vendredi 2 décembre 2011

King Arthur


Petit focus sur Art Adams, dessinateur exceptionnel s'il en est, même si éloigné de mon "école de dessin"
Starisé dès ses débuts (très jeune) il a quitté les projecteurs volontairement, se faisant rare un temps, et il revient sur le devant de la scène depuis quelques temps. Il est de ces (très) rares auteurs capables de cumuler sens du détail (euphémisme) et grande lisibilité.
Il a réussi à très vite synthétiser le meilleur de l'animation, du manga et des comics

Ma première vraie approche du gars se fit sur ces vieux X-Men en terre sauvage, de mémoire encrés au moins partiellement par son meilleur encreur (autre que lui même) : Terry Austin 

Cet annual d'Excalibur était aussi très bon (toujours Austin) 

Et j'étais assez subjugué par la finesse et le design de son Spidey (ici sur scénario de l'excellentissime Ann Nocenti) 
Ce qui me fait penser que celui qui a, fort heureusement, toujours reconnu son influence, Jeff S Campbell (un clone d'Adams a ses débuts), n'aurait en effet pas pu le nier. Comment ne pas voir ce qui marqua le jeune Campbell quand on voit  ces recherches d'A. Adams, et ce rough 


La mini/maxi série qui a propulsé Adams au rang de star. Longshot! Scénar de Nocenti et encrage d'une future (à l'époque bien sur) star d'Image : Whilce Portacio. Bizarrement je ne suis pas fan. Le scénario était étrange mais ne m'accrochait pas, et le dessin était trop hybride pour moi


Ma vraie claque vient de ces 2 épisodes des FF, partis d'une boutade de chez Marvel :" remplaçons les FF par les perso les plus vendeurs!" Le malin et génial Walter Simonson, scénarise ce qui devint un énorme succès : action, humour, décalage et dessins superbes. Un must. Même celui qui a toujours été un encreur très moyen (selon mes goûts) A Thibert se surpasse
Cette couv est devenue ultra connue 

Ne parlons même pas de ce Wolverine encré par Austin, qui a fait le tour de la planète comics sous toutes ses formes (posters, pubs...)
Un Art Adams encore en devenir malgré tout...


...et qui, comme son ami Mignola, va prendre toute sa dimension quand il peut enfin choisir ses projets à 100%
Premier essai sur ce one shot Creature of the Black Lagoon (de mémoire) encré par un Austin ultra boosté, en pleine forme, et qui ne séparait pas encore trop tous ses traits d'encrage. Géant


Comme Mignola, il va ensuite créer SA série, Monkeyman and O'Brien. Il s'est fait plaisir, mais contrairement au papa de Hellboy il ne persisitera pas avec son perso et reviendra vers les grands éditeurs (plus lucratifs pour quelqu'un qui ne peut produire beaucoup en peu de temps, tout en pouvant se permettre de ne pas tout accepter chez les grands de l'edition)
J'aime voir sur ce type de page le peu d'infos qu'il se donne à lui même au stade du découpage, avant de se lancer sur la page finale 

Quelques combo de stars un peu anciennes :
Je trouve que le trait rond (de l'époque) de Mignola à l'encrage ne correspond pas au crayon de Adams


Idem (hérésie, je sais) : BW Smith n'est pas le plus adapté à l'encrage, tirant à lui un (très) bon bout de couverture (comme toujours)


Alors qu'un encrage lâché, même s'il s'éloigne un peu de l'intention du trait d'origine, apporte un plus décalé et agréable, que ce soit Bill Sienkiewicz... 
...ou Klaus Janson 

Le Art Adams moderne : il sait ce qu'il ne veut plus (travailler avec des deadlines serrées) et ce qu'il veut (se faire plaisir, en illu, rester comics tout en mettant des tonnes de détails,et  ne rien sacrifier en qualité)
il a donc longtemps choisi de ne faire que des couv ou des travaux de commandes. c'est magique!
Tim Townsend possède cet original impresionnant 


Couv récente assez folle : des détails à la pelle mais une gestion de la lumière parfaite et une clareté max

Idem sur cette commande, au fond qui doit prendre des heures 

Sur celle là les mots me manquent. Autant de détails que Geof Darrow. Rien de brouillon ou d'illisible.
On sent le travail de placement et de compo préalable aux centaines d'heures de finition 
Pareil 

Et peut être même "pire" sur ce Star Wars à couper le souffle 

On termine en apothéose. Une vraie démo de talent brut : compo, lumière, lisibilité et finitions de malade 

Adams a retrouvé le chemin de la narration séquentielle (la BD quoi) mais sur des projets sans deadline. Il est passé en mode impression directe des crayonnés de nos jours. Et c'est dommage. Même s'il est de ces auteurs au trait si net que l'encreur n'a qu'à passer par dessus le crayonné, on sent qu'il manque quelque chose (même si la technique s'est bien améliorée en repro). Pas en l'état, si l'impression était en noir et blanc, mais une mise en couleur uniformise forcément le tout (y compris les différents  plans) alors qu'un encrage (par lui même si possible) rendrait le produit final plus agréable 

16 commentaires:

  1. Chouette entrée, Phil !

    Merci pour les types comme moi, fans du King Arthur !

