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jeudi 31 mai 2012

Prenez votre Destin

Après la merveilleuse histoire des Editions ROA, voici un autre coup de cœur de lecture. Bon, c’est encore quelqu’un qui ne m’est pas inconnu (au dessin) mais ça ne change rien
Je ne parle en général de mes lectures préférées que s’il s’agit de one shot ou de série finies. C'est le cas puisque Serge Letendre et Franck Biancarelli ont bouclé leur  
Livre des Destins avec ce tome 5 (Editions Soleil)
Quelle Aventure, avec un grand A !
Je ne suis pas habituellement fana des séries axées action, en franco belge, mais là c’est une autre histoire.
Letendre fait partie des rares scénaristes (le seul en fait je crois) de l’hexagone dont j’achète une grande majorité des livres. Bien sur il a traumatisé (positivement) une génération entière avec La Quête de l’oiseau du temps (+ Loisel of course) mais il ne s’est pas laissé enfermé par ce succès. Je suis, par exemple, sur le cul à chaque fois que je relis ce qu’il a fait avec Rossi.
Même topo ici. Roman  est dans son monde (de fiction, entouré de ses…romans) Un livre lui arrive entre les mains, livre dont la particularité est de raconter le passé, le présent, et l’avenir, de celui qui le lit. Alléchant concept, prétexte aux plus folles équipées car les convoitises sont grandes. Tous les ingrédients de la grande aventure sont réunis.
S’il fallait « classer » les tomes, je dirais que le 1, parrainé par l’esprit de Peter Pan, pose les bases et lance l’action, le 2 est un Indiana Jones jubilatoire, le 3 (sous l’influence du dessinateur) est un superbe hommage (fond et forme) aux comics d’antan, et le 4 puis le 5  calment un peu  le jeu, ils huilent la mécanique pour terminer l’histoire avec cohérence et sourire en coin.
Chez Letendre il est  toujours question de filiation (Roman est soutenu par sa mère et incompris du côté paternel) et de transmission (nous avons là une autre Quête). Il ne prend jamais ses lecteurs pour des imbéciles, mais ne les gave pas non plus de citations pesantes ou prétentieuses. Il fait « juste » de la très bonne Bande Dessinée.
Franck Biancarelli est un enfant illégitime, fruit d’une union originale ayant pour cœur l’adn de Christian Rossi qui serait mélangé avec celui d’Alex Toth (les t 4 et 5 sont très « less is more ») le tout sous la surveillance, pour la fécondation in vitro, de Jose Luis Garcia Lopez. De pires références existent. Il s’amuse avec les codes narratifs, mais reste au service de l’histoire (nul doute que son scénariste le ramènerait sur le droit chemin s’il s’égarait dans des vertiges purement graphiques). Mention spéciale à la couleur, pensée comme un élément narratif en lui-même, et coup de chapeau à Laurent Gnoni qui reprend, pour le tome 5, une palette proche de celle du dessinateur.
Lancez vous sans crainte dans cette ode aux romans populaires/pulps, pleine de références digérées. Le plaisir de raconter (des auteurs) devrait rejoindre sans peine votre plaisir de lecture
Les illustrations de cette entrée viennent du blog tenu par Biancarelli et Gnoni (le Silverman en noir et blanc est un ex libris, également paru dans Scarce avec l’aimable autorisation de l’auteur) Foncez en voir plus, ici
Désolé pour le rouge du texte, blogspot a merdé sur la typo