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vendredi 8 novembre 2019

Planches originales, pour pleurer!

 Pour pleurer? Oui, car il fut possible, en des temps pas bien anciens, d'acheter des originaux ricains sans vendre un rein
Je ne suis pas spécialiste de ce marché, du tout, mais j'ai trouvé un site intéressant, celui ci

Il montre des petites annonces, avant internet donc, dans des mag spécialisés comme le Comic Buyer Guide
Même en tenant compte de l'inflation, les prix sont souvent ridicules et représentatifs à la fois d'un marché énorme (la prod américaine est colossale) et d'une absence de valeur reconnue, de spéculation...
A une exception près, que je citerai, toutes ces planches furent proposées entre 1990 et 1998 donc ce n'est pas au moyen âge (et je me dis, la larme à l'oeil, que j'aurais presque pu en acheter à cette époque) 
Ci dessus, 150 usd pour une couv de mon run favori!!?
125 pour celle du dessous, atypique et qui m'a toujours fasciné!

 45!!!?????
 Mon 3ème run favori de JRjr
 175 pour Wolverine par Romita jr et SENIOR!
 Un poil plus cher pour Mignola, mais quand même, plus que raisonnable pour une couv dans un style déjà proche de ce que sera Hellboy
 150 pour du Gotham by Gaslight!?
 La meilleure période du duo Silvestri/Green
 Joe Kubert+ couv= 250?!
 Le King à 250 sur les FF!
 Et j'insiste : rien ne date d'avant 1990! 
Sauf celle ci, 1981. Mais quand même, on peut s'étouffer en découvrant la toute première planche de Miller sur DD, à 35 usd
 Miller/Janson à plein régime pour 250!
 Je termine cet échantillonnage avec les plus chères des planches (même si tout est relatif)
Sur une période proche, il était possible de payer moins de 1000 usd une planche de Dark Knight Returns. Moins cher que du McFarlane (certes sur l'un des numéros du Toddler les plus vendus au monde)
 
Où ai je rangé cette machine à remonter le temps?

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Rapidement hélas, mais je veux réagir vite avant que le boulot me prenne ! :-)

Très bonne entrée du coup, et qui donne potentiellement des regrets, effectivement.
J'avais entendu parler de ce site. Je peux te dire qu'il fait pleurer aussi beaucoup de collectionneurs américains !
Cela dit, mon ressenti et mon expérience me fait relativiser un peu quand même, car ce sont des prix purement américains, et, pour avoir un peu connu cet âge d'or (antérieur à 2000), mais uniquement par le biais de marchands français et anglais de l'époque, j'ai le souvenir quand même que ces marchands nous attendaient quand même de pied ferme. Les auteurs américains reconnus et apprécié en France - c'est-à-dire potentiellement au-delà de la sphère des amateurs de comics- n'étaient déjà pas donnés (j'hallucinais devant le prix de certaines John Buscema sur Conan en 1996-1997 par exemple), et tous les auteurs à la mode, même jeunes, se voyait appliquer une surcote à l'arrivée sur les étals (j'ai le souvenir de planches de jeunesse de Quesada - bonne période ;-) - qui n'étaient pas données en 1994. Elle coûtaient 5 à 10 fois plus cher que le planches de Gene Colan par exemple). Les Alan Davis - en pur séquentiel - sur Excalibur se vendaient dans les boutiques anglaises pour l'équivalent de 150 euros, et en France, j'ai le souvenir d'une JR JR sur son deuxième run d'Iron Man - une planche pas parmi les plus tops pourtant - vue dans les embryons de conv parisiennes au milieu des années 90 aux alentours de 100 euros, ce qui était - ne pas l'oublier aussi, car l'Euro a eu son effet ! - une sacrée somme pour l'époque. Les systèmes permettant de tarifier les planches (splash, semi-splash, cover, présence des persos, poses des persos, etc..) étaient déjà en place aussi au début des années 90, et ceux qui m'en parlaient disait déjà à l'époque que certains marchands (anglais et américains) étaient de vrai escrocs. C'était bien avant Coollines Artwork !
Et on pleurait déjà aussi à l'époque quand on était un amateur : j'ai le souvenir (entre 1995 et 1998) d'avoir discuté avec un amateur de Mike Kaluta qui avait revendu toute sa grande collection de comics VF et VO pour acquérir quelques oeuvres de lui. Ce gars n'en était pas encore à manger des pâtes, mais...

