Trop old fashion pour moi à l'époque, puis un peu trop lisse, trop "sous Frazetta/Raymond/Williamson"
On est con quand on est jeune
Maintenant je reconnais le talent évident du regretté Dave Stevens, et l'influence que sa série a pu avoir chez pas mal d'auteur, même s'il n'est pas dans mon pantheon perso
Cette couv du mag me fascinait
Je n'ai su que bien plus tard qu'ils avaient enlevé le décor
en voici le bien beau rough
J eme souviens également de cette couv très vintage
en n et b
il s'agit d'un perso crée par le jeune Eisner (avec Iger) en 37, donc bien avant le Spirit, et seul personnage a avoir connu un peu de notoriété, du géant Eisner, en dehors de son détective
Stevens biens ur c'est le Rocketeer avant tout, ici sur des layouts de son ami Mike Kaluta (encore un grand qui m'a pas mal échappé)
Joli résumé de la série en une image
Maintenant il me faudra prévoir une entrée sur celui que je mets dans la même catégorie que Stevens, à l'identique, talent, difficultés de reconnaissance de ma part...Mark Schultz
Tu montres la couverture d'un numéro parmi les deux ou trois seuls qui me manquent dans cette série qui va de 1976 à 1993, depuis l'Echo des Savanes Spécial USA jusqu'à USA Magazine.
RépondreSupprimerC'est mon Graal absolu, l'adolescence, l'entrée dans l'âge adulte, et pour moi, ça n'a pas pris une ride.
Par contre, dans mon cheminement, c'est un peu l'inverse avec Dave Stevens/Mark Schultz, que j'aimais car ils comblaient un tout petit peu le trop peu de Frazetta (très dur à trouver en France à cette époque pré-internet, et qui était juste au-dessus de Wrightson, "le Graal du Graal").
Je guettais donc, faute mieux, les travaux de ces deux bons apôtres qui propageaient de leur mieux, la Parole du culte Frazetta. Chez Dave Stevens, c'est le sillon "pin-up-Betty Page" de son strip 50's Johnny Comet (penche-toi là-dessus à l'occasion, Phil : C'est à tomber !). Chez Mark Schultz (Cadillac et Dinosaures - "Xenozoic Tales" - c'est le sillon "Aventures de la jungle avec des dinosaures" qui est développé, avec une forte influence Wally Wood aux débuts.
Mais au fil du temps, c'est bien l'axe narratif qui l'a emporté chez moi dans la même revue, avec les bandes de Alex Toth, Torpedo ou Will Eisner.
J'admirais toujours la maestria de l'encrage, du dessin chez Stevens/Schultz... mais c'est bien l'infinie inventivité des axes, l'énergie de l'encrage, la synthèse des compos des autres (Toth and co) qui a maintenu mon intérêt au fil des ans.
Celui qui combine sans doute le mieux la force des deux (esthétique ET narration), c'est sans doute Corben.
C'est simple, je vous une admiration et une gratitude sans bornes pour la revue et son maître d'œuvre Fershid Bharucha. Sans lui, c'est certain, je ne ferais pas ce métier.
Et dire que de TOUTES les œuvres d'Eisner... seule Sheena a donné une adaptation ciné (avec Tany Roberts) un peu dans la mémoire collective du cinéma. Un nanar, évidemment !
(Je n'ai même pas vu le Spirit réalisé par Frank Miller...)
>"encore un grand qui m'a pas mal échappé"
RépondreSupprimerEchappé, échappé...
Ben, dans le cas de Stevens, on est face à beaucoup et pas grand chose à la fois....
Quand on y réfléchit, voilà quelqu'un qui a bâti l'essentiel de sa grande réputation sur encore moins de pages en séquentiel, et peut-être même en illustrations aussi, qu'un Steranko ! Heureusement qu'il a eu d'autres sources de revenus durant sa carrière car, une fois qu'on a fini de finir de lire un TPB du Rocketeer, on a quand même déjà bien avancé sur la connaissance de la dite carrière !!!
Je l'aimais moi-aussi beaucoup jeune, en me disant qu'il y avait sans doute d'autres merveilles de lui qu'on ne voyait pas de notre lorgnette, chez nous, en France. Et bien en fait, en vérité, pas tant que cela.
