La période se prête, ou devrait, aux bons sentiments. Expression malheureusement galvaudée.
Ce comics les symbolise
Claremont avait parfois tendance à en faire des tonnes, mais avec le recul il fut un précurseur et ce one shot est terriblement bon, et d'actualité
Les mutants symbolisent ici toutes les minorités opprimées
Pour la majorité des lecteurs de comics c'est Marvels, de Busiek et Ross, qui a apporté le réalisme aux super héros
C'est en fait, entre autres, Neal Adams
Et pour moi c'est ce one shot, découvert en vf à 11 ans
Brent Anderson est de l'école Neal Adams. Son trait, réaliste mais pas hyper réaliste, couplé à une colo détonante, me fascinait
Bien des scènes me restent encore à l'esprit, comme celles ci (et bien d'autres)
ou cette séquence, très dure
La vf utilisait alors les bulles et cartouches d'origine (d'où un souci de place occupée par la langue de Molière) mais la censure sévissait encore beaucoup
Sur ces pages la violence est suggérée plus que montrée et du coup à part une tache de sang qui disparait les deux versions sont identiques, et aussi fortes
Je ne suis pas fan du Magneto repenti, encore moins de celui qui dirigea l'école de Xavier mais celui qui est présenté là, à la fois humain et plein de rage, me va
Claremont est au sommet de ce qu'on pouvait attendre de lui. Anderson le suit à merveille
Son discours peut sembler désuet de nos jours tant il fut repris ensuite, mais d'une part celui ci fut (avec des O'Neil/Adams avant lui) parmi les premiers, et d'autre part il est bon parfois de rappeler des fondamentaux, par le biais de ce véhicule qui fut (pour moi c'est du passé) extraordinaire : les super héros pour enfants/ado
Quand la haine des mutants se confond avec le lynchage des noirs, pleurés par un survivant de l'Holocauste.
RépondreSupprimerUne même mécanique.
Chef d'œuvre de Claremont. Brent Anderson Transfiguré.
Le racisme a des visages, des noms (homophobie, antisémitisme, grossophobie, xénophobie, et ceux qu'on n'a pas fini d'inventer pour distinguer ce que Charles Xavier , par l'entremise des mots de Claremont décrit très bien : la haine d'un groupe identifié comme "autre" :
"Nous ne sommes pas un groupe monolithique, mais des individus, tous différents, tous proches" (grosso-merdo).
S'attacher à certains mutants, en redouter d'autres, comme on le fait avec les êtres humains, quels qu'ils soient. Trouver du bon en chacun, du moins bon aussi.
Croyant ou pas, ça s'appelle l'humanisme. Avec son équipe internationale, ces valeurs m'ont été inculquées par les X-Men, et avant tout par CE récit-là.
Will Eisner n'a pas d'autre discours en ouverture de son chant du cygne "Les Protocoles de Sion", faisant remonter ce comportement crétin... à la naissance de l'Humanité.
Tu as raison : écrire ça, surtout autour de Noël... c'est d'un niais !
J'assume.
je dis aussi le "contraire" : la période DEVRAIT se prêter aux bons sentiments
RépondreSupprimeret il est regrettable que ce soit galvaudé
donc je partage, et tout est dit dans ton commentaire
Pour en revenir à vos commentaires, je dirai qu'en plus de censurer le sang, le sens l'était aussi : "Dieu aime, l'homme tue" me semble plus profond et évocateur que "Dieu crée, l'homme détruit".
RépondreSupprimerProbablement, mais ce titre vf est encré en moi maintenant
RépondreSupprimerTrop tard
En regardant les crédit auteurs sur les couvertures, je me dis que c'est sans doute la seule fois où j'ai vu "Christopher" Claremont, et non pas "Chris".
RépondreSupprimerUn prénom d'adulte, au lieu du diminutif un peu enfantin, pour un propos plus "grave" que d'habitude ?
Jamais eu la chance de le lire et pourtant j'ai l'impression de déjà le connaitre tellement ce livre représente l'essence même des Xmen et ce qu'il peut y avoir de meilleur dans les comics en général.
RépondreSupprimerMais bonne nouvelle, mon petit doigt me dit que je me rattraperai dés début janvier avec enfin la réédition chez le vendeur d'autocollant.
