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dimanche 8 octobre 2023

Jim Steranko

 

Je crois bien n'avoir jamais mis en avant l'un des derniers très grands vivants de notre art favori

84 ans!

Il a fait des tas de choses avant d'être auteur de comics (dont escape artist façon Houdini) Il ne s'est jamais attaché à un titre de façon régulière, ce qui explique son relatif anonymat mais il fut un précurseur, innovateur et il a influencé nombre d'auteurs célèbres

Ne nous fions pas aux auto parodies récentes



Il a apporté un vrai sens du design, de la compo et de la mise en page
des visuels de sa main sont devenus iconiques


je n'ai que rarement pu voir son process

Une célèbre couv retouchée pour impression à la demande de l'éditeur (je ne sais plus avec certitude, je crois que cette tache ingrate, incomba à Marie Severin)
Lorsqu'un Stan Lee ne jurait que par le dynamisme d'un Kirby, Steranko apportait ce dynamisme mais à sa sauce


ça sent les années 60, avec un côté novateur
un style très personnel
L'une des TRES rares adaptations de films valant l'achat (avec Dracula/Mignola et Alien/ Goodwin & Simonson)








texte + images, c'est l'un des livres ayant permis de relativiser l'apport de Will Eisner, car sorti avant A Contract with God et donc la notion de graphic novel lui fut antérieure


je ne savais pas que cette image célèbre de Stan Lee pour un club de fans était de sa main

une étrangeté
J'ignorais également qu'il fut en charge de design du tout premier Indiana Jones



Bien des auteurs le suivirent,
Qui se souvient de Tim Bradstreet, cover artist? un exemple de l'une de ses couv sous cette illue de Steranko



et Frank Miller, aucun doute qu'il a vu, entre autres, du Steranko

Jim Steranko n'est pas qu'un vieux monsieur un peu reac qui lutte contre le temps avec sa moumoutte sur les festivals us, il a apporté énormément
Ici il semble adouber l'un de ses admirateurs, Bill Sienkiewicz


22 commentaires:

L'Anonyme a dit…

J'ai toujours adoré Steranko.

Ca remonte probablement à la claque reçue à la lecture du Captain America #110 dans Strange Spécial Origines n°184 ("Plus jamais seul !" / "No Longer Alone!") mais aussi à d'autres claques, comme la lecture, à la bibli du collège des albums des Humanoïdes Associés :
- la VF d'Outland, que j'ai acquis précieusement des années plus tard. Au passage, quelle chance nous avons eu d'avoir en France cette adaptation de qualité pour l'époque !
- "Nick Fury, agent du S.E.R.V.O." au superbe contenu, mais dont la francisation du S.H.I.E.L.D. dans le titre me semblait pourtant déplorable malgré mon jeune âge.

Avec le recul, Je pense avoir été "bombardé" de Steranko en 5ème et 4ème !!! :-D

Cela fait plaisir de revoir tout ce que tu montres.
Je le trouve encore méritant aujourd'hui, même lorsque je vois ce que tu appelles les "auto parodies" (terme sans doute justifié sur le fond, mais à chaque fois je note qu'il a encore un bon coup de crayon passé 80 ans - tout le monde ne peut pas en dire autant...).

Clairement, Steranko a tout fait. J'ai découvert récemment qu'il avec même été jusqu'à designer et écrire un court film, nommé "Shadow House" en 1973 (avec John Carradine). C'est impressionnant comme on l'y retrouve.
Son "History of Comics" est aussi un autre pan de sa personnalité atypique : c'est brillant même si dédié à l'histoire antique et les deux seuls volumes qu'il a publié sont des objets étranges par le format, sans doute imprimés en tellement d'exemplaires en leur temps que Steranko écoulait encore régulièrement du tome 2 sur le Previews il y a quelques années !

Je trouve même Steranko brillant "en creux"... J'ai réalisé il y a peu que son sketch de convention "photocopié" à l'infini, montrant un Fury mâchouillant son cigare est en fait une vraie trouvaille. Ce n'est pas Fury que Steranko recopie à chaque fois : il dessine en fait chacun de ses nombreux LMD ! Quelle roublardise. :-)

Artiste, magicien ou illusionniste, Jim Steranko emballe encore beaucoup de monde, peut-être pour plus grand chose, dans les conv américaines, mais peu importe : sa bouille souriante de vieux dandy fait toujours plaisir à voir.
Un très grand du comic-book à l'impact inversement proportionnel au nombre de planches produites !


