J'aime beaucoup ce dessinateur. Je suis longtemps passé à côté car il oeuvrait chez un éditeur que je "côtoyais" peu (DC) sur des perso dont je me fichais (Superman, Shazam...) j'ai par contre suivi son parcours d'encreur Marvel (je reviendrai dessus) et pas mal de ses autres boulots
Sur son superbe blog, il a récemment poussé un coup de gueule que tout fan de comics devrait relayer : le "mauvais traitement" des auteurs de "plus de 50 ans". C'est dans cette entrée et c'est à lire. C'est courant, édifiant et vrai. Pas si loin d'une certaine paupérisation qui guette aujourd’hui également nos dessinateurs hexagonaux. Peut être pire là bas car le système fait que les auteurs doivent bosser très longtemps, mais en plus ils dépendent pour la plupart d'un work for hire qui a peu évolué depuis les débuts dans les années 30. Lisez les commentaires, ils sont intéressants, révélateurs, divers et passionnés. On y croise Joe Rubinstein, Grahman Nolan...un scénariste victime du même mal que j'aime aussi,Chuck Dixon ( et même Xavier-Scarce-Lancel :-)
Un gars comme Jerry Ordway est, je pense, au top de sa forme, a tout juste 55 ans, a oeuvré sur les plus gros titres, et n'est plus sollicité par les grands qui l'ont fait connaitre mais qu'il a lui même beaucoup aidé (cf la Mort de Superman)
Le débat est vaste mais ce qui m'intéresse là est de montrer ce dont est capable ce dessinateur, aujourd'hui.
Je l'ai connu en 89 sur l'adaptation du Batman de Burton. Pas révolutionnaire mais un joli boulot
Il est bon en tout
Rough
Crayonnés, toujours poussés, souvent référencés photos mais sans copie flagrante
Encrage
Finition lavis
C'est typiquement le genre d'artiste très injustement boudés par le mainstream et qui, comme Zeck ou Blevins, partent vers d'autre support comme le merchandising, et c'est une perte pour les fans de comic.
Il termine tout de même actuellement une mini série DC que j'ai (mais dans ma pile à lire) visuellement superbe, Human Bomb. Cf image d'ouverture de cette entrée, et ci dessous
Il est également un excellent encreur. Sur ses dessins perso, mais aussi sur les autres.
Je me souviens du rendu léché sur des FF de Byrne
Toujours sur Byrne il a fait beaucoup parler, plus récemment, avec un encrage qui changeait pas mal de choses, mais je pense que la demande venait clairement de l'editeur, et le rendu restait excellent
Il a encré pas mal de couv, superbes, de Mike Zeck
Et je n'oublie pas qu'il m'a bluffé quand j'ai appris que ce dessin, que j'ai toujours admiré, de Zeck, n'était pas encré par Zeck lui même, mais par Ordway
Si vous voulez en savoir plus sur le bonhomme, parcourez son blog mais commandez aussi le Modern Masters qui lui est consacré (cette série se trouve facilement en commande en ligne)
19 commentaires:
Pardon par avance pour la longueur de ce post - Je te laisse le supprimer ou raccourcir comme tu veux, Phil !)
Le chanteur Damien Saez (par ailleurs agaçant) a dit un truc pas idiot sur le système de la chanson hier sur France Inter. Un constat d'extrême violence libérale de son métier, qui pourrait tout aussi bien s'appliquer au métier d'auteur BD : A la différence du cinéma, et du fond du CNC qui prélève une part de chaque entrée (genre sur "Bienvenue chez les Ch'tis" ou "Intouchables") pour financer la production de films plus "difficiles", la chanson (et pour ce qui nous intéresse ici la BD) ne bénéficie pas d'un tel système de répartition. Dans la BD, tu vaux exactement ce que tu vends.
Sans nuance.
Appelons un chat un chat, on est purement ici dans une considération politique !
L'intérêt de l'individu opposé à l'intérêt de la profession toute entière et sa possible diversité.
Droite contre gauche, quoi.
IL y a bien un système de bourse pour la BD en France (le CNL), mais son obtention m'a toujours paru partiale - privilégiant un certain type de BD auteurisante, et exclure de fait les productions - pour faire "simple" dites de "genre" (comics par exemple, ou autre genre par trop "populaire", et donc susceptible de trouver financement via les sacro-saintes lois de l'offre et de la demande.
Pas satisfaisant pour moi, donc. Et pas seulement en tant qu'auteur, entendez bien !
