Great Team Again

 

Essayons de ne pas perdre la boule avec l'actu terrifiante

Back in time

N'est-il pas beau ce tout jeune Frank Miller? Ca m'a renvoyé au fait que quand il a attaqué le dessin de Daredevil il avait...22 ans!! et son encreur, en place sur le titre depuis un moment, Klaus Janson donc, 27!

C'est ce genre de planches qu'ils produisaient

J'aimais énormément, dans Strange, le traitement minimaliste de la colo qui laissait net le duotone utilisé

N'hésitez pas à ouvrir les n et b dans une autre fenêtre, ce sont des hautes résolutions

La "remasterisation" des couleurs pour les compil modernes est une cata, on le sait, mais il faut faire avec, sauf à traquer les singles d'époque

En colo limitée la cata est évitée. Là c'est sur la période où Miller lâchait davantage le dessin, pour le laisser à Janson

Magnifique séquence de deux pages avec le meilleur de chaque intervenant, de la trame, de l'encrage fin, épais..superbe

Sur la page 1 je vous mets une image trouvée sur le net du comics d'origine. Alors certes le rendu est assombri (la photo n'aide pas ) mais ça pique moins les yeux que la version "moderne"

Bon sang mais sortez nous des Artisan Edition, abordables donc, blindés de fac similés, même disparates, de ces beautés!!!

La couleur de Rahan

 

Hier ca a fait pile  53 ans qu'apparaissait ce personnage dans les pages de Pif Gadget

J'ai beaucoup montré de noir et blanc car ce génie du dessin populaire éclate sans la couleur, mais Chéret était également un excellent coloriste

Je l'ai découvert avec cette intégrale dont le design minimaliste des couv ne mettait en avant ni le dessin ni la couleur

D'autres intégrales laissaient plus de place mais j'étais moins fana du rendu

J'étais même dans une quasi détestation de ces couleurs là

Tandis que longtemps avant, pardon mais ces gouaches étaient des splendeurs, même quand la physionomie du perso bougeait d'un dessin à l'autre

Les couv du trimestriel étaient probablement parmi les plus belles

mais je penche pour celles du bimestriel, achetées irrégulièrement pendant mon enfance

La colo intérieure me plaisait

même si parfois on se demande quelles substances trainaient près des pinceaux

Les couleurs de l'intégrale noire, je prends

pas celles, plus récentes, de chez Soleil, et pour lesquelles la palette de Chantal Chéret était bien trop douce, trop pastelle, à mon goût, tout comme le dessin d'ailleurs (et ne parlons même pas de ce foutu pagne ajouté, un temps, pour calmer les américains et leur fourguer un dessin animé)

Flash back : je crois que celle ci est la première mise en couleur par Madame Chéret (avec un oubli de blanc entre les deux premières cases) et c'est cette colo que j'aime, avec en plus le dessin au top du top de son mari

Beau gosse André Chéret dans sa jeunesse!

et toujours fringuant plus tard

C'est sur cette période que j'ai du le croiser pour la première fois

All Star Art Adams

 

La malédiction All Star

Il y a plus de 10 ans Miller essuyait, déjà, des tas de critiques pour son écriture sur ce titre, dessiné par Jim Lee

Il y a eut 10 numéros, et bizarrement le tpb ne reprend pas le 10ème

Quoi qu'il en soit la série fut laissée en plan

Un temps, il fut question d'une suite par J Loeb et Art Adams

Ce dernier s'est défoncé, voulant prouver à tous qu'il en avait sous le pied et pouvait rivaliser avec les plus grands

Mais la pression + le niveau de détail...lui aussi a jeté l'éponge

Voici ce qu'il a fait

C'est super impressionnant

Bret Blevins a dit, en rigolant à moitié devant le niveau de fou "mais bon sang, même la pluie est dessinée en perspective!"

The Last Spirit

 

Le bout de page ci dessus est très certainement la dernière fois que Will Eisner a dessiné son personnage, dans la bande régulière (il y est revenu plus tard, ponctuellement)

Je trouve l'image, le symbole, extra

1952, il y a 70 ans!

Le perso apparait encore quelques cases dans les pages suivantes, les dernières, mais il parait évident qu'il est l'oeuvre d'assistants

Je pense qu'il n'a pas touché, ou presque, ce genre de cases en dessous même de certaines périodes de la guerre 

Ceci sort du Outer Space Spirit

Superbe en n et b mais un sacré charme avec la colo d'époque également

Eisner a reprit la bande en main à son retour de la guerre et en a fait un sommet absolu

Il a encore des assistants, moins visibles qu'avant guerre (et pendant n'en parlons pas, il n'y a quasi qu'eux) Toutefois il manque de temps et propose à Wallace Wood de travailler ensemble

Wood n'était pas intéressé par la proposition initiale du patron, de ne s'occuper que des décors, il le fait un peu mais très vite le duo travaille en commun, et la patte Wood est TRES apparent, voire dominante

Magnifique combo

Là c'est plutôt du Eisner

mais sur les pages sur la lune Wood brille avec les machinerie, les combi, l'encrage...

Dans le récit il y a un dictateur qui s'exile sur la lune

Le co scénariste et assistant de luxe (toujours parmi nous, et brillant) Jules Feiffer avait écrit et dessiné Hitler!

Dommage, je trouve, que Eisner ait modifié ceci pour publication

Sur la fin du récit Eisner reprend la main, et le duo cesse

d'où cette ultime case qui me semble de la main du boss, et qui termine merveilleusement la plus importante bande/strip/comics/BD

Lors de rééditions, Eisner a pu faire des couv sur le sujet de cette aventure, mais l'approche est moins chouette, il manque Wood

Quand la bande fut abandonnée, en 52 donc, Feiffer avait commencé à découper la suite, que voici

Pour terminer, l'une de mes illus préférée du Spirit, dans sa version rough et finie

Celle ci est également dans mon top 5, et le rough montre la maestria de Eisner pour le mouvement, l'encrage, la colo

Il est de ces très très rares dessinateurs dont je regarde le rough, ou le crayonné, j'imagine une finition du mieux que mon cerveau le peut, et en découvrant la version finie je suis ébloui, tant il garde tout le potentiel présent dans son croquis, et le magnifie

Enfin, l'hommage d'un détective à un autre, plus connu internationalement, et né 1 an avant : Batman, pour ses 50 ans en 89

Je garde l'hommage d'un perso à un autre plutôt que d'un créateur à un autre tant Eisner et Kane, s'ils furent de bons business men, sont diamétralement opposés : le premier est un génie créatif, le second un escroc de haut vol (ce dernier mot collant parfaitement à Bob Kane dont Byrne disait qu'après lui avoir serré la main il fallait recompter ses doigts)

Vive Eisner