Laurent je m'étais fait la même réflexion il y a des années sur le prénom
RépondreSupprimerMichael je reviens de chez mon buraliste et je vois qu'il y a un bouquin à 12€, qui chez moi était avec les fascicules pas chers qui montent en prix chaque semaine, et dedans : days of Futur past de Claremont Byrne, plus ce Dieu créé...
L'occas de tenter? (papier glacé malheureusement je crois)
Apparemment, ce one-shot a servi de base au film X-Men 2 de Bryan Singer en 2003.
RépondreSupprimerPour beaucoup le meilleur de la série des films X-Men.
Je n'ai pas lu la BD et je me rappelle vaguement du film. J'avais plutôt aimé, avant Disney, le tout début de la déferlante des personnages Marvel au cinéma.
l'un des derniers films Marvel que j'ai vu et trouvé plutôt sympa aussi
RépondreSupprimerc'est pour un test
RépondreSupprimerQuelques fois je publie des commentaires que je voudrais supprimer. En tant qu'anonyme, ça n'est pas possible.
RépondreSupprimerComment ça marche, faut créer un compte, apparemment, avec juste un nom ça ne fonctionne pas
Merci
je crois qu'il faut "juste" avoir un compte google, mais pas sur car moi je suis le taulier j'ai rien à faire :)
RépondreSupprimerEt dire que j'ai trouvé un jour cette graphic novel en version US chez un bouquiniste situé dans un endroit improbable... Le truc improbable ! J'étais étudiant, aucun sous dans le portefeuille et le patron refusait de me le mettre de côté... C'était un samedi. J'ai tenté de te planquer dans un recoin du magasin histoire de revenir le mardi avec des sous pour l'acheter, et que personne entre temps ne l'ai trouvé (oui, c'est une astuce qui peut marcher !).
RépondreSupprimerSauf que cette fois, cela n'a pas marché.
Revenu le mardi, j'ai découvert qu'un farfouilleur l'avait déjà acheté...
Désolé, cela ne fait pas très histoire de Noël tout çà ! LOL
Ton astuce, je l'utilisais de temps en temps et habituellement je retrouvais le bouquin :)
RépondreSupprimerA part l'emblématique couverture que tu as présentée, il y a eu des variants, dont une de Sienkiewicz (cf lien ci-dessous)
RépondreSupprimerhttps://leagueofcomicgeeks.com/comic/6677260/x-men-god-loves-man-kills
Sinon, je suis passé chez mon buraliste, mais je n'ai pas trouvé l'édition que tu as mentionnée, j'ai pris des clopes à la place.
En grattant encore un peu sur internet, j'ai trouvé ça :
RépondreSupprimerhttps://read-comic.com/x-men-god-loves-man-kills-full/
BD complète, plus interview Claremont, plus quelques crayonnés, plus couv alternatives (high quality, c'est un peu lourd pour l'affichage)
Tu avais raison concernant un des pères des comics réalistes et influence d'Anderson : les crayonnés sont de Neal Adams, prévu initialement sur ce projet et qui l'a quitté après avoir dessiné 6 pages.
RépondreSupprimermince alors, tu conseilles une lecture,et le gars remplace par des clopes :)
RépondreSupprimerCool le lien merci, Adams aurait été classe mais je pense qu'il aurait tiré la couv à lui,
Grace à son départ Anderson a pu ici faire son chef d'oeuvre et faire corps avec le scénar de Claremont
Faudra que je me lise ces itws
Ce qui est bizarre également, c'est que les planches d'Adams ne semblent avoir aucun rapport avec l'histoire finale - je n'ai pas réussi à les replacer dans la BD finie, il y a d'autres personnage, ex: Angel.
RépondreSupprimerCa veut dire que l'histoire a été largement remaniée suite au changement du dessinateur ? Ou les planches d'Adams viennent d'une autre histoire ? Bizarre...
Il y a aussi une itw d'Adams qui explique pourquoi il a quitté le projet (pas encore lue)
Je suis d'accord avec toi, Anderson colle mieux avec l'histoire. Avec un style finalement plus BD européenne (plus réaliste ?)
Vraiment cool ce site (content de ma trouvaille !)
Cet album était sorti en France au moment où Byrne abandonnait les X-Men et Lug comptait rassurer les lecteurs sur la qualité à venir des productions. C'était en fait le dernier bon scénario de Claremont avant qu'il ne se mette à gâtifier.
