Pour une fois peu de visuels mais un conseil de lecture, ci dessus.
Twomorrows Publishing est un trésor (inter) national pour qui aime les comics et veut en connaitre davantage, lire sur les auteurs, les styles, les époques...Il y en a pour tous les goûts avec Back Issue, Draw!, Alter Ego, Modern Masters, les bouquins sur des auteurs méconnus, plus connus, emblématiques...
50% de mon budget comics, au moins, va chez eux chaque mois
Cette lecture fut très particulière
Pierre Comtois s'intéresse à plein de choses, entre autres aux comics, mais ce n'est pas son métier, c'est sa passion. Il partage donc un gros point commun avec ses lecteurs, mais c'est aussi une frustration car selon les parties de son analyse on s'apperçoit qu'on peut en connaitre autant, voire plus, que lui.
Il a préparé un livre d'étude sur les années 60 et 70 que l'éditeur a souhaité couper en deux, et proposer en deux ouvrages. Les entrées se font chronologiquement, par le prétexte de comics choisis. Ce qui donne un peu du genre : "FF 1 puis Spider-Man 1 puis FF 2 puis X-Men 1...(je donne cet ordre au hasard, pour idée) Ca parait rébarbatif mais pour chaque entrée il étend son analyse à d'autres titres et ça remet les choses dans un contexte historique précis
J'ai appris des choses sur les années 60 et 70, et apprécié l'icono en noir et blanc. Le souci du dernier opus sur les années 80 est que Comtois ne souhaitait pas l'écrire, ne s'intéressant pas du tout à cette période. Pour lui seules comptent les années 60 et, un peu, les 70. Le succès des 2 premiers volumes poussa l'editeur à lui demander une suite. Et du coup il est honnête dans l'intro : il considère qu'il y a tellement de déchet sur cette période que s'il ne disait presque que du bien des années 60/70 il se lache sur les 80 et dit aussi du mal
Pour avoir vécu, comme pas mal de lecteurs de ce blog, précisément les années 80 en comics, la lecture m'a profondément agacé par endroits, quand il jette sans ménagement ni analyse certains auteurs (Simonson par exemple) mais à la réflexion c'est passionnant car on a là non pas une analyse mais un avis, une opinion sur une énorme période, chronologiquement. Quant il balaie d'un revers de main tout ce que Image a pu représenter, il fait son réac de base. Si l'idée directrice est là, et je la partage, son absence d'analyse est regrettable car il se trompe sur la suite. Par contre il m'a fait me poser des questions : quand il considère en peu de lignes que la 1ère mini série de Wolverine par Claremont et Miller fut un échec, je bondis puis me dis qu'il n'a pas forcément tord en évoquant la mise en avant excessive des Ninjas et tout ce qui en a suivi chez Miller
On sent bien qu'il a grandi avec Kirby et Ditko et que peu d'auteurs "récents" trouvent grâce à ses yeux. Ses amours sont marquées (Kirby, Heck, puis plus proches de nous John Buscema, Byrne, Bolton, BWS...) et ses "détestations" peuvent agacer (Gil Kane m'a surpris) Mais du coup la lecture passionne au sens premier du terme. Il y a probablement quelques erreurs et une m'a particulièrement choqué (Daredevil par Nocenti/ Romita jr et ...Dan Green!?) mais l'ensemble est globalement érudit.
Les images sont un plaisir des yeux, des mini bios (subjectives) aèrent le texte.
Je râlais tout seul en lisant certains avis, je m’enthousiasmais de penser la même chose en d'autres endroits
Si Comtois avait fait ses livres sous forme de blog je pense que bien des commentateurs de ma connaissance se précipiteraient tous les jours pour échanger avec lui et batailler (moi le premier)
Je suis trop bavard, je termine avec une image d'un chouchou de Comtois années 60 et un autre années 80
Intéressant.
RépondreSupprimerLe mec est Français ? Il a un nom qui laisse l'imaginer.
Evidemment je n'ai pas lu, mais je ne suis pas surpris qu'il dénigre le Wolverine par Miller/Claremont : Même si la mini-série est emblématique des années 80, le résultat m'a toujours semblé un mauvais rejeton des deux auteurs, moins intéressant à lire qu'un Miller seul ou un Claremont de la même époque seul au scénar aussi.
L'inverse de ce qu'ils prétendent en préface : "1 + 1 = 3" : Les clichés Claremontiens qui empêchent sans doute Miller de faire ce qu'il sait déjà faire à 100 % (un truc noir, en approche du hardboiled), et Miller qui se contente de "chinoiseries" dignes aujourd'hui du dessin animé Tortues Ninja.