Pour raccrocher aux comics, comment ne pas être proprement scandalisé qu'un type comme Dave Cockrum ou Gene Colan aient fini dans une telle misère et la maladie, quand on sait ce qu'ils ont apporté à leur kornak Marvel !
Frank Miller s'est souvent (et à juste titre) insurgé et agi contre cet état de fait. Neal Adams aussi.
Barry Windsor Smith s'est fendu sur son site d'un très intéressant article sur le système de santé Américain en mêlant sa propre expérience de jeune Anglais confronté à un grave problème dans ses jeunes (et insouciantes) années.
http://www.barrywindsor-smith.com/studio2/nhs1.html
Il y raconte comment, sans le système de santé Anglais qui l'a sauvé quand il est rentré dare-dare se faire soigner... quelques livres comme Weapon-X, quelques épisodes des X-Men (parmi les tous meilleurs selon moi), Rune, Storyteller et quelques autres merveilles graphiques n'existeraient tout simplement pas, car il n'avait tout simplement pas pensé à souscrire une de ces onéreuses assurances santé dans son insouciante jeunesse.
En France aussi, j'ai récemment lu qu'entre 2001 et 2012, le revenu moyen des auteurs BD a baissé de 50 % !
Quel corps de métier - hors ceux de passion comme la musique, le ciné ou la BD - accepterait une telle dégradation de ses revenus sans se jetter dans la rue ? Ou sur les bulletins de vote ?
Je connais personnellement un bon paquet de gens pourtant parfois dans le métier de très longue date, dans des situations absolument critique.
IL est presque de bon ton de dire aujourd'hui que gauche ou droite?... tout ça c'est bien du pareil au même.
Et qui n'est pas tenté de le penser en écoutant les infos, les sacrifices demandés à tous au nom d'une politique globale qui semble toujours aller dans le même sens.
Il y a pourtant une tendance de fond à nous faire décrier notre système de répartition, taxé d'archaïque par ceux qui veulent s'en voir libéré, et que le rôle de pare-feu de l'Etat (nous !) face au système du marché dérégulé, est trop souvent celui d'un serviteur appeuré.
Ce qui est rageant, c'est de ne pas savoir quoi y faire.
Il me semble qu'essayer de faire les meilleures histoires possibles, qui ne prennent pas les gens pour des c... est un bon début !
Merci pour la tribune, Phil !
couper ou supprimer un tel commentaire, frappé au coin du bon sens?! L'est fou
Tu as parfaitement raison, et les appels "à l'aide" se multiplient de part et d'autres de l'atlantique
Le risque est bien sur dans la multiplication des "produits, des oeuvres de pure commande, au détriment de la création réelle, cette dernière étant bientôt réservée aux (très) grands noms, et, surtout, aux artistes ayant un/une conjoint assurant le quotidien (ou n'ayant pas besoin de manger)
Ordway est en effet un grand artiste, en tous cas à mon humble avis...mais j'ai grandi avec son travail...donc ma perception en est certainement tronquée.
Ne pensez-vous pas que le problème pour ges gens comme lui, c'est que les dirigeants des majors companies vieillissent aussi et sont remplacés par des mecs plus jeunes qui par affinité font bosser leurs contemporains (les gars avec lesquels ils ont aussi découvert le comics), et ce n'est même pas pour des raisons économiques puisque je pense que le prix à la planche est quasi pareil pour tous les artistes (sauf hyper-pointure probablement). C'est dommage mais c'est comme ça, je suppose que cela tient aussi parfois à des affinités entre personnes. Sinon, je recommande à tout le monde l'excellent Modern Masters chez Twomorrows. J'ai perso la chance d'avoir dans ma collection les originaux de certaines illus qui y sont reproduites.
les "jeunes" editors sont une petite partie du souci oui Il l'évoque je crois; je sais que certains ont une culture comics très limitée et du coup ca se ressent dans leurs choix; je ne sais plus quel auteur citait une anecdote édifiante (Ordway lui même?) Agé, Colan cherchait du boulot et demanda à un editor s'il pouvait bosser sur une franchise, citant DD en exemple; Le gars lui demanda s'il connaissait le perso et se sentait de le dessiner!!!??,
Le cas Ordway a provoqué une discussion sur buzzcomics, et je dois avouer que je suis assez partagé.
C'est un artiste et encreur que j'ai toujours apprécié, au style très solide, classique, toujours agréable à lire. Là-dessus, rien à dire.
