J'aime beaucoup le travail de Régis Loisel, depuis longtemps. C'est son dessin, sa narration et son encrage qui m'accrochent. + sa couleur, donc tout
Même la Quête de l'oiseau du temps m'a intéressé, alors que ce genre me laisse indifférent (presque autant que la sf)
Son Mickey me semble assez "anecdotique" au scénar mais le dessin ma emballé. Surtout en ayant vu ses originaux (cf ici)
Reproduit en petit dans l'album la perte est énorme
Il faudrait un grand format et apparemment c'est prévu
Mais surtout, je suis tombé sur cet extrait d’interview qui me ravi quand il parle de ce livre à venir, et me donne envie de l'embrasser quand il évoque le manque de reconnaissance des encreurs :
Un projet de livre mettant en évidence ces trois étapes
est en cours ?
R.L. : Oui. Ce sera pour plus tard, on voulait le faire bien et on n’a pas eu le temps de le faire. Ce sera un grand bouquin, d’à peu près quarante-cinq centimètres de long sur trente-trois de large. Il y aura le strip crayonné, le strip encré et le troisième en trichromie noir-rouge-bleu avec des trames comme on peut les voir dans les vieux albums Hachette. C’est d’ailleurs comme ça que je voulais réaliser l’album au départ. Mais Jacques (Glénat, NDLR) m’a fait renoncer en me disant que les lecteurs préféraient en général la couleur. Il faut que l’album soit destiné au plus grand nombre et non à un lectorat élitiste.
Il y aura donc de grosses différences entre la version crayonnée et la version encrée ?
R.L. : Oh oui. Certaines images ont été complètement refaites, certaines gueules ont été changées… Ce que je fais en général, comme tous les copains, c’est que j’encre directement sur un crayonné et après basta. Mais là, j’ai eu envie de garder les crayonnés. J’ai fait ça pour le jeune dessinateur que j’étais quand j’étais gamin. J’aurais adoré voir ce genre d’ouvrage. J’imagine donc que certains jeunes seraient intéressés de voir cet envers du décor. D’autant que pour Mickey, il existe peu de choses à ce sujet… Gottfredson avait un encreur. C’est pour ça que dans mes remerciements, je remercie aussi les encreurs dont on ne parle jamais d’habitude.
R.L. : Oui. Ce sera pour plus tard, on voulait le faire bien et on n’a pas eu le temps de le faire. Ce sera un grand bouquin, d’à peu près quarante-cinq centimètres de long sur trente-trois de large. Il y aura le strip crayonné, le strip encré et le troisième en trichromie noir-rouge-bleu avec des trames comme on peut les voir dans les vieux albums Hachette. C’est d’ailleurs comme ça que je voulais réaliser l’album au départ. Mais Jacques (Glénat, NDLR) m’a fait renoncer en me disant que les lecteurs préféraient en général la couleur. Il faut que l’album soit destiné au plus grand nombre et non à un lectorat élitiste.
Il y aura donc de grosses différences entre la version crayonnée et la version encrée ?
R.L. : Oh oui. Certaines images ont été complètement refaites, certaines gueules ont été changées… Ce que je fais en général, comme tous les copains, c’est que j’encre directement sur un crayonné et après basta. Mais là, j’ai eu envie de garder les crayonnés. J’ai fait ça pour le jeune dessinateur que j’étais quand j’étais gamin. J’aurais adoré voir ce genre d’ouvrage. J’imagine donc que certains jeunes seraient intéressés de voir cet envers du décor. D’autant que pour Mickey, il existe peu de choses à ce sujet… Gottfredson avait un encreur. C’est pour ça que dans mes remerciements, je remercie aussi les encreurs dont on ne parle jamais d’habitude.
Pour en revenir à Mickey, voici ce que donne une page (à l'italienne) de l'album
et sa version en noir et blanc (pour la bande du haut)
L'encrage de Loisel a toujours été rapide, spontané, vivant. Il en donnait déjà des exemples top dans son bouquin des coulisses de Peter Pan
J'ai beaucoup aimé l'approche de Magasin Général, même si pour moi l'intrigue tirait en longueur
Loisel se focalisait sur la narration, et JL Tripp finissait. J'ai bien dit "finissait" car nombre de commentateurs, même parmi les pro, parlaient d'encrage; or il n'y avait pas d’encrage, Tripp reprenait les dessins avec son style, poussé, mais au crayon
Je trouve que le travail de Loisel se suffisait à lui même, mais commercialement c'était bloquant bien sur
Tripp a fait un chouette boulot, même si un peu trop fin pour moi
Pour que Tripp puisse bosser à la table lumineuse (il me semble) Loisel encrait "grossièrement" au feutre ses découpages poussés donc sans faire de provov, techniquement, non seulement il n'y avait pas d'encrage de Tripp, mais ce dernier "enlevait" l'encrage de Loisel
Comparaison rough poussé/ finition.J'adore voir ce genre de choses
7 commentaires:
Tu es peut-être à la base de ce bouquin, puisque tu as su dire à Loisel, combien ce serait une bonne idée de le faire à Saint Malo !
Comme toi, je ne suis pas fan du travail de Tripp, qui fige un dessin de Loisel très vivant, en une petite série de miniatures, même pas bien senties, car dans son accumulation de détails, Tripp perd trop souvent de vue que les premiers plans très forts (une des marques de fabrique de Loisel) ont un rôle très fort : inclure le lecteur dans la scène, en le planquant, tel un voyeur, derrière une branche, une barrière, ou comme dans ton exemple, une marmite).