Car c'était quelqu'un avec un vrai talent, mais c'était aussi un talent rare et je regretterai toujours de ne pas avoir tapé la causette longuement avec lui à Angoulême dans les années 90, faute du recul que j'ai aujourd'hui sur sa carrière (on est con quand on est jeune, effectivement). Il me reste un autographe sur feuille volante, oublié pendant près de 20 ans dans un recueil de son héros volant, et retrouvé récemment pour le mettre précieusement sous portfolio. Cette année-là, à Angoulême, tous ses visiteurs, un simple mot accompagnait sa signature (voire son profil de Betty Page pour les plus chanceux) : "Merci".
Oui quand je me suis un peu penché sur son oeuvre, à l'époque des USA mag j'ai été surpris de la rareté de sa prod à Stevens
RépondreSupprimerLui et Schultz sont très intéressants mais la beauté plastique de leur trait ne me parlait pas assez, à l'inverse de ceux que tu cites Laurent, Toth et Eisner dont le noir, les jeux d'ombre... m'ont tout de suite subjugué
Quel plaisir de contempler ces planches. Stevens est un artiste rare qui n a peu d équivalent quand il s agit de créer les textures: chevelure, drapé des tissus, brillance du cuir. Il me rappelé un autre artiste: Kevin Nowlan. Quand au corps féminin il se rapproche d Alan Davis. Les personnages sont très gracieux
RépondreSupprimerL'Echo des Savanes Spécial USA c'est le mag qui m'a fait découvrir le reste de la production américaine, que celle-ci ne s'arrêtait pas aux productions Lug-Artima, une révélation !
RépondreSupprimerAyant 15-16 ans à l'époque, j'ai été très réceptif à la-dite couverture de Dave Stevens, hu hu hu
L'Echo des Savanes Spécial USA et Scarce ont vraiment formés mes gouts en matière de comics US.
Mark Schultz, je lisais ses histoires comme des espèces d'ovnis : le dessin ne m'emballait pas des masses ("trop EC comics sans être de vrais EC comics") mais les histoires me ramenaient au Monde perdu de Sir Arthur Conan Doyle et me fascinaient.
J'ai d'ailleurs voulu récemment savoir comment l'histoire se termine et j'ai pris Xenozoic, un pavé de 350 pages censé compiler toutes les histoires de Jack Tenrec et Hannah Dundee... sauf que celles-ci s'arrêtent en cours d'aventure et que la 2e partie n'a jamais vu le jour, Mr Schultz étant passé à autre chose semble t'il. Gros chagrin.
Reste le plaisir de relire toutes ces histoires dans un bouquin à dos souple et à petit prix chez l'éditeur : https://www.fleskpublications.com/books/mark-schultz-xenozoic-paperback
Sexy. En évitant la vulgarité.
RépondreSupprimerclairement sexy classe et pas putassier, je suis un peu méchant mais j'ai toujours trouvé que Frank Cho, aussi bon puisse t-il être techniquement, était un Dave Stevens du pauvre, et en plus racoleur
RépondreSupprimerPareil que Laurent et Jérome sinon, énormes découvertes grâce à USA Mag (plus que l'écho spéciale découvert plus tard en soldeur alors que je me ruais sur les USA mag en kiosque)
On devrait faire de Fershid Bharucha le Saint Patron des comics US en France.
RépondreSupprimer>"Mr Schultz étant passé à autre chose semble t'il"
RépondreSupprimerFinancièrement parlant, pour lui, les choses sont vites devenues insoutenables au début des années 90 : "Xenozoic Tales" n'était plus publié qu'à raison d'un épisode par an ! Schultz était beaucoup trop lent. Il s'est reconverti à l'écriture avec succès, d'abord chez DC, ce qui ne la pas empêcher de continuer à faire de l'illustration, mais plus de séquentiel pour lui depuis longtemps.
Ceci me fait penser que je n'ai jamais lu son récit illustré "Storms at Sea", qui était censé, un temps, se dérouler dans le monde de Xenozoic Tales (et donc apporter un peu de baume au coeur de ceux qui n'ont pu voir une conclusion aux aventures de Jack & Hannah) mais j'ai l'impression que c'est devenu ensuite autre chose. Je me demande si je ne vais pas me le faire offrir à Noël, tiens...
"On devrait faire de Fershid Bharucha le Saint Patron des comics US en France."
RépondreSupprimerAmen
>"On devrait faire de Fershid Bharucha le Saint Patron des comics US en France."
