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jeudi 9 mars 2023

Un très grand petit livre

 


Si vous accordez un peu de crédit aux conseils que je peux, de temps en temps, donner ici, alors allez vite voir votre libraire favori et achetez ce livre, ou demandez lui de le commander pour vous

Je ne savais rien de Jim Terry
Maintenant je sais que son père était irlandais, sa mère amérindienne, que son histoire de vie est très lourde, sombre, sur fond d'alcoolisme et de place non trouvée sur cette terre, mais qu'il a mis de la lumière dans ses ténèbres personnelles
Je sais surtout qu'il a une véritable passion pour la bd, la narration, le dessin, et qu'il semble avoir mis énormément de cette passion dans ce récit a priori auto bio, de 250 pages
Mickaël/Komics Initiative a eu un sacré flair en trouvant cette pépite et en la sortant en vf
Bravo!

la vo est celle là


Une page  vf


D'autres venant de la campagne de l'an dernier

et deux pages tirées de la vo, 


Jim Terry raconte en dessins, il utilise ce support pour ce qu'il est, à savoir un support à part, bien diffèrent du roman, et du cinéma, avec ses propres codes
L'auteur, en fin de livre dans un court entretien, dit que dans sa jeunesse il lisait un auteur incroyable, John Romita Jr Et dans le livre il raconte la claque que fut New York de Will Eisner! Rien qu'avec ces deux références identiques aux miennes comment résister?!

Il y a pas mal de passion et d'influences visibles, avec des pairs comme Terry Moore, les frères Hernandez,,, des bouts de Jack Davis, du Kurtzman et plein d'autres, mais cachés car il a son propre style
Et surtout, Eisner présent comme une figure tutélaire
Qu'un gars décide de raconter son histoire, inspiré par le fait que Will Eisner le faisait à sa façon, mais en racontant également à sa manière, avec recul, une pudeur cachée sous l'exhibition, et tant de talent...Eisner serait fier



6 commentaires:

L'Anonyme a dit…

Bien trouvée, la juxtaposition de fin !

Philippe Cordier a dit…

ca m'a sauté aux yeux de suite et c'est probablement ce qu'il voulait

Laurent Lefeuvre a dit…

Il y a tellement à dire sur Jim Terry !
Un coup de foudre d'amitié assez rare dans une vie (on a passé 4 jours ensemble au festival d'Angoulême, dédicaçant, visitant et mangeant ensemble, ne nous séparant que pour quelques heures de sommeil).

Je vais lui envoyer le lien de ton post, ça lui ira droit au cœur (il m'a encore écrit avant-hier, en réponse à la traduction d'un article dithyrambique consacré à son livre, pour me dire combien ça lui faisait du bien !

Il revenait de Seattle, une "Comic Con" (je prononce "Con" à la française), où il s'est senti traité comme un citoyen de troisième zone. Bref, ces premiers retours français sont assez unanimes (il n'y a qu'à lire la préface de Luc Brunschwig), quoique trop confidentiels (le livre mériterait un attaché de presse, ce dont nous n'avons évidemment pas les moyens !)

Donc, merci pour lui, il le mérite !

Philippe Cordier a dit…

cool, lui faire plaisir n'était pas le but premier mais si c'est le cas c'est un bon effet secondaire

Paul Raffy a dit…

Merci pour cette découverte ! Ca fait très envie !

D'autant que tous les commentaires que j'ai pu voir ou entendre sur ce bouquin sont dithyrambiques. Par exemple cette présentation de Radio Comics sur YT

Dès demain, je fonce chez mon libraire préféré pour acheter (ou commander, pas sûr que KI soit très présent en librairie) cette pépite...

Michael Picaud Bernet a dit…

Incroyable livre, encore une de mes fiertés de financement participatif (merci KI).

En plus du trait qui marque la rétine, je reste totalement stupéfait par la manière dont cet auteur à condensé et mis à plat toute sa vie dans cette œuvre, sans misérabilisme mais un constat presque mathématique avec pour résultat cet alcoolisme.
Il en faut de la force pour faire et partager cette introspection et tout ça, sans jamais pointer un coupable qui expierait ce parcours de vie.

Certains dessins et pages m'ont marqué au fer rouge comme par exemple la lecture d'un livre qui remet en question tout ce qu'on lui a appris et qui le détruit littéralement, les passages sur les "amnésies éthyliques" et les angoisses de mourir qui en découlent, le radiateur, les relations familiales, etc, etc...
Et que dire de tout ces clins d’œils, influences de la pop culture qui ont bercé son enfance/adolescence.
Au passage, en grand fan du personnage, Jim Terry faisait déjà partie de ma bibliothèque depuis de nombreuses années avec son "the crow le scalp des loups" dont le titre me renvoie désormais à ses origines ethniques.

Come home Indio de Jim Terry, un livre et un auteur d'une grande force.