En début de mois je vous ai saoul..euh, expliqué ma vision d'une page de Will Eisner. Rassurez vous je serai moins long cette fois (je l'espère du moins) Je relis régulièrement les bouquins de ce génie (terme souvent utilisé trop vite, mais pas cette fois); J'avais peu relu celui ci. C'est fait.
C'est le livre fondateur. 1978 marque un tournant pour Eisner, et pour la vision US de la BD qui, oh surprise, pouvait ne pas raconter que des histoires de super héros
Qu'il ait inventé, ou juste popularisé (cf Steranko) le terme Roman Graphique, peut importe. L'essentiel est la claque que ce livre fut, et reste.
4 histoires coups de poings. Je n'en dirai rien car les rares à ne pas l'avoir lu doivent le faire, d’urgence
La 1ère est la plus poignante (et encore plus lorsque l'on sait à quel point elle flirte avec l'autobiographie)
Une oeuvre très forte
Je voulais montrer là son process
Eisner découpait à l'époque en bleu puis rough au crayon et c'est à la table lumineuse, sur papier fin , qu'il encrait/finissait. Malheureusement pour les collectionneurs de nombreuses planches finales sont sur papier fin, l'auteur étant notoirement "économe" (heureusement que Catherine Yronwode l'a ensuite poussé à pérenniser son oeuvre par de meilleurs supports)
Bref voici deux exemples
Ces planches, et beaucoup d'autres de ce Contrat, sont visibles et parfois dispo à la vente, chez
ce galeriste
Avoir The Dark Knight Returns, Year One, Born Again, Watchmen, Maus...dans sa bibliothèque c'est très bien, mais sans les livres d' Eisner, et en particulier celui ci...c'est une faute :-)
J'oubliais : le bouquin est en petit format (pour attirer, à l'époque, les non lecteurs de comics) et imprimé en sépia, "la couleur des rêves". De nombreuses pages n'ont qu'une case, ou guère plus, Eisner innove, tente, expérimente, magnifie le lettrage (cf planche ci dessous)...
Incontournable j'vous dis