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lundi 21 janvier 2019

Houpette...

Batman a 80 ans cette année, il est célébré en fin de semaine à Angoulême
Alors moi je fête l'anniv de ...


 Ce mois ci Tintin a 90 ans!
Je me devais de marquer le coup car c'est une pierre fondatrice de la Bande Dessinée.
L'école du trait pur de Hergé, de la "perfection" narrative et picturale, contre (même si ce n'est pas un combat) celle, plus spontanée, instinctive, de Franquin...J'ai choisi mon camp depuis des décennies.
Il n'empêche, avant que Rahan, puis Special Strange ne viennent, avant mes 10 ans, me traumatiser à vie, mon premier livre de bd, ce fut celui ci, à 7 ans
 J'ai, ensuite, lu tous les autres, mais il semble que celui là fut le premier à avoir droit à une sortie couleur
Tintin, c'est donc ce genre de page, à la lisibilité parfaite, à la narration au cordeau, au trait sans nuance d'épaisseur qui cherche une forme de perfection...
La première page dans la version que j'ai découvert, comme plein de monde, et dans sa version en noir et blanc
 
 J'ai une préférence pour les albums d'avant la couleur/refonte/redessinés...car on y voyait plus Hergé et son trait à la main, ses imperfections, son âme quoi
 Comme d'autres récits, celui ci a été bien modifié, ne serait ce que pour enlever des choses...dérangeantes, de la version initiale, comme un méchant au nom très juif et, surtout, des juifs très caricaturaux (même pour l'époque)
 
 
 Dire que Hergé était un perfectionniste n'est même plus de l'euphémisme. Il était bien au delà.
Voici un document intéressant : des notes de l'auteur, pour l'éditeur, après lecture des épreuves initiales du livre
 La gouache, de la main du Maître, pour la couv
 On quitte ce récit là pour finir, et comparer ce que j'aime comparer : le crayonné et l'encrage
Qu'il soit de la main de Hergé ou, plus probablement, de son studio (sous sa supervision) l'encrage est ce que l'on sait de Tintin : une épure, la recherche du trait parfait. Le crayonné est bien plus vivant (comme toujours pour un crayonné) même s'il est très précis. On peut rêver, imaginer cette page terminée par d'autres, des rendus différents, des finitions variées, toujours sur une base irréprochable en terme de lisibilité
 
Je n'ai relu aucun Tintin depuis mon enfance (et ne me lancez pas sur Blake et Mortimer ou autres Alix...) mais je souhaite un bon anniversaire à notre petit reporter

Cette semaine est une spéciale anniversaire
 Mercredi c'est pour...?

18 commentaires:

Michael Picaud Bernet a dit…

Salut Phil, ben pour mercredi, je t'imagine bien manger un Gros gâteau lors d'un Gros banquet final avec un barde bâillonné et accroché à une branche...
Ah, comment ça "Qui est Gros?! je suis juste un petit peu enveloppé!".

Mon premier tintin était Tintin au Congo...jamais relu depuis mais j'ai entendu beaucoup de choses autour le taxant de racisme et d'anti écologique. Loin de moi l'idée de lancer ce débat n'étant ni grand fan, ni spécialiste de Hergé (et ce blog n'étant peut être pas le lieu approprié) mais j'imagine que les Tintins doivent se lire avec les yeux d'un enfant et sont effectivement à remettre dans leur époque qui devait être très éloignées des considérations de maintenant.

Sinon pour mercredi, (rien à voir mais j'en profite) si je gagne j'aurai le droit à un article sur Corben??...je sais je suis lourd..."Comment ça qui est lourd?? Non Môôssieur je ne suis pas lourd".
Et si c'est pas ça je t'imagine aussi en pagne au bout d'une liane en poussant des hurlements dans la jungle...(je mets toute les chances de mon coté , je le veux ton avis sur Richard corben).
A plus

Philippe Cordier a dit…

Michaël je crois que tu as trouvé, pas forcément dans l'ordre, la semaine à venir :) mais j'ai une ordonnance de mon toubib m'interdisant d’écrire sur Corben