Pas davantage à discuter sur le fait que lui, comme d'autres avant, sont déconsidérés après avoir beaucoup donné au monde des comics (quoiqu'entre Ordway et Cockrum, il y a quand même un monde. Cockrum est au-dessus, c'était un designer incroyable par exemple, et la manière dont il a vécu ses dernières années est bouleversante).
Par contre, là où je suis plus embêté, c'est que, quand je lis ce qu'écrit (et réclame) Ordway, je suis tout de même sidéré par la naïveté du bonhomme.
Il demande de la considération de la part de DC. Mais depuis quand un éditeur (a fortiori les big two) considère leurs auteurs/artistes ? Pour ces entreprises, qui appartiennent à des groupes industriels tentaculaires pour lesquelles elles ne représentent finalement pas grand'chose, se soucier d'employés comme ça est le cadet de leurs soucis. Tant qu'on fournit des pages, et surtout des pages de comics qui rapportent, passe encore. Mais tous les "seconds couteaux" (aussi talentueux soient-ils), ils n'en ont strictement rien à faire.
La ponctualité, la régularité de certains dessinateurs (tout comme celles de scénaristes) ne suffisent même plus.
Sur CBR, Tom Bondurant a lui aussi soutenu Ordway. Des forumeurs ont réagi, souvent en faveur (à juste titre car Ordway mérite effectivement mieux). Mais d'autres remarquaient aussi qu'Ordway ne devrait plus rien attendre de DC (ou Marvel) et proposer ses services à d'autres éditeurs, comme Image, IDW (où il retrouverait Byrne par exemple). Ils auraient l'occasion de bosser sur des franchises aussi populaires comme du "Star Trek". Ou pourraient tenter de caser un projet en creator-owned. Ou essayer de collaborer avec un auteur réputé (un combo Brubaker-Ordway, ou même Millar-Ordway), qui serait un de ses fans.
Enfin, c'est mon autre souci, Ordway est un bon artiste. Mais pas un grand. Ce n'est que mon avis. Je prends toujours plaisir à découvrir ses planches, mais il ne me fera pas acheter un comic-book juste parce qu'il y participe si le projet ne me branche pas plus globalement.
C'est un dessinateur propre, efficace, complet. Mais dont le style n'est pas non plus flamboyant. C'est respectable mais pas renversant. Il y a des gens de sa génération et des artistes actuels bien plus excitants, inventifs. Ordway, c'est toujours bien, mais jamais extraordinaire.
Bref, je comprends les réactions que ça suscite, mais il faut être lucide et sur le fonctionnement des grandes maisons d'édition et sur le calibre du bonhomme. Et je crois qu'Ordway ne devrait plus attendre quoi que ce soit de DC mais aller voir ailleurs car c'est une impasse, là.
(J'ai été un peu long, désolé. Mais ce "dossier" ne peut pas se résumer à "pauv' Jerry Ordway, c'est vraiment trop injuste ce qui lui arrive")
Ton opinion se comprend, mais elle est peut être "biaisée" car tu parles des big two tels qu'ils sont, alors que Ordway parlent d'eux tels qu'ils étaient à une époque (selon qui était eic) et donc pourraient encore être, avec un peu (beaucoup?) de naiveté. Tu as raison sur un point : le constat que tu fais est factuel et il faudrait en effet que les artistes non courtisés (ceux qui ne sont pas sous contrat d'exclu Marvel , et pas sur un titre 52 DC) devraient, dans leur intérêt "aller voir ailleurs"
Mais je comprends que des gars comme Ordway regrettent cet état de fait alors qu'ils ne font pas la manche est sont encore en "pleine forcé créative"
Il faut distinguer les grands anciens (malheureusement de moins en moins nombreux) mal traités en "fin de vie"par un système qu'ils connaissaient mais n'en est pas moins injuste, et les "middle age artists" comme Ordway qui ont encore une puissance de travail
j'ai retrouvé la source de l'anecdote que j'évoquais sur Colan, c'est de J Binghmam (encore un "oublié" :
I recently heard a story about Gene Colan going into the Marvel offices and asking for work. He said, How about something Daredevil...? and the young editor saying, Can you draw Daredevil? Gene-friggin'-Colan?
Je ne place pas le débat sur la qualité d'Ordway. Personnellement, je n'ai jamais été sensible à son trait. C'est pour moi un bon artisan comme il y en a des centaines dans cette industrie, et c'est déjà pas mal.
