J'avais évoqué, surtout au travers de couv, le Savage Dragon d'
Erik Larsen, il y a déjà près de 2 ans,
là. La sortie (enfin) et la lecture du volume 3 des Archives m'offre l'occasion de revenir dessus, et un peu plus loin dans le temps. Avant que je n'oublie, les 3 archives permettent, pour moins de 50€, de lire, dans un superbe n et b, 75 numéros du Dragon . Larsen souhaitant privilégier les single et les compil couleurs le décalage de parution est énorme (il approche des 200 numéros single le gars) mais tant pis, le plaisir est là
Dès ses débuts chez DC Larsen est certes maladroit (et mal encré?) mais on reconnait déjà son approche actuelle et ses influences
Ici sur Doom Patrol
Chez Marvel il n'a peur de rien et reprend Amazing Spider-Man dès le départ de Todd-Big Star-McFarlane. Ceci est la couv de son 1er numéro. Il n'a pas un trait diamétralement opposé au Toddler mais le changement est là tout de même, et malgré tout les ventes suivent
Il faut dire que son trait énergique est un peu adoucit par des encreurs assez classiques comme ici Mike Machlan
Sur la série Spider-Man que va créer McFarlane en solo, Larsen fait un one shot, très bon, qui nous permet de voir qu'il explose quand il s'encre lui même
ce qui n'empêche pas de jolies combo avec des encreurs à l'opposé de son style : Tim Townsedn ici
Ses crayonné sont bruts de décoffrage. La preuve sur son épisode de Spawn. On voit que l'encrage naturel de ce genre de crayonné est forcément instinctif et lâché
d'où un excellent duo formé, brièvement, sur Defenders avec Klaus Janson
Le sous estimé et excellent Al Milgrom nous prouve, peu de temps après, qu'il sait encrer même ce genre d'artiste difficile
Mais terminons avec son bébé, Dragon, qu'il anime depuis la création d'Image comics, avec passion, régularité, honnêteté et talent.
c'est un plaisir coupable car Larsen, qui n'est plus un perdreau de l'année, joue depuis plus de 20 ans, à l'ado qui s'éclate tout seul devant sa planche : action, violence, belles nanas à poumons, caricatures, clins d'œil, coup de dents (Byrne en a pris pour son grade), mais aussi un brin de réflexion, de tolérance, d'émotion...Il nous sert un cocktail que l'on peu trouver parfois indigeste, mais qui en réalité, à un moment ou l'autre de la série, peut plaire à tout le monde
Pour moi Larsen c'est une entité multiple : Kirby découpe, Simonson aide à peaufiner les cases et il encre avec Klaus Janson. Bel hybride. Il a une approche similaire à celle de Mignola : ils ont tous les deux trouvé leur perso, leur style et ce qu'ils veulent faire loooongtemps. Seulement là ou, nous en parlions il y a peu, MM se répète, voir s'auto caricature et peut aller jusqu'à ennuyer des lecteurs, Larsen, (que je mets pourtant bien en dessous en tant que dessinateur/designer/précurseur bien sur) évolue, change de ton, de style, d'approche. Il créé une vraie grande saga
Mignola est un vieux sage. Larsen reste un sale gosse
Les deux enfants concernés :
Si Larsen emprunte le bébé de son pote, ce n'est pas pour le dessiner du bout du pinceau, avec déférence, mais pour l'intégrer à son style et s'amuser
Détail très important : Larsen ne se moque pas de ses lecteurs, il tient compte du fait que la version n et b des Archives n'aura pas le même rendu que le comics pensé pour la couleur. Il a donc pris le temps de retoucher beaucoup de planches pour donner du relief là où la couleur était censée en donner. Il a essentiellement ajouté beaucoup de zip a tone (trame collée, aujourd'hui faite sur ordi)
Il montre plein d'exemples sur Facebook, dont ceux ci
Avant/après
Sur celle ci la couleur indiquait la nuit. maintenant c'est la trame ajoutée
Il ne respecte rien est s'est déjà "attaqué" au père Noël ou même à Dieu. Mais quand il aime quelqu'un il le dit aussi.
Le Dragon est sa vie. On rentre ou pas dedans. Ca peut être par le plaisir d'un mensuel régulier, des compil aux couleurs vives ou, comme moi, des centaines de pages d'un noir et blanc bourré d'énergie qui, une fois le livre rangé, vous fais voir la vie, un temps,avec un Larsen