Lionel je connais peu Rabier, je suis fasiné par le dessin mais endormi par les histoires (un comble) de McCay; Je crois que la "forme de perfection" de Tintin est plus à rechercher du côté de St Ogan, personnage intéressant et à l'origine de pas mal de choses

Michael Picaud Bernet a dit…

J'avais un peu hésité avec l'anniversaire de Woodstock !! des fois qu'il y ait eu une étude d'affiche ou des bd existantes sur le sujet.
Pour Corben tant pis pour moi...mais pourtant tu as bien écrit sur Liefield (sans faire de mauvaises comparaisons) mais je comprend tout à fait ta démarche.
Et pis de toute façons, ne pouvant me déplacer à Angoulème je me suis offert le double catalogue de son expo. Et pour moi c'est une époque béni, on réédite et on reparle enfin de son travail Eh! Eh! Eh!
Salut Phil, sans rancune et mes amitiés à ton toubib!

Philippe Cordier a dit…

héhé bien essayé, mais Liefeld je déteste, alors que Corben je suis juste indifférent
J'ai programmé une entrée sur un gars encore plus important et dont je ne suis pas fana, alors c'est déjà ça

jimmyraker a dit…

Tintin … Pour ne pas relancer le débat je préfère Blake et Mortimer ! Mais j'espère que tu vas célébrer l'anniversaire d'Astérix

Philippe Cordier a dit…

yes
Tout débat est intéressant
Tintin, comme noté ici, c'est ma 1ère bd dont marqué un peu au fer rouge
B et M c'est différent, j'ai essayé de le découvrir après eu lu tous les tintins et cela me fut impossible tant le trait me paraissait encore plus aseptisé et les récitatifs lourds
cela n’enlève bien sur rien à la valeur de EP Jacobs, juste que je n'ai pas réussi. Et ce fut pire pour Alix ou lefranc dont les intrigues même ne paraissaient pas me parler (en plus du reste)

jimmyraker a dit…

Moi aussi, au départ, j'ai été rebuté par les récitatifs de Jacobs … Après ça dépend des albums bien sûr : Si tu as commencé par S.O.S. Météores ou le Piège Diabolique … C'est normal ! Mais La Grande Pyramide est dessiné façon ligne claire et les autres albums comme "La Marque Jaune" est devenu une légende ! Mais je te signale que Goscinny, tout comme Greg, était aussi un grand bavard et il n'hésitait pas à mettre de longs récitatifs qui parfois rongeaient le dessin d'Uderzo. Même TOTA est un grand bavard !!!! Alors ?

Philippe Cordier a dit…

alors eux j'aime bien :)
Greg j'adorais même en fait
Goscinny aussi
pareil pour Lécureux

EPJ je trouvais ça, me trompant probablement, pompeux...

Michael Picaud Bernet a dit…

Aouch!! Aïeaïeaïe!!
"Mais que faut il, quelle puissance, quelle arme brise l'indifférence".
C'est juste pour le clin d’œil, je comprends tout à fait un avis aussi tranché autour de Corben, (et c'est aussi ce qui fait mon admiration pour son travail sans ou avec peu de concession).
Allez, excusez moi de m'être autant éloigné du sujet du jour.

Tout comme toi j'ai adoré Greg et été assez hermétique a EP Jacob dont je n'ai dû lire que "la marque jaune". Tout aussi bavard l'un que l'autre, les bulles de dialogue de Greg étaient me semble t'il, mis en scène dans le dessin là où dans Blake et Mortimer elles avaient tendance a être placardée en haut de case avec peu d'aération dans le texte.
Du coup je trouvais cela contraignant à lire mais je suis très certainement passé à coté de quelque chose de bien. On acquière pas un tel statut sans raison.
Et du coup, juste pour savoir, des choses de prévues pour l'anni de Tintin ?

Plumoc a dit…

La tendance actuelle,et commerciale,est de coloriser Tintin première époque en numérique plutôt qu'en traditionnel:tout faux.Le si attentif à la chose Hergé doit faire des bonds dans sa tombe.Le théâtral Jacobs,autre maître de l'"École de Bruxelles"-par opposition à l'"École de Marcinelle" de Franquin et Peyo-est pour beaucoup dans l'identité chromatique des couleurs de Tintin.

