Planche coupée

Petit come back sur le grand Mazzucchelli, histoire de montrer à quel point il était bon avant même la cultissime saga Born Again (mais moins mis en valeur par les scénarios parfois) dès qu'il s'est chargé du dessin tout seul

3 exemples

Près de 10 numéros avant Born Again, tout est déjà là du dessin à l'encrage

Et attention, ca devient moins bon. Pourquoi? Pas la faute au Mazz, non. Juste que Shooter avait la main lourde par moment en tant qu'editeur en chef. Là il s'agit d'un épisode lié à Secret Wars 2, mettant en scène l'un des bébés de Shooter, le Beyonder. Voulait il qu'il soit dessiné toujours pareil, quel que soit l'artiste? Toujours est il qu'il a fait retoucher des tas de cases de Mazzuccheli. Ici il s'agit à l'évidence de retouches faites par les Romita's raiders (des gars formés par Romita, qui l'aidaient à retoucher des pages à la demande de Marvel) voire même de Romita lui même. Les 2 visages du Beyonder n'ont donc plus rien à voir avec le reste des dessins. 

Heureusement, peu de temps plus tard arriva Born Again 

J'edite ce message car je vois en librairie que le livre de la collection Indispensable Marvel, est toujours dispo : Born Again en vf certes, mais à moins de 9€, ca permet aux (très) retardataires de se rattraper; Pas lu car dans ma pile à lire en souffrance (oui je le rachète, encore : -) La trad n'a pas l'air mal en le survolant, le papier n'est pas brillant ce qui est un bonne chose. Une telle saga en un volume à ce prix, faut se jeter dessus malgré la seule et énorme faute de goût : une couv iconique sans intérêt par Zircher au lieu d'une des couv originales du Mazz Impardonnable

DD, le temps d'une grossesse

Sous ce nom d'entrée bien mauvais, se cache, encore, du Mazzuccheli, mais avant Born Again (sauf 1ère et dernière image)

Le temps d'une grossesse car 9 mois séparent ces deux planches. Et quelle évolution entre ces pages. Une grande part vient de l'encreur

Sur la première l'encrage est dû à l'ultra académique, clean et bien net, Danny Bulanadi. Sur la seconde c'est le Mazz lui même, déjà en mode proche de Born Again, tout en grands gestes, coups de pinceaux et impressionnisme sous jacent. Géant! La 1 je ne sais plus, mais la 2nde appartient à D Parker

Détail sur le scénar, le 217 est du pur O'Neil tandis que le 208 est mon préféré "hors Miller/ Nocenti" : Une sorte de one shot cauchemardesque et hors du commun, par le brillant Harlan Ellisson

"Vieux" Mazz'

J'ai souvent montré du David Mazzucchelli période Born Again (comme la 1ère et dernière image de cette entrée) ou plus récent. Là j'ai l'occasion de montrer qu'avant l'arc Born Again, son boulot sur DD était déjà carrément impressionnant. Ces deux couv sont "piquées" sur le site de Artist'sChoice qui les vend (ait?) à des prix dont je ne parlerais même pas

Du vieux Mazz'

Born Again est probablement la meilleure BD de superhéros mainstream de tous les temps :-) Grace à Miller, mais surtout à David Mazzucchelli

Je voulais montrer que le dessinateur n'a pas attendu cet arc mythique pour montrer son talent

Voici quelques planches du numéro 217 de Daredevil (Born Again commence au 227) l'un des premiers (pas le 1er) épisodes qu'il encre lui même, et ca change tout (Bulanadi aseptisant jusqu'alors les crayonnés)

Beaucoup de Zip A Tone (trame découpée et collée) sur ces planches, donnant une texture unique

Quel sens du mouvement, + le choix du bon moment à "figer", + la notion de temps (on a froid avec Gloria)...

Le DD de la dernière case m'avait skotché à l'époque, dans Strange

Zip a Tone du plus bel effet (réhaussé de gouache blanche) sur les 2 premières cases

et encore un joli zip a tone sur une non moins jolie veuve noire

le bar rempli est suggéré en quelques coups de pinceaux bien pensés case 1

Même procédé case 5 avec la ville plus suggérée que détaillée. Et la sortie de DD nous donne bien le sens du danger lié à la hauteur

Un Mazz' Eisnerien

David Mazzucchelli a influencé un grand nombre d'artistes, Lee Weeks en tête. Il a également lui même eu des influences, sur sa période Super héros. Gene Colan en fut à ses débuts. Eisner était moins évident, sauf ici : Une couv dont le découpage original était à vendre récemment (malheureusement l'acheteur n'est pas moi :-) Du pur Eisner pour le décor

Intéressant de voir à quel point il est resté fidèle à son idée d'origine (sauf le "IS")

Et en petit, la version que Lug/Semic a bidouillé pour une couv française (ici c'est le "print" sorti dans un portfolio en 95)