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mardi 6 juillet 2021

Par les Maitres

 

Géant du dessin, des histoires, de la narration, de l'encrage, du lettrage, de la couleur, du business...
Will Eisner était aussi un prof/pédagogue

Mais c'est par l'exemple qu'il a le plus transmis à tous

Voici l'une de ses nombreuses couv "démo" du Spirit : compo, dessin, ambiance, couleur...



attention les yeux


J'aime associer deux génies de notre art favori, ne serait ce que parce que le second est moins reconnu pour des raisons déjà évoquées

L'un des livres les moins connus de Joe Kubert, totalement injustement inédit en vf, est aussi mon favori



Tarzan est l'un des plus célébres


Je sais qu'il existe une vf en deux volumes mais ce que je sais me comble (à défut de pouvoir me payer les Artist Editions) : un énorme pavé souple, Dark Horse, de plus de 600 pages pour 30 usd!
Il y a des bonus dont la repro, ci dessus, d'un épisode en découpage, et surtout des pleines pages de découpages en vis à vis des pages imprimées
A ma connaissance Kubert ne poussait pas plus loin, et en tout cas n'en avait pas besoin, son "crayonné", avant d'attaquer l'encrage
Preuve de talent énorme certes, mais surtout explication de la vie qu'il y a toujours eu dans ses encrages








13 commentaires:

Franck.Biancarelli a dit…

C'est normal que Kubert soit moins connu car il a encore plus longtemps qu' Eisner fonctionné comme un auteur de BDs de gares. C'est un très grand dessinateur un compositeur d'images rares mais qui ne cherche pas la noblesse ni du dessin ni de l'encrage. C'était le cas aussi avec Kirby, sauf que Kirby a créé la mythologie Marvel (au moins pour partie). Donc Kubert passe sous les radars faute de grandes œuvres revendiquées "dès le cahier des charges".
Beaucoup de ses travaux sont extraordinaires, certes. C'est le cas de son Sergent Rock mais le cadre lui est très série B. On pourrait dire qu'il se contente de sublimer un cadre assez passable, l' essentiel de sa carrière.
Sauf qu' à la fin de sa vie, passé les 60 ans, la donne change.
Il se libère dépose tout ce décorum série B pour s'assumer enfin comme un des plus grands.
Je pense que ça s' est vu... Je veux dire, par d'autres que ceux qui le savaient déjà.

Anonyme a dit…

En lisant tes propos, Franck (propos que j'approuve en brut), je me pose quand même la question de savoir si Kubert était vraiment un auteur dont l'ADN pouvait "coller" aux super-héros... et surtout au-delà des années 50-60, quand l'homogénéisation des styles maison a laissé petit à petit la place aux individualités brillantes dans ce genre...

En super-héros, comme çà, je l'associe spontanément à Hawkman mais aurait-il vraiment, durablement, pu être évoluer sur des titres mainstream DC ? Sur Superman ? Sur la JLA ? Sur Batman ? Durablement ? En admettant que la clé de la notoriété à cette époque-là, c'était construire un personnage à succès comme les F.F. ou Spider-Man, Kubert n'était-il pas quelque part "hors jeu" dès le début ?

Je fais un peu de provocation ici.
Bien sûr qu'il savait tout faire sur le fond (il avait été de ceux à l'origine du Flash du Silver Age quand même), mais durablement, au-delà d'un récit qui à un moment donné marque sa différence par son style, sur les titres que j'ai mentionné par exemple, aurait-il été apprécié par les lecteurs ? Son graphisme était vraiment adapté à l'exercice ?

Car enfin, si on fait l'inventaire total de ce qu'a fait Kubert pour DC en plus de 60 ans, ce n'est pas possible qu'à un moment donné, on ne lui ait proposé de faire (ou de créer) plus de super-héros s'il en avait voulu...
A moins qu'en y réfléchissant un peu, que ce soit Kubert lui-même ou ses editors, se sont dit que ce qu'il faisait, il faisait très bien. Il avait sa voix, une voix qui portait et il faisait même des émules graphiques dans son sillage (sans aller jusqu'à chercher ses gosses ou les recrues de son école, je pense aux gars qui bossaient avec lui : Russ Heath, Sam Glanzman, etc...). Même ses créations (je pense en plus au Ragman) étaient très "roots".
Alors, en se situant dans ce point de vue, alors oui, peut-être qu'il ne pouvait pas atteindre la notoriété liée à la création d'un Spider-Man, mais quand même : de sa jungle moite, humide, vivante de Tarzan, de ses batailles aériennes formidables de l'Enemy Ace, des errances préhistoriques de son Tor, des combats dingues dans les villes en ruine de Rock, du charme moyenageux fou de son Viking Prince, j'ai gardé de très beaux souvenirs de lecture, certains remontant à l'enfance.