Par ailleur Hergé n'est jamais aussi beau qu'en noir et blanc,en grand format.

Philippe Cordier a dit…

Oh un revenant, salut Plumoc!!
Oui j'ai jeté un oeil à la colo de Tintin "récente": argh!!!
une idée idiote tant les colo supervisées par Hergé étaient belles
Le n et b forcément, mais les premières colo étaient chouettes aussi quand même

Michaêl/Jean jacques, j'irais plus loin sur Greg : ses dialogues étaient l'intérêt de ses bandes perso (je pense à Talon bien sur) Une truculence jubilatoire qui me faisait sourire avant même de regarder les dessins

Plumoc a dit…

SALUT à tous.
Pour moi l'"École de Bruxelles",celle de Tintin,que j'ai trouvé un temps vieillotte, souvent raide et trop posée est aujourd'hui vraiment magnifique,remplie d'un certain type d'ambiance et d'une grande force d'évocation.Intemporelle.Surtout,archi documentée.

A mes yeux,certains types d'histoires ne trouvent leur intérêt qu'avec ce style,assez unique,souvent encré à la plume,pas très souple (la plume),au contraire de l'"École de Marcinelle".

Régric fait partie de ceux qui perpétuent plutôt bien cette vision:http://regric.canalblog.com

Philippe Cordier a dit…

ah oui on est clairement dans la lignée là
En vieillissant je prends un peu plus de plaisir à observer de plus près cette école de la "ligne claire" qui m'a tant rebutée et qui continue à plus parler à mon cerveau qu'à mes tripes; C'est une école de l'abnégation, de la recherche perpétuelle du bon trait, et une école de l'humilité aussi puisque le dessinateur s'efface derrière son trait
mais je resterai toujours bien plus accroché par un Franquin qui apparait sous chacun de ses traits, et pour faire un parallèle us, je suis admiratif devant Chris Ware qui ne parle, lui aussi, qu'à mon cerveau, alors que je ressens chaque dessin d'un Frank Miller (bonne période)

Plumoc a dit…

Ware est pour moi ce que Corben est pour toi (moi j'adore Corben,le caméléon).

Ce qui est amusant avec ces écoles belges,c'est de voir Maurice Tillieux (Gil Jourdan) qui se réclamait de l'influence Hergé,basculer vers le style Franquin en entrant chez Spirou/Dupuis,alors qu'un Jidehem assistant émérite de Franquin et premier dessinateur de Gaston en bande,s'est tourné vers l'influence Hergé pour sa série policière Ginger, série influencée par le Félix de Tillieux.

La ligne claire US façon Ware s' est encroûtée dans un snobisme esthétique affecté et laborieux,quand pour Hergé cette ligne claire était avant tout celle du scénario.

Philippe Cordier a dit…

je suis d'accord
Ware m'a fasciné techniquement, puis endormi et perdu
(et pour tout dire, à choisir, je lui préfère même Corben :)
Tillieux je connais trop peu, même si j'aime ce que j'ai vu/Lu.
Jidehem était, à mes yeux d'ado de lecteur de Gaston, une anomalie : comment un maitre du pinceau comme Franquin pouvait avoir été assisté par un dessinateur qui m'horripilait par sa raideur
Un gars qui me semble avoir réalisé une assez intéressante synthèse entre deux écoles, c'est Olivier Schwartz, je ne sais pas ce que tu en penses?

Mysterycomics-rdb.blogspot.fr a dit…

Alors moi, "Tintin", et donc Hergé, je ne peux lire. Trop de thèses, de théories, de conférences, d'études, d'essais... Tout ça finit par tuer la BD, en la surinterprétant, en la suranalysant. Je n'arrive plus à ouvrir un "Tintin" sans me penser à tous ces experts qui semblent regarder par-dessus mon épaule et me murmurer "tu as vu ça ? et ça ?".

Je me rappelle aussi d'un article très méchant et très drôle dans "Charlie Hebdo" intitulé "Hergé est nul". Mais c'était en fait très argumenté. Depuis, c'est bien fini, Hergé, son mythe et tout le reste.

