Troisième, et dernier pour la semaine, anniversaire. Pas des moindres là encore
Le p'tit Gaulois a 60 ans cette année
Comme Chéret, Uderzo est toujours parmi nous. L'un des derniers géants de cet âge d'or de la Bande Dessinée (Le dernier de cette envergure/notoriété)
Avec le temps, nous prenons certains classiques pour acquis, mais ces séries incontournables ont, pour la plupart, été créées par des auteurs jeunes, blindés de passion et de talent.
Hergé, Franquin, Uderzo, Morris, Peyo...pour ne citer que les plus connus, ne sentent pas la naphtaline pour qui prend la peine de lever le voile poussiéreux de la respectabilité patrimoniale, et observe d'un oeil neuf l'énergie, la puissance, la passion qui est dans les pages.
Il y a des tas, vraiment des tas, de jeunes (ou moins jeunes) dessinateurs dignes d'intérêt aujourd'hui, mais il est toujours bon de regarder d'où ils viennent ou, a minima, d'étudier ceux sans qui ils ne seraient pas forcément là
Des recherches d'époque pour un Asterix qui bougera encore un peu avant publication
La toute première planche. J'ai quelques versions noir et blanc "luxe" de certains Asterix et je crois que je craquerai pour celui ci, à venir, aussi. Pas juste parce que c'est le premier mais parce que le talent d'Uderzo est encore brut, en mutation et que j’espère voir le trait au plus près
Uderzo c'est Astérix et tellement d'autres choses.En comique comme en réaliste. Aussi fort dans les deux domaines,à ce niveau incroyable,il y en a finalement eu peu.Une exception donc,avec un style identifiable au premier coup d'oeil,et quel style.
RépondreSupprimerL'absence de pratique lui a fait perdre son style réaliste, Mais Astérix, seul,était pour lui confortable et reposant,dit-il encore,après cette longue course à la productivité.
J'ai toujours été étonné de voir comment il avait réussi à donner à ses personnages comiques, l'exact même regard qu'à ses personnage en dessin réaliste. Ou inversement.
Ceux qui l'ont vu encrer au pinceau sont restés sans voix devant sa virtuosité,qui était légendaire parmi ses confrères.
Deux monuments :Astérix, et Uderzo.
et du coup le hasard de cette pgmation fait qu'elle est sortie le jour où je suis passé devant la version luxe évoquée, du Gaulois
RépondreSupprimerJ'ai craqué, comme prévu, et de ce que je vois en feuilletant rapidement des repro n et b le coup de pinceau est assez dément en effet
Ce qui etonnait le plus ceux qui ont vu Uderzo encrer,c'est les manières qu'il avait de tenir son pinceau,parfois à pleine main,le dos de la main vers le sol,pour certaines formes circulaires.Virtuosité et pratique intensive qui lui ont probablement causé ses problèmes de mains ultérieurs, par usure et fatigué.Ce qui arrive dans d'autres métiers de précision.
RépondreSupprimerLionel,quand Charlier et Uderzo ont créé Tanguy et Laverdure-je cois qu'ils avaient créé un autre personnage ,abandonné, dans le même univers avant- ils étaient, avec Goscinny, tricards dans le milieu de l'édition BD pour avoir tenté de monter une sorte de syndicat,raison pour laquelle ils sont revenus en France,unis,et ont finalement lancé leur propre mag,Pilote.Où on imagine qu'avec un tel nom une série aéronautique était nécessaire.:-)
Vu leur situation professionnelle, l'avis de Dupuis devait leurs sembler superflu.
Le plus étonnant avec les qualités affichées par une série aussi technique et documentée que Tanguy et Laverdure,c'est la vitesse d'exécution d'Uderzo - jusqu'à 9 planches de diverses séries par semaine- qui parfois ne crayonnait pas,pas le temps,pour attaquer directement à l'encre et au pinceau.
Un titans.
je n'ai jamais vraiment lu Tanguy et Laverdure, tant le sujet m'indiffère, mais pour avoir vu des pages et lu en effet qu'il faisait plusieurs planches par semaine...!!! Hallucinant
RépondreSupprimerPour ma part, je n'ai jamais vraiment aimé "Astérix". J'en ai lu, mais je n'ai jamais accroché. Je suis un enfant de "Lucky Luke" puis du "Spirou et Fantasio" de Franquin, pas du tout d'"Astérix".
