Parmi mes lectures très récentes il y a d’excellentes BD sur
lesquelles je reviendrai peut être (dont le dernier Rossi et le Feroumont « licencieux »)
mais je voulais aujourd'hui évoquer deux albums qui ont un point commun, qui n’est pas
forcément évident de prime abord : le dernier Zep et le dernier livre
sorti sur Spirou. Il y est question, sous une forme plus ou moins appuyée, de nostalgie voire de ...mélancolie
J’attendais le 1er avec impatience, et le 2nd
avec curiosité. Surprise
Cet opus made in Zep n’a pas fonctionné pour moi, ou très
peu. Cessons d’abord de lire/écouter ces idioties journalistiques consistant
à encenser en ce moment « l’album de la maturité »…Zep parle de lui
et de sujets « murs » depuis longtemps, sous d’autres formes (et mieux).
Il a fait évoluer son trait vers plus de réalisme mais on reconnait sa patte.
On est donc dans un entre deux graphique par moment gênant à la lecture. Reste des
pages très belles, des séquences bien découpées, et de jolis dessins. Les
couleurs sont bonnes mais la répétition des ruptures de ton chromatique, pour
marquer des ellipses et nombreux passages de temps lasse.
Cette histoire d’un
groupe de potes quarantenaires qui a fait de la musique, s’est séparé, et se
retrouve, est trop cliché (on pense souvent, à la lecture, au très bon film "mes
meilleurs copains") Les perso sont clichés, les situations aussi, souvent. On n’a
pas le temps de s’attacher à eux. Zep a visiblement voulu mettre beaucoup de
choses (et de lui) mais en trop peu de temps/place. Il souffre, par exemple, de
la comparaison avec « Petites Eclipses » (Jim et Fan) plus long, et
que j’ai préféré
Le livre objet (1er de cet éditeur) est très beau.
Pour le contenu je suis carrément pile dans la cible (âge, centres d’intérêts,
fan du trait…) et pour moi c’est donc une déception (certains le craignaient d'avance...bonjour Bruno :-).
Je retournerai avec un
plaisir infiniment supérieur vers son « découpé en tranches » aussi
introspectif (sinon plus) mais autrement mieux maitrisé à mon goût
A l’inverse, n’étant pas fan du tout du groom en rouge, et
pas adepte de la nostalgie à outrance, je n’attendais ce Spirou sous le manteau
que pour une seule raison : revoir le trait de cet excellent « dessinateur
qui ne dessine plus », Al Séverin. Cet adepte de la belle ligne se fait plus
que rare ; Il monte là, avec l’éditeur, un « canular » vite
découvert : Il s’agirait de dessins reprenant les Spirou parus clandestinement
pendant la seconde guerre mondiale. Le livre est somptueux, jusque dans les
moindre finitions (dos rond, papier…) Il se lit très vite puisque constitué de pleines
pages, mais les dessins sont si beaux qu’on reste longtemps devant.
Severin est
un très grand. Il comble là (je pense) les fans du personnage, et il ravi (sans
aucun doute) ceux qui veulent se régaler les yeux.