DC a clairement choisi de capitaliser, plus encore qu'avant, sur ses perso les plus connus, dont bien sur...Batman
Encore un titre groupant des histoires diverses, Urban legends
Pour le 3, qui arrive, ils ont demandé une couv à John Romita Jr et Klaus Janson
Dès que je l'ai vu, il apparait clairement que "ça ne va pas", l'ambiance semble opposée, en couleur, à l'intention du trait, des choix "artistiques" d'éclairage et de "color hold" (faire sauter le trait noir, remplacé par de la couleur) sidèrent...
Une horreur
L'encreur, d'accord avec moi (le dessinateur aussi, même si toujours plus soft dans ses propos :) a eut la gentillesse de m'envoyer un scan de l'original qui met à jour tout ce que je subodorais
Janson s'est amusé à mêler traditonnel et digital, à l'encre
On aime ou pas (moi, ça me plait) mais on ne peut nier une intention graphique, loin du rendu mis en couleur
Si jamais j'obtenais le crayonné je ferai une mise à jour
Voilà une entrée qui me gâcherait presque la journée...
RépondreSupprimer(Je te rejoins.)
On part d'une compo super sympa en N&B, pour finir en mode "plein phares de ma voiture dans ta g... et tu n'y verras plus rien !".
Franchement, n'importe quel coloriste d'autrefois n'aurait pas cherché à en mettre plein la vue comme çà, même un Steve Oliff dans un mauvais jour, non ?
Et le color hold... C'était justement la profusion de traits sur le corps de Batman qui faisait contraste avec le décor épuré sur l'original...
Tout faux !
voilà, pour ne prendre qu'une partie de ce que m'a envoyé l'encreur : "il a pris toutes les mauvaises décisions"
RépondreSupprimeret je me dis que si la colo peut flinguer ta journée, le n et b la sauve :)
Le temps où les dessinateurs donnaient des indications de couleur semble révolu.
RépondreSupprimerOn imagine la même chose au cinéma :
"Oui, mais je m'en fous un peu que tu veux faire un film avec une "ambiance spéciale". J'ai les moyens pour, alors je vais mettre une BONNE lambada en fond sonore, tiens."
Ah ah.
j'irais plus loin, en plus réaliste malheureusement : c'est vraiment commme si le réal n'avait aucun contrôle sur le montage, ni sur le choix du chef op (et de la bande son donc)
RépondreSupprimercomment ça c'est souvent le cas? ah oui
N'est pas Kubrick qui veut
>et je me dis que si la colo peut flinguer ta journée, le n et b la sauve :)
RépondreSupprimerEffectivement, c'est bien de voir l'original (et d'ailleurs, merci à toi !) mais je ne peux m'empêcher de voir le verre à moitié vide car ce qui est publié, et donc visible au plus grand nombre, c'est...
J'en viens à me demander combien d'originaux de ces dernières années, qui auraient pu peut-être faire des couvertures mémorables il y a 25 ans, 35 ans et plus, se sont retrouvés pour ainsi dire ainsi massacrés.
j'ai commencé à me poser la question avec une entrée faite il y a déjà qques temps sur Wizard : quand jai vu certaines couv, très belles, flinguées par un recadrage extrème, des couleurs pas adaptées et ne parlons pas de la titraille excessive
RépondreSupprimerPour en revenir à la colo ici, et comme le sous entend très justement Laurent en parlant de moyens, des coloristes oensent qu'ils DOIVENT s'amuser avec des outils parce qu'ils PEUVENT, techniquement le faire!! Sans tenir compte d'une intention, d'un sens artistique...
C'est le mauvais côté de l'évolution technologique, mais il y en a des bons par ailleurs...
RépondreSupprimerComme pour beaucoup de choses, cependant, il faut à la base de l'é-du-ca-tion !
Ca me rappelle une anecdote que racontait Adam Hughes à l'époque où il réalisait les couvertures de Wonder Woman (anecdote que je vais sans doute déformer - c'est de mémoire). Un gars, épaté par une de ses couvs et l'usage de la lumière, lui demande quelle filtre il a utilisé sur Photoshop pour obtenir un si beau résultat, et Hughes lui répond : "Un filtre ? Tu connais la théorie des couleurs ?"
https://ibb.co/QFQ0Ghd
RépondreSupprimerun petit test couleur parce que je n'ai pas assez de boulot en ce moment !
