jeudi 11 mars 2021

Iron Jr

 


Je suis fasciné par (et inconditionnel de) John Romita Jr, à partir du moment où il a trouvé sa voix, sur Daredevil (1988)
Avant, il y a des choses intéressantes, de cette construction en live, comme des X-Men, des Spidey dans l'ombre du père...
mais ses Iron Man, je l'ai déjà martelé, sont ceux de Bob Layton bien plus que de JRjr
Impossible à "prouver" puisque je n'ai jamais pu trouver de repro des crayonnés...jusqu'à cette planche, grace à Bob McLeod qui a donné un coup de main à Layton et nous permet de voir le genre de crayonné rendu par le jeune Romita

A l'évidence il découpe mais ne place rien de détaillé, ni les noirs.
L'encreur termine le dessin et encre ensuite


A comparer, pour rappel ,avec ce qu'il fera bien plus tard sur un autre run sur le même perso. Bien plus à l'aise, meilleur, et autorisé à finir ses crayonnés (pour Bob Wiacek)
Une merveille dont voici une courte séquence





24 commentaires:

  1. "ses Iron Man, je l'ai déjà martelé, sont ceux de Bob Layton bien plus que de JRjr"

    Oui, c'est vrai, mais quand même... A défaut d'expérience, voire de technique, il y avait déjà beaucoup d'instinct, je trouve, chez le jeune JRJR (quand on marine dès son jeune âge dans les locaux de Marvel, cela me m'étonne guère), et si ce run a tant plu à l'époque (et plaît encore maintenant - même à certains jeunes lecteurs comme j'ai pu le voir, et oui -), c'est bien parce qu'il y avait une belle association des deux artistes. Layton, avec une structure minimale, ces roughs, était capable de faire beaucoup dessus. Il suffit de comparer l'intérieur avec les couv originales où Layton oeuvrait seul pour se dire que sans le jeune JRJR de ces années-là, ces années d'Iron Man auraient sans doute moins cartonné.

    Cela dit, il est clair que par rapport aux crayonnées stratosphériques de l'artiste, devenu en pleine possession de ses moyens, du run avec Wiacek, il n'y a pas photo. C'est toujours les baffes dans la figure quand je les ressort des plastic bags pour les relire. Je n'ose imaginer les baffes que je me prendrais avec une improbable Artist Edition...

    RépondreSupprimer
  2. Je suis d'accord
    A minima on peut dire que les découpages avaient une assise, une structure, et une forme de correction que Layton, au dessin n'a pas, et qui lui suffisait pour cet encrage metallique dont il est le champion
    Donc pour le lecteur oui c'est une bonne asso, pour le dessinateur il y a du y avoir quand même une forme de frustration

    Une artist ed de ces Iron Man v2 serait un rêve et en effet plus qu'improbable

    RépondreSupprimer
  3. Je ne reviens pas sur les premiers run sur Iron-Man (tout est dit), mais sur le dernier avec Byrne.

    À cette époque (1991) j'abandonnais lentement mais sûrement la lecture de Strange. La magie n'opérait plus.

    Je mets ça sur le compte de l'âge (15 ans), mais aussi des séries qui ne m'intéressaient pas ou plus (Vengeurs, Spider-Man de Larsen, Namor, ed surtout Iron-Man que je zappais, comme Rom, systématiquement). En 1991, la qualité des revues Semic, Strange inclus, avait dégringolé. Le papier journal, l'impression baveuse, les planches moins denses (3-4 cases), les couleurs marronnasses, et côté rédaction Semic,le lettreur/lettreuse n'était plus le même non plus. Tout avait baissé en quelques mois.

    En l'absence de librairie VO à Rennes, je n'ai pas pu me tourner vers les versions américaines.

    Voilà pourquoi je suis passé à côté du Iron-Man par Byrne-JRjr, et que je n'en garde presque rien, si ce n'est le vague souvenir de chapitres très étalés narrativement, et d'une très faible qualité de reproduction des planches. La sensation aussi qu'il ne se passait rien, que les cases étaient à la fois chargées... et vides d'informations.

    Je ne voyais alors Byrne qu'avec le regret qu'il ne soit plus celui qui m'avait fait rêver sur ses X-Men , découverts seulement 5-6 ans plus tôt.