Philippe Cordier a dit…

moi je suis vraiment passé à côté mais c'est en effet un très grand

lionel a dit…

"ça sent les années 60, avec un côté novateur" et beaucoup d'influence du Valentina de Crepax :)

J'ai également été traumatisé par son Captain America dans STRANGE SPECIAL ORIGINES et la VF d'Outland ainsi que le "Nick Fury, agent du S.E.R.V.O.". J'ai souvenir d'avoir trouvé sur internet un récit de romance pour Marvel qui prouvait que le bonhomme pouvait adapter son talent à n'importe quel genre.

A une époque, il se chargeait du scénario, des dessins et de la couleur. Un homme orchestre dans une industrie qui passait son temps à diviser le travail. En ce sens, il me rappelle le Jim Starlin de Warlock. Un artiste à part entière contre un système :)

L'Anonyme a dit…

Cela ne m'étonnes pas hélas...

Je pense que j'ai juste eu la chance de rentrer pile en collision avec l'effort des Humanos et d'autres qui l'avaient remis en valeur dans la première moitié des années 80...

Car il faut être honnête : son output pour les comics a quasi-disparu avec le magnifique Superman #400 (1984) dont tu montres des pages. Et encore, ce n'était déjà plus du pur comic-book... Son séquentiel a purement et simplement disparu à cette époque. Est resté l'illustrateur, qui nous épata brièvement du temps de "Nick fury vs SHIELD" ou pour sa superbe illus de Cap. A. faire en réaction à l'attentat des Twin Towers, et bien sûr l'illustrateur de couvs que l'on voit encore de temps à autre aujourd'hui.
Jamais un auteur n'a autant capitalisé, et aussi longtemps, sur sa légende (ajouter les guillemets autour du mot en fonction de votre sensibilité !)

Laurent Lefeuvre a dit…

C'est bien, tous ce que les autres écrivent au-dessus.

Quant aux "autoparodies"... On est loin des auto-parodies de ce que font Jim Lee, Jrjr (pardon !) ou même Neal Adams sur la seconde moitié de sa carrière... pour un gars qui est de la génération précédente.

Son Superman a des airs de Rick Leonardi. Son Batman le fait à nouveau voler et glisser dans les airs, quant à la Catwoman qut tu montres, tu rappelles aussi que Steranko est sans doute un des "moules initial" de Mignola.

Valentina de Crepax pour l'influence narrative ?
Je n'avais jamais fait le lien, mais puisque Steranko appartient à une génération où la curiosité et les influences venaient aussi d'Europe et allaient ainsi plus loin que copier les tics de la superstar du trimestre précédent... on peut dire ça fait sens, en effet.

Pour l'homme et ses opinions... oui, j'ai entendu les mêmes histoires et Jim "Come Home Indio" Terry m'a raconté des histoires de Conventions qui rendent Steranko à la fois inquiétant (comment seront-nous à son âge ?) et tout à fait bienveillant, dissert et dynamique.

Je le vois comme un mélange de JP Dionnet (pour la gouaille, la mémoire, la culture) et Hermann (pour le parcours, l'importance et un certain franc-parler parfois... déconcertant !).

lionel a dit…

De mémoire, je parle d'une influence de Crepax par rapport à des "sur découpages" de Steranko qui évoquent ceux justement de l'auteur de Valentina. J'ai le souvenir lointain d'une planche de Mme Hydra devant un miroir qui fait vraiment écho à des planches de Valentina. Il me semble aussi que Guillaume Laborie avait évoqué cette influence dans son ouvrage sur Steranko aux Moutons Electriques. C'est terrible les cartons fermés. Impossible de vérifier :)

Laurent Lefeuvre a dit…

Je la revois très bien cette planche de Mme Hydra !
Les doigts qui cassent le miroirs comme on griffe une joue, la sienne, balafrée.
Un œil qui pleure. Magnifique.

Dans un Thor pocket en noir et blanc chez Arédit (un de mes tous premiers Marvel, avant Lug).

Dedans, il y avait du Captain America par :

- Steranko (à son meilleur)
- Kirby (à son meilleur)
- John Romita (très bon aussi)

lionel a dit…

"Les doigts qui cassent le miroirs comme on griffe une joue, la sienne, balafrée." Exactement :)
Après, en terme de sur découpage, on a aussi Krigstein.