On peut vite imaginer que pour Mister Comtois, plus vieux que nous, c'est une sorte de Image Comics avant l'heure : "Cool, plein d'attitude nouvelles, de belles images, un nouvel angle pour le perso (samouraï/Ronin)"... mais qu'au final, c'est creux (1000 ninjas à tuer - il y en aura 100 fois plus dans les décennies suivantes).
L'encrage de Rubinstein doit y être pour beaucoup, puisqu'il adoucit également la "radicalité Miller", là où Janson aurait accompagné (il me semble, en tout cas).
Pour moi, Ditko et Kirby ont créé les légendes Marvel.
Ce sont les pères.
Dans la foulée, les "petits frères" ont filé un bon coup de main : (Buscema, Colan, Romita, Adams, Kane...)
Mais c'est bien la génération suivante, les fils, ceux avec qui j'ai GRANDI (important, ça), qui m'ont rendu ces persos si aimables et complexes, à partir du moule brut.
Ces "fils" qui ont perpetué l'héritage : Davis, Byrne, Miller, Simonson, A.Adams, Romita Jr, Leonardi, Blevins, Sienkiewicz, Butch Guice, le jeune Silvestri...
Pour Comtois, question de génération sans doute, c'était déjà fini.
On est tous le petit con de l'un et, l'âge aidant, le vieux con d'un autre.
Misère...
c'est tout à fait ça
RépondreSupprimerPour lui ca se termine avec les petits frères, pour nous avec les fils, pour la génération juste après nous c'est Jim Lee puis ensuite McNiven...
Il ajoute toujours un papa : Don Heck. Je comprends que le gars était là, qu'il donnait plus que des coups de mains mais je ne le mets pas du tout au même niveau que Kirby et Ditko (pis en plus je n'ai jamais trop apprécié son trait)
Quant à Rubinstein qui adoucissait Miler c'est un euphémisme, rappelle toi
http://philcordier.blogspot.fr/search/label/rubinstein
Oui !
RépondreSupprimerJe viens de relire tes anciens post, commentaires inclus.
Je suis dur avec Rubinstein : le rendu est beau, mais on se prend à rêver de voir les mêmes planches avec Janson.
Don Heck, j'ai failli le mettre aussi aux côtés de Ditko/Kirby, mais j'ai vraiment trop de mal avec sa patte. Rien à faire.
Chacune de ses histoires étaient pour moi le signe de :
"Et merde... Don Heck !"
=:O)
pareil pour moi
RépondreSupprimeret idem avec Franck Robbins d'ailleurs (que j'ai appris à apprécier plus tard, hors Marvel)
je suis plus mitigé
RépondreSupprimerAucun doute possible pour les runs initiaux des pères fondateurs c'est clair. Pour le reste tout dépend de ce qu'on appelle franchir les générations, et quelle est la pertinence j'imagine
Si on parle de runs ayant été pompés et repompés, ayant fourni la matière première à d'autres générations d'artistes, là oui on aura du Claremont, Starlin (même si je n'aime pas)Thomas/Adams...
Pour le reste on peut parler de runs édités et réédités, de runs marquants pour une génération de lecteur, de runs reconnus par les confrères...mais à part l'épreuve du temps c'est plus subjectif je crois
Pour les comics Marvel des années 80, il y a ce site qui a fait un boulot assez colossal...
RépondreSupprimerah oui quand même
RépondreSupprimerca ça l'air assez... inhuman
Allez, tu dis ça parce que t'es pas un "True Believer"... En tout cas, c'est assez sympa de fureter sur ce site et de regarder certaines séries/épisodes qu'on avait loupé on qu'on ne suivait pas...
RépondreSupprimerJ'ai lu le livre des 60's qui est superbe. On en apprend plus sur l'apport de Ditko en terme de feuilleton.. de son lien au départ avec Stan Lee comme "remplacant" de Maneely dans l'esprit de Stan Lee dans le travail collaboratif.
RépondreSupprimerLe bouquin des 70's m'a beaucoup déplu car Comtois indique que pour lui Marvel finit quasiment avec le départ de Ditko et Kirby.. donc pour lui les Gerber, Englehart, McGregor et même Thomas font du "mauvais " travail.. et ca ca va a l'encontre de ce que je pense. Pour moi c est bien les 70's qui consolide cet univers et sont donc tout aussi important.. et aussi dans une certaine forme "politique" des personnages.
Alors ne lit pas le 80 car son aigreur devient monumentale :-)
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