    Mesuré à ce seul critère, plus tout le reste, le gap était trop grand, à l'époque, pour une possible rencontre.

    Aujourd'hui, grâce à ton blog, je réalise leur indéniable qualité et leur goût unique, à part de toute le reste de la production des deux auteurs.


    Malgré tout, à part quelques épisode, il y a 30 ans !je n'ai jamais lu ce run.

    Mais la force qu'ils dégagent me fait espérer les trouver... en noir et blanc.

    Je n'ai que deux "floppy" (comics en single VO) de Iron-Man :

    Un par Gene Colan (les tous débuts, les années 1960)... et l'autre est le 232, ce fabuleux épisode par Barry Windsor Smith, équivalent pour Iron-Man, de celui qu'il avait dédié à Tornade, errant dans le déser't d'Afrique "Life Death). Un cauchemar de Tony Stark, un chef d'œuvre qui me suit régulièrement en vacances, comme un doudou (le mois dernier, dans les Alpes, il était dans mon sac !).

    J'en parle, car je vois aujourd'hui quelque chose de "barrywindsorsmithien" dans ces planches de John Romita.
    Mon regard a totalement changé.

    Du Kirby, bien sûr, mais aussi de ce cousinage avec cet autre auteur (BWS, donc) qui m'avait toujours échappé. Un sens puissant de la dimension, de l'oppression, et de la compréhension d'un personnage.

    Je vais être sacrilège, mais à la place de Al Williamson (génial ici !), je me prends à rêver que ce fût BWS qui aurait encré et mis en couleur ces épisodes d'Iron-Man !

    RépondreSupprimer
  4. le sacrilège est de ce tromper d'encreur, c'est Wiacek :)
    Je n'avais jamais vu cet angle BWS qui n'est en effet pas du tout évident de prime abord, mais je pense voir ce que tu veux dire
    et je suis certain également que l'association aurait été très intéressante

    Ce qui est amusant dans ton anecdote Strange est qu'à l'époque je lisais déjà des vo mais je continuais un peu la vf et c'est à la même période, sur les même numéros que j'ai décidé de lâcher Strange, pour une partie des raisons que tu évoques et aussi un peu l'âge (je suis ton ainé quand même)

    Quant à l'histoire de Byrne sur IM elle est assez anecdotique, et même trop expédiée sur la fin mais elle est un prétexte gigantesque à la démesure narrative du dessinateur qui, totalement libre, livre des planches pas loin des meilleures de sa carrière
    Il raconte, comem Byrne, que le combat final tenait sur qques lignes de plot : "grosse bagarre" et qu'il a fait ce qu'il voulait sur 22 pages

    RépondreSupprimer
  5. Ah ah !
    Belle anecdote !

    (et oui : Wiacek/Williamson : quand je dis que j'ai un souvenir TRÈS vague de cette période !)

    Cette époque correspond à ma découverte de USA Magazine (et donc, l'Écho des Savanes spécial USA, d'occasion), tous les incroyables auteurs qui y étaient publiés, et qui allait devenir une religion exclusive pour les années à venir.

    Quitter Semic pour ça... c'était comme passer du Top 50 à Pink Floyd, des Lego au dépucelage.

    RépondreSupprimer
  6. l'image est forte, surtout les lego :)

    RépondreSupprimer
  7. Vivement Avril qu'on retrouve BWS !

    RépondreSupprimer
  8. pareil, je fais tourner le scooter pour être prêt à foncer chez mon comics shop dès réception

    RépondreSupprimer
  9. Excusez-moi, je ne parle pas très bien le français.

    Je viens de voir une nouvelle interview de JR JR sur la chaîne YouTube de Graham Nolan. Cela dure plus d'une heure. Ils discutent de sujets tels que l'artisanat, la narration, les projets futurs, etc...

    Le plus intéressant, il dit qu'il travaille en freelance maintenant... pas de contrat avec DC.

    En ce moment, il dessine Shmuggy & Bimbo. Ce ne sera pas encré. Au lieu de cela, il utilise des crayons de charbon de bois.