Mais la question que je me pose est la suivante: Est-ce que seuls les grands gagnants du loto (un succès sur un titre comme les X-Men par exemple) ont droit à notre considération ? Le cas désolant de Dave Cockrum semble (à juste titre) toucher les fans. Mais alors qu'en est-il de tous les autres qui ont aussi alimenté la machine, même plus modestement en terme de notoriété ?
Est-ce parce que ces gens sont des "artistes" (terme que personnellement je récuse, préférant mille fois celui d'artisan, comme un plombier ou un ébéniste travaillant pour alimenter eux aussi une industrie) qu'ils ne méritent pas le minimium de couverture sociale ?
Nous en France, avons la chance d'avoir encore un droit de propriété sur nos créations. Ca ne fait pas de chacun de nous les papas d'un Astérix ou d'un Titeuf, mais ça laisse au moins la chance de posséder (et disposer) de quelque chose : notre création.
Mais en France aussi, faut-il pour autant se satisfaire de cet "honneur" d'être qualifié d'artistes, d'auteurs, quitte à sacrifier un mimimum de droits auquel tout travailleur a droit ?
Si je suis le descriptif de la carrière d'Ordway (ou de gars comme Joe Rubinstein), ils sont souvent qualifiés d'honnêtes faiseurs, voire d'excellents artisans, mais un peu ringards aux yeux des éditors.
Alors en plus, si les qualifier d'"artistes" équivaut à légitimer la confiscation de tout droit sur une vie entière passée au service des 2 big two, alors on est encore tout bêtement dans l'exploitation de gens dont on a reconnu et utilisé le talent et la technique pour nourrir la machine.
Une fois de plus, est-ce qu'on accepterait ça pour un ouvrier de Citroën chez nous... ou de General Motors aux US ?
"Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark..."
le point soulevé par Ordway en soulève en réalité plein, et de passionnant/passionnés : statut d'artiste/artisan/auteur, l'exploitation volontaire (notion étrange, je le concède) du work for hire, le traitement des big two en négatif (essorage) et positif (contrats d'exclu, assurance de meilleurs ventes...) le passage obligé ou (de plus en plus) pas par le mainstream pour se faire un nom, la BD us comme prétexte/tremplin vers le ciné, la difficulté de travailler après un certain âge...
de quoi dire
....Comme tu l'as souligné malheureusement, ainsi que LAurent d'ailleurs, le cas d'Ordway n'est finalement que le reflet de ce qui arrive actuellement en FB ou des gens qui travailaient honnorablement il y a encore quelques années se retrouvent sans rien actuellement.
Alors oui, on a certes un système de santé bien meilleur que celui des Ricains, on a la propriété de nos perso (mais en effet, il n'y a pas 36 astérix ou titeuf, ne nous leurrons pas là dessus!), nous avons les moyens d'avoir une retraite complémentaire obligatoire (mais combien d'auteurs cotisent réellement à taux plein pour espérer avoir quelque chose d'à peut près convenable à la retraite si l'on considère que beaucoup sont en deça du SMIC voire du seuil de pauvreté!)Bref, la situation est loin d'être rose pour pas mal de nos confrères alors qu'apparement les profits des éditeurs ne sont pas en négatif.
On stigmatise en FB le nombre de nouveautés alors que finalement il est loin d'être exorbitant, ne représentant qu'une minorité des albums publiés dans l'année (moins de 1500 sur les 5000 sorties annuelle!)
Moi ce qui me fait un peu m'interroger sur le FB c'est finalement que les éditeurs travaillent de plus en plus les trads (MAnga et comics!), developpent de plus en plus leur intégrales (ce qui n'est pas forcément un mal puisqu'ils valorisent leur fond!) mais cela se fait mécaniquement au détriment de la nouveaté FB.
Après, j'ai également conscience que nous sommes beaucoup à vouloir notre place au soleil et que le coin de plage est de plus en plus restreint! :p
C'est sur
Le "c'est pire aux usa" est réel mais ne fait oublier la morosité d'ici
Et tu as raison d'insister sur la part des nouveautés au milieu de la "surparution" (même si le lecteur occasionnel peut légitimement se perdre dans la masse de nouveautés quand même)
Merci Laurent S!
je pars un peu en live et ton commentaire est plus posé que les miens !)
Je ne veux pas squeezer le sujet du jour (Jerry Ordway) mais élargir son cas au pendant franco-belge.
Evidemment je ne découvre pas aujourd'hui le cynisme des boîtes types DC/Marvel, mais c'est important de souligner que les choses ont tendance à se dégrader alors que jamais les films et produits dérivés des comics n'ont autant rapporté.
