Evoquer Kyle Baker la semaine dernière m'a fait relire les travaux du jeune Marc Silvestri sur Web of Spider-Man et c'est l'occasion de montrer, encore, à quel point un encreur affectait le rendu final
Idéal ici car nous parlons d'un auteur jeune mais au style qui s'affine et, surtout, d'une période de temps très courte (moins de 6 mois), sur un même perso, et "sous" différents encreurs
Sous une moche couv de Beachum on attaque avec Silvestri/Baker. Top de top, avec une ambiance extra (et si peu de couleur, que les coloristes modernes étudient donc cela)
Et Bim! Shooter balance sur ami Colletta pour un rendu mega old school, et diamétralement opposé à celui de Baker
La tête de la nana semble tout droit sortie d'un mauvais romance comics
J'avais déjà montré l'original de cette page, sans lien ou presque, et qui me laissait dire que Shooter avait du demander à Colletta de réencrer le comics déjà encré, par Baker probablement (c'est stupide puisque avant, et après ce comics, c'est du pur Baker)
alors je creuse, et ça se confirme
Voici des comparaisons, et même si Colletta me plait bien moins il a pris des décisions pas bêtes :
la petite zone de noir en case 1 qui encadre mieux Spidey, et l'ombre portée ajoutée
Les zones de noir en cases 1, 3 et 4 qui apportent de la clarté/lisibilité
Là c'est un carnage, je ne sauve que la case 3 : Baker avait joué avec une texture étrange qui ne laisse pas entendre clairement qu'il s'agit de la mer. Colletta est plus net, mais sur toutes ces pages il rend le trait de Silvestri, en construction, trop vieillot
Retour d'un Baker trash à souhait, qui modernise Silvestri
En vf/ Spidey la couv, superbe, de l'épisode ci dessus était de Ciro Tota
Sur le numéro suivant Bob McLeod est bien plus "cassant" qu'à son habitude, et ça ne dessert pas vraiment Silvestri
Sur le suivant j'ai pris ce même McLeod pour Rubinstein
Enfin, sur le dernier épisode de Silvestri, Art Nichols fait un bon boulot, assez proche par endroits de ce que fera Dan Green (en mieux pour Green bien sur) plus tard sur le même dessinateur
La troisième page case 1 semble presque sortie d'un X-Men du duo
A voir ces planches, je suis de plus en plus fan de Baker alors que ces épisodes avaient pour moi un goût étrange à l'époque... Chouette effectivement de voir ce que Baker faisait ici sur le jeune Silvestri (ou sur Guice par ailleurs). Je crois que je vais essayer de regarder de nouveau ou découvrir ce que Baker faisait à l'époque aussi sur Cowan, Saltares, Texiera, etc...
RépondreSupprimerQuand tu dis que Colletta réencrait, c'était sur la base de photocop fournies par Shooter ? Si c'est le cas, cela devait être une jolie cuisine au final... car le lettrage d'origine semble avoir été pour l'essentiel (je note un changement total à un endroit) photocopié à partir de la planche originale.
Sinon, une petite faute à corriger : moi-aussi, j'ai tendance à oublier un "l" à Colletta.
Ah, je suis bête, le lettreur était passé avant l'encreur, non ?
RépondreSupprimercorrigé merci
RépondreSupprimerquant à l'ordre encreur/lettreur à l'époque le principe était que le lettrage soit préalable mais en cas de retard le lettrage était découpé et collé sur la planche encrée
Pour Colletta je ne sais pas du tout quelle tambouille ils ont fait
Oooh je découvre plein de choses intéressantes ici ! Spidey était une revue que je n'achetais pas régulièrement ! Je crois ne posséder que 2 épisodes de la prestation de Silvestri sur le tisseur, et ça me donne envie de guetter les brocantes ! ^^
RépondreSupprimerLes 2 premières pages sont extra ! Sobres et à l'atmosphère très réussie ! Les couleurs appuient parfaitement l'ambiance, je suis complètement fan ! Je m'intéresse beaucoup aux couleurs de l'époque : limitées mais qui sont toujours au service du dessin et de l'ambiance. Jamais envahissantes, elles mettent en valeur le travail des encreurs, et sont d'une efficacité redoutable !
Pour les differents encreurs, là où je suis très étonné, c'est sur les pages de McLeod. Je ne suis pas toujours fan : c'est souvent très joli, techniquement irréprochable, mais il a une tendance à embellir et rendre des personnages réalistes au détriment de l'énergie. Si ça fonctionne du tonnerre sur Zeck ou sur Cockrum, sur d'autres, il peut atténuer le dynamisme ou l'énergie des crayonnés. Là, sur Silvestri, il conserve les traits cassants, nerveux qui feront définitivement le style du futur dessinateur des X-Men. Très chouette ! Et oui, ça ressemble à du Rubinstein par moment !
Passionnante entrée ! Merci !
you're welcome
RépondreSupprimerca m'a remis en mémoire cette impression étrange, mais très positive, de Mcleod à l'époque
>c'est souvent très joli, techniquement irréprochable, mais il a une tendance à embellir et rendre des personnages réalistes au détriment de l'énergie.
RépondreSupprimerCette remarque, Frédéric, m'a fait me souvenir que Bob McLeod fut l'encreur de Todd McFarlane à ses débuts dur Spider-Man (!) Avec un rendu très éloigné de ce que ferait le dessinateur tout seul après.
exactement
RépondreSupprimerC'est un très bon technicien mais il se fond assez peu dans le style du crayonné (en terme de puissance)
et les Spidey du Todd étaient beaux, pour un débutant au dessin surtout, mais loin de l'énergie qu'en donnera le dessinateur seul