    L'interview est ici:
    https://youtu.be/5wQ00PIXZSY

    RépondreSupprimer
  10. Je comprends l'allusion à BWS, je le vois surtout dans les Conan de ses débuts alors qu'il se rapprochait de Kirby. C'est intéressant. Je trouve que même si Romita Jr faisait de simple découpage, il y a un travail d'alchimie qui fonctionne vraiment bien avec Layton. Il pose tout et la vignette d'illustration de ton post ne rend pas honneur à d'autres cases plus "travaillées". Bon c'est métallique mais ça tombe bien… on imagine mal cette combo dur DD, on est d'accord.
    Maintenant,, oui, le dernier run de IM aurait été superbe avec BWS, mais je ne suis pas sûr que ça aurait encore été du JrJr (voir son travail sur Herb Trimpe) !

    RépondreSupprimer
  11. Vinc !
    L'autre album emmenée dans les Alpes le mois dernier... c'est Machine Man !

    Oui, je continue de me demander, 30 ans après... ce qu'a fait Herb Trimpe dedans ?

    J'en suis juste incapable ! Et dans le cas présent, c'est pour le meilleur.

    Mais je comprends la réticence à voir effacer la part de JRjr.

    On ne saura jamais...

    J'ai lu, très récemment sur la page FB de Bill Sienkiewicz (27 février), que BWS n'avait pas aimé son encrage sur le fameux épisode d'Excalibur qu'il avait dessiné.

    commentaire de Bill :

    "Enrico Salvini Ah well. I guess one out of three ain't bad.
    Sal B loved my inks over him and actually hugged me as he gushed about them- both a surprise and a relief.
    And I know for sure Barry Windsor-Smith would agree with your assessment of my inks over his pencils; he let me know in no uncertain terms how extensively I went off the rails. Thankfully we remained good friends. He's not wrong. I respect him and his work immensely.
    Looking back, it was hit and miss for me- primarily a miss. Were I to ink him now I'd be much more faithful to his breakdowns / pencils (as opposed to donning my young wannabe iconoclast/ renegade/turk persona-- ah youth ) and really strive to honor what he's doing and what he's intending to convey (maturity will hopefully do that).

    On en avait parlé sur ton blog, Phil :

    http://philcordier.blogspot.com/2019/05/barry-windsor-sienkiewicz.html

    (Vic Malhotra : thanks for the link ! The translation is perfect !)

    RépondreSupprimer
  12. Merci beaucoup pour le lien Vic!


    Pas étonnant que BWS n'ait pas apprécié l'encrage de BS, il a énormément d'ego et surtout il n'y a qu'à le voir effacer Layton en l'encrant (bonne chose) alors que Layton l'encrait très respectueusement (bonne chose également)

    RépondreSupprimer
  13. Machine Man c'était une claque aussi. Trimpe au dessin ou pas !
    BWS / Sienkiewicz, combo improbable mais vraiment réussie je trouve.
    Je ne sais pas si ça a été évoqué ici, mais il y a quelques pages Romita Jr / Sienkiewicz sur un Avenger annual qui fait bien regretter que le Sup Year one n'ai pas été réalisé de la sorte

    RépondreSupprimer
  14. Deux remarques :

    >"il a énormément d'ego et surtout il n'y a qu'à le voir effacer Layton en l'encrant (bonne chose) alors que Layton l'encrait très respectueusement (bonne chose également)"

    Le plus comique est, selon moi (mais j'avais peut-être déjà montré un exemple ici) ces planches Valiant que BWS a dessiné, Layton encré, qui sont revenues à BWS après, et que BWS a vendu à des collectionneurs... en les ayant retouché au préalable !!! (alors que sur le fond, il n'y a pas beaucoup de différence).

    >"Oui, je continue de me demander, 30 ans après... ce qu'a fait Herb Trimpe dedans ?"
    Oui, on peut se demander çà à première vue, mais l'explication existe et elle est connue ! A la base, ça peut paraître bizarre dit comme çà, mais Trimpe et BWS ont été des compagnons de route chez Marvel même s'ils ne sont pas beaucoup croisés artistiquement. Ils sont de la même génération Marvel (ils ne sont pas du même âge mais ont commencé à travaillé pour Marvel dans les mêmes années). Lorsque BWS a travaillé sur Machine Man, il sortait de sa longue période "Gorblimey Press" dont l'académisme forcené l'avait entraîné par parfois très loin, jusque dans le détail ornemental (de tête, je crois qu'il a passé un an sur la magnifique histoire "The Beguiling" parue dans Epic Illustrated #16, à raison de... 5 semaines par pages !) Il se considérait du coup quelque peu rincé/rouillé pour dessiner à nouveau du super-héros, et c'est là ou Trimpe lui a donné un coup de main. Le reste est sur le site de BWS dans sa bio : http://www.barrywindsor-smith.com/studio/bwsbio15.html
    Il est vite revenu en puissance, en témoigne le fait qu'il a terminé la fin de la MS par lui-même.