RépondreSupprimerJe plussoie.
Alors Frank Cho me laisse aussi de glace.
RépondreSupprimerC'est froid, sans fantaisie.
Dans ce domaine très spécifique du dessinateur "craftsman" ("l'artisan-illustrateur"), comme toi, j'ai le sentiment d'une dégradation de niveau, en 2-3 générations, depuis le prodige tombé du ciel, Frazetta (le mètre-étalon). Dave Stevens et Schultz on mention très bien dans la catégorie des élèves, même si loin de la stratosphère Frazetta, dont même les dessins "imparfaits" (qu'est-ce que ça veut dire, au fond ?)... sont incroyablement VIVANTS !
En ça, Frazetta a UN équivalent en Europe, UN égal : Franquin !
D'ailleurs, comme le papa de Gaston, Frazetta s'est aussi amusé à faire du "Funny Animals", et on ressent ce sens de la vie, du cartoon, même dans la plus "viriliste" de ses peintures.
Dans Shop Talk, Neal Adams évoque cette nécessité d'être bon en "dessin cartoon" pour être vraiment bon en réalisme. L'un nourrit l'autre. Ça marche chez Wally Wood, chez Adams, Eisner, Mœbius, Wrightson, Corben, Bernet, Bruce Timm ou Frazetta. Le truc en plus.
Alex Ross a sans doute manqué de cette partie pour me séduire au-delà de ses qualités.
C'est pour ça, ce fun, que tous les autres cités sont mes chouchous éternels.
Chez Frazetta, il y a (presque) toujours cette pointe d'humour. Même à 2%.
Du grotesque, de la légèreté, voire du roi fainéant.
Les suiveurs sont trop sérieux, et pas assez "Jean-foutre" pour être vraiment aussi libres.
Pour revenir à Franck Cho, je trouve son parcours décevant : Lui qui avait commencé en lorgnant vers le strip, entre Walt Kelly (Pogo/Calvin & Hobbes) et la pin-up sexy, j'avais bon espoir de l'aimer de plus en plus au fil du temps, et de le voir s'amuser.
Dégonflage total.
Il a fait un bouquin pour apprendre à dessiner (édité il y a peu chez Delcourt), où certes, il ne faut pas nier un vrai bagage technique... mais c'est un bagage bien rangé, pas toujours très bon, d'ailleurs, et dont il ne tire pas grand chose.
Plus près de nous, Thierry Martin est (à ma connaissance) un des rares actuellement en activité à vouloir passer allègrement et sans préférence de l'humour "élastique-bout de zan"(Mickey, Jerry Alone)... au réalisme dur et cru (Dernier Souffle ou Batman).
À suivre !
Vive les Jean-Foutre !
Sous cette conclusion amusante à l'emporte-pièce je suis d'accord globalement avec toute ton analyse
RépondreSupprimerici on analyse "froidement, "je dis ça pour les quelques commentaires relevant qu'on serait trop durs, trop cérébraux machin choses... non c'est juste une analyse
On peut, et heureusement, aimer énormément le taff de Cho (et comme toi j'en attendais bien sur en voyant ses strips des débuts) y prendre un vrai plaisir de lecteur et en même temps avoir conscience de sa "place" sur l'échiquier des influences sans que cela ne nuise en rien à ce qui compte : le plaisir de lecture
c'est d'ailleurs là, je pense, que nos visions disent verge (ou divergent) par moments : là où tu pourras avoir tendance à très vite "jeter" un auteur car ressenti comme sous influence ou sous autre chose, moi je creuserai un peu et verrai un apport moins évident à la première lecture (cf Fabcaro et les Monty Pythons par exemple)
Mais on se rejoint presque tjs sur l'analyse
quant à Thierry Martin je ne dirai rien, il risque de nous écouter
RépondreSupprimerOui, tu as raison.
RépondreSupprimerTous mes goûts tournent autour du dessin. Alors forcément, ça rend critique/exigeant/chiant selon.
Les goûts et les couleurs...
la simple lecture plaisir est primordiale, avec ou sans analyse critique,
RépondreSupprimerMaintenant pour les vieux c...dont je suis, et d'autres de ce blog, avec un peu de bouteille et/ou de connaissances, ne peuvent s'empêcher de disserter sur ce qu'il y a dessous et c'est cool aussi