Des ouvrages Arédit en noir et blanc, je n'ai plus que quelques Démon - ceux avec le Gemm of Saturn de Gene Colan- et un numéro avec le Shamp Thing de Moore qui va aux enfers pour délivrer sa dulcinée. C'est toujours un régal de les lire après tant d'années :)

L'Anonyme a dit…

Interlude : l'autre jour, j'ai lu un annual des X-Men que je ne connaissais pas (le #7 de 1983) et j'ai eu la surprise d'y voir Mike Golden rendant hommage (?) à une célèbre scène dessinée par Steranko.

http://www.majorspoilers.com/wp-content/uploads/2012/04/UXMA6.jpg

Philippe Cordier a dit…

cool
J'ai souvenir d'une mise en avant de cette page de Steranko dans Scarce, expliquant la censure contournée par des allusions sexuelles moins explicites

Paul Raffy a dit…

Tien c'est marrant que tu cites l'adaptation du Dracula de Coppola par Mignola, car Steranko a réalisé le storyboard du film :
- Extrait 1
- Extrait 2

Bon, pour être tout à fait franc, on ne reconnait pas grand chose du film à la vision de ce storyboard...

Philippe Cordier a dit…

Mais il a tout fait cet homme là

Paul Raffy a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Paul Raffy a dit…

Et pour raviver de lointains souvenirs, la planche avec Madame Hydra dont parlait Lionel et Laurent.

En passant, ça m'a toujours étonné ces décors très géométriques que Steranko avait l'habitude d'utiliser et dont la perspective semble complètement fausse (comme là, le motif au plafond)...

Madame Hydra

Vinc a dit…

Steranko a beaucoup emprunté de références à l'art cinétique dans ses S.H.I.E.L.D. C'est d'ailleurs ce qui m'a toujours donné envie de découvrir plus à fond son travail… sans jamais vraiment franchir le pas.
Il a paru très avant gardiste à l'époque. Mais c'est vrai que parfois ces motifs peuvent fausser la perception de la perspective.
Je me rend compte qu'il a un très grand champs d'investigation graphique et c'est top. Au final on pourrait lister une floppée d'auteurs qui se sont imprégnés de son travail.
Dans sa légende, il est dit qu'il a fait de la prison. Et c'est vrai que dans ses vieux costards, on dirait un affranchi des années 60.

L'Anonyme a dit…

Steranko gangster ?

C'est en tout cas ce qu'il avait raconté au magasine Rolling Stone en 1971 :

"
The transition from escapes to crime was easy, and at 17 Jim became a very ingenious juvenile delinquent. He believed anything that could be locked by one man, could be opened by another: him. "I was familiar with safes from the inside, so I knew things, like there's a particular kind of safe, if it fell on you you'd be crushed, it's a big heavy monster. But all you have to do is hit the right corner with a sledge hammer. That's all it takes to open it up. You have to hit it at the right spot, but that will knock the bolt that holds the thing. It completely bypasses the tumblers. And the door will fly open.
"

[...]

"
"Eventually they caught me and I had to give up my guns. I had many guns. A complete arsenal. My two pearl-handled .38s, 30 pistols, and countless rifles, we had .45s and a submachine gun that shot nine millimeter parabellum shells. I carried that gun home, walking along the streets of Reading with it over my shoulders, across my back, like you carry a baseball bat when you're a kid. And nobody noticed me, I guess, 'cause they didn't stop me. I was only in jail until my trial, about a month, and they had me in solitary with a 24-hour guard because of my history as an escape artist. They knew all it would take me was three minutes and I'd be out. I was placed on probation--I was still a juvenile delinquent at the time. But I had to pay back what I had stolen, make restitution for whatever stuff I had done. It took me a couple of years to do that.
"

Dans Rolling Stone #91 (16 Septembre 1971)

Vinc a dit…

Folle cette histoire quand même !! Ça en fait un personnage hors du commun.
Bon, on le préfère à la planche à dessin ;)

Paul Raffy a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Paul Raffy a dit…

Hors super-slips, il a fait quand même des trucs plutôt surprenants, qui me font penser qu'il devait quand même se passer des trucs assez bizarres dans sa tête...

Frogs!

Philippe Cordier a dit…

Avec ou sans substance... là est la question

lionel a dit…

Merci de raviver les souvenirs Paul :)
Etonnant ce Frogs !
Au dos de couverture de l'édition des Humano, Steranko disait que quand il créait, il avait besoin de détruire et vice-versa afin de conserver un équilibre. Propos de mémoire. Mais qui traduit un certain état d'esprit, voire, une philosophie ?

Anonyme a dit…

La planche catwoman est tres impressionnante. Elle me rappele le travail de Atsuki Kaneko sur sa mini série Deathco. Il y a le même sens du design et beaucoup de trouvailles visuelles. Le mangaka aime sûrement Miller mais connaît t il Sterenko?