RépondreSupprimerEn fait, cet album me fait penser aux films "conscientisés" des années 70 : le récit dénonce les dérives du système (ici, l'influence des télévangélistes comme le révérend Striker) le Maccarthysme et sa chasse aux sorcières paranoïaque (car si les mutants sont, entre autres, des noirs et des juifs, il y a aussi un communiste, Colossus) mais il conserve une foi dans les institutions qui rééquilibrent la situation. On voit ainsi un sénateur révolté par l'extrémisme de Striker, la télévision (les médias) dont il s'est servi se retournent contre lui (la chute mortelle d'Ann, la fanatique, est filmée, et son extrémisme est confondu en direct), enfin, c'est un policier qui l'abat alors qu'il s'apprête à tirer froidement sur Kitty Pride - policier qui se tient juste à côté d'une caméra braquée sur le révérend.
Alors, même si une partie des partisans de Striker reste fanatisée et que le combat n'est pas encore gagné, d'autres se détournent de lui, et tant que les hommes (et les femmes) bons et responsables ouvrent les yeux, le pire n'est pas inéluctable.
Ce comics, c'est un peu "les Mutants du Président" (en moins austère)à son échelle.
Il y a eu quelques retouches (toujours de trop) dans la VF mais ce qui m'étonne, c'est que la crucifixion de Xavier ait été conservée (même si la France est moins bondieusarde que les États-Unis, la religion joue un grand rôle dans ce récit.)
en lisant la vo parue bien plus tard je me suis fait la même réflexion sur une vf très étrangement assez peu édulcorée
RépondreSupprimerProbablement la volonté de Lug d'être moins frileux, moins dans l'auto censure qui devance l'appel de la censure,de tenter le "mature reader" et une forme de sérieux, de respectabilité (qui colle avec le prénom de Clarmont que relevait Laurent)
ClarEmont
RépondreSupprimerCelui-là je l'ai jamais lu,même pas feuilleté ,totalement passé à côté .Faudra bien qu'un jour....
RépondreSupprimerMais j'en ai tellement entendu parler qu'il faudra que je reste "neutre",pour ne pas être déçu d'une manière ou d'une autre.Comme il peut être le cas dans cette situation où un bouquin ou autre jouit d'une réputation flatteuse.
La colorisation qui se voulait plus sophistiquée que les standards de l'époque avait une curieuse allure, à mes yeux,avec ses dégradés ,ses nuances qui remplacent les aplats de couleurs vives, tranchées .C'était un repère efficace pour reconnaître les projets qui se voulaient plus "matures",différents .
Parfois c'était réussi,parfois non.
La couleur dans les comics,une histoire dans l'histoire.
L'extrait avec le poing et le flingue menaçants en gros plan sur fond clair,frontal, qui font face au groupe de X-men de profil en petit dans la case,dans un rapport de force de toute évidence déséquilibré , est de l'art de la BD à l'état pur ! Aucun autre médium ne peut faire ressentir ça avec cette immédiateté, cette efficacité. Un quart de seconde suffit à comprendre, être imprégné, vivre la scène.
RépondreSupprimerMagnifique.
Il y a aussi la rupture entre la dimension des cases ,l'interstice plus réduit entre les cases,tout compte.
RépondreSupprimerEt il est probable que le dessinateur en soit à l'origine, et on remonte donc à Neal Adams de ce fait
RépondreSupprimerQuelle merveille cette histoire.
RépondreSupprimerQuelque chose à laquelle je n'avais jamais réfléchi...
RépondreSupprimerC'est moi où le trait d'Anderson était plus "gras" à l'époque ? (si on le compare à ses travaux plus récents)
Je ne connais pas ses travaux récents
RépondreSupprimerJuste en comparant avec ses Astro City (de toutes époques), j'ai l'impression que c'est un peu moins gras...
RépondreSupprimerhttps://www.google.com/search?q=brent+anderson+astro+city&client=firefox-b-d&tbm=isch&source=lnt&tbs=ic:gray&sa=X&ved=0ahUKEwjw7_6Y7t3mAhULNRoKHQ0iCV0QpwUIIg&biw=1600&bih=804&dpr=1
A ton avis ?
au niveau du trait d'encre ca ne me parait pas hyper flagrant, mais Dieu créé a plus de masses noires, ça doit jouer (ça plus l'impression ajoutée par la colo)
RépondreSupprimerOk, je prendrai le temps de regarder le sujet muni de tn avis.
RépondreSupprimerBon réveillon !