Je ne suis pas un grand fana de Western en BD, car il y a beaucoup de livres sans intérêt, de sous produits et, surtout, de films sur papier. Du coup je suis aussi passé à côté de grands classiques mais, avec l’âge, je corrige progressivement ces lacunes
J'ai réellement redécouvert THE Western, grâce à la récente, et superbe édition grand format noir et blanc (à peine 20€!!!) de ces deux Blueberry (deux autres, incontournables, arrivent en décembre)
Une merveille
Jean Giraud (que j'ai tendance à préférer à son alter ego Moebius) n'était pas reconnu comme un génie pour rien
Très récemment, j'ai tenté de voir ce que faisait Giraud (toujours avec Charlier) sur cet album. Expérience étrange que de voir ce trait rapide, bien plus lâché (et sur du 3 bandes) que sur les albums classiques. Un aspect presque bâclé mais avec une telle connaissance des bases par l'auteur que du coup il y a un plaisir réel à observer ce qui est presque un rough poussé, imprimé. Une urgence, une sensation d'essentiel qui sépare le géant de l'escroc
Je ne sais plus où j'ai vu cette demi page, mais j'avais noté qu'il s'agit d'un inédit, avec un crayonné non encré en dernière case
Giraud excellait en narration, dessin pur, crayonné, encrage et lettrage! Rien que ça.
Vite, d'autres albums en noir et blanc s'il vous plait!!!!!
J'ai souvenir d'avoir été fasciné, ado, par un collectif hommage à Morris dans lequel Giraud reprenait une planche de Morris dans son style, puis l'inverse. En voici une version. Je trouvais extraordinaire d'observer des codes graphiques similaires, avec une approche aussi différente
Pour Hermann, comme pour Giraud, mes lacunes sont énormes. J'ai pris le train en marche assez tardivement, quand le sanglier des Ardennes s'est mis à travailler en couleur directe. Puis, lassé par cette approche (techniquement parfaite, mais répétitive pour moi) je suis revenu à ce qu'il faisait avant, au trait/sur bleus
Du coup, je prends les 3 premiers Comanche (plus de 40 ans d'âge) réédités ces jours ci par Le Lombard.
Le scénario de Greg (que je vénérais pour ses dialogues de Talon) est classique mais très agréable. Hermann penche encore un peu vers le Maître Giraud, mais avec un patte personnelle déjà apparente. Des petites maladresses rendent à mes yeux le dessin encore plus touchant.
Les décors? Rien à dire, il maitrise
Les déformations des corps sont intéressantes et me font un peu penser à ce que peut faire un auteur moderne, Eric Hérenguel (surtout le 2nde planche)
Tout comme pour Giraud, Messieurs les éditeurs faites nous du noir et blanc!!! Quand le trait est si beau, il doit être montré au plus près de la planche originale
Edité : je crois avoir vu passer une info sur le net quant à une intégrale de Comanche prévue en noir et blanc et en grand format pour l'an prochain. Les éditeurs m'écoutent tellement qu'ils anticipent mes demandes!!
12 commentaires:
Merci pour l'info Lionel, qui explique en effet le 3 bandes de la Jeunesse
Cutlass je l'ai raté, je n'en ai qu'un (très beau) dessiné par un autre très grand : Rossi
Cutlass c'est vraiment très bon et très différent de Blueberry ou de Commanche.
Pour Hermann, Glenat avait sortie une intégrale en N&B des 10 premiers tomes de sa série les Bois Maury (à partir du 11, il change sa technique et passe en couleur directe !)
Tu as quelques heures de très belle lecture ceci dit rien qu'avec ces deux séries là ;)
oui j'avais vu L'intégrale Bois Maury mais, bêtement, je l’avais reposée du fait du prix
A l'occasion je me (et la) rachèterai
marrant ça, je les ai cherché, en vain, la semaine dernière en librairie:)
Moi aussi, je préfère Giraud à Mœbius.
J'ai vu ses planches lors d'une expo à Angoulême, sacré maîtrise du pinceau.
Épatante, la double planche réalisée "à la manière de..."
J'ai tellement apprécié le boulot d'Hermann en couleurs directes que j'ai du mal à revenir à l'ancienne méthode (pour ses nouveaux albums.)
Les premières planches de Jérémiah publiées dans Métal Hurlant étaient en noir et blanc.
La couleur directe de Hermann ma littéralement fasciné, j'ai dû prendre 5 ou 6 de ses premiers livres faits ainsi. Une merveille. Et puis j'ai assez vite trouvé la méthode très répétitive, une recette. Des ambiances superbes, des dégradés magnifiques...mais plus d'évolution à mes yeux; En revenant sur ses premiers boulots aux bleus je tombe en admiration devant un dessin avec plein de petites imperfections, mais beaucoup plus de vie
J'avais découvert Alexis McCoy de Palacios dans le mensuel Lucky Luke, magnifique travail à la couleur directe.
Une fois n'est pas coutume, le héros est un sudiste puis il a maille à partir avec le corps expéditionnaire de Napoléon III au Mexique... Inspiré par Major Dundee ?
Ado, Palacios m'a intrigué, voire un peu attiré, mais la profusion de son dessin m'a un peu éloigné
C'est un style très particulier, les personnages ne sont pas beaux, ils sont velus, suants... C'est du western spaghetti.
ce n'est vraiment pas le sujet, ni l'approche, qui me gênait, mais plus le pointillisme du trait, proche, pour moi, d'un maniérisme
A la même époque je tombais sur ce livre (que je feuillette encore de temps en temps)de Fernando Fernandez qui m'avait fasciné
http://www.bedetheque.com/BD-Art-de-la-BD-Tome-2-Fernando-Fernandez-45024.html
Et de la même façon que pour Palacios je m'en suis écarté car cette école me parlait moins, pour la BD, que celle de Bernet et consort que je découvrais alors (un peu le duel Alex Raymond/ Milton Caniff, et ce dernier l'emporta haut la main chez moi, et pour longtemps)
mais Maroto aussi je le mets en maniéré :)
Bon en fait ça s'applique plus à Palacios dans mon esprit, au sens où le dessin est très texturée, mais avec calcul, moins spontané/jeté
Mais je pense à quelque chose de bien moins péjoratif que le mot maniéré ne le laisse entendre. Peut être trop...minutieux?
quelle évolution graphique!! Merci pour le lien
Et c'est bien ce "pointillisme" qui me dérange un peu (beaucoup dans le cas de Bilal)
Enregistrer un commentaire