52 ans! Bon sang, 52 ans!
Tellement trop jeune pour partir
J'avais fait, il y a environ 4 ans, une seule entrée un peu conséquente sur lui, et tout me semble encore d'actualité
J'aimais vraiment beaucoup ce qu'il faisait
Le fils spirituel de Michael Golden (on en parlait récemment en commentaires d'une entrée), Adams et Chaykin (qui lui a donné envie de faire ce métier) mais c'est vraiment de Golden qu'il était, graphiquement, le plus proche
Il a ajouté de la fureur, une colère qui se voyait dans ses pages et que, malheureusement, il semblait ressentir dans sa vie
Enorme puissance graphique
Il devait, depuis des années, faire une suite à sa série coup de poing, Body Bags, qui ne sera jamais
Je pense l'avoir découvert sur cette couv pastiche de Janet Jackson
Il se voulait avant tout narrateur, et s'est vrai qu'il racontait bien, vite et avec puissance
mais sa force, sa rage, se ressentait souvent davantage sur des cov/pin up/com...même sur des images a priori "calmes"
C'est triste
J'avoue, je ne connaissais pas.
RépondreSupprimerQuelques dessins (dont la couv du Rolling Stones parodié) m'étaient familiers, mais sans plus.
J'avais vu passer Body Bags aussi, sans m'y arrêter.
Il a un joli trait, pourtant : un peu de Humberto Ramos, de Madureira ou de Bacchalo dans ses machoîres carrées, sa stylisation cartoon des corps.
Oui, comme tu l'as dit, pour le meilleur, il y a beaucoup d'héritage de Michael Golden, un peu de Mignola aussi (premier dessin, tout à droite).
Sir le Savage Dragon, je vois la propreté d'encrage et le volume parfaitement saisi d'un Kevin Nowlan (pas un mince compliment).
Mention toute spéciale au Batman en niveau de gris (image 14). J'ai vu passer quelques couvertures de Batman par lui aux compositions tout à fait intéressantes.
Je me pose la question : "Pouqurquoi suis-je autant passé à côté" ?
Je pense que la réponse réside dans le fait que quasi TOUS ces dessins montrent UNE expression : grimaçant, arrogant, poseur. Sur 19 dessins montrés (y compris des dessins de groupe), seul UN Robin sourit sans rictus. Cette économie d'expressions à l'extrême est (en ce qui me concerne) un mal né dans les comics mainstream, au début des années 1990 (la génération de Pearson et quelques dizaines d'autres), et dont, ils (les comics de super-héros) ne se sont jamais vraiment remis.
Quoi qu'il en soit, en effet, 52 ans, quelles que soient la raison de sa mort, c'est infiniment trop tôt.
Merci pour l'hommage... et la découverte.
C'était mon artiste moderne préféré. Un immense styliste et un storyteller de génie dont l'influence, pour son époque, est comparable à celle de Golden en son temps. Dévasté...
RépondreSupprimerEt pour rebondir sur le commentaire de Laurent, il n'y a pas du Ramos, du Mad ou du Bachalo (qui partage avec lui Golden comme influence majeure) dans Pearson, il y a du Pearson dans tous les artistes de cette génération.
RépondreSupprimerBody Bags a eu un retentissement énorme à l'époque. Il a influencé toute une génération arrivant après lui et ses pairs déjà dans l’industrie quand il y officiait.
En ce qui concerne la rage et l'aspect émotion négative de son travail, je le comprends et suis d’accord et c'est un ressenti personnel quant au fait que ça plaise ou pas.
Mais il faut tout de même souligner que son travail globalisait l'art classique, moderne, le storytelling US classique, le storytelling issu des mangas, des animés japonais, Disney et j'en passe. Il savait tout faire: écrire, dessiner, encrer, lettrer, coloriser...peut être moins peindre...
Pour les connaisseurs de comics/BD et les amateurs d'originaux, c'est un monument qui s'est éteint.
@ Fred :
RépondreSupprimerOui, quand je vois le déferlement d'hommages, toutes générations confondues, je me doute bien (une fois de plus) que c'est moi qui suis bien passé à côté d'un auteur qui a compté, et continuera manifestement à compter.
Bref, désolé pour toi et les nombreux qui connaissaient et admiraient son travail.
