Omac chez urban?

 Attention titre d'entrée mensonger, ce n'est pas une réalité, mais un souhait, voire une suggestion à mon petit niveau. Urban a une politique intéressante de re-découverte du patrimoine mainstream DC. Voici une excellente occasion de continuer dans ce sens

Omac fait partie des titres de Jack Kirby que je n'ai jamais lus; 8 numéros, sur la fin de son passage chez DC, en 1974.

 les comics étaient en couleur

Même encreur que sur une partie des Kamandi intelligemment publiés récemment par Urban.

Cela fait des années que je cherche à me procurer, pas chers, les 4 prestige formats de John Byrne, hommage direct au King

C'est fait

4 fois 45 planches en noir et blanc; Une merveille

C'est un papier duo-shade, c'est à dire un papier incluant des trames dans sa texture, qui ne se révèlent qu'avec un produit spécial à mettre au pinceau

 

Les tons des planches originales sont souvent sepia, mais l'impression, elle, est noir, et ne rend donc pas ainsi

Chaque lecteur aura son idée sur la "meilleure période" de Byrne. La plupart choisiront ses X-Men. Pas moi, je mets son meilleur niveau juste avant ses Next Men (son chef d'œuvre) au moment où il commence Namor et où il attaque...Omac (1991)

Un exemple de planche de Omac avec un certain niveau de décor

Même les pages de garde sont classes, comme celle ci

Sur la même période Byrne appliquait le duo shade à sa série Namor et même l'intégration de la couleur de choquait pas; Exemple d'atmosphère rendue possible par ce procédé

Pour en revenir à Omac, ce One Man Army Corps, sorte de mix entre un Captain America futuriste et Terminator, est de la pure sf "à papa". Byrne joue des trajets dans le temps, réalités alternatives...il met tout ce qu'il aime outre cet élément, c'est à dire un peu de "sexe", de la violence, Hitler, de l'action, des intrigues parallèles...

Le meilleur de ce que Byrne peut offrir

Bref ce que j'aimerais voir ce sont les près de 200 pages de Kirby rééditées en couleur par Urban, et le même volume en noir et blanc, sur près de 200 pages aussi, par Byrne en noir et blanc.

Et encore mieux, pourquoi pas profiter d'une pagination égale aux tomes de Kamandi pour éditer en un seul volume Kirby + Byrne?!e Maitre ET l'élève. Ce serait bien non?

Si quelqu'un à l'oreille d'Urban...

Miller; plume ou pinceau

 Oeuvre importante de Frank Miller, ce GN fut entièrement pensé pour la (magnifique) couleur (Mme Varley/Miller, à la peinture tradi, avant qu'elle ne s'achète un ordi)

Miller utilisait là une ligne claire, façon plume sans jeu d'épaisseur. Un rendu moins froid, plus organique, aurait été de trop tant la couleur se charge de cette intention/ambiance

On voit sur cet original que les "bulles" étaient collées sur la page (et se sont décollées avec le temps)

  Sur la même période Miller scénarisait pour Mazzucchelli ce qui est une véritable œuvre maitresse, Born Again

A l'opposé dans son approche du dessin Le Mazz' est tout en jeu de pinceau, d'épaisseurs, de masses. Il sait aussi que la couleur sera "de l'époque", c'est à dire simple, réalisée très rapidement, et ne pourra pas saturer son dessin de textures que le trait alourdirait.

Ce strip m'est resté très longtemps en tête, exemple parfait de la grandiloquence réussie du genre, réaliste sans hyperréalisme. Un choix des mots calibré pour un dessin parfait

Il arrive

 Aujourd'hui, sortie officielle de Superman 32, par l'un des grands pontes de DC, Geoff Jones, et John-Marvel-Romita Jr. Encrage de Klaus Janson

Je ne suis pas fan de DC, superman m’indiffère au plus haut point, Jones également. Seulement voilà, JRjr et KJ donc, je suis là

Quelques pages de preview

 

 

 A voir sur le comics entier mais à 1ère vue c'est un travail très appliqué de Romita jr, mais peut être "seulement" appliqué. Pas forcément impliqué ni bien inventif (et encore moins "novateur"/différent) Cela peut venir d'un scénario dense, loin de ce qu'affectionne, dans la forme, le dessinateur (il brille sur du Marvel way plot/pencil/script). Il faut également qu'il trouve ses marques

Espérons que Jones lui donnera à manger sur ses points forts, la puissance Kirbyenne

 Je note surtout que les couleurs piquent un peu les yeux (Laura Martin n'est pas mauvaise, c'est le lecteur et le genre qui demandent ça parait il), et je me précipiterai donc sur la version que proposera DC en septembre, à savoir le comics avec le script (on s'en fout) et les pages au crayon. Yes

Quand je "râlais" un peu à l'avance sur le fait que les planches ne seront pas vraiement différentes c'est que je sais qu'il peut faire des choses un peu différentes : sur Kick Ass (que je n'aime pas) il avait choisi de ne pas faire d’aplats de noirs. Ici j’aurais trouvé amusant qu'il fasse, par exemple, le contraire. Il le fait au détour d'une case ou page et ça donne envie :

Avais je dis que...

Dale Keown

 Dale Keown a débuté sur des titres obscurs et, un peu comme son idole John Byrne, il a rapidement explosé sur un titre Marvel : Ses Uncanny X-Men à lui furent en fait The Incredible Kulk, fin des 80' début des 90

Les scénar de Peter David étaient malins, inventifs et amusants, ce qui ne gâte rien

Juste pour montre que l'influence de Byrne serait dure à renier

 Bob MCLeod encrait le jeune Dale. Comme toujours avec cet encreur, une finition très propre, et pro. Keown était bridé, doublement : il aurait voulu plus d'action qu'en n'en donnait David, et un encrage plus lâché que ne le faisait McLeod. Reste une résultat agréable

 Keown était clairement plus porté sur les couv ou pleines pages qui sautent aux yeux, que sur du séquentiel/ narratif

 Cette page est particulière car c'est une commande privée d'un fan à McLeod, lui demandant de refaire la page sur papier spécial (duo tone)

 Demande du dessinateur ou heureux hasard? En tout cas l'encreur change : celui qui sublime Alan Davis depuis des années, Mark Farmer reste dans la même approche/finition, mais apporte plus de finesse et de classe

 Un exemple de la précision des crayonnés

 Une autre influence majeure est visible sur cet encrage partiel : Wrightson et ses finissions  si reconnaissables

 1993 : tout se gâte. Image Comics arrive avec son cortège de dessinateurs stars jugeant tout scénario inutile. Keown en est une caricature avec sa création The Pitt (Hulk sans le vert et sans nez); Un pitch vague, aucune idée, aucun scénario, mais de belles images bien fortes. Il se fait plaisir mais ça tourne en rond au bout de ...1 numéro

 Je termine avec un des dadas de Keown : le visage en gros plan, grimaçant (et impressionnant)

 Il l'a refait plein de fois ce coup là. Exemples

 Mais que se passe t il? Voulant maitriser l'image jusqu'au bout, il pousse le crayon et n'encre plus. On perd en puissance, presque toujours

 Dernièrement, pour moi, c'est la cata car le crayonné, poussé à ce point, fige un dessin maniéré, posé.

alors qu'il savait encrer avec force

De nos jours il en est toujours à ces couv au crayon, sans encrage. Dommage

S'il revenait à un encrage bien maitrisé, et avec un scénariste comme Peter David, le résultat pourrait faire des étincelles

Le roi de l'humour

Hier, je rentre du boulot, plus tôt car journée "conviviale", je passe devant mon libraire favori. Il y a un auteur en dédicace. J'ai un petit moment, j'attends, je dis au Monsieur qu'on parlait de lui avec un certain Franck Biancarelli il y a peu, on papote 2 mn...et je repars avec un méga souvenir

Mesdames et Messieurs...

Daniel Goossens!

'nuff said

 

Comics à tous les étages

Mieux vaut tard que jamais, j'ai réussi à faire un saut à la Médiathèque de Villeurbanne (la ville qui m'a vu grandir de 7 à 25 ans mais on s'en fout). En effet dans la cadre de la très sympathique Comics Gone qui accueillait le WE dernier de sauteurs US, en "marge" du festival Lyon BD est venu l'encreur Bill Reinhold, accompagné de sa coloriste de femme Linda Lessman. 

La médiathèque a mis les petits plats dans les grands avec une expo qui, pour une fois, axe pas mal de visuels sur l'art de l'encrage. L'inauguration/conf ayant eu lieu pendant que j'étais sur Strasbourg, je l'ai raté, mais je me rattrape et vous invite à faire de même si vous êtes dans le coin

Attention fin de l'évènement le 28 juin

4 étages d'expo sur cet artiste. 

Reinhold est un dessinateur correct, et un excellent encreur, totalement dans l’école Giordano/Janson. L'expo montre son dessin encré, son encrage sur d'autres artistes, et la colo par sa femme (sur lui ou d'autres). Les repro, car ce sont des repros, sont de haute qualité et surtout, en très grand format (environ 4 fois le format A3 us) ce qui permet d'admirer les détails.

Résumé de l'expo, là, avec des photos, là et là

J'ai pris moi aussi des photos bien floues comme il faut, désolé, mais l’éclairage est tel que...

Petit aperçu

Dessin et encrage de Reinhold

 Dessin de Ron Garney. Très grand respect d'un trait précis, mais ajout d'une griffe de l'encreur

 Dessin de Ron Wagner, avec un encrage plein de personnalité et de texture de Reinhold

 Et un exemple de colo à l’ancienne par Linda Lessmann Reinhold