Cela dit, on est d'accord, malgré ces bémols, tout à changé après 2000 !
Et il est clair que ces merveilles d'entant, leur âge aidant, la popularité accrues des super-héros grâce aux adaptations cinématographiques et l'explosion des transactions liée à Internet, sont devenues bien difficiles à acquérir...

Philippe Cordier a dit…

Oui, même si heureusement le spéculateur "de base" (pléonasme?) continue à ne pas apprécier du séquentiel, ou moins en tout cas que de la pleine page
Ce qui est tant mieux pour le vrai amateur qui se fera plaisir un peu moins cher en choisissant de bien plus intéressantes planches qui racontent

ca me renvoie à des itw des Image boys, à leurs débuts, dont certains reconnaissaient, sans que cela les dérange, qu'ils privilégiaient le plus souvent possible une narration à peu de cases pour mieux revendre les planches!!!!!??

Anonyme a dit…

Je suis comme toi, je privilégie le séquentiel pour mes achats de planches, mais effectivement, une majorité d'amateurs préfère les "posters". Tant mieux pour eux, çà fait plus de choix et de bonheur pour les autres. :-)
Par contre, là où je suis en train de changer depuis peu, c'est sur l'encadrement, qui est justement le leitmotiv de tant de ces collectionneurs...
Un bel encadrement, c'est magnifique, mais quand les murs sont presque épuisés et qu'on a envie de se faire une bonne dose de came mélangée ou arrangée, un beau et bon classeur A3 et A2 à pochettes, rien de tel finalement pour remettre du séquentiel dans le séquentiel, si je puis dire. :-)

Sinon, oui, les Image boys avaient parfaitement, bien sûr, cette tentation, mais je pense que ce doit être une tentation pour beaucoup d'artistes vendeurs (j'entend par là, ceux qui tirent un très bon prix de leur originaux), et ceci dans tous les pays. J'avais entendu que c'était le cas pour Enki Bilal, pour citer un exemple proche de chez nous.

Anonyme a dit…

Regrettable mais compréhensible, surtout si on a mangé de la vache enragée étant jeune auteur, enfin, je le vois comme çà.

Philippe Cordier a dit…

je comprends carrément, surtout actuellement, de tenir à avoir de belles planches pour la revente mais je ne pense pas qu'un seul auteur FB se dise, au moment du découpage "je vais faire 2 grosses cases, ca vendra mieux) en tout cas pas dans les auteurs que j'admire

Quant à ton idée du classeur vs encadrement, je n'en suis pas là mais c'est amusant car j'en ai discuté le moi dernier avec ...Christian Rossi (ou je sais, je frime :) qui me disait intéressant de ne pas avoir toujours tout sous les yeux, pour éviter de prendre tout ça pour acquis. Pas bête du tout
Il me faudrait un entre deux car j'aime bien avoir mes jolis dessins à portée d'oeil aussi

Anonyme a dit…

"en tout cas pas dans les auteurs que j'admire". Ben, certains savent que leurs oeuvres sont magnifiques sous cadre. Même eux les apprécient comme çà... Après, ne faire que des splash pages, ce n'est plus faire de la BD, c'est faire de l'illustration, on est d'accord.

"Intéressant de ne pas avoir toujours tout sous les yeux, pour éviter de prendre tout ça pour acquis" -> totalement d'accord.

