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mercredi 27 février 2019

New York New York!

 A l'occasion de ma seule entrée sur le géant JJ Sempé, un Laurent m'a fait remarquer qu'il était, en substance, logique d'apprécier Sempé en appréciant Eisner! Du coup je me suis amusé à alterner des images de l'un et de l’autre, sur NYC (sauf un seul dessin, hors NY, qui collait trop pour que je ne le mette pas) 
Mon choix s'est fait en fonction, soit de la proximité des approches, soit du décalage. Les 2 dernières sont une évidence dans la "parenté"
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pur plaisir des yeux

Pas sur que je puisse facilement  répondre à d'éventuels commentaires car cette entrée et la suivante sortent pendant que je suis dans une autre grande ville : Londres !

lundi 25 février 2019

Sup'héros Jaune!

 Depuis qu'il a son propre blog, je n'évoque que très peu le travail de Ciro Tota ici.
Mais comme son éditeur rend à nouveau dispo le volume 2 de l'intégrale de Photonik, je profite de l'occasion pour rappeler qu'il s’agit d'une intégrale en noir et blanc, car la question est régulièrement posée
Je ne veux pas revenir, en détails, sur les quelques polémiques "pourquoi en n et b..." qui eurent lieu à la sortie de la première édition
Choix de l'auteur, de l'éditeur, éco...c'est un tout 
Il faut reconnaitre, avec un minimum d'objectivité, que des rééditions, très partielles, de Photonik étaient recolorisées avec des couleurs "modernes" qui ne peuvent pas plaire à tout le monde, et que les couleurs d'origine étaient TRES limitées. Tout comme Morris faisait au mieux avec la technique de colo de ses Lucky Luke, Ciro Tota faisait au mieux pour limiter la casse.
Il y a un côté vintage/nostalgie évident, mais qui fait quand même grincer des dents.
Un exemple sur une planche très représentative, pas spécialement ratée à la colo mais qui montre toutes les limites du benday (ne serait ce que du fait de l'absence totale de dégradés, sur les nombreuses cases ouvertes que faisait l'auteur, comme ici sur la dernière)

 
 Le format des planches sur lesquelles Tota dessine actuellement la fin de son histoire, est grand, proche du A3. Celle que vous avez là est au format de parution! Un truc de fou que quasi aucun dessinateur ne fait (la réduction est là pour atténuer les "défauts") Son extrême minutie permettait cela.
Désolé pour le flou mais je n'ai pas enlevé le cadre, c'est juste pour montrer "ma" planche avant le passage en mode trait pour impression
 

 Le dessin d'ouverture de cette entrée est une recréation, d'une illue qui m'a ébloui à sa sortie, dans le zine Scarce que je découvrais tout juste à l'époque
J'étais admiratif de l'idée et de la réal
Je m'étais pris une claque monumentale avec les Enfants de l'apocalypse, dans Spidey quelques années avant. Je me faisais, mal, à l'idée de ne plus avoir de Photonik à lire, et  là, paf, il nous balance ce dessin sans explications!
  Sacré Ciro Tota, qui aime jouer avec les nerfs de ses lecteurs!

vendredi 22 février 2019

Encore du Libon!

 Mieux...moins bien...je n'en sais rien, mais ce que je sais c'est qu'aujourd'hui Libon est super drôle et que avant Libon était super drôle.
Cette intégrale vient de sortir et je me suis marré comme rarement
 J'avais le tome 1, de 2007, mais impossible de trouver le 2
L'intégrale tombe donc à point, avec la compil plus des bonus plus des histoires courtes parues dans Fluide et jamais en album
 
 C'est plus "trash", plus "couillon 1er degré"que le reste de sa production, avec plus de gros mots aussi (et du pipi caca qui, je l'assume, me fait bidonner)
Toujours ce sens de l'observation, du détournement, du décalage, du mot qui tue.
Hector Kanon est une sorte de "looser pseudo branchouille je sais tout"...ridicule mais attendrissant
Et ce dessin, déjà drôle en lui même, avant d'en rajouter une couche par le texte
 
 
 Les trognes à la Libon...un régal!
 Pour rappel, Libon c'est aussi l'un des albums les plus délirants des dix dernières années
 3 tomes aussi fous sur un petit lézard géant
 des Tralaland pour mômes mais que j'ai lu quand même
 et une série de strips, très bien sentis, sur le métier de libraire bd et scénarisés par Sergio Salma (je ne les pas tous achetés car je trouve que ça fonctionne mieux en page 1 de Spirou que compilé mais ça reste bon)

mercredi 20 février 2019

C'est un beau roman... c'est une belle histoire...?

