket et qu'on le ramenait sans cesses à ses boulots de super héros, lui qui souhaitait passer à autre chose
RépondreSupprimerIl a d'ailleurs très longtemps refusé de faire quoi que soit qui le ramène au super héros, que ce soit illue, couv , com, même itw. Sauf erreur de ma part c'est Klaus Janson, qui était son collègue d'enseignement, qui l'a convaincu de fournir des copies de crayonnés pour une énième compil de ses DD, et il a probablement remis un pied là dedans par ce biais, ce qui nosu a permis ensuite d'avoir l'un de mes grails, le Born Again artist edition
Le génie que tu cites, Moebius/Giraud a eu un peu la même chose, je pense, quand les gens ne parlaient que de Blueberry quand il était en pleine mutation, mais lui a ensuite œuvré en parallèle, sur ses différentes vies, alors que Mazzucchelli est passé d'une vie à l'autre, chronologiquement
Je ne pense pas qu'il ne mette pas ses tripes dans son taff actuel, mais juste que cela ne se ressent pas, ou pas de la même façon
Ca renvoie à Hergé/Franquin. Tous les 2 s'arrachaient les cheveux sur les pages mais là où Hergé voulait un rendu pur, "parfait", Franquin mettait son énergie sur la page, son émotion, visible par le lecteur
En ce qui concerne Zorro, c'est normal : C'est une commande de Disney ! Donc on peut penser qu'Alex Toth n'a pu donner toute la mesure de son talent à cause des contraintes imposées par Disney.
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