Si tout çà, c'est de la littérature de gare, c'est, grâce à lui, de la grande littérature de gare.

Tant mieux qu'il ait pu prouver, ailleurs ou plus tard, son talent à un plus grand nombre, mais franchement, il faut pas dénigrer ce qu'il a produit pour DC.

Laurent Lefeuvre a dit…

Pas mieux !

Paul Raffy a dit…

D'abord c'est quoi de la littérature de gare ?
C'est vrai qu'à une certaine époque Joe Kubert était surtout édité dans des petits formats "Aredit" en noir et blanc, entre Blek le Roc, Akim ou autres Sam Bot, pas loin de San-Antonio ou SAS, qu'on trouvait dans les tourniquets des bouquins pas chers vendus dans les gares.
Mais c'est clair qu'il était largement à des lieux au dessus (bon pour San-A on peu en discuter).
Par rapport à la liste d'Anonyme, j'ai aussi en tête "Firehair" (Cheveux de Feu), publié par les éditions du Fromage.
Pour revenir à ce que tu dis, Phil, je ne pense pas que Kubert passait directement des roughs à l'encrage, il y avait bien une phase de crayonnés entre les deux.
Deux exemples. Mais peut être que je me trompe, il semblerait qu'il ait également publié directement des crayonnés, qui devaient donc être plus poussés.
http://www.brucetringale.com/et-si/
https://www.2dgalleries.com/planches/2018/53/kubert-pages-10-et-11-publiees-39l3.jpg

Anonyme a dit…

Paul, le temps que Phil réponde, c'est vrai que je n'ai cité que les séries qui m'ont touché, mais il y en d'autres effectivement et il faut les ajouter à la liste.
Dans le domaine de la guerre où Kubert était prolifique, je n'ai jamais lu "Unknown soldier" par exemple.
Quant à "Firehair", idem pour moi, mais, en regardant le cas, il faut effectivement s'y intéresser quand on voit des planches de cette qualité là :

https://www.2dgalleries.com/art/showcase-86-p-21-firehair-104916

Philippe Cordier a dit…

je débarque de 10 h de formation, mes propos risquent d'être peu cohérents tant je suis rincé (mais je peux vous parler ergonomie :)
je suis à peu près d'accord avec tout ce qui fut dit, surtout Franck et le 1er anonyme
je pense que question crayonné l'exemple de 2dgallery n'est pas représentatif, il est du niveau des crayonnés qu'il faisit, comme pour Yossel, pour publication sans encrage
A mon avis sur la majorité de son taff il passait vite d'un rough, éventuellement poussé, à l'encre
C'est en effet quelqu'un qui ne cherchait asa le beau, mais la narration, la lisibilité, l'efficacité
Son encrage me fascine, pas tant sur la technique que sur ce qu'il laisse au lecteur, à compléter

Franck.Biancarelli a dit…

Oui, Anonyme 1 :) Kubert ou Toth n' étaient pas faits pour le super héros mais à mon avis principalement parce qu'ils avaient trop de caractère pour se plier à l' exercice du genre qui devait en plus leur sembler un peu couillon (c' est un sentiment qui repose sur pas grand chose, ceci dit).
BDs de Gare, pour moi c' est Akim, Pirates, Zembla, tous ces trucs dans lesquels il y avait des dessinateurs parfois super mais qui balançaient de la page un peu trop souvent au km. Pratt en a fait parti un temps, Breccia aussi, Kubert bien sûr, Miccheluzzi, etc. Puis des moins bons aussi, haha.

Anonyme a dit…

C'est bizarre, Franck, en écrivant ce que je disais sur Kubert, Je pensais aussi fortement à Toth, mais connaissant tes goûts, je me suis dit que je n'allais pas faire un appel du pied aussi évident. :-)
D'ailleurs, pas besoin, je vois que Toth est sorti tout seul. :-)

Franck.Biancarelli a dit…

Ma mère dit que c' est le premier mot que j'ai prononcé. Avant papa ou maman.

Philippe Cordier a dit…

Et c'est probablement vrai

Paul Raffy a dit…

Je reviens à la charge avec mes histoires de crayonnés entre les roughs et l'encrage finale.
Dans l'Artist's Edition de Tor, on peut voir quelques exemples.
Donc, il y a bien une étape de crayonnés, peut être pas très poussée c'est vrai, qui succède au roughs, NA !
https://aeindex.org/reviews/joe-kuberts-tor-artists-edition/

Philippe Cordier a dit…

ok je plie :)
mais quand vont ils sortir ces merveilles en artisan!!!!

Paul Raffy a dit…

hehe !