Nous avons eu des échanges, en commentaires assez récents, sur les mérites du trait de Romita jr sur son actuel run Action Comics, et l'encrage. Il est de Klaus Janson, avec un coup de main sur un numéro entier par Danny Miki
Vous savez vers qui va ma préférence, mais comme il en a été question je confirme que le travail de Miki sur ce 1022 me parait mieux que tout ce qu'il a fait avant sur ce dessinateur avec qui il est, je le confirme, "non compatible" sur le principe.
Il y a une question de goût, mais pas que
Le crayonné de JRjr est comparable à l'approche de John Buscema, qui permettait à des encreurs de garder l'énergie ou au contraire de figer les dessins dans des enluminures
Je peux montrer, enfin, des exemples sur un titre unique, une période proche (tous les numéros sont parus sur 6 mois de temps) et des séquences assez similaires.
J'en profite pour dire que la double page d'intro de cette entrée, encrée par Miki, me plait bien. Ceci atténuera un peu mes commentaires à venir : )
Une case avec un premier plan sombre et des perso posés dessus. La minutie de Miki ne permet pas de distinguer les plans clairement
Janson décide de ne pas traiter les pieds de la même façon ce qui, au contraire, distingue les plans
Une scène de nuit, d'ambiance, atténuée à mon sens par le travail de Miki qui traite tout très/trop finement
Janson est plus brut mais diablement plus efficace
Superman , le premier plan, l'immeuble, les persos derrière...tout bénéficie de la même minutie d'encrage, de la même finesse qui nivelle l'ensemble
Janson va plus vite, mais son traitement distingue les plans et les textures
Exemple flagrant sur des visages quasi identiques
Il me parait évident que Miki a passé bien plus de temps que Janson, mais pour moi ça ne fonctionne qu'avec Janson. Il y a la sensibilité au style bien sur, mais pas seulement, ne serait ce que pour le jeu d'épaisseur de trait de Miki sur le menton, pas cohérent selon moi (épais sous la lèvre puis trop fin sur le menton puis épais en dessous)
Ces choix artistiques de trait et d'épaisseur peuvent sembler des broutilles certes, mais il révèlent une approche plus globale du travail de l'encreur
Et puisque j'ai apprécié la double page d'intro par Miki, je reste fidèle à ma réputation en indiquant que je lui préfère quand même nettement cette double là, encrée par Janson
C'est ça aussi (et surtout) le plaisir de l'encrage, les différences importantes apportées sur un crayonné pourtant proche