La marmite de Loisel est lourde, crade, pleine de suie, et RONDE ! Celle de Tripp est un carton découpé, plat, comme un décor de théâtre. Mal éclairée, elle ne sert plus de table à la tablée, mais charge une case qui n'en avait pas besoin.
J'ai du mal à comprendre comment un mec comme Loisel (Putain ! Mais "Loisel", quoi !)
peut se laisser raconter des conneries sur le goût des lecteurs pas Jacques Glénat !
Cette humilité déplacée m'étonne, et me déçoit : Le rôle d'un auteur est aussi d'affirmer des choses. Il doit se bagarrer.
Qu'un auteur lambda n'aie pas le dernier mot, se comprend très bien (je n'ai pas réussi à obtenir du Lombard d'avoir pour Tom et William, une couleur tramée - type Bemday - comme dans les vieux comics).
Mais quand on est une telle star, reconnue, et que Mickey est un héros d'enfance et donc une l'album qu'il en a fait une expérience forcément unique, j'avoue que sa déclaration quant à sa technique d'impression est mystérieuse pour moi.
Résultat : Les originaux m'ont fait baver, mais je n'ai pas acheté le livre.
Une version luxe ?
Ce sera trop cher pour moi. On doit donner le meilleur au plus grand nombre.
Sinon, on part du principe que les lecteurs sont cons, ou ont mauvais goût.
Comment travailler sérieusement si on croit ça.
Mince : j'écris trop vite : il fallait lire :
"Mal éclairée, elle ne sert plus de "CADRE" à la tablée, mais charge une case qui n'en avait pas besoin."
je comprends ta "virulence"
Pour Tripp je pense que Loisel a aimé voir un rendu très différent, et apprécié de pouvoir se concentrer sur ce qu'il aime, la narration, mais je partage bien sur ton avis et j'étais très déçu que l'editeur ne fasse pas TOUS les albums dans leur version comparée découpages/finitions
Pour Mickey le mystère est insondable pour moi et oui, il a dû se laisser convaincre par Glénat pour le format (bien trop petit) et les couleurs (trop lisses) Peut être avec cette promesse d'un livre à venir conforme à ses attentes perso, mais alors pourquoi ne pas avoir bataillé pour avoir de suite ce livre là!!! Couillon
D'abord, comme Laurent, je n'aime pas ces versions "deluxe". Même si j'avais les moyens de les acheter, je crois que je ne le ferai pas parce que c'est une façon de faire qui me paraît injuste. Tu as du blé, tu as droit à un beau bouquin cher et rare devant lequel les autres tireront la langue. Tu n'as pas de blé ? Ben, pas d'euros, pas de chocolat !
Concernant Loisel, c'est effectivement étonnant qu'il n'ait pas pu, avec sa notoriété et sa "bankabilité", imposer sa volonté à l'éditeur, mais les voies de l'édition (et la loi du marché) sont impénétrables.
J'avoue n'être pas très client de son travail, même si je lui reconnais du talent. Dans ma jeunesse, j'ai dévoré "La Quête du l'oiseau du temps". Les suites, j'ai vite lâché l'affaire, ça n'ajoutait rien à la première saga, c'était dessiné par des doublures qui n'avaient aucune marge de manoeuvre (ce que j'appelle le syndrome Uderzo : tu dessines comme le patron sinon les lecteurs vont pas acheter - un raisonnement absurde puisque "Spirou et Fantasio" ont su justement survivre à Franquin avec des artistes aux styles différents). "Peter Pan", ou "Magasin Général" m'ont franchement ennuyé, je n'en suis jamais venu à bout.
Loisel, comme d'autres barons de la bd franco-belges, me fait penser à ces acteurs comme Gabin : audacieux au début, puis se reposant sur leurs acquis ensuite, parfois jusqu'à la caricature.
Concernant cette collection de "Mickey vu par..", tout ça ne m'a guère passionné car je n'ai jamais été fan des aventures de la souris (quand j'étais môme, j'étais un lecteur de "Pif"). Pourtant, on m'a offert "La Jeunesse de Mickey" par Tebo et c'est irrésistible de drôlerie. Je n'irai pas plus loin, mais en même temps, après ça, difficile de trouver mieux.
Sur ce débat des livres de luxe, je comprends mais ne partage pas, mais seulement à partir du moment où l’objet "de base" est pensé avec goût et pas comme un livre au rabais (et c'est bien là que le bas blesse pour ce Mickey)Si la version luxe est autre chose, un autre livre, on prend ou pas, c'est un choix, mais il faut que le lecteur qui a la version normale n'ait pas un produit d'appel bas de gamme
Concernant Loisel je ne suis fan que quand c'est du 100% Loisel, d'où mon souci avec la suite de la Quête et avec le magasin. Mais sinon je ne considère pas du tout qu'il se repose sur ses acquis, et j'ai apprécié Peter Pan, ne serait ce que sur le plan graphique,encore nettement plus que la Quête. Question de goût bien sur
Tout comme Mickey. Comme toi j'ai été "élevé par Pif" mais je découvre Mickey et son univers en partie "à cause de ma fille" qui plonge à fond dedans, en partie en creusant chez de merveilleux auteurs italiens (Mastantuono, Cavazzano...) et en partie du fait de cette collection Glénat. Mon favori est également, pour l'instant , celui de Tebo, mais ca ne va pas durer je pense, étant donné qu'il s'en prépare probablement au moins un de très sympa, mais j'ai pas le droit de parler :)
je ne suis pas fan des cette série mickey à la manière de ... aucun auteur n'est arrivé à réalisé un album aussi frappant que Mattieu bonhomme et son lucky luke
C'est une autre approche. J'aime les deux mais c'est vrai que Bonhomme a fait TRES fort
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