    RépondreSupprimer
  15. Merci, Anonyme !

    Je comprends mieux !

    Machine Man semble une sorte de premier essai (je n'ose dire brouillon) de Weapon X.

    J'ai lu sa double autobiographie (Opus 1 et 2) qui est le truc le plus dur, étrange et fascinant qu'il m'ait été donné.

    J'aimerais avoir le point de vue d'un neurologiste, ou quelque spécialiste du cerveau, pour avoir une sorte de... guide de décryptage. Une chose est sûre, BWS est une personnalité unique en son genre, et précieuse aussi. Entre Jack Nicholson dans "Pour le Pire et pour le Meilleur" et The Big Lebowski.

    Il en est parfaitement conscient lui-même d'ailleurs.

    (je suis fan, on aura compris).

    RépondreSupprimer
  16. on avait eu ces échanges sur le rôle de Trimpe et celui de BWS mais ça date un peu

    Pour Sienkiewicz "sur Jrjr" oui les pages étaient intéressantes, et même leur récente couv Joker me fait dire que le combo serait cool
    https://www.dcplanet.fr/246372-dc-sort-le-one-shot-secrets-of-sinister-house-pour-halloween

    RépondreSupprimer
  17. John Buscema est un peu un cas à part car noitoirement très ronchon, pas fan de super héros, et fan de son frère à l'encrage + un peu provoc
    Mais les duos dessinateur/encreur doivent correspondre au goût de chaque lecteur et à l'attente des auteurs. Compliqué
    Exemple flagrant : Byrne a beaucoup aimé l'encrage de Janson sur ses Wolverine car il fournissait des croquis et savait qu'il y aurait du coup une lourde patte Janson, alors que bien des lecteurs attendaient du Byrne/Austin et furent choqués, survolant le fait que les crayonnés n'étaient pas finis

    RépondreSupprimer
  18. avant les années 80 ce que tu dis est sur et certain
    mais ensuite, avec qques duos stars comme Miller/ Janson, Byrne/Austin... il y avait plus d'attention accordée aux souhaits des auteurs

    un peu

    RépondreSupprimer
  19. pareil ici, même si progressivement s'est ajoutée une forme de lassitude pour le genre
    Que cela vienne de moi ou de l'industrie le résultat est là
    Reste qu'il est évident que les duos "à l'ancienne comme ceux qu tu cites font partie du passé puisque des "finisseurs/encreurs" de la grande époque, ne reste que Janson

    RépondreSupprimer
  20. Moi, je me console en me disant qu'il y a de très nombreux comics des années 70-80's (déjà, mais pas que) que je n'ai jamais lu. Alors bien sûr, il faut, dans la démarche, accepter peut-être de sortir un peu du pré carré de ses idoles... mais beaucoup de choses sont encore à découvrir si on accepte d'utiliser un peu différemment sa machine à remonter le temps.

    RépondreSupprimer
  21. et même en restant dans une forme de pré carré il y a matière à creuser et creuser encore
    Je tente régulièrement de "remonter les influences" et c'est à la fois un plaisir, et sans fin

    RépondreSupprimer
  22. Je trouve que tu exagères. Tout est là dans les pages d' Iron Man de ces débuts. Certes Layton dessine un peu et encre mais 'est à la marge, j' estime. La preuve c' est quand on regarde les épisodes où Layton et seul et de quelle manière ça s' effondre. par contre là où tu as raison c' est que Layton est décisionnaire de l' esthétique générale.

    RépondreSupprimer
  23. j'exagère volontairement pour insister sur ce que tu dis là, à savoir que l'esthetique générale vient de Layton et que le lecteur lambda qui aime ce rendu aime Layton au final

    Et sans aller jusqu'au "tout est là" je confirme que la base est solide et qu'elle vient du jeune Jr, car en effet l'encreur, seul, n'a plus cette base et ça se voit cruellement

    RépondreSupprimer