Il y a quelques mois (années?) j'avais montré l'évolution (colossale) du style de Mike Deodato Jr.
Je voulais aujourd'hui montrer une partie de sa technique
Rappelons tout de même le phénoménal bond artistique constaté entre le genre d'illue puissante et soignée (ci dessus) et ses débuts en studio, ci dessous. Il s'est un peu fait piéger par son studio à qui il déléguait de plus en plus, dépersonnalisant au possible son trait. On voit sur cette page de WW qu'il aurait pu partir vers une belle influence JLG Lopez mais il ne le fit pas, sombrant corps et âme du fait d'une mauvais influence Image
Il s'est repris ensuite, s'est mis à dessiner seul, prendre (intelligemment) des références photos, et donner une sacrée puissance à son dessin
Un joli lavis au feutre ajouté
Intéressant de voir qu'il dessine son personnage au trait puis pose le décor puis le centre du perso à la fin
Un bel hommage à un épisode culte de Lee/Kirby (This Man This monster)
Le voici se prenant en photo, sans sortir ses griffes, pour une couv
Là ou Greg Land copie au pixel près sa photo, lui va l'arranger à sa sauce, pour conserver sa patte
Une couv lui permet même de se prendre pour un pseudo Bruce Lee (velu)
Son trait est reconnaissable qu'il travaille à l'ancienne, sur papier...
...ou sur ordi, à la palette
Je ne suis plus les "comics modernes" mais j'ai vu passer des pages assez récentes sur lesquelles il allait un peu trop loin à mon goût dans les effets d'ordi par contre
J'aurais bien voulu le voir à l'œuvre sur ce perso mythique de l'Italie, Tex
Malheureusement un différent avec Bonelli, à la base financier, étalé un temps sur la place publique, rend désormais la chose totalement impossible
8 commentaires:
Très intéressant !
Deodato semble s'imposer lentement (pour moi en tout cas) comme la combinaison idéale entre réalisme photographique (et on comprend pourquoi) et préservation de techniques de dessin dignes des "anciens" (Wrightson, Zeck/Beatty, Buscema, Weeks, et même du Adam Kubert d'il y a 20 ans.
Comme quoi, entre lui Panosian, et Capullo, la génération post-Liefeld n'a pas TOUT foiré, loin de là !
Deodato est un dessinateur que j'aime beaucoup, et cette entrée qui montre son travail est vraiment très intéressante.
Merci !
Me mettre à apprécier un dessinateur que, ado, je n'aimais pas, est une chose (Nowlan, BW Smith...), mais je crois que j'aime encore plus quand le chemin ne vient pas de moi mais de l'artiste et qu'un dessinateur que je n'aimais pas devient bon, voire très bon : Deodato Jr Capullo et Panosian en font partie
Et donc oui Lolo tu as raison, il représente une sorte de synthèse très intéressante
Pour revenir sur la technique que tu décris (qu'on voit sur le work in progress de la Chose par Deodato), tu synthétises un truc très important en encrage, et qui me rappelle précisément ce que Ciro Tota m'a dit il y a quelques années, quand il m'a parlé de faiblesses d'encrage (pour dire le moins), sur mon premier album Tom et William.
Il m'a donne le truc suivant, qui, s'il n'est pas toujours suivi à la règle, reste néanmoins le moyen de se dépatouiller d'un paquet de situations :
Tota au jeune Padawan : "Encre le CONTOUR du premier plan (ou élément de premier plan - par exemple un poing pointé vers nous), puis l'arrière-plan, le décor (ou reste du corps dans le cas du poing), et enfin, l'INTERIEUR du contour de premier plan."
Lumineux !
Cela permet de dégager les plans les uns des autres. Car à moins d'être dans l'école Ligne Claire (Hergé, Moebius...), le pinceaux, les tâches, le noir, a vite fait d'écraser les plans les uns sur les autres, et de tout rendre plat (au mieux) ou illisible (au pire).
A répéter de l'avant, vers l'arrière, comme une photo de classe ou l'on va du premier rang vers le dernier.
Après, on reprend du Foster, du Toth, du Pratt, du Giraud, du Wrightson, du Tota, etc.
Tout ce qu'on veut du moment que c'est BON... et on voit comment ils appliquent TOUS ça... à LEUR manière.
Bigre. J'ai encore été long.
Lumineux mais presque étonnant quand on voit des gars placer, en apparence, les masses directement, sans se soucier (dirait ont) de ce contour dont tu parles. Merci pour l'exposé
Lionel n'oublie pas que Deodato Jr n'est pas américain, ca aide pour être versatile et proche de l'école Tex; Mais oui j'aimerais voir Tex ou d'autres genres type western par d'autres (même si je me suis déjà régalé de celui de Kubert, Bernet, Font ou Mastantuono)
je connais trop peu (quasi pas) Civitelli (qui ne me semble pas trop me parler) ni Marcello (qui me parait mieux)
Pour Colin Wilson je dois dire que je ne suis pas fan (mais pour avoir papoté avec lui récemment sur Andennes le gars est charmant)
J'ai découvert Deodato tardivement, lors de son run sur "Thunderbolts", écrit par Warren Ellis. J'avais apprécié sa prestation parce qu'à yeux il donnait le change à ce scénariste qui n'est jamais meilleur que lorsqu'il a un dessinateur qui n'a pas peur de ses délires (c'est-à-dire Immonen pour "Nextwave", Cassaday pour "Planetary", ou désormais Shalvey pour "Injection").
Sinon, je ne serai pas très original en soulignant aussi que c'est la puissance que dégage le dessin de Deodato qui m'impressionne. Je le vois comme un des héritiers les plus intéressants de John Buscema de ce point de vue. Il se perd parfois avec des effets numériques, mais il n'empêche son trait a suffisamment de force, de profondeur, de personnalité pour ne jamais être noyé.
Les deux seuls bémols pour moi résident dans le fait que 1/ il ne travaille plus avec son coloriste Rain Breredo désormais (sont-ils fâchés ? Ou se sont-ils séparés pour se diversifier ? En tout cas, j'aime beaucoup moins les couleurs de Frank Martin), et 2/ il ne bosse pas actuellement sur des projets qui m'intéressent (depuis ses quatre épisodes de "Guardians of Knowhere", il a rejoint l'équipe des séries "Star Wars" chez Marvel).
Je regrette aussi que lui et Bendis, comme ils le projetaient à la fin de leur run sur "New Avengers", n'aient réalisé leur série "Heroes for Hire".
Enfin, il y a quelque chose que j'aime chez Deodato, c'est sa manière de dessiner les femmes : il leur donne toujours une sacrée allure, à la fois sexy et pleines d'assurance. Si, un jour, un scénariste comme Greg Rucka, qui excelle dans l'écriture d'héroïnes à la fois très féminines et avec un caractère bien trempée, avait l'idée de lui confier une histoire, j'aimerai bien la lire.
je l'ai découvert plus tôt, mais son passage sur Spider-Man ne m'a pas emballé alors j'ai lâché un temps (le fait qu'il colle la tronche de Jason Priesley sur Peter m'a refroidi)
Je te rejoins sur ses nanas qui pourraient pencher vers du Greg Land/statiques/posées...mais il les rend vivantes et sexy
Enregistrer un commentaire