C'est une bonne présentation Fred
RépondreSupprimerIl y a du Ramos Mad et Bachalo, tout simplement parce qu'ils ont la même influence principale : Golden
Mais tous ces auteurs ont développé un style plus personnel ensuite, que l'on aime ou pas, perso Ramos m'indiffère, Bachalo j'en ai déjà parlé j'apprécie beaucoup une période principalement, et Mad fut un feu de paille trop éclair dans les comics pour que j'ai un avis tranché
Mais Pearson, au sein du studio Gaijin et seul a vraiment apporté quelque chose, cette rage que j'évoque et qui pour moi était fascinante, et comme tu le dis une synthèse anim, manga, classique, us, fb...
A la réflexion certes il produisait assez peu mas je crois bien avoir tout acheté de lui, même ce que je trouvais en dessous (X Men) il m' fait acheter du Deadpool et son Punisher était bien
Mais rien que pour des couv et Body Bags...respect
Alors je pense qu’il ne faut pas amalgamer tout non plus. Bachalo a bien été influencé par le Golden époque Micronauts (essentiellement). Ramos, ce n’est pas Golden son influence majeure, c’est Meglia et Mad, c’est Capcom. Tous les mecs « cools » de cette génération n’ont pas été influencés par Golden, c’est un raccourci englobant.
RépondreSupprimerPearson a commencé 19 ans dans l’industrie à une époque où débuter si jeune, ça n’était quasi plus pensable (et avant qu’on le remarque sur le Uncanny X-Men annual 17, il est passé par Innovation, DC sur la Légion 5 year later de Giffen sur laquelle sa courbe de croissance artistique est d’une rapidité vertigineuse).
Pour sa rage et le côté « peu sympa » de ses persos, c’est tant dû à son histoire personnelle qu’une influence du courant Hip Hop, Graffiti et même Métal. On peut ne pas aimer (je n’aime pas le Métal, perso) mais ça irradie d’énergie et ça parle à toute une génération. Et de nouveau, ses pairs. J’ai contribué (à perte) à son kickstarter et je peux vous assurer que pleins d’artistes pros étaient dans mon cas.
Et pour Body Bags, les covers de la première mini sont de Golden, pas de lui, si ce n’est celle du tpb et d’un numéro de DHP et de la ressortie Image dans les années 2000 ;)
Quant au Gaijin studio, il n’y a que des monstres graphiques qui en sont sortis : tous de superbes stylistes et storytellers. On peut en préférer l’un plus que l’autre, mais aucun n’est à jeter.
je ne partage pas ton analyse des influences, mais c'est pas grave et perso
RépondreSupprimermais pour tout le reste je souscris à tout ce que tu écrits là
(et je suis navré de voir l'echec total-vf en tout cas- de The Ride qui était un bijou d'une partie du studio cité)
Je pense que c'est dû au fait que tu es spontanément attiré par des artistes plus classiques (JrJr, Miller de DD, Kubert, Janson…) là où mon approche à moi a toujours été de tendre vers des styles plus radicaux (sans sacrifier le storytelling). Après j’adore des centaines d’artistes dont les classiques mais je les ai étudiés plus en tant qu’adulte. Et donc Ramos et Mad, ce n’est pas Golden. Est-ce qu’ils connaissent son travail, bien sûr, mais ce n’est pas une influence première. Pour Bachalo oui, et ça se voit toujours maintenant. Mais là où il était initialement influencé par la rondeur de Golden période Micronauts (comme Mignola), maintenant, c’est plus le Golden des 90s avec son approche plus tranchée et plus graphique. Mais on peut ne pas être d’accord ;)
RépondreSupprimertout à fait, et là on se rapproche regarde : Mad son influence c'est le manga, l'anim, ok mais son influence de jeunesse c'est d'abord Art Adams (qu'il copiait totalement à ses débuts) et Adams reconnait parmi ses influences...Golden
RépondreSupprimerL'influence de mon influence consciente est donc mon influence inconsciente : )
Ramos c'est similaire à mon sens
Pour Bachalo je suis 100% d'accord avec toi
Là, pour le coup, je rejoins plus Fred : L'influence Golden est bien moins évidente sur Ramos, Bacchalo, Mad, etc. ... que le manga. C'est un ressenti, il faudrait leur demander.
RépondreSupprimerAussi, il y a des "demies-générations", en termes d'influences, à cheval, quoi.
Penser en "arbre généalogique" (je suis le premier à le faire) mais ça revient à penser en terme grand-pères/pères/fils/petits-fils, etc. alors que c'est plus compliqué que ça (comme toujours).
On a des grands et des petits cousins.
Dans le cas de Pearson, clairement, c'est la patte du Mike Golden des années 1990 (pour moi, les couv du Punisher, X-Men 273...) qui ressort dans ce que je vois de lui. J'ai même découvert que certaines images que je pensais (vite fait) être du Golden... sont de Pearson.