RépondreSupprimerEn revanche, d'Uderzo, je suis fou de "Oumpah-Pah", série injustement méconnue, et bien meilleure que "Astérix". Goscinny y fait preuve d'un humour tellement plus subtil, et sachant son attachement à l'Amérique (où il rêvait de réussir), on sent une sincérité, une spontanéité que je ne retrouve pas dans "Astérix".
Hélas ! comme "Les Schtroumpfs" ont eu raison de "Johan et Pirlouit", "Oumpah-Pah" a été vaincu par le gaulois.
Par ailleurs, je dois bien avouer que si je respecte le talent d'Uderzo, sa personnalité me déplaît. Une fois Goscinny mort, il s'est comporté en affairiste, en gestionnaire, s'est improvisé scénariste (médiocre), et maintenant impose ses volontés de fer aux repreneurs du gaulois tout en espérant qu'après sa mort, la série ne lui survive pas. Et comme Hergé, il a longtemps dissimulé ses assistants (bien que c'était un secret de polichinelle).
En somme, Uderzo pour moi, c'est un peu comme Hugo Pratt : un type dont le succès a fait une sorte de monument mais auquel je reste hermétique.
j'ai souvent lu ça sur Oumpah Pah, sans l'avoir lu, du coup j'ai regardé ça de plus près et mon avis est, désolé que c'est un peu élitiste que de dire ça, le côté "c'est mieux car ça n'a pas marché"...Je ne dis pas forcément ça pour toi, mais moi je retrouve la même passion, la même envie que dans Asterix, un peu plus brut de décoffrage peut être, et encore
RépondreSupprimerA propos de brut, je viens de relire le Gaulois en n et b et les planches sont plus qu'admirables. Elles sont datées : début d'album octobre 59, fin en juin 60! avec Tanguy en parrallèle, et d'autres choses...du délire
Quant à la personnalité d'Uderzo je pense que c'est plus complexe que ça. Sur le fait qu'il ait la main lourde dans le suivi actuel en tout cas ça ne me choque pas, il est le co créateur et a plus qu'un droit de regard
Après que le succès ait fait de certains des monuments sne doit pas rendre hermétique, c'est dommage En tout cas ce n'est pas, ou plus, mon cas. Je peux admirer les planches (pas toutes) de Pratt sans voir les millions de ventes derrières
Les premiers Tanguy et Laverdure ont beaucoup vieilli côté scénar,les couleurs encore plus,mais les " puristes" refusent qu'elles soient refaites. Ça aide pas.Pourtant,dans son contexte,c'est un travail incroyable.
RépondreSupprimerUderzo a souffert de la négation dont il était l'objet du vivant de Goscinny ,sans en vouloir à son ami,qui bien sûr n'y était pour rien.De là un compréhensible esprit revanchard ensuite,exacerbé par la douloureuse disparition de son célèbre binôme
et les humiliations répétées .Pour moi il n'as pas été si mauvais scénariste,globalement, tout comme Goscinny n'a pas été infaillible .
De mon point de vue il n'y a pas de mal à ce qu'Uderzo ait profité de son succès et l'ait fait fructifier.D'abord beaucoup en ont profité,la BD et son exposition mediatique avant tout, ensuite il a tant travaillé avant , pour des clopinettes.
je susi d'accord sur tout, meme si je trouve assez peu de failles aux scenar de Goscinny globalement, et beaucoup sur les derniers d'Uderzo
RépondreSupprimerPour le reste, respect!
oui je pense que la comparaison est légère avec Hergé qui, au plus haut du succès de Tintin, supervisait plus qu'il ne dessinait
RépondreSupprimerIl me semble également que Uderzo a peu, voire pas, lâché le crayon
Mon affection pour "Oumpah-Pah" ne dépend pas de son insuccès par rapport au triomphe de "Astérix", donc pas d'élitisme ou de snobisme (d'autant plus que j'ai en horreur tous les critiques qui dénigrent les artistes dès qu'ils réussissent commercialement).