RépondreSupprimercet homme est fou!!
RépondreSupprimermais nettement meilleur coloriste que "l'officiel" ça c'est sur!
et "anonyme" tu as tout juste (tout comme Hughes)
RépondreSupprimer>https://ibb.co/QFQ0Ghd
RépondreSupprimer"Enfin ! Un homme de goût !"
(et au passage, ce que je trouve chouette avec cette colo rapide, c'est qu'elle me rappelle celles de Janson autrefois ;-)
Mais je suis sûr que les editors de DC y trouveraient à redire...
Genre : "On ne mange plus de ce pain-là depuis bien longtemps, Môssieur ! Trop old-school ! On voit que vous n'avez pas assez bossé ce travail pour justifier un salaire de notre glorieuse maison !"
Les mêmes qui foutent à la retraite par anticipation les vieux pros US de 45-55 balais en ne leur envoyant plus de taf... (là, je pense, au hasard du tirage au sort, à Jerry Ordway par exemple)
Un coup de pied au derrière, qu'il leur faudrait, tiens...
En fait...
RépondreSupprimerJ'en viens à) me dire que la couleur a une nouvelle fonction :
Que le lecteur voit TOUT DE SUITE la différence entre les 10 000 mêmes images de Batman sortis il y a 20 ans (bac promo), et les 10 000 mêmes autres sortis cette année (tu payes plein pot).
"Grâce à la couleur moderne, plus d'erreur !"
"Fifty shades of shit".
En te lisant, Laurent, je me dis que tu as raison : il dirait qu'il faut qu'on en prenne plein la poire de nos jours pour faire la différence...
RépondreSupprimerMais, puisque tu parles des 50 nuances, le rack de nouveaux comics a t-il donc désormais pour vocation à devoir ressembler obligatoirement à une rue douteuse, aux néons multicolores ???
Oh, il ne faut pas prendre au pied de la lettre tout ce que j'écris, "Anonyme"!
RépondreSupprimerIl y a de très jolies choses en couleur, aujourd'hui. D'excellents coloristes, avec des moyens qu'ils n'avaient pas autrefois, ni la maîtrise.
Le pire est (à mon avis) derrière nous, de l'époque où la colo numérique est arrivée.
Je ne suis pas fan de la colo du Batman, mais je comprends qu'on puisse aimer.
Et puis le caractère "coloré" des comics est un code des comics depuis toujours.
Aujourd'hui,je suis très fan de Dave Stewart (surtout sur Mignola) et FCO Plascencia (notamment son long run avec Capullo sur Batman) m'a vraiment fait évoluer dans ma propre pratique de la couleur.
Il m'a prouvé que beaucoup d'effets "modernes" n'empêchaient pas la subtilité.
Je suis fan de sa palette.
Oh, je me sentais en phase avec ton ressenti, c'est tout (avec l'image du rack dans mon comic-shop certains jours en tête)...
RépondreSupprimerAprès, il est clair qu'en zoomant sur le rack, on trouve encore de bonne choses, sinon je l'aurais déserté depuis longtemps !
On dit pareil (comme dit ma fille).
RépondreSupprimer=:^)
"Fifty shades of shit". J'adore
RépondreSupprimerOui de bons coloristes actuellement, sans suivre l'actu pourtant j'en vois pas mal, mais les Dave Stewart et autres Muntsa Vicente ont, comme l'avait une Varley d'antan, une éducation, une connaissance de l'art ou au moins de la couleur en tout qu'outil narratif et non pas juste en tant qu'outil tout court
et le Bat by JRjr/KJ/TM est mon nouveau fond d'écran de tel :)
Qui demande ce type de rendu… le public, les editors, le colorist lui-même… ?
RépondreSupprimerJe pense que quelqu'un n'aimait vraiment pas le dessin parce que là ça va loin !
