C'était attendu, il avait annoncé sa maladie et son intention de ne pas être traité, de finir "paisiblement", entouré des siens
Il était jeune, plus jeune que Adams
Je suis passé à côté, en grande partie, n'étant pas fan de son trait ni des perso DC qu'il a eu en main, comme Wonder Woman, les Teen Titans et autres JLA
Toutefois je lui reconnais un très grand sens de la narration, un dessin TRES détéaillé et toujours ultra lisible
Mais surtout, en y réfléchissant je trouve des accroches, des runs ou mini qui m'ont bien parlé
Déjà, dans Nova j'aimais bien ses FF
N'aimant ni le cosmique ni (cqfd) Starlin j'avais tenté quand meme cette maxi, attiré par un trait fourmillant et, je me répète, lisible
C'était chouette, et quand Ron Lim a pris le Relais Perez m'a paru être un demi Dieu
La rencontre, une fois avortée puis réussie bien plus tard, de la JLA et des Avengers lui tenait à coeur
Pas ma tasse de thé mais joli
Jelui ai préféré la relance, avec Busiek, des Avengers (surtout la version non encrée, extra, du 1, d'où je tire l'image d'intro de cette entrée)
Ah ! Il y avait donc des choses que tu aimais de Pérez quand même ! :-)
RépondreSupprimerCa fait plaisir.
Je suis fan. Je vais en parler au présent même s'il n'est plus avec nous désormais, et qu'il manquera à beaucoup de monde car oui, c'était vraiment la gentillesse incarnée.
A mon goût, c'est le début de sa carrière (les années 70) qui me botte le moins. J'aime assez ses F.F. quand même (la saga à Salem) mais je trouve que c'est DC qu'il est devenu un grand nom. Un marqueur assez significatif de sa progression, par contraste, serait justement l'un de ses derniers travaux Marvel du début des années 80 (avant qu'il ne signe un premier contrat d'exclusivité chez DC) : sa saga de la Veuve Noire dans Marvel Fanfare. On pourrait m'objecter que Pérez, par la suite, devint progressivement chez DC le spécialiste de la petite case ou de la planche bourrée de personnage (ou les deux)... Et bien moi, j'adorais çà, justement, des Teen Titans à Crisis jusqu'à Wonder Woman.
J'ai beaucoup aimé aussi toutes les oeuvres ultérieures que tu mentionnes, qu'il réalisa lorsqu'il fut libéré de ses contrats chez DC et revint chez Marvel. Du très bon, souvent.
Il n'y a finalement que ce qu'il a fait chez Crossgen que je ne connais pas, car je l'ai suivi jusqu'à sa dernière oeuvre, la MS "Sirens". Dans cette dernière partie de sa carrière, il y a eu du très bon encore (les "World's finest" et la plupart des "The Brave and The Bold" pour DC notamment - encrages : Wiacek ou Koblish) jusqu'à cette ultime mini-série pour Boom! Studios où il avait du mal à cacher tous les problèmes de santé successifs qui lui auront cassé les pieds depuis les années 80. Sur "Sirens", je crois qu'il aurait pu faire illusion encore s'il n'avait tenu à s'encrer lui-même, ce qui mettait encore plus en évidence des problèmes de proportions apparus dans les corps assez notables. Je pense qu'il a eu la sagesse de s'arrêter à temps, lui le travailleur infatiguable, car sa santé a fait que ses dernières commissions étaient souvent de pâle facture.
Je garderai de lui l'image d'un artiste charmant et acharné sur sa planche à dessin.
"Pour m'imiter, il faut beaucoup bosser." disait-il.
Reposez en paix, Monsieur Pérez.
George Perez a aussi crée graphiquement Nightwing ... J'aimais le style de Perez : très fouillé mais avec une pointe d'exubérance, un peu de folie dans le dessin.
RépondreSupprimerPS : Je vois que Lionel a écrit entre temps. Ma remarque d'introduction était bien sûr une taquinerie pour Phil.
RépondreSupprimerComme toi Phil.
RépondreSupprimerEt pour les mêmes raisons.
Le travail de George Perez n'était pas ma tasse de thé.
Une fois qu'on a dit ça.
Je perçois bien en quoi son apport sur la cohérence d'un univers entier (DC) par une incroyable force de travail (des centaines de persos, soignés jusqu'au moindre détail de costume, sur chaque page, dans une volonté de renouveler les mises en pages pour mieux immerger le lecteur dans les enjeux de multivers) est essentiel, non seulement pour ses fans, mais pour tous ceux qui lisent des comics mainstream de super-héros !