Ça explique aussi pourquoi je n'accroche pas : c'est là où Golden ne m'intéresse/touche pas.
Comme les pages du Simon Cross que tu montrais ici-même le 12 janvier dernier, Phil.
Je n'aimais pas les Micronautes (tout le délire, en fait), mais sur quantités de choses des années 80, il me bluffe totalement (couvertures de Dr Strange, album Dr Strange "Pour l'Amour de Cléa" chez Comics USA, le récit Hulk/Spider-Man, dans la même collec, ou The Nam...).
Parce qu'il y a un sens narratif hallucinant de malice et de fun (LA combinaison qui me fait adorer les comics). Et même quand il fait Hulk, Golden n'oublie jamais Banner, ou Parker quand il dessine Spidey. Une palette d'émotions tout en nuances, un numéro d'équilibriste.
Plus les années passent, plus je (re)découvre Mike Golden, et plus il m'éblouit.
Nos messages se croisent, Phil.
RépondreSupprimer=:o)
Joli plaidoyer pour le jeune Golden, Laurent. Je suis en phase. ^^
RépondreSupprimerAlors Phil, tu as raison pour Art Adams qui fut l’influence de Mad à ses tout débuts. Mais ça n’a pas duré très longtemps (2 numéros d’Excalibur et quelques récits dans MCP) car il grandit très vite. Et à nouveau, ses influences ne sont pas dans le manga, un peu dans l’anim Jap mais surtout dans les jeux vidéo et pour être très précis, les jeux de combats Capcom (surtout) et SNK (un peu). Idem pour plusieurs autres créateurs de cette époque dont Ed McGuinness. D’ailleurs c’est dans cette industrie que bosse Mad.
RépondreSupprimerEt oui Il n’y aurait pas de Art Adams sans Golden mais à ce stade, ça devient plus facile de dire qui Golden n’a pas influencé que le contraire tellement son rayonnement fut grand dès ses débuts.
C’est amusant que Laurent mentionne Hulk et the Nam car sa trilogie qualitative dans les années 80, ce sont Dr Strange, Avengers annual 10 et son Batman spécial. Après the Nam et Hulk ne passionnent pas autant et préfigurent déjà très fort son évolution plus graphique dans les années 90 (et Simon Cross est dans cette mouvance). Qu’on aime ou pas ce changement de style, la narration reste impeccable, dynamique et limpide.
(Golden est mon premier/deuxième artiste favori avec Pearson, ce qui n’étonnera personne).
Anecdote amusante, Golden me disait lors d’une rencontre où discutions de Jason qu’il se demandait qui entre lui et Wendling était venu en premier dans la mouvance « animée ».
Pour Bachalo et Golden en tant qu’influence, c’est documenté dans une interview en ligne (Newsarama de mémoire) mais c’est essentiellement stylistique car il n’en a pas gardé la clarté malheureusement. J’aime toujours beaucoup mais il n’a jamais été le plus lisible des artistes.
je crois que nous sommes donc à nouveau entièrement d'accord : )
RépondreSupprimerPassionnant de remonter les influences je trouve, conscientes ou moins conscientes
Golden est un ovni au sens où il est d'une discrétion inversement proportionnelle à son influence (encore une fois directe ou pas)
On va dériver mais Wendling, en voilà une qui a fait une mue hallucinante
Comme Mazzucchelli qui s'est transformé pendant Born Again pour muter après, la Claire Wendling du début des Lumières de l'Amalou n'a rien à voir avec celle de la fin, du cycle (je me souviens avoir très brièvement échangé avec elle à cette époque, et de sa découverte-cqfd?- de Mignola)
Pearson et le studio Gaijin: je ne les ai découvert que sur le numéro Homage swimsuit spécial.
RépondreSupprimerCe qui saute aux yeux c est le talent de Pearson avec ses cadrages agressifs et sa science de l'espace négatif : Les personnages sont mis en valeur et les scènes gagnent en dynamisme. Pearson est un Quesada version indé.
et un Quesada qui aurait bien évolué (sans sombrer dans le photo réalisme )
RépondreSupprimerD'après ce que j'ai pu lire, Jason Pearson est décédé le 19 décembre d'une crise cardiaque. L'annonce de sa mort n'a été annoncée qu'il n'y a quelques jours...
RépondreSupprimerJe ne le connaissais pas vraiment, à part quelques couvertures, mais c'est vraiment cruel de disparaître aussi jeune.
Décidément, 2022 aura été une "Annus horribilis" pour le monde du comics et de la BD...
