Je suis dans un comics shop Londonien, entre deux visites et avant d'aller voir la Pierre de Rosette au British Museum et je craque pour ce livre.
Anecdote qui me fait croire au hasard, dès le début du livre on est à Londres, et le gars voit débouler un Pharaon mort. Amusant.
Je n'ai évoqué Alberto Breccia (dont c'est le centenaire de la naissance cette année) qu'une seule fois, il y a 6 ans, ici
Et je m’étais gouré en disant avoir lu Mort Cinder
Je ne sais pas avec qui ou quoi j'ai confondu mais j'ai confondu car vu la claque que je viens de me prendre je le saurais si je l'avais déjà lu
Il y a pas mal d'éditions vf de ce récit de 1962/64, dont une version Vertige Graphic je crois, plutôt bien parait il
Mais là c'est de la vo, chez l'un des plus grands éditeurs qui, cerise sur le gâteau, annonce une collection Breccia qui regroupera tout
Et bien je pense que je prendrai tout
Je n'utilise que peu ce mot, vite dévoyé mais Mort Cinder est un chef d'oeuvre. Point.
Le scénar de Oesterheld (éliminé, avec sa famille, sous la dictature argentine!!!) est simple, bien pensé et donne la base nécessaire, le véhicule, au génie qui attaque les pages à l'encre.
Un homme, Mort Cinder, revient sans cesse d'entre les morts, quelles que soient les époques et les lieux. Un vieil antiquaire (aux traits de Breccia alors vieilli) le suit tant bien que mal.
Des sujets auraient parfois mérité plus de pages mais on a l'essence de l’idée, au moins, à chaque fois. Des récits ésotériques que Mignola poussera plus loin avec Hellboy, des jeux de passage dans le temps tout juste suggérés mais jamais confus, des paraboles, des anecdotes, des récitatifs parfois un peu longs mais d'époque et qui donnent un ton,magnifié par le dessin...
Des sujets auraient parfois mérité plus de pages mais on a l'essence de l’idée, au moins, à chaque fois. Des récits ésotériques que Mignola poussera plus loin avec Hellboy, des jeux de passage dans le temps tout juste suggérés mais jamais confus, des paraboles, des anecdotes, des récitatifs parfois un peu longs mais d'époque et qui donnent un ton,magnifié par le dessin...
Le gros pavé de Fantagraphics, ici, comprend quelques pages scannées à partir des revues d'époque, mais assez peu, l'essentiel venant des planches originales
la première, celle ci, vient d'une revue, et elle est assez sage
Très vite le génial Breccia attaque son clair obscur (sans oublier les détails, remarquez la bouteille de lait sur le pas de la porte, typique de Londres)
L'expressionnisme, en bd, nécessite absolument une reproduction laissant voir le trait, le pinceau, la matière
On est servi pour admirer l'encrage au rasoir, couteau, bâton, collages, doigts..
Breccia use de tout ce qu'il peut pour nous faire rentrer dans l'image, dans l'ambiance
J'ai lu sur le net (The Comics Journal je crois) qu'on pourrait parler d'un Alex Raymond en forme encré par un Bill Sienkiewicz au plus fou de ses travaux. Pas faux mais très réducteur.
Breccia est plus que ça
Par endroits il va loin et on pourrait presque perdre le fil mais non, il reste accroché à une narration. Seule la beauté de certains cases m'a parfois stoppé dans le récit.
Breccia est plus que ça
Par endroits il va loin et on pourrait presque perdre le fil mais non, il reste accroché à une narration. Seule la beauté de certains cases m'a parfois stoppé dans le récit.
Une partie de l'histoire est à lire en tournant le livre pour avoir les pages à l'italienne, ce qui peut rebuter, mais l'éditeur n'y est pour rien, il s'agit d'épisodes publiés sous ce format en Argentine .
J'ai trouvé sur le net ces exemples de planches originales, mais elles sont si proches de la version us que ça ne trompe pas sur ce que le lecteur aura sous les yeux
En 4 de couv Fantagraphics indique : Before Mike Mignola...before Frank Miller...there was Breccia.
