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dimanche 20 juin 2021

Chameleon Baker

 

Nous avons évoqué, il y a peu de temps, la rapidité délirante d'éxécution de Kyle Baker
J'aime beaucoup cet artiste inclassable
Voici un survol très rapide car sa prod est incroyablement riche

En tant qu'encreur il avait une approche Sienkiewicz/Janson, que j'ai toujours apprécié
Epais, organique, saturé en masses noires
Extra sur Mike Harris

Au moins aussi bien sur Byrne, que l'on reconnait malgré la lourde patte de l'encreur


Intéressant travail de textures sur le classique Sal Buscema
Ma préference : le duo avec Silvestri, qui a été détruit juste avant (ou après?) par Coletta 
Quelle claque en découvrant l'approche Jansonienne de Baker dans mon Spidey vf




En tant qu'auteur complet il est terriblement versatile
Jel'ai découvert sur Why I hate Saturn. pas adoré mais apprécié assez pour le suivre de plus ou moins près

J'ai lu sa série de comics autobio sympas



C'est un cartoonist à l'aise dans bien des genres, dont le gag






je n'ai pas lu Plastic man mais ça semblait fun

J'ai bien aimé son adptation de la vie de Nat Turner (encore un changement, très bon, de style)



Son Shadow (comme Saturn) était trop "à la Dave McKean" pour moi mais le grand écart est impressionnant avec une autre utilisation de la couleur

Il fut révolutionnaire (avec un scénariste pour le coup) sur Cap, bien avant que ce ne soit à la mode
J'ai raté cette série qui me fait de l'oeil

A la couleur/peinture il touche aussi le gars



Selon les périodes et les genres il y a plein de bonnes influences chez Baker : Bill Sienkiewicz, Bill Wray, Howard Chaykin, Jack Davis, Dave MKean...
et je ne parle que du dessin
Côté histoires c'est un auteur engagé au sens noble du terme : de son temps, pour ses convictions, mais avec talent et en divertissant en même temps

12 commentaires:

Anonyme a dit…

Très joli tour d'horizon, en attendant une entrée plus "technique" sur ses encrages des années 80 un de ses jours. ;-)

Philippe Cordier a dit…

il en faut toujours plus : )

Laurent Lefeuvre a dit…

Kyle Baker !
Quelle bonne idée !

En découvrant ses histoires cartoon, il y a de ça 20-25 ans dans le magazine Ekklipse (Semic), je me rappelle m'être dit "ça doit être un homonyme !" L'humour cartoon et la rondeur avait remplacé la raideur d'un encrage nerveux, polar, à la lame de rasoir et chiffon. C'était pourtant bien le même bonhomme.

J'adorais aussi son encrage dans Web Of Spider-Man, sur Silvestri, et je regrette bien d'avoir vendu la quasi intégralité de mes Spidey et Titans avec ces épisodes avec Silvestri (comme les X-Factor avec Silvestri).


Oui, son encrage rappelle celui d'un Sienkiewicz (en effet)... mais plus qu'à Janson, ce serait pour moi, un rappel de celui de Mazzucchelli, que celui de Kyle Baker me fait penser (voir la page-titre de Spider-Man, avec Mary Jane en jean face à Spidey/Parker).

La compile Panini de Web of Spider-Man m'a vaguement tenté, mais décidément, je ne peux pas ouvrir ces bouquins aux couleurs criardes, sur papier néon.

De Baker, j'ai ensuite aussi lu son "Why I Hate Saturn", avec plaisir, équivalent en BD de ces petits films chroniques-intimes américains, héritiers des Woody Allen, qui fleurissaient au milieu des années 1990 (Clerks, Ça Tourne à Manhattan...).

Le rapprochement avec William "Bill" Wray est très juste aussi : les deux ont donné dans le cartoon avec talent, dans la parodie de Marvel aussi, façon Mad, et les deux sont si caméléons, changeant d'univers graphiques comme de chemise, qu'ils sont sans doute un peu passés hors du radar des amateurs, cadré sur UN univers principal et fort... quand Baker et Wray ne s'amusent jamais tant... qu'en passant avec aisance, d'un univers, d'une technique, voire d'une "industrie artistique" (Hey ! This is America baby !) à l'autre.

C'est couillon de des gens comme lui aient déserté les comics "mainstream". Et ça en dit long sur la possibilité actuelle d'y apporter autre chose que de la consanguinité graphique.


Philippe Cordier a dit…

Les 3 Silvestri encrés par baker/Coletta/Baker (bjr le choc!) sont dans Essential Web of Spdier-Man 1, en n et b donc, je n'ai pas pris car tout le reste me désintéresse, mais j'ai le 2 avec du beau Silvestri, encré par McLeod et Rubinstein et, surtout, Kraven Last Hunt par Zeck en NOIR et BLANC!!!

Laurent Lefeuvre a dit…

Il faut vraiment que je m'en chope d'autres, des Essential (je n'en ai que 2 ) tant que ça se trouve.

Anonyme a dit…

>il en faut toujours plus : )
C'est quoi le proverbe, déjà ?
"Qui aime bien, châtie bien" ?
LOL

>C'est couillon que des gens comme lui aient déserté les comics "mainstream".
Purée, oui, cela fait bien dix ans qu'il a travaillé sur du mainstream pour la dernière fois... Mais j'ai l'impression que sur du mainstream, il lui faut des personnages qui lui plaisent, et des personnages funs en particulier, on dirait (après tout, ses dernières participations, c'était bien sur Deadpool pour Marvel et Plastic Man chez DC, non ?). Ca limite probablement les possibilités d'un retour...

>Et ça en dit long sur la possibilité actuelle d'y apporter autre chose que de la consanguinité graphique.
Très fort cette expression, et aussi très juste !!!

Anonyme a dit…

Un tour d'horizon exhaustif de sa, carrière :

https://comicartistevolution.tumblr.com/tagged/kyle_baker/chrono

Philippe Cordier a dit…

plus patient que moi le gars!!!!

Philippe Cordier a dit…



et spécial Web/Silvestri dans une semaine :)

Anonyme a dit…

>plus patient que moi le gars!!!!

C'est clair.
Dans l'exercice, la page sur Bill S. en devient kilométrique du coup...
Il y a même une dissert à la fin sur toutes les signatures qu'il a employé dans sa carrière. Finalement, ce sont presque des oeuvres d'art en elles-même !

Jocelyn a dit…

Même les signatures... ah oui, quand même
J'ai lu un peu de baker, mais pas encore le truth.
Il a publié une mini il ya quelques années chez image comics.

Paul Raffy a dit…

C'est vrai que Kyle Baker ressemble assez à Bill Sienkiewicz, encrage proche, mélange de cartoon et de réalisme, les deux semblent utiliser les mêmes techniques, Baker étant malgré tout moins flamboyant que Sienkiewicz.
Baker a succédé à Sienkiewicz sur The Shadow. Je me rappelle que le Justice Inc. de Baker était également plutôt proche de Sienkiewicz.
Pour rebondir sur l'expression de Laurent (mais où va-t-il chercher ça, ça m'épate toujours), une forme de gémellité graphique ?