Hier je regardais un Batman dans mon comic shop, pleins d'effets pyrotechniques. C'était peut-être un peu too much, mais l'ensemble fonctionnait quand même pas mal. C'était dans un certain genre assez "intéressant". Donc, oui, on peut faire du bon aujourd'hui avec les outils moderne.
Je dois dire que je n'aime pas trop le dessin. Ce serait intéressant de voir le crayonné. Le noir de la cape qui se confond avec le masque est vraiment sympa je trouve. On a échappé à un Dean White qui aurait certainement redessiné le contour du masque et de ses cornes…
le truc, selon moi, n'est pas lié aux effets, à trop de ou pas assez de, mais à l'intention des auteurs, du dessin. Chacun doit aller dans la même direction, pas tirer la couv à lui dans le sens où on le verra le plus
RépondreSupprimerLà quel que soit le "fautif" (l'editor déjà, forcément) le coloriste va clairement dans un sens opposé aux dessinateur/encreur, que l'on aime ou pas le dessin d'ailleurs
Ca doit être terriblement frustrant pour les artistes de voir le résultat final de leurs œuvres.
RépondreSupprimerTiens, je voudrais bien savoir ce qui est prévu dans les contrats avec les maisons d'édition DC ou Marvel concernant la propriété intellectuelle et le droit de regard des artistes sur la publication de leurs travaux.
c'est pointu comme questions, ce que je sais en tout cas est qu'à une époque, disons jusqu'à il y a une 15ène d'année (est ce que ça a changé, j'en doute), un dessinateur de perso DC ou Marvel n'avait aucun droit de regard sur l'utilisation de ses dessins
RépondreSupprimerDe l'argent, selon le contrat, oui ok (une couv réutilisée pour un tp par exemple) mais qu'il donne son avis sur telle ou telle re publication, non (ou en tout cas un avis sans poids légal)
C'est du work for hire, DC ou Marvel font ce qu'il veulent
Par contre j'imagine qu'un dessinateur pourrait dire "je voudrais vraiment avoir untel à la colo, ou au contraire ne pas l'avoir) L'editeur n'est pas obligé du tout mais il serait de son intérêt de ne pas braquer l'auteur
Image a plutôt l'air réglo sur ces histoires de propriété intellectuelle et de droit de regard par les auteurs.
RépondreSupprimerSi j'était JRjr, j'irai voir plutôt de ce côté.
Après, financièrement, je ne sais pas si c'est comparable à ce qu'offre Marvel ou DC.
https://imagecomics.com/submissions
C'est probablement notamment pour ça qu'il a fait kick ass
RépondreSupprimerPareil pour Chris Samnee. Son contrat avec Marvel a pris fin il y a 2/3 ans après 10 ans, il aurait pu renouveler ou partir chez DC. Il a préféré Image avec Fire Power.
RépondreSupprimerEnfin c'est ce que je crois...
Et il fait une série avec sa femme aussi chez boom, je crois, bientôt
RépondreSupprimerJ'ai lu matt fraction dire qu'il gagnait plus en indé que chez les big 2
RépondreSupprimerEn gros le creator owned c'est un pari, forcément risqué au début (Jr m'a rappelé que le 1er Kick Ass fut fait "gratuitement") puis c'est soit un raté soit le jackpot
RépondreSupprimerDC/Marvel c'est la "sécurité", tu sais ce que tu vas gagner, mais pas plus et pas moins
Lui, il aime bien mixer les deux
"DC/Marvel, c'est la sécurité"
RépondreSupprimerC'est vrai, mais sans être salarié pour autant, sans droits sociaux, et une liberté très restreinte. Chez nous, on appellerait cette sécurité "précarité de l'emploi".
Aux USA, Marvel/DC, c'est la liberté d'avoir de quoi vivre, en bossant dur, et trrrès peu de s'en voir gratifié en sus, pour ça (j'entends par là, la chance d'être crédité de paternité d'un perso, et de toucher de l'argent sur son exploitation (cinéma ou autre).
Mais cette relative sécurité donne aussi une chance : celle de pouvoir s'attirer un public qui VOUS suivra, peut-être, SI vous tentez l'aventure de l'indépendance.
Miller, Millar, Mignola, Lee, McFarlane... Autant d'exemples qui ont explosé en mainstream... et transformé l'essai en indé.