Un poil 'racoleur", mais vrai
3 photos floues prises de mon livre
Celle ci montre que Miller ne doit pas seulement beaucoup à Breccia pour le n et b de Sin City, il a également pris des idées du duo pour 300, car l'un des récits raconte le combat des Spartiates (de manière différente certes, et avec une autre fin que celle de Miller)
Il adapte alors son style, allant plus vers ce qu'on pu faire Poivet ou De La Fuente
Celle ci est méga floue mais montre que Breccia sait être dans la retenue (et aussi bon)
Et là, en plus d'en prendre plein les yeux sans action, et en plans rapprochés, on voit que très nombreux furent ceux qui ont du lorgner vers Breccia à un moment ou à un autre de leur carrière (on a même un peu de Wrightson, ne serait ce que dans la main/case en haut à droite)
Celle ci montre que Miller ne doit pas seulement beaucoup à Breccia pour le n et b de Sin City, il a également pris des idées du duo pour 300, car l'un des récits raconte le combat des Spartiates (de manière différente certes, et avec une autre fin que celle de Miller)
Il adapte alors son style, allant plus vers ce qu'on pu faire Poivet ou De La Fuente
Celle ci est méga floue mais montre que Breccia sait être dans la retenue (et aussi bon)
Et là, en plus d'en prendre plein les yeux sans action, et en plans rapprochés, on voit que très nombreux furent ceux qui ont du lorgner vers Breccia à un moment ou à un autre de leur carrière (on a même un peu de Wrightson, ne serait ce que dans la main/case en haut à droite)
Je suis pour le moins conquis.
J'hésitais à chercher d'autres de ses oeuvres mais à l'annonce de la collection complète à venir, chez Fanta, je vais attendre et je vous laisse avec un lien qui peut vous prendre du temps, celui ci, et sur un auto portait d’Alberto Breccia (sur la fin de sa vie)
Découvert tard, pas tout de suite aimé (les récits de Lovecraft, édités dans MÉTAL HURLANT, ce sont ses Mort Cinder, ou son Dracula (œuvre tardive, plus grotesque, toute aussi géniale, mais radicalement différente, en couleur) et l'Éternaute qui m'ont tapé dans l'œil. Une œuvre dont la variété de styles, de techniques, de tons et la longévité, me font penser à lui comme le Eisner du continent Sud-Américain.
RépondreSupprimerLionel j'ai presque honte mais en fait que je crois que j'ai confondu avec une lecture de biblio, d'une autre influence majeure de Miller : Alack Sinner
RépondreSupprimerje vois plein de choses dispo, ou qui vont l’être sous peu, de Breccia mais je crois bien que je vais me réserver pour cette collection intégrale de Frangraphics, tant leur boulot est admirable
Laurent mon premier contact avec Breccia fut presque la cata : un collectif sur les droits de l'homme, géré par un des frères Pasamonik, acheté pour la contribution de Eisner justement, et dont le boulot de Breccia m'avait repoussé car trop grotesque à mon sens (et en couleurs) Comme quoi...
j'ai vu ça, et je concède (encore!) ne pas être aussi réception à ce que fait Munoz,qu'à ce livre de Breccia
RépondreSupprimerce n'est pa su tout une question de Maitre plus fort que l'élève, mais l'approche de Munoz est plus "outrancière", trop pour moi
son intérêt (et talent) ne fait aucun doute mais je ne passe pas la barrière des perso je crois en fait
RépondreSupprimerJ'ai découvert Breccia il y a 25 ans avec l'édition de Perramus chez Glénat, claque graphique mais bon sang pas facile à lire... Pour les parisiens : expo Breccia au prochain festival de la Ferme du Buisson : http://www.lafermedubuisson.com/programme/pulp-alberto-breccia
RépondreSupprimertjs pour les Parisiens!!! :)
RépondreSupprimerRhoooo la honte,il avait pas lu Mort Cinder. !! :-)
RépondreSupprimerTu confonds peut être avec l’eternaute? Un sommet du genre avec Solange Lopez puis Breccia. La version. Solange Lopez est fascinante aussi !!
je SAVAIS que tu viendrais me narguer :) Du coup j'ai anticipé mon acte de contrition, et je confirme que je n'avais RIEN lui de lui et que j'avais confondu avec Munoz!!!!
RépondreSupprimerJ'ai trouvé "Les Mythes De Cthulhu" de Brecia (merci le coin).
RépondreSupprimer(J'avais acheté "Les cauchemars de Lovecraft" de Lalia il y a quelques temps en pensant à Brecia…).
Il faut avouer que Brecia se mérite. Son Mort Cinder est plus accessible on dirait !!?
Il me fait les yeux doux. Je ne pense pas résister bien longtemps.
je n'ai pas de comparatif (et je résiste, pour avoir tout Breccia dans cette belle collection us) mais Mort Cinder est TRES accessible, sans aucun doute
RépondreSupprimerBon, j'ai Mort Cinder et c'est top !
RépondreSupprimerMais c'est les mythes de chtulhu qui me font réagir.
La paternité de Sienckiewicz est évidente en ce qui concerne les histoires datant de 1973 et 1974. Les 2 histoires de 79 (celui qui hantait les ténèbres et celui qui chuchotait dans les ténèbres) seraient à relier à Mac Kean pour sont style le plus récent (enfin plus si récent que ça).
Breccia aurat eu de multiples vies graphiques vraiment riches.
Pour ses adaptations de Lovecraft, la photogravure préserve les niveaux de gris qui sont un vrai régal et si style est difficile à appréhender, le storyteller est bien présent !
j'ai encore plus hate d'avoir la "suite" de Fanta...
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