Je reviendrai sur cette serie trop peu connue qui compile des trésors cachés (mais aussi bien d'autres choses moins belles)
Je commence avec une étrangeté, juste après le meilleur du meilleur : Nocenti/ Mazzucchelli
1988 : David Mazzucchelli en a terminé avec les super héros, il part en indépendant et change complètement de style
Cette dernière histoire pour Marvel n'a pas encore la radicalité graphique de Rubber Blanket mais elle est déjà loin de ses Daredevil ou Batman
Ann Nocenti utilise une contrainte, le cross over Inferno, comme un prétexte pour une merveille de scenario tendre et fin
Au final : un bijou
Gros changement
Sous cette couv de John Buscema, et une histoire de ce même big John sans grand intérêt...
se cachent quelques pages d'un joli duo : Gene Colan/ Al Williamson (l'un de ses meilleurs encreurs)
Pas géant côté histoire, mais intéressant au dessin
Le découpage de Colan, son approche du cerné et ses nuances de gris rendaient certes l'encrage pas évident pour un non dessinateur, mais aussi la couleur très difficile à appréhender
Sherilyn Van Walkenburgh était l'une des meilleures coloristes de cette période
Ici, elle contourne un peu la difficulté en mettant pas mal d'aplats, et en utilisant des tons chauds, "enveloppants"
Superbe !
RépondreSupprimerJ'ai souvent vu des cases de l'épisode avec Angel, mais ne l'avait jamais vu en entier.
Superbe trait d'union entre le Mazz chéri ici (Born Again, Year One) et celui plus arty qu'il est déjà en train de devenir.
Ce que j'aimais ces histoires qui faisaient interagir les personnages à pouvoirs... avec les personnages anonymes. C'était aussi souvent le cas d'épisodes de Ann Nocenti et/ou par Barry Windsor SMith (le Daredevil paru dans Fauve Blessé), l'épisode de Ben Grimm, en solo, toujours par Barry Smith, ou le cauchemar de Tony Stark #232 (Strange 238).
Cette veine du super-héros face à lui-même et à sa place dans le monde réel, c'est aussi Tornade sans pouvoirs de retour en Afrique, et sa suite non officielle (Adastra), Monsters (qui était un projet Hulk, fini seul par BWS - à venir chez Delcourt.
Des cross-overs ? OK.
Des batailles à n'en plus finir ? Ok aussi car c'est la règle du genre.
Mais sans ces épisodes "anecdotiques", pour comprendre comment ces soldats aux costumes bariolés ressentent, récupèrent et intègrent de l'expérience, je n'y crois pas.
Chez Spider-Man, l'épisode anecdotique par excellence serait "Le Garçon qui collectionnait l'Araignée" (Ron Frenz).
L'histoire dessinée par Colan, on dirait typiquement un des récits qu'il aurait pensé pour Warren (Creepy, Eerie...) et recyclé ici pour Marvel (ton horrifique, pas de perso Marvel, chute "fin du monde").
Ma foi, de bien belles oeuvres que tu nous présentes ce matin !
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas l’histoire de Mazzucchelli ; j'en avais juste entendu parler. Elle est effectivement formidable et demeure un beau témoignage de sa mutation artistique.
Quant à l'histoire de Colan et Williamson, c'est un véritable OVNI. Pour moi, on dirait une histoire sortie des anthologies House of Secrets / House of Mystery de la fin 70's/début 80's qui se serait échappée de chez la Divine Concurrence... mais l'association des créateurs qui ont bossés dessus montre bien que ce n'est pas une histoire d’inventaire de DC (ou de Warren d’ailleurs, pour reprendre le propos tout aussi approprié de Laurent) qui aurait atterrit chez Marvel. C'est plutôt un témoignage émouvant rappelant une époque alors révolue au début des 90's, celle de l'anthologie d'épouvante. Pas étonnant qu’elle soit apparu dans cet assemblage éclectique qu'était Marvel Fanfare.
J'ai la chance d'avoir dans ma collection une planche originale de cette histoire, qui est celle que je trouve la plus spectaculaire. Ca vaut le coup de la voir en N & B, même si le scan présenté ici ne lui rend pas justice (pas le mien) :
https://cafans.b-cdn.net/images/Category_102438/subcat_166647/FoCbts45_110920233139lola.JPG
Les couleurs de Van Walkenburgh sont certes appropriées sur la version publiée, mais elles cachent le travail accompli par les deux maîtres illustrateurs sur la lumière (par exemple sur la 4ème case) et surtout les formidables textures de Williamson (ou l'ombre monstrueuse, tramée, en case 5). Une bien belle page d’ambiance que je viens de ressortir du portfolio, pour la peine, tiens !
L'histoire ? Autant la passer sous silence effectivement. Le gimmick de la cassette audio la rend de plus terriblement datée aujourd'hui...
je fais miens tous les propos de Laurent bien sur
RépondreSupprimerEt merci pour ce scan de planche, toujours un plaisir de voir ça
Je l'ai ce numéro #40 de Marvel Fanfare.
RépondreSupprimerC'était l'époque où je suivais de près les productions de Mazzucchelli après les chocs de Born Again et de Year One.
Avant cet épisode avec Angel de 88, il y a eu le numéro 16 de X-Factor daté de 87.
Et puis, en 91, le premier numéro de Rubber Blanket sort. Ouah ! je me rappelle encore ma surprise quand je l'ai découvert. Je me suis même demandé à l'époque s'il ne s'agissait pas d'un homonyme...
C'est marrant que tu ais enchaîné avec un épisode dessiné par Gene Colan, une des influences majeures de Mazz à ses débuts.
Tiens j'ai une question : Al Milgrom a été le rédac chef des 60 numéros de Marvel Fanfare. Est-ce que tu sais quel était son rôle exactement ?
y pas de vrai hasard m'sieur, j'ai joué sur cette influence :)
RépondreSupprimerComme toi l'arrivée de Rubber Blanket fut une hallucination, sortant tout juste de son style Marvel/Dc...
le rôle exact je ne sais pas mais dans les grande lignes Milgrom faisait, éditorialement...tout
c'est à dire demander des histoires aux auteurs, ou chercher dans les inventaires existants, choisir les thèmes des numéros, remplir les pages manquantes avec des portfolios, et bien sur dessiner les edito
Quel bonheur que ce Marvel Fanfare #40. Il est rangé bien précieusement dans ma case Mazzucchelli/Miller. Et le scénario de Nocentie est très beau également. Un combo parfait. Allez zou, relecture ce soir et idée de chronique RETRO pour Top Comics, un de ces jours.
RépondreSupprimerCe Mazz, quel génie (et sans bouillir)
RépondreSupprimerFarpaitement
RépondreSupprimerIl y avait un truc qui me chiffonnait dans ton entrée. La mention au cross over Inferno. Dans ce cross over Angel est sous sa forme Archangel donc pas possible. Et puis j'ai donc relu cette fabuleuse histoire en ressortant mon Marvel Fanfare #40 et surtout la deuxième de couv, "l'Editori-Al" de Al Milgrom, qui explique que ce récit se déroule pendant le troisième numéro de la LS Mephisto Vs (ici Mephisto Vs The X-Men et le n°2 c'était Vs X-Factor ) par Al Milgrom (tient tien on y revient) et John Buscema. Mephisto, Inferno l'erreur était facile et sentait le souffre. Pour les puriste la LS Mephisto Vs a été traduit par LUG dans le RCM n°19.
RépondreSupprimerj'ai trop vite survolé l'editori-al! autant pour moi
RépondreSupprimercet angel est autrement plus classe que sa version inferno d'ailleurs