BIen entendu, je lui préfère, totalement, Franquin, qui est un génie absolu, plus sympa,plus juste aussi (il nommait ses collaborateurs, lui).
Et s'il faut remonter aux origines de ma passion BD, ce serait Morris, "Lucky Luke".

Toutefois, pour nuancer un peu, Hergé me renvoie toujours à une postface de Moebius dans un de ses livres d'illustrations ("Venise céleste", je crois). Jean Giraud, qui n'était pas la moitié d'un génie lui non plus, analysait brillamment la différence réelle entre Franquin et Hergé en disant que le premier était un dessin du mouvement, du muscle, de l'instinct, tandis que le second était un dessin fixe, du cerveau, de la réflexion. Franquin, selon Moeb', avait craqué car, en somme, tout l'y préparait : c'était un élastique qui tirait sans cesse (sa productivité immense, son trait nerveux, sa sensibilité extrême). Hergé, au contraire, était zen, un bonze, tourmenté aussi, mais impassible, et protégé par son studio, son éditeur, statufié de son vivant.
J'aime cette analyse, qui peut s'appliquer encore aujourd'hui à bien des artistes et leurs héritiers.

Plumoc a dit…

Jidéhem mérite plus de considération que celle d'un second couteaux,pour beaucoup de choses il est un phénomène,assez unique,Franquin lui doit beaucoup.
Jidéhem a probablement dessiné les 400 premiers gags de Gaston,et fini sa vie dans le dénuement,abandonné par son éditeur historique pour qui il a tant fait,Dupuis, et qu'il en avait encore pas mal sous le pied.Dans le dénuement alors que des planches dessinées entièrement par Jidéhem,attribuées à Franquin, valent une petite fortune.
Surtout Jidéhem restera peut être dans l'histoire de l'humanité ou en tout cas de l'aéronautique,comme on peut le voir ici à partir de la 23:25 minute:https://www.dailymotion.com/video/x1z68y6 ,qui dit mieux.


J'adore Schwartz,surtout ses gouaches.Schwartz a qui certain puristes reprochent une trop grande proximité de style avec Yves Chaland,le "Franquin/Jacobs de la ligne claire,donc tu as raison.
La ligne claire est bien sûr le style esthético-référentiel inspiré surtout des auteurs BD belges des années 50/60 et donc certains voient le précurseur en George Mac Manus(la Famille Illico),pas le simple trait pur à l'encre conséquence d'une contrainte technique de publication aux débuts de la BD,comme l'explique dans ce cas Joe Kubert dans une de ses leçons dessinées sur l'encrage.
En gros la ligne claire en tant que style se divise en deux écoles,avec sous catégories, dont les plus fervents actuels sont les artistes de la BD flamande.Donc le style Tintin/Alix/Blake et Mortimer d'un côté,et le style "atome"de Franquin période Spirou (Atome comme la marque de plumes pour encrer donc Franquin était alors un utilisateur,ou alors le monument bruxellois emblématique l'Atomium?)avec comme sous catégorie,par exemple, le style "loustic" de Jijé,quand il dessinait aussi Spirou.

Hergé et Franquin,qui ignoraient en faire partie,ont été embarqués dans ces deux écoles à la conceptualisation tardive par rapport à leurs carrières,presque à leurs corps défendant.

Les deux restaient circonspects.

Philippe Cordier a dit…

Mystery je ne te rejoins sur la surabondance d'études qui nuit. Surabondance il y a mais il suffit de ne pas la lire, et quand bien même : j'ai beaucoup lu surFranquin et aucune partie de mon plaisir de lecteur n'en fut amoindrie
je pense que ta citaion de Moebius résume très bien la différence Herge/ Franquin mais je suis surpris qu'il ait évoqué le fait que Hergé ne craquait pas car protégé par son studio... vu qu'il a aussi craqué, ne pouvant plus approcher la page blanche à l'époque du Tibet

Plumoc je ne nie pas du tout l'apport de Jidéhem, et encore moins la gentillesse du gars (pour en avoir parlé avec un ami qui fut son dernier éditeur pour les version luxe de Sophie) mais je n'accrochais pas et tout ce qui était de sa main dans Gaston, même non crédité, était ce qui me plaisait le moins chez Franquin.

J'ignorais l'anecdote de la plume Atome!!!