    J'ai passé la moitié de mes années collège à recopier ses Wolverine.
    A la fois je peux comprendre qu'on ne l'aime pas du tout (on peut le tenir comme responsable de l'émergence des Liefeld et consorts), et je comprends tes réserves sur des combos Adams + autre dessinateur... en même temps, j'adore cette couv de X-Men, où on lit à la fois du pur Adams (le visage de Dazzler possédée par Malice)... et du Barry Windsor Smith (visage de Tornade).
    Ces mélanges sont l'addition de 2 styles que - perso - j'adore :
    d'un côté la posture fanboy acharné à la limite de Rain-Man d'un Adams qui ne lâche un dessin que quand il est parfaitement satisfait de son énergie... et de l'autre un Barry Smith que j'imagine plus "détaché", moins fanatique du genre super-héros, et plus préoccupé de vraisemblance psychologique (on est à la période des X-Men où Tornade a perdu ses pouvoirs - Album "Adieu Tornade" - un Everest de la série)

    A part ce petit point, je te rejoins sur le reste : la couv DD contre Sabretooth où l'art minutueux d'Adams convient mal à l'univers cradingue de Daredevil. Et là, Janson n'amène pas grand chose...

    Restent des tentatives amusantes, époque ou des personnalités graphiques affirmées et très différentes osaient se marier, un peu comme les duos couillus dans les albums de Gorillaz.

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  2. C'est vrai qu'on voit moins de duos improbables de nos jours Dommage
    Adams a peut être été un peu à l'origine des Liefeld et autres, mais ils ont tellement pris des élements si superficiels, sans s'attacher à la compo ou aux vrais détails (sauf Madureira et Campbell qui assurent bien), que je ne le tiens pas pour responsable :-)

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  3. zut ! mon commentaire sur arthur adams, à atterris dans le topic sur byrne...grrr...!
    m' enfin, les deux sont liés !
    je le redits: tout ceci est magnifique ! adams, à commencé en hésitant entre deux écoles (byrne/lee), qui, ne sont en fait, qu ' une seule lignée !
    que dire de plus, ah,oui ! regardé rocketeer, p 98, la pleine page de lothar, ressemble à de adams pur jus; quel copieur se dave stevens (blagounette !)

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  4. c'est l'une des choses les plus passionnantes : remonter dans le temps avec les influences
    Pour Lee/ Byrne on arrive vite à Neal Adams sans remonter loin
    Et avec Art Adams on va vers Stevens, pui sl'école Williamson, Frazetta, et un crochet par Foster :-)

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  5. ' tention, m' sieur phil, on touche à mes idoles là !
    il est dommages, que dans les revues dites "spécialisées", personnes ne se soit amusé à faire l' arbre généalogiques des dessinateurs, par leur influences.
    bah ! ça fera l' objets d' articles sur mon blog, cela fait longtemps que je m' amuse à ce jeux.

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  6. et c'est tout à ton honneur :-)
    Moi j'adore ces jeux. ca fait travailler la curiosité et on se penche sur des gens que l'on aurait jamais approché sinon (je suis dans la bio de Caniff par exemple, et j'aimerais chercher un truc sur Sickles)

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  7. perso j'avais adoré son longshot;)

    Hé ouaip, si l'on commence à faire l'arbre généalogique des dessinateurs, ça va être rigolo de voir les directions que certains ont pu prendre en ayant exactement les même influences à la base du style Neal Adams source pour Byrne en effet, mais également Miller& Sienkiewicz.

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  8. son "longshot" bien sur, mais aussi la saga à Asgard des new mutants.

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  9. ca j'ai adoré Faut dire que je buvais du Claremont avec délice à l'époque
    Quantà l'influence de Neal Adams, faudra que je fasse un truc exprès un jour Le plus impressionnant étant Sienkiewicz, clone à ses débuts, et qui a tellement évolué ensuite, pour devenir une réference lui même (quant à Miller, je pense quand même qu'il était nettement plus G Kane que Neal Adams)

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  10. va falloir se mettre à plusieurs, pour le pondre, cet arbre généalogique !
    je vais y réfléchir pendant les vacances de la noel, mais je vais surement avoir besoin d' aide de vous tous !
    cela promet des discutions enflammées et passionnantes !

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  11. Oui, déjà si l'arbre n'est que celui d'UN seul auteur
    Alors si tu en veux plusieurs...:-)

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  12. Puique tu reviens sur les anciens ? Sais tu ce qu'est devenu Paul Smith dont j'avais tant admiré le travail sur les xmen il y a bien longtemps et qui a disparu soudainement. Un trait d'une telle elegance meriterait un article dans ton blog ( il m'est evenu en tete avec la citation recente dans lex xmen de Cassaday : le prof est un chameau !)

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  13. très très bon en effet Paul Smith J'ai un peu évoqué son nom sur cette entrée
    http://philcordier.blogspot.com/search/label/paul%20smith
    Et Bob Wiacek en parle dans la rubrique Point d'encrage du Scarce 76
    Un gars d'une finesse étonnante
    aAcune nouvelle BD (à part des com) depuis Leave it to Chance, à de rares exceptions près alimentaires
    a une époque (sa grande époque je crois) il bossait juste le temps nécessaire pour préparer un trip en moto financièrement, puis partait et revenait...d'où malheureusement une réput d'artiste "pas fiable" (côté deadline)

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  14. Merci pour ta reponse. Etonnant avec un dessin pareil qu'il prefera la moto ?? C'etait loin d'un dessin aclé. Je me souviens d'un special strange ou tous les xmen apres un crash d'avion se retrouvait dans une espece de palais avec des hommes normaux qui eux acquerraient de nouveau pouvoir au detriment de leur personnalités, leur talent. Un truc tres non !

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  15. de nada
    Mais je pense qu'il ne baclait jamais, malgré sa passion des raods trips, et c'est certainement pour ça qu'il était "peu fiable" au sens où il ne tenait pas la distance sur un mensuel
    Dire que de nos jours un comics artiste qui dépasse 3 numéros de suite on lui tresse des lauriers, et que Smith à l'époque n'était "pas fiable" car ne faisait pas forcément 12 numéros de suite :-)

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