Rappelons encore et toujours que ce sont les lecteurs qui sont le vrai maître.
Informer, sensibiliser peut sembler vain, dérisoire, voire "pignoux", mais c'est pour défendre un minimum la qualité de nos conditions de travail, et donc de nos livres.
Un auteur qui a faim, froid, et peur de l'avenir ne fera rien de bon.
Il ne s'agit pas de régime de faveur, mais au minimum comme n'importe quel travailleur. Peu d'auteurs osent dire leur prcarité, de peur de l'image "misérable", et d'accentuer ainsi l'étiquette "has been".
Rien que pour ça, encore bravo à Jerry Ordway de se mettre nu avec bcp de bon sens, de nuance, et de dignité.
Comme quoi le sujet est d'actualité, la bande annonce de ce doc qui fait jaser : http://www.youtube.com/watch?v=Iv3VQqMiJMo
Merci pour le lien Il est sorti le doc? Car il promet de ne pas laisser insensible (ah JVD se demandant comment vive les petits auteurs!!!!???)
JVH, tu veux dire !)
Jean Van Damme : le scénariste qui fait le grand écart entre les genres...
Ce doc, on va tâcher de le programmer au prochain Quai des Bulles à St Malo, et de faire une table ronde avec des acteurs du livre (libraires, éditeurs, auteurs...)
Quand je dis que le sujet est dans l'air !
yes
je confondais avec jcvd :-)
C'est vrai que dans son style Ordway est un très bon dessinateur.Solide.Et quel encreur!
Malheureusement dans l'ensemble il est plus illustrateur que narrateur.Sa manière a indubitablement vieilli,et, la froideur relative de ses dessins ne doivent pas lui rendre service actuellement.Pas plus que la coloristion numérique.
Il gagnerait à lire Toriyama et Miller.Il se rapprocherait alors d'un "Butch"Guice.Qui malgré certain excès a bien su moderniser sa narration et rester actuel.
La manière dont Ordway a encré Byrne laisse pantois.Au moment où le dessin de ce dernier perdait de sa substance.Vraiment impatient de voir le sujet sur le parcours Marvel d'Ordway....
Guice a glissé dans l'air du temps, un peu en gardant un oeil sur la narration "moderne" à la Hitch, mais du coup il a choppé un "photoréalisme" qui a transformé son dessin. En bien ou mal, c'est une question^de goût
un petit lien pour illustrer tout cela :
http://www.charentelibre.fr/2012/01/02/bande-dessinee-la-bulle-eclate,1072679.php
En dix ans, Isabelle Dethan a vu ses revenus annuels divisés par deux. Elle n'est pas la seule. Les auteurs de BD ne se sont jamais sentis aussi fragiles, qu'ils débutent ou qu'ils aient connu le succès.Il a revendu sa voiture. Et pour faire face, il est obligé de vendre ses planches originales. Turf, auteur de la série «La nef des fous», galère. Et il n'est pas le seul. Les auteurs de BD sont inquiets. Leur situation économique est de plus en plus fragile.
c'est clair qu'il y a malaise
good night
yep le malaise est généralisé BD/pas BD, comics/FB (franco belge, pas facebook :-)
je crois que Claude de St Vincent, (pas un philantrope) le dis dans le teasing de Lolo : il n'a jamais été aussi facile de se faire publier, et jamais aussi difficile de toucher le lecteur
J'ai cru un temps que la "surproduction" allait d'elle même se réguler en virant les "pas bons" qui bouffent l'espace des linéaires, mais il n'en est rien
je suis un visiteur irrégulier de librairies Bd, mais bien plus que le lecteur lambda et je suis effaré quand je rentre en librairie : entre les très nbes rééditions les intégrales, les news, les trad, les petits tirages...c'est du délire; Mon libraire a un gros emplacement pour les news, et pourtant je dois regarder dans le stock/fond pour y trouver encore des news (pour moi)
Trop d'offre tue l'offre. Je me place purement côté lecteur: je me souviens d'une impression de trop plein sur Angoulême, noyé de livres, ce qui me rebutait presque; Pour la première fois, ces derniers temps je retrouve cette impression...en librairie
Sinon même si les tirages sont petits et que l'editeur fait tourner à fond les rotatives, je me dis que le lecteur a, en théorie, le dernier mot et qu'il vote avec son porte monnaie. Mais nondediouo comment vote t il?
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