J'y vois pour ma part la parfaite illustration de ce concept Américain très important : "Le droit à la poursuite du bonheur", un des 3 grands droits fondamentaux définis par Thomas Jefferson : "Vie, Liberté", et donc, "Droit à la Poursuite du Bonheur".
En gros, PERSONNE n'est censé être écarté, à la naissance, de la POSSIBILITÉ de devenir... heureux (traduire : riche). Tout tient dans le mot "possibilité".
Comme un improbable ticket gagnant pour visiter la Chocolaterie de Willy Woncka.
Il y a un film pas mal du tout avec Will Smith et son fiston qui illustre cette idée, et porte ce nom en titre "Search for Hapiness".
J'ai sans doute l'air de m'éloigner du sujet de base (la colo de Batman), mais appliqué au monde des comics, ce droit considéré comme fondamental aux États-Unis définit les héros qui pourront être les VRAIS héros "from rags to riches" ("des guenilles à la gloire" de cette industrie.
Vision française : Cette notion du self made man/woman semble surtout cautionner l'absence de solidarité organisée comme chez nous - le fameux principe double d'Égalité/Fraternité qui cohabite avec Liberté sur les frontons).
Ce qui nous rassemble, des deux côtés de l'Atlantique, c'est la fascination pour les victoires de David contre Goliath. L'individu plus fort que la machine.
Pas étonnant que ce soit un Écossais, Mark Millar, patrie d'Adam Smith (théoricien du libéralisme) qui incarne le plus dans le monde des comics, ce "Stan Lee de l'indépendance".
Un lien vers le (court) texte de Jefferson :
https://www.cairn.info/histoire-raisonnee-de-la-philosophie-morale-et-pol--9782707134219-page-500.htm
(et je vais encore me plaindre que j'ai du mal à me concentrer - bonne mère !)
haha, sacrée démonstration (impeccable d'ailleurs)
RépondreSupprimerla "sécurité" que j'évoque fonctionne mieux en cas de contrat d'exclusivité, mais il est vrai qu'à mes yeux John jr est assez atypique car bien des auteurs restent chez les grands le temps de se faire un nom puis tentent le creator owned (Image est alors une forme de paradis) mais lui a toujours voulu garder un titre mainstream et faire d'autres choses en parallèle
cela dit il faut être en mesure de produire, comme lui, assez pour cela (en l'espèce plus d'une page par jour)
C'est là où c'est mystérieux pour moi qu'il n'ait pas plus fait les DEUX (indé ET DC/Marvel).
RépondreSupprimerIl est le seul gars qui puisse produire autant que Kirby (en gros), à une époque où l'indé est très bien vu (ce qui n'était pas le cas à l'époque où les tentatives équivalaient à un bannissement chez Charlton).
Lui qui est de pensée libérale/libertaire, ça s'accorde mal avec un quasi servage à l'un et l'autre Marvel/DC, Kick Ass étant l'unique exception (à ma connaissance).
Alan Davis aussi, mais dans une moindre mesure, car sans doute moins apte à produire autant.
Bref.
Je reste avec mon "étonnement" pour le cas de JRjr.
Il a quand même fait un bon gros paquet de Kick Ass
RépondreSupprimer+ Gray Area chez Image
+ l'actuel projet arlesienne avec Chaykin, pour Image aussi il me semble
Mais ça reste en effet assez peu au regard de sa prod mainstream
Je pense que l'influence, insonsciente ou pas, d'un père très crporate a joué
Sans doute.
RépondreSupprimerPuisque John Romita est le père, Marvel est donc le grand-père, ça se tient.
Sans tomber dans le cliché italo Américain "On ne trahit pas la famille !" (voix de Brando).
Gray Area... ça restait Marvel, non ? Le label "indé interne" Icon, qu'on peut voir comme un os à ronger pour tenter de juguler l'hémorragie Image.
La CFDT, quoi !
(je vois le mal partout).
=;^)
Bon week-end !
nein, Gray Area était chez Image
RépondreSupprimerEt bon week end zaussi
Et kick ass chez icon au début
RépondreSupprimer