Cet épisode de Spider-Man fait partie de ceux que j'ai beaucoup aimé suivre en vf, dans le Strange de ma jeunesse. Stern (et De Falco) nous régalaient de scénar old school très soap opera et trépidants, Ron Frenz imitait plutôt bien l'approche de Ditko, et Breeding+ Rubinstein faisaient un très bon boulot d'encrage.
Le titre de cette entrée vient du fait qu'en tombant sur cette repro de planche originale (Frenz/ Breeding) j'ai réalisé à quel point deux choses (au moins) avaient disparu des comics moderne : Les résumés d'épisodes précédents (puisque les scénariste écrivent de nos jours pour les compil à venir, rendant inutiles les rappels) et surtout les bulles de pensées. Aujourd'hui elles paraissent kitch, pourtant j'adorais entrer par ce biais dans la tête de mes héros
Techniquement cette planche est très belle, avec de la tram collée en case 3 pour estomper le Bouffon qui n'est qu'une souvenir, une animation du perso à la Ditko... Mais regardez un peu le nombre de bulles de pensée, qui rappellent les fondamentaux du héros tout en résumant des faits passés
Idem avec ces cases chargées de bulles de pensées. Et déjà à l'époque j'étais halluciné par le sens de la mode de Peter : Short et chaussures violettes avec une veste sans rien dessous!!!
Pareil ici, ils ont eu la main lourde sur les textes de résumé
Et je souris en voyant cette page car la case 1 est l'une de celles que j'avais en tête l'an passé en passant sur ce célèbre pont de Central Park avec ma p'tite famille
A l'époque, Spidey ne faisait pas semblant côté vannes. Voir le Super Bouffon sur le trône c'était déjà quelque chose...
mais j'avais été encore plus étonné par la suite, quand il plonge la main entoilée dans les toilettes
Pour finir sur Frenz le caméléon : il faisait du Kirby sur Thor, du Ditko sur Spidey, mais quand on lui dit qu'il sera encré par THE John Romita, il adapte aussi son trait et le résultat est du Romita
A propos d'adaptation, je ne sais plus où j'ai vu ça mais c'est étrange : une case de Frenz pour un annual (le 18) et sa version pour le marché anglais! Une bulle saute et, surtout, un perso inconnu (pour moi) remplace le costume noir!!???
5 commentaires:
Joli coup de chapeau à Ron Frenz. Je me souviens de cet épisode, publié avec sa couv originale, dans le fameux Strange 200 !
Non pas que je n'aimais pas Ron Frenz à l'époque, mais je le trouvais...un peu insipide, peut-être pour les mêmes raisons que tu évoques. À rendre hommage à tel ou tel style (Ditko sur Spidey, Kirby sur Thor), il en devenait un peu transparent pour moi. Kerry Gammil ou Jackson Guice me faisaient le même effet : agréables à lire, mais transparent en terme de personnalité graphique.
C'était mon ressenti à l'époque, en tout cas.
Pourtant, je réhausse aujourd'hui largement l'un et l'autre avec les années, car le découpage est là : clair, efficace, discrètement inventif, au service de l'univers et l'identité graphique des séries.
Dommage que l'arrivée de la vague des Mc Farlane, Silvestri, Lee et autres ait eu pour effet collatéral de ringardiser ce type de dessinateurs.
Même des stylistes, et narrateurs hors-pairs comme Blevins et Leonardi n'y auront pas vraiment survécu.
entièrement d'accord sur tout
j'aimais les histoires (sans me douter qu'avec la méthode Marvel j'aimais donc au moins autant le storytelling des dessinateurs que les récitatifs des scénaristes) mais ces auteurs me laissaient un peu froid : Frenz car sans personnalité apparente, Gammill car sous John Byrne/Adams, et Guice car perso trop raides (ils utilisaient alors trop les mannequins/poupées)Malgré tout Frenz me plaisait plus
Les futurs Image boys ont en effet totalement ringardisés (même à mes yeux d'ado) ces auteurs en tout cas, c'est sur
Bizarre la substitution dans la dernière case.
A moi non plus, ce personnage ne dit rien.
Bonjour, premier post su ton blog Philippe (je me permets de te tutoyer car nous avions employé le tutoiement lorsque nous nous étions croisé à une dédicace de Klaus Janson chez Apokalyps quand la librairie de Laurent et son crew était près du métro la Fourche.)
La remarque sur la disparition de la bulle pensée est très très pertinante. Je l'avais remarqué aussi et je me suis dit que c'était, pour les auteurs actuels, se priver d'un élément grammatical de la BD ô comben important : l'intériorité des personnages est toujours exprimée (encadré/voix off, cases/séquences flashback)mais ne plus la représenter formellement avec la case bulle est une erreur, je crois. Le principal tort que j'accorde à cette disparition est le fait de montrer des personnages qui ne s'exprime pas intérieurement. Cela donne l'impression qu'ils sont en état de transparence psychique. Déjà que l'humanité a inventé la "télé-réalité" il y a + d'une quinzaine d'années, une cage où les gens sont filmés 24/24h ... c'est chaud. Constaté que 2 formats de narration (dont un qui a arrêté l'intériorité visible) promotionnent cela, ça fait froid dans le dos ...
Lionel je ne connais pas tous ceux que tu cites mais ceux que je connais sont dans la filiation de Toth et donc de la bonne narration :)
Guillomcool ravi de te croiser ici (n'hésites pas à revenir) et oui je te rejoins sur le principal : se priver volontairement, limite comme un dogme éditorial, d'un éléments narratif est stupide. Se mettre volontairement un contrainte est une chose, qui peut être stimulante, mais l'ériger en règle absolue...!!
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