RépondreSupprimerNon, vraiment, c'est ce que raconte, et comment il le raconte, "Astérix" qui me déplaît ou, du moins, m'empêche d'adhérer. Je n'ai jamais trouvé "Astérix" drôle ou même passionnant : c'est plan-plan, répétitif, facile (là non plus, je ne réclame pas de la complexité, c'est plutôt le fait de n'être jamais sorti des clous qui m'ennuie, de n'avoir jamais dépassé le postulat initial).
Et, dans le même ordre d'idée, je n'épargne pas Morris avec "Lucky Luke", même si je trouve que Goscinny était plus subversif avec le "lonesome cowboy". Mais il n'empêche qu'il a abusé de l'usage des Dalton (or ils ne figurent pas dans les meilleures aventures).
Morris comme Uderzo, je regrette qu'après la mort de Goscinny, ils n'aient pas tenté autre chose. Sur le coup, je comprends parfaitement que le décès de leur scénariste a dû les laisser désemparés. Mais ensuite, ils en avaient encore tellement sous le crayon, quel dommage de n'avoir pas exercé leur fantastique talent avec un autre héros, une autre série. Morris s'est associé à des auteurs inégaux, Uderzo a pensé égaler Goscinny, mais ça n'a jamais plus été pareil, que ce soit pour "LL" ou "Astérix".
Je ne dénie pas non plus à Uderzo son droit de regard sur la reprise, mais je préfére les reprises un peu plus libres, où les nouveaux auteurs ne sont pas obligés de refaire "à la manière de...". Quand je vois Achdé sur "LL", c'est misérable, sans génie. Pareil pour "Blake et Mortimer" : pourquoi Juillard, Ted Benoit se commettent-ils dans cette imitation sans âme de Jacobs ? Et Ferri obligé de copier Uderzo, c'est désolant !
Il me semble qu'Uderzo, et tous les ayant droits de ces séries, les éditeurs aussi, devraient laisser les repreneurs s'approprier l'oeuvre, l'amener ailleurs, sinon elle se pétrifie. Regardez Bonhomme et Bouzard avec "Lucky Luke" : ils n'abîment pas le mythe. Yann et Schwartz avaient produit quelques pages de "Gil Jourdan" qui ne trahissaient pas Tillieux. Et Giraud a laissé des mecs comme Vance, Blanc-Dumond, Wilson, Rossi, s'amuser avec le "Bleuberry-verse" sans exiger qu'ils photocopient son style. Et, bien entendu, "Spirou" a connu de nombreuses versions, toutes dignes d'intérêt.
Pour moi Uderzo a tous les droits sur Asterix
RépondreSupprimerMaintenant, cela dit, je suis totalement d'accord sur ce point : continuer une série "à l'identique", sans les créateurs est probablement rentable (j'imagine) mais ça me parait complètement stérile, voire idiot
Quel intérêt y a t il a voir un auteur "faire du..."?
Je suis encore Asterix parce que je suis fan de ce que fait Ferri ailleurs, mais là c'est juste du Asterix, correct, pas du bon Ferri
Pour le reste, je passe
Les one shots "vu par" sont jouissifs (Bouzard, Bonhomme, Larcenet) mais sont ils viables sur la durée pour l'éditeur?
J'ai enfin acheté l'album fondateur "Astérix le Gaulois" en version collector : pages en couleurs (de mouche !) et planches originales. Déception : Il y a toujours le même problème de contraste trop fort ! On voit à peine les coups de pinceaux ! Et j'avais entendu dire que les planches du premier épisode avaient jaunies … A moins que ce ne soit "La Serpe d'Or" ?
RépondreSupprimeroui dommage que dès qu'ils font une version "grand public" ils se sentent obligés de lisser les contrastes
RépondreSupprimerOnt ils peut que le lecteur se sente floués si on voit les coups de pinceau plus nettement? C'est idiot on veut le contraire
Pareil pour les Blueberry, géniaux, de Giraud en en et b de chez Dargaud Pas chers mais ils ont monté les noirs et on ne voit pas assez le travail de pinceau