 J'ai lu cette BD récemment et me suis posé la question du support. Philippe Collin, journaliste que j'apprécie par ailleurs, a choisi de raconter cette histoire, personnelle, en images, plutôt qu'en livre, film ou docu...Très bien. Ce récit pouvait prendre d'autres formes, mais celle ci est légitime. Elle fonctionne parce que ce n'est pas un travail de retranscription littérale de mots, en images. Je pense que le mérite en revient en grande partie à Sébastien Goethals qui connait son support et l'utilise bien.
Je n'ai pas été convaincu par les scènes contemporaines, que je trouve en dessous graphiquement, mais elles sont peu nombreuses
 Le livre est, dans sa très grande majorité, composé de planches qui jouent autant des silences que des textes, avec un travail sur la couleur, minimaliste, terriblement efficace
 Un livre qui apporte beaucoup sur le fond et dont la forme ne déçoit pas.
Ce qui m'amène à un sujet plus vaste : l'adaptation de roman
Je ne suis pas fan, sur le principe. Roman et BD n'utilisent pas les mêmes codes (ou ne devraient pas)
Des adaptations de films en BD c'est encore pire, et je n'en apprécie quasi aucune .
Des adaptations de romans j'en ai lu peu, et j'ai toujours peur, même sans avoir lu le livre, de sentir le poids des mots prendre le dessus sur la spécificité de notre art de prédilection

Voici mon adaptation préférée
 L'an dernier j'ai dis tout le bien que je pensais de son adaptation, que je croyais sans suite, de Mon Traitre, de Chalandon.
C'est ici et je maintiens tous mes propos à l'occasion de ce 2nd volume.
Découvrir l'histoire par les yeux du Traitre est un régal et répond à une interrogation évidente dès la fermeture du livre  premier : Pourquoi? 
Je ne dirai rien du récit bien sur mais il forme un tout avec le volume 1, indissociable et aussi prenant, aussi fort
Pierre Alary est à l'évidence à des années lumière de sa zone de confort mais c'est une partie de l’intérêt de la chose : le voir se sortir aussi bien de ses gros plans, de ses ambiances intimistes, pesantes, qu'il le fait dans les scènes d’actions de ses autres projets
 
 Pierre sait aussi être une escroc de génie( ceci dit en toute affection bien sur) Car qui connait un minimum son travail voit que sur des pages/cases/séquences il est allé vite. Pas dans la narration, mais  dans la finition. Là où d'autres se feraient épingler, lui s'en sort en harmonisant ces séquences à la couleur et on peut n'y voir que du feu. Malin!
En tout cas ces deux livres sont à lire
Je n'ai pas lu les livres de Sorj Chalandon
J'avais lu, et adoré, le roman de Fabcaro, Figurec
Quelle déception ce fut que de lire l'adaptation BD
 Non que De Metter soit mauvais mais son style m'a renvoyé si loin de mon impression de lecture du livre, avec un choix de personnages si décalé pour moi, que je n'ai rien aimé
 Du coup j'ai préféré ne pas lire son autre adaptation, d'un roman que j'avais également beaucoup aimé
 Cette grosse déception a fait que j'ai même choisi de ne pas lire des romans que j'aime énormément, dans leur version illustrée (ce qui est pourtant moins "risqué" qu'une adaptation)
Ainsi j'ai beau aimer beaucoup Tardi je n'ai pas lu sa version de l'un de mes livres cultes
Pareil pour cette adaptation bd d'un livre coup de poing de ma bibliothèque : Le Feu d'Henri Barbusse (transposé en bd dans le camp allemand)
La peur de la déception
 Des BD adaptées de romans, que je n 'ai pas lu, dont j'apprécie le rendu, il y en a peu
Il faut que le dessinateur ait un style si marqué qu'il me fait passer au dessus de textes longs, comme ici
 ou que le style de dessin, personnel, s'affranchisse du texte en jouant sur les ambiances graphiques, comme là
 
 Il peut aussi y avoir des adaptations qui me parlent juste parce que le style du dessinateur colle à merveille au ton du livre, ou du genre

 
 Côté américain il y a UNE adaptation qui m'a ravi
 Que Mazzucchelli soit un génie aide un peu.
Il passe sans cesse d’une adaptation très formelle, classique, à des séquences elliptiques ou symboliques
Le roman ne pèse jamais sur la BD. Cette dernière a ses codes, son approche, dans le style, dans le ton, du romancier d'origine
Brillant!
 
 Enfin, je reste persuadé qu'adapter un roman est assez vain, casse gueule,  sauf contre exemples évoqués plus haut. La densité d'un livre oblige à de coupes, à des des choix de scènes à garder, ou pas...et ceci fait que je pense plus cohérent d'adapter une nouvelle qu'une gros livre, tout en gardant une place prépondérante au dessin bien sur
Le bon exemple?
Lui
 Pour conclure sur celui qui fut le prétexte à cette longue entrée : Pierre Alary : Il a dessiné des histoires qui ne sont pas dans mon univers (Chez Soleil) des intrigues solides et classiques, d'action, qui pourraient être aussi des films (Silas Corey), du barbare à sa sauce (Conan), adapté Moby Dick sous forme de story board poussé (le retour de l'escroc de génie :)...
Tout ceci avec un scénariste à ses côté
Pour ces 2 albums liés à Chalandon, il se base sur des romans, mais il adapte seul.
Maintenant,égoïstement, j'aimerais le voir se lancer sur un projet complètement seul
et sans avoir pour cela  à le menacer: