Tout tout tout, vous saurez tout sur les color guides
Ou presque
Mais plus bas
Un color guide c'est ça
Ca n'existe plus
Il s'agissait de repro sur papier machine A 4, mises en couleur aux feutres ou autre outils du genre, par le coloriste
Ces indications étaient utilisées par un "séparateur" qui retranscrivait ces couleurs, en principe sur ordi, pour l'impression du comics
J'ai acheté celles ci, très peu cher, il y a longtemps
Pour la plaisir de voir le n et b de ce run de JRjr que j'aime beaucoup (il est rare que le color guide reprenne aussi une repro n et b), et le boulot pour le moins très rapide de Paul Becton
Je voulais en savoir davantage sur cette technique rendue obsolète par les nouvelles technologies ayant obligé les coloristes à passer au "tout ordi" ou à cesser de travailler
J'ai vu sur le net/site de vente, les color guides que vous découvrirez sous mon long texte, et j'ai donc décidé d'aller à la source, en interrogeant celui
que je considère comme l’un des meilleurs coloristes des années 90, dans le
contexte de production de l’époque chez Marvel, Gregory Wright
Un
grand merci à lui d’avoir pris le temps de me répondre
Les
colors guide que vous voyez ci dessus, avec les indication YR…(yellow, red…)
étaient nécessaires pour que le « séparateur », celui qui au final
allait poser les couleurs sur ordi, sache ce qu’il devait faire. Ces guides
étaient en effet cela… des guides, permettant au final de poser les bonnes
couleurs sur ordi.
Le coloriste « disait » donc sur le guide, à
destination du séparateur, « sache que la couleur que je te mets là, au
marqueur en géneral, est YR3 c'est-à-dire 100% jaune et 50% rouge", ce qui donne
un type de orange
C’est
pour ça que sur chaque guide il y a un trait qui pointe chaque zone de couleur et
qui indique quelle couleur précise le coloriste souhaite
Ca, c’était quand la palette à disposition du séparateur et du coloriste, pour
impression, était de 64 couleurs
Quand
cette palette est devenue presque illimitée, il fut inutile de tout
chercher à « coder » et du coup les séparateurs faisaient au mieux pour
reproduire, sur ordi, ce que le coloriste avait fait sur son guide (pour rappel
en général sur papier A4 de type papier machine)
Greg
Wright me précise que les entreprises de séparation mettaient souvent différents
séparateurs sur un même comics, et différentes pages, en même temps, pour gagner du temps, la colo
arrivant en dernier dans la conception du comics et toujours à la bourre du
coup. Et comme tous les séparateurs n’avaient pas tous le même œil ni le même
talent pour « copier » les couleurs du guide…
Mr
Wright, et je ne reprends pas tous ses termes fleuris, précise que Marvel n’utilisait
pas que des séparateurs top niveau et à la longue il en a eut marre et s’est remis
à coder ses color guides malgré tout, pour aider le séparateur.
Il me précise que lorsque Digital Chameleon (probablement le studio de séparation le
plus connu) est arrivé, les séparateurs furent crédités plus régulièrement (vous
constaterez sur le comics en dessous qu’ils ne l’étaient pas encore) et le
boulot était nettement supérieur
Je
trouve hallucinant que seul le coloriste était alors crédité, ne serait ce que
parce que son taff était souvent changé, voire abimé, par les séparateurs alors
qu’au final le lecteur le considérait comme seul responsable
Je
n’ai montré à Greg Wright que la splash page ci-dessous, et son commentaire évoque clairement
les évidents changements : « le ciel me gêne moins que la pauvre
tentative d’éclairage des perso »
Et
en effet on voit par exemple que si la lumière vient clairement de gauche, sur
le corps de Spidey, il y a un essai de lumière arrivant aussi de la droite, sur
le visage. C’est un détail mais quand même
Enfin,
et ensuite je vous laisse avec les images, promis, je demande à Greg Wright si des
séparateur essayaient de juste scanner les color guides (quand il n’y avait
plus les indications de codes dessus bien sur) pour aller plus vite ou être
plus fidèles aux couleurs du coloriste. Réponse : oui, parfois, mais ça ne
fonctionnait pas bien.
Il
termine en précisant que s’il peignait un fond, un décor, qu’il aurait aimé
retrouver à l’identique dans le
comics, il y a des séparateurs qui
acceptaient de le scanner et de l’intégrer, mais la plupart des séparateurs
utilisés par Marvel refusait
Voilà
pour un survol d’une époque révolue. J’espère ne pas avoir été trop confus, je
ne suis pas un spécialiste de la colo, loin de là
Voici
donc des séquences d’un comics (de JRjr, et pas du meilleur, je sais, mais c'est moi l'patron ici)
Amusez
vous à constater les changements, légers souvent, mais pas que.
Allez une toute dernière, hors continuité, parce que je l'aime bien et qu'il y a de bonnes grosses nuances de différences entre le guide et la version imprimée
Bon ben en fait ca ne s'arrêtera pas, cette entrée, car je trouve encore deux pages intéressantes avant de la mettre en ligne : Man Without Fear Cette fois les color guides sont de Christie Scheele.
Il y a plus que des nuances dans les modif (sans compter ces damnées habitudes de virer le trait d'encre, planche 2 case 3)
Et l'on découvre au passage que bien des cases sans bord furent tronquées (case 1 p 1)