Je connais mal l'univers DC (mon intérêt se limite - en gros - à Batman et sa ville).
Parce que l'univers a été historiquement moins bien traduit au fil des décennies en France.
Or, de tous ces aspects "extra-Gotham", j'ai le sentiment que c'est Perez, et principalement par Crisis, qui aura réussi le tour de force de donner un noyau de compréhension, de coup de jeune et de cohérence à cet univers qui m'a par ailleurs toujours semblé trop pompeux et bariolé.
Autrement, je crois que Perez a largement contribué, comme Kirby est un peu "Dieu le Père" pour celui de Marvel, à mettre de l'ordre et de l'unité dans ce catalogue si olympien qu'est l'univers de DC Comics.
Sauf que, à l'inverse de Kirby qui était le pilier fondateur de l'univers Marvel, Perez aura vu la même tâche à accomplir chez DC, compliquée par le fait qu'il aura donné cette cohérence... a posteriori (début des années 1980 !)... au moment d'en exposer toutes les dimensions parallèles (Terre 1, 2, 3...) pour compliquée la chose.
Se dire qu'à l'heure où les sites spécialisés comics et dérivés font leurs choux gras du nouveau succès du concept de multivers (Dr Strange 2, juste après celui de Spider-Man No Way Home sur le même thème), on ne saluera sans doute pas assez le dessinateur qui incarne le mieux et le plus fort, la mise en place graphique de ce concept de terres parallèles dans les univers de super-héros, aujourd'hui si lucratif à Hollywood !
(Je m'étais fait la même réflexion sur Neal Adams, un peu "hommagé" à la va-vite dans le petit monde des sites consacrés aux comics, avec des poncifs répétés sur l'élégance du trait, et des couvertures de Batman - emballé c'est pesé).
Alors qu'on soit sensible ou pas au travail de l'artiste George Perez, et en ajoutant tous les témoignages sur le courage, la sincérité, l'implication et l'amitié qui définissait l'Homme... on ne peut décemment que se joindre au concert de louanges à son propos.
Au boulot !
voilà, on peut enlever ton nom et remplacer par le mien, et vice versa
RépondreSupprimerUne remarque annexe : il sera intéressant de voir si, dans quelques années, les fans au cinéma satureront du multiverse ou non, comme certains fans de comics peuvent le ressentir...
RépondreSupprimerDans les années 80, Pérez avait justement illustré "History of the DC universe" qui arrivait après la première tentative de simplification de l'univers DC (post Crisis). C'était un série en deux partie, assez mince d'épaisseur car prose illustrée à l'intérieur.
35 ans plus tard, rien que pour rester sur DC, force est de constater qu'il faut recourir à ce genre de pavé pour avoir une vue d'ensemble à peu près compréhensible :
https://www.amazon.com/DC-Book-Vibrant-Multiverse-Explained/dp/0744039800/ref=cm_cr_arp_d_product_top?ie=UTF8
(bien fait, le bouquin, je n'en doute pas, mais quelle plaie !)
l'une des raison de mon grand désintérêt pour les univers DC ou Marvel actuel
RépondreSupprimerje me suis posé la même question que toi, déjà à l'époque de la ligne Ultimate chez Marvel qui relançais le basard à 0 puis est devenu lui même trop complexe
Avec les phases de l'univers ciné je me demande aussi si on arrive pas déjà à une forme de saturation
Pour paraphraser Byrne, qui a souvent raison, les comics, le lecteurs n'étaient pas censés y rester longtemps donc le lectorat se renouvelait sans avoir à tout rebooter sans cesse Maintenant que les fans vieillissent au lieu de rebooter le lectorat on reboote la ligne de comics ou de ciné
Elle est bien bonne, celle-là ! Il a bon dos, le lectorat !
RépondreSupprimerC'est à cause du travail trop bien fait de gens comme ce môôôsieur Byrne qu'on traine justement encore un minimum dans ces satanées lectures, à notre âge !
hehe, pas faux
RépondreSupprimermême si moi honnêtement dans le "pur super héros" je suis très très loin. Un peu de nostalgie et quelques rares titres qui doivent plus au fait qu'il sont dessinés par "mes stars des 80/90" qu' à la volonté de suivre l'actu
Et comme il y en a de moins en moins (Leonardi, Davis, JRjr, Janson, Samnee, Weeks...) le reste est hors super héros
C'est marrant parceque gamin, j'ai souvent confondu Byrne et Perez quand ils dessinaient des groupes, je trouvais qu'ils avaient un style relativement similaire (surtout les Vengeurs ou encrés par Sinnott sur les FF).
