Old school vs modern school
Ci dessus, un fan s'est amusé, sur une période de moins 5 ans, à montrer le rendu de différents encreurs sur un dessin, proche, de Byrne
Tous sont assez représentatifs du travail de chacun sur le titre, sauf Gordon qui, sur la durée, changeait moins de choses et faisait, il me semble, moins de manières.
On reconnait toujours Byrne mais le résultat est TRES différent selon l'encreur.
Mes favoris, pas forcément juste sur cette seule image : Byrne/Austin/Ordway/Gordon
Et maintenant, même si ce n'est pas ultra récent, voici des exemples pris sur le site du dessinateur Aaron Lopresti
Il montre, dit-il, en quoi l'encrage change un dessin
Comme quoi, tout est relatif car au regard des vrais changements dus aux anciennes équipes dessinateurs/encreurs, ici il n'y a que TRES peu de différences. Je parlerais presque de simples nuances tant le crayonné est poussé et les encreurs dans la technique pure.
Matt Ryan est bon (pas de hasard, il est aussi dessinateur) mais on voit bien qu'il ne peut que suivre le crayonné
Lopresti dessine des détails qui relevaient avant uniquement de l'encreur, comme ce que l'on appelle le "feathering" et qui ne fonctionne vraiment qu'avec une plume ou un pinceau
Zoom sur l'image du dessus
Danny Miki a son habituel encrage ultra fin, net et un peu cassant, toujours sur un crayonné ultra précis qui, par endroits, indique même les épaisseurs de traits (cf la jambe gauche de Spidey)
Norm Rapmund est le moins bon, selon moi, car il suit également le trait précis, et ne se permet des libertés que sur des zones qu'il abime : le bras droit de Hulk se retrouve ainsi plein d'espèce de pleins et de déliés inutiles qui ne correspondent à rien et font "montagnes russes " sur le cerné du bras.
On dira que son traitement de la cuisse gauche, avec petite projection de gouache blanche, rattrape un peu
Tim Townsend est très bon, et parvient à mettre un peu de sa patte, mais dans un cadre encore et toujours bien contraint
Le diable est peut être dans les détails, mais quand un encreur n'a plus que ça justement, les détails, pour vraiment s'exprimer, c'est un peu dommage
pour relativiser, il y a quand même des coloristes qui savent utiliser la technologie sans abus, et en gardant un sens artistique,comem Dave Stewart ou Matt Hollingsworth, sans parler des dessinateurs qui ont un sens de la colo ou savent choisir leurs coloristes, comme Samnee, Aja, Philipps...
RépondreSupprimerce qui n’élime pas le souci de ces coloristes qui se pensent les rois de la page
Lopresti devrait venir plus souvent sur ton blog pour apprécier et juger de vrais changements que peuvent apporter différents encreurs sur de "simples" crayonnés!! :)
RépondreSupprimerJe n'apprécie pas son style, que je trouve peu dynamique et trop détaillé. Franchement, sur les exemples montrés, difficile d'y trouver autre chose que le style de Lopresti!
Pour Byrne, je trouve que passée leur première collaboration, le duo avec Austin fonctionne beaucoup moins bien. Son encrage est "cassant" et il laisse des "espaces" à chaque traits qui ne donnent pas de volumes. Bon... Je ne sais pas si je me fais comprendre...
ce n'est pas lié au duo mais malheureusement à l'évolution de Austin lui même
RépondreSupprimerAprès Uncanny/Byrne il est en effet passé en mode "traits cassants qui ne se touchent pas" Ca pourrait être bien car il épure, il élimine des choses inutile de certains crayonnés (Bogdanov de mémoire) mais comme il met vraiment, mais alors vraiment pas mal d'espace entre ses traits ca fait juste non fini
Dommage car ce fut un géant de l'encrage
La question est de savoir si pousser autant ces crayonnés à la sauce moderne est un plaisir ou une purge fastidieuse pour les dessinateurs, ou si pour les encreurs cette précision à suivre ,assez servilement,est une source de stress ou finalement quelque chose de plutôt reposant.
RépondreSupprimerSurtout si,effectivement, c'est pour se faire "manger"par des coloristes en roue libre.
Pour les encreurs vétérans, je me doute un peu de la réponse...
c'est clair pour les rares vétérans oui
RépondreSupprimerPour les autres, je suis assez dubitatifs, je lis pas mal de commentaires d'encreurs modernes qui semblent réellement considérer que leur travail même sur ce genre de crayonné, à une valeur ajoutée nette, et donc qu'il ont une marge de manœuvre
Ca me sidère un peu, et c'est , je trouve, entre le déni et la méconnaissance de l'histoire de leur profession
pas si simple : des dessinateurs vont justement prendre en compte le fait que leur crayonné peut être reproduit finement et donc, s'il ne sont pas bons encreurs,mais veulent un encrage quand même, attendent de leur encreur un respect de cette finesse que l'on retrouve dans leur crayonné
RépondreSupprimerDu coup, pour cette catégorie de crayonnés, les encreurs sont forcément face à des dessins qui leur laissent peu de marge de manœuvre
C'est d’autant plus regrettable que des encreurs "modernes" savent ce qu'un vrai bon encreur à l'ancienne peut apporter, mais n'ont pas la latitude, ou les cojones pour le faire
je pense à Scott Williams qui a souvent dit qu'il admirait Janson mais n'a jamais osé faire ce qu'il faisait