Je constate que l'on évoque à nouveau Michael Golden et son immense rayonnement, jusqu'à aujourd'hui. Et je me suis demandé quelles étaient ses propres influences.
A la réflexion, je vois une synthèse entre Bernie Wrightson et Neal Adams.
oh purée y a de quoi creuser là
RépondreSupprimerJe n'aurais pas cité ces deux là mais ça mérite réflexion
>"Et je me suis demandé quelles étaient ses propres influences."
RépondreSupprimerIl faudrait aller chercher dans son Modern Masters. dommage que j'ai la mémoire courte et qu'il ne soit pas à ma portée.
J admire les planches proposées et je pense à Stroman avec qui Pearson partage un goût commun pour les aplats noirs et
RépondreSupprimerUne inspiration urbaine avec un design inspiré de la culture hip hop. J’aime également dans le genre Kaare Andrews.
Mince le MM oui, il doit avoir la réponse, faudra que je le regarde
RépondreSupprimerFred j'ai toujours trouvé Stroman intéressant et en même temps sa propension à dessiner quasi toutes ses nana courtes sur pattes avec des cuisses épaisses me laissait pantois, le diable se cache dans les détails
Kaare Andrews est tellement versatile que je n'accroche pas à tout, mais des choses sont super intéressantes (son Spidey vieux de mémoire)
En même temps que je récupèrerai le MM ce week-end, j'essayerai de récupérer l'article qui avait été fait sur Golden dans les premiers Scarce, et de le scanner pour l'inclure dans cette entrée.
RépondreSupprimerA défaut de retrouver ma dissert qui semble perdue corps et biens, cela permettra aux plus jeunes d'entre nous d'avoir des références sur la production de Mike Golden plus ou moins visibles des 70's et 80's.
j'ai survolé son Modern Master et jai juste repéré deux choses : il est le seul, je crois, à ne pas avoir se section "mes influences", et dans la preface Nowlan dit qu'il n'y a personne avant Golden, qui dessine comme lui, les seuls qui dessinent dans ce style sont ceux qu'il influence
RépondreSupprimerCa ne nous facilite pas la tache pour les influences
J'avais posé la question de ses influences à Golden mais il resta évasif sur le sujet, probablement conscient de sa légende et souhaitant l’entretenir (un trait de caractère qu’on décèle facilement chez lui, à l’oral ou à l’écrit en interviews).
RépondreSupprimerJe sais qu'on l'a forcé dans le moule maison chez Marvel à savoir Kirby au début. Et il a lu du Hergé enfant. Ensuite, il était un peu beatnik adolescent, peignant sur des camionnettes et des murs publics donc je me demande si son côté « rond » de ses débuts ne lorgne pas sur Vaughn Bodé car leur proximité me semble évidente et ce dernier était très populaire dans la culture alternative à cette époque.
Wrightson et Adams, il s’en défend. Mike Ploog, avec qui je trouve qu’il partage aussi ce côté rond, aussi.
Après, il a été un des premiers avec/grâce à Larry Hama, à se pencher sur la production japonaise quand personne ne le faisait. Et il regarde beaucoup ce qui se fait partout. Il m’a demandé de lui trouver le dernier artbook de Wendling sorti quand il est passé en Europe et acheté plein d’ouvrages de Frank (Franka) Kuipers.
John Cooke a écrit que les vrais Game changers/influenceurs dans le comics (apres Neal Adams et/ou Bill Sienk) furent Golden, Mignola, Nowlan et Jim Lee.
Par contre, vu leur proximité, je suis déçu, si pas étonné, de ne pas le voir s’exprimer sur le décès de Pearson.
Très intéressant
RépondreSupprimeret maintenant que tu le dis le lient avec Bodé sur le "jeune Golden" semble flagrant
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RépondreSupprimer@Fred
RépondreSupprimerMichael Golden a posté ça sur sa page FB (Michael Golden)
18 janvier 05:23
"I was very sad to hear that Jason Pearson has died, but not particularly shocked. It’s said that the brightest candle burns the fastest; Jason was certainly a brilliant flame.
I think he would be surprised by how many people will miss him. G-Man"
MG homage to Jason Pearson
Je ne suis pas sûr que tout le monde y ait accès, c'est pourqoui j'ai copié sa déclaration au-dessus..
Un peu laconique, mais bien à l'image du personnage...
Merci pour le copier coller
RépondreSupprimerOui très à l'image du gars
Merci de relayer l'info. En effet, laconique et pas hyper chaleureux de prime abord mais dans le ton du monsieur...
RépondreSupprimerMerci pour cet hommage à Jason Pearson. Et pour le copier coller de M Golden
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