RépondreSupprimerJ'ai découvert Perez sur plein de séries simultanément, grâce à la politique éditoriale bizarre (pléonasme) d'Arédit : les Vengeurs, l'Age de cristal, les Inhumains et les FF chez Lug, le tout plus ou moins en même temps.
Plus tard, c'est son style sur des couvertures couleurs toujours chez Arédit qui m'a fait acheter mes premiers DéCé, Les New Teen Titans.
Je l'ai perdu de vue ensuite, ayant arreté les comics de 1990 à 2015, en gros.
Quand je m'y suis remis en 2015-2016, j'ai eu le plaisir de voir qu'il avait travaillé chez les indés et j'ai pris Sachs & Violens et Sirens. J'ai également trouvé son omnibus sur Wonder Woman mais j'ai rapidement tout revendu, car son style n'avait pas évolué dans une direction qui me plaisait - ça et ses problèmes de vue, je présume.
J'ai présenté très rapidement dans Instagram durant le week-end son Sirens et sa version Pen&Inks qui devrait t'intéresser : une moitié est uniquement encré, sans bulles de dialogues, et l'autre moitié est crayonnée mais avec les bulles de dialogues finalisées (très bizarre). De plus, et c'est là que ça devient vraiment intéressant, chaque planche est annotée en bas de page par Perez, expliquant son processus créatif.
Il s'agit d'un grand format agrafé, de 48 pages, en N&B.
Il est possible de trouver l'album pour $12 (même si les frais de port risquent d'êtres élevés pour toi) : https://www.atomicempire.com/Item/173320
Merci pour le lien, sur le principe Sirens représente tout ce que je n'aime pas, surtout du fait de l'horreur de colo, mais sans la colo ca peut le faire (et sans les fdp j'aurais sauté dessus)
RépondreSupprimerByrne et Perez ont tous les deux un grand classicisme mais l'influence Adams, le dynamisme de Byrne m'a toujours fait l'aimer, contrairement à son ami
J'ai souvenir d'un portfolio X-Men sur lequel les deux ont collaboré et je trouvais que Perez enlevait l'énergie par sa minutie
Peut-etre que ton libraire/bouquiniste préféré peut te l'avoir rapidement pour pas trop cher ? Je présume que les prix de ce genre de bouquin vont rapidement s'envoler, suite au décès de l'artiste...
RépondreSupprimerSinon, attend quelques mois et j'en ferais définitivement une vidéo car je trouve l'idée (présenter les planches avec commentaires de l'artiste) vraiment excellente.
Oui, je te rejoint sur la minutie enlevant l'énergie : j'avoue avoir détesté son annual sur les X-men pour cette raison (en le comparant avec le travail habituel de Byrne).
Encore un immense qui s’en va.
RépondreSupprimerQu’on aime ou pas (ce qui est souvent dû au fait qu’en francophonie, le DC des 80s fut moins-bien -traduit que Marvel lorsqu’on l’a lu à l’âge qui marque), Perez a co-dominé les 80s avec Byrne. Les Titans vendaient autant que les X-Men (parfois plus). Qu’on aime ou pas, force est de constater que le dessin de Perez aura mieux vieilli que le premier, car/à cause/grâce au fait qu’il était volontairement prisonnier de son style. Et je dis ça alors que J’ADORE Byrne (même sur la fin, même maintenant). Mais Byrne tout en restant, lui aussi, un excellent storyteller s’est dirigé vers plus de simplicité (comme beaucoup d’auteurs vieillissant) là ou Perez jamais.
Et comme le souligne Phil, Perez, ça fourmille de partout mais c’est toujours lisible. C’est loin d’être évident. On dit souvent que dessiner dans le style de la ligne claire par exemple, c’est plus facile que de remplir une page de haut en bas avec du détail. Et c’est vrai. Sauf quand on choisit de le faire à la Perez avec une réelle notion d’équilibre. Dans le même genre, Darrow ou Art Adams, ou même Phil Jimenez, fils spirituel graphique de Perez, qui sont eux aussi de grands artistes, sont moins lisibles, moins des storytellers immédiatement limpides et plus des illustrateurs (pour les deux premiers).