"Il me faudrait un entre deux car j'aime bien avoir mes jolis dessins à portée d'oeil aussi" : ben voilà. :-)

L'idéal pour cultiver l'entre deux serait d'avoir des cadres permettant le remplacement des dessins/planches de temps en temps. J'en ai plusieurs chez moi, mais le problème, c'est qu'en terme de qualité d'encadrement, on n'est nécessairement pas au niveau de ce que produit un encadreur lorsqu'il fait du sur mesure... C'est la vielle opposition du prêt-à-porter et de la haute couture :-)

Pour le cas des classeurs, fait bien attention à la problématique des formats au moment du choix. Parfois, çà ne rentre pas !!!
Sans rentrer forcément dans le cas de problématique de riches (genre : mais comment vais-je bien pouvoir gérer mes planches oversized de Marvel du début des 60's ? :-D), il existe parfois des formats exotiques de planches (les anciennes sans marque et juste quelques rares bordures bleues genre 70's ou... faites maison !) qui sont un véritable cauchemar pour le rangement en classeur. Idem pour les commissions (je suis très loin d'avoir uniquement de l'A4 ou de l'A3 dans ce domaine).
Je l'ai résolu pour ma part de manière radicale :
- classeurs A2 pour le A3 et les exotiques que je qualifierai de A3+ ou A3++
- classeurs A3 pour le A4 et les comms au formats exotiques
Le A2 est bien sûr massif, mais niveler les différences, c'est top.

Philippe Cordier a dit…

je suis bien loin d’avoir assez de planches pour toutes ces questions mais celles qui ne sont pas aux murs sont dans un classeur spécial au format des planches A 3 us



et mes murs sont remplis

Anonyme a dit…

C'est par ce que tu n'es pas encore tombé sur la "rareté ingérable", genre la Art Adams maison des 90's, taillée par Maestro :-) au cutter sur la droite. Un A3+ si je puis dire
Je crois comprendre que c'est parce qu'il faisait à l'époque ses prélims sur la même planche à droite (la planche finale étant à gauche). Avant de partir chez sa lettreuse ou l'imprimeur, couïc les prelims !
J'ai vu sur Comic Art Fans un chanceux qui a hérité ainsi d'un crobard dans la grande marge à droite restante après le couïc.

Fatalement, tu verras, ça peut t'arriver un jour.
Moi-aussi avant, j'était confiant. :-)

Alternative sacrilège ? Retailler la planche.
Horreur. Malheur. Surtout pas !
Certains collectionneurs américains le font malheureusement pour que cela rentre dans leur classeur...

Anonyme a dit…

Tiens, je viens de retrouver le bestiau sur CAF :

https://cafart.r.worldssl.net/images/Category_69469/subcat_125644/0F2aLR6e_2002180240341gpadd.jpg

Philippe Cordier a dit…

ah oui, impressionnant
J'ai très peu de planches originales, au sens planches publiées de comics
Il faut que ce soit lié à une lecture très importante pour moi, et que ce soit abordable, ce qui limite beaucoup

Par contre si on parle de dessins originaux, pour des occasions, mag, cadeaux...là j'ai des murs remplis :)

Anonyme a dit…

Un petit ajout pour conclure : j'essaie, de mon côté, d'obtenir au moins une planche (ou un dessin à défaut) de chaque artiste que j’ai un jour aimé. Comme je fais attention à mon budget, je tombe parfois sur des œuvres de second rang, mais peu importe, car si l’œuvre est belle et affirmée, cela me suffit. Le trait, le style, l’encre, suffisent à évoquer des souvenirs et des émotions, parfois anciennes. Ces planches sont des petites fenêtres vers une autre dimension, qui rend les artistes présents avec/en moi, en présence palpable de cette toute petite partie de ce qui faisait ou fait, parfois, leur génie.

Les planches originales, je n’en ai pas tant que çà en fait (environ une vingtaine) mais je suis très heureux de ma collection.

Il me reste encore pas mal d’artistes à acquérir. Les plus durs à obtenir (essentiellement les plus grands) sont encore devant, et je vais en baver. C’est un peu comme gravir une chaîne de montagnes qui se transforme petit à petit comme une chaîne himalayenne au fur et mesure du parcours. De plus en plus haut. De plus en plus dur.

La dernière qui vient de rentrer, aujourd'hui justement, est une "toute petite" Joe Kubert. Elle est petite par le thème, mais pas par le format, qui (tient donc !) est encore un format « maison » ! (quand je te disais que tu avais de la chance avec tes achats) Plus courte en hauteur qu’un A3 et aussi plus large, je suis décidément content d’avoir un classeur polyvalent. :-)