Personnellement, j’ai lu tout Perez et j’ai tout adoré quand bien même il était self-taught et donc péchait sur certains points à ses débuts (la perspective de son propre aveu) et qu’il était son propre meilleur encreur (il suffit de comparer ses covers sur les Titans ou la relance Baxter au reste, sans parler des encreurs qui l’ont massacré ou écrasé à ses débuts) et qu’il s’est au final peu encré.
J’ai eu la chance de le rencontrer 2 fois et d’être dessiné par lui pour son project creator owned Crimson Plague et il était humainement tout ce que vous avez pu lire (malgré mon expérience limitée).
je suis assez d'accord avec tout, ajoutant juste que s'il fut son meilleur encreur, de ce que j'ai pu en voir, j'ai été très agréablement surpris par l'apport "cassant" de Rubinstein sur Infinity gauntlet, qui allait très bien avec son dessin, le rendant plus nerveux
RépondreSupprimerC’est amusant que tu parles de Rubinstein parce que ce n’est pas clair à ce stade pour moi (je suis immergé dans Perez depuis l’annonce de son décès qui m’a fort affecté), mais apparemment, lui et Perez ont eu un léger conflit à un moment (ce qui ne m’étonne guère car ledit encreur s’est fâché avec pas mal de monde, pros et fans).
RépondreSupprimerPar contre, je me permets de remarquer à nouveau cette propension à Marvel sur DC en France (et aux USA aussi btw) parce que la grande majorité des fans retient Infinity Gauntlet qui a été en fait une expérience traumatisante pour Perez qui ne l’a pas terminé et pensait au départ que Ron Lim aurait du tout produire vu sa légitimité due à son travail avec Starlin sur le Surfer.
Alors Perez n’était pas du genre à faire les choses à moitié sur quelque projet que ce soit mais ce n’est clairement pas son meilleur travail.
Puis bon, il y a quelques moments bien sympas dans IG (dont le fameux SNAP !) mais ça reste une grosse scène de fight un peu bourrine et du grand grand fan service :)(dont je suis client aussi mais il faut savoir être honnête).
(alors il est de bon ton de taper sur Ron Lim parce qu’il a eu le malheur de passer sur le Surfer après Big John qui était évidemment d’un autre niveau mais Mr Lim sait clairement dessiner/storyteller et il reste le dessinateur du Surfer pour toute une génération. Pour ceux qui n’aiment les trucs cosmiques, cfr. son fill in sur DD avec Bengal ou ses numéros de Cap, bien dynamiques).
Tu fais bien d'évoquer Jimenez, véritable fils spirituel de Perez en effet, intéressant d'ailleurs car développant aussi son propre style
RépondreSupprimerje ne sais pas s'il est de bon ton de taper sur Ron Lim car je pense que bien peu de personnes parlent de lui
Moi je n'aime pas du tout son travail dans sa grande majorité (seul son fill in DD trouve un peu grace à mes yeux, et je n'ai pas lun son run Cap qui ne semblait pas nul) car je le trouve lourd, répétitif, facile dans ses choix de narration et surtout sans la moindre originalité ou modif, sur des décennies, là où même un Bagley que je n'apprécie pas m'a fait levrer un sourcil ou deux par endroits
Pour en revenir à Perez oui cette histoire de IG qu'il n'aurait pas apprécié des masses je l'ai lue (dans son Modern Master?) mais je trouve toujours que sur le 1er en tout cas, Rubintein (dont l'attitude n'attire pas toujorurs la sympathie) est intéressant
Puisqu'on parlait de Pérez à l'encrage, je viens de voir qu'une curiosité va bientôt passer aux enchères chez Heritage : un dessin de Bob Wiacek... encré par Pérez.
RépondreSupprimerL'image n'est pas déjà en ligne, mais j'essaierai de l'ajouter aujourd'hui car je donc l'avoir à portée de main.
Heritage précise qu'il s'agissait probablement d'un dessin préparé en vue d'une série à proposer à un éditeur, et c'est effectivement le cas. Ce projet n'a pas été développé par les deux par la suite.
https://comics.ha.com/itm/original-comic-art/bob-wiacek-and-george-perez-woman-and-robot-illustration-original-art-undated-/p/322224-80005.s
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