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dimanche 30 août 2020

Couleurs du fils de Crao, et orientation

 

Rahan a connu beaucoup de rééditions. Vraiment beaucoup (dont une actuellement en cours, sans intérêt)

Je suis tombé par hasard sur cette couv du premier numéro d'un lointain trimestriel

Etrangement il semble qu'il commence par cette aventure

Or il ne s'agit pas de la 1ère histoire. Elle ne fut présentée que dans le numéro deux de l'Intégrale de Rahan qui, à mes yeux, est la seule qui compte (en couleurs)

Je ne peux pas scanner la page de ce numéro sans qu'il ne tombe en morceaux, et je ne la trouve pas sur le net mais cette page a une mise en couleur très différente. Etrange.

Les pages titres furent souvent retouchées, pour les intégrales par exemple, afin d'enlever le titre ou le sous titre ou autre
Exemple avec la planche originale, magnifique, de la toute première planche (avec son texte encore non lettré!?) suivie de la version colorisée dans l'intégrale noire. 
Le jeu des 7 erreurs/retouches
A noter que la seule et unique collection qui compte est la rouge, en noir et blanc, qui reprend ce genre de pages, non retouchées


A l'intérieur du trimestriel dont la couv ouvre cette entrée il y a des pages en + comme la présentation du coutelas d'ivoire...


 une description de boa exposant l'énorme talent de Chéret, comme dessinateur animalier...


une pub aujourd'hui rétro, mais avec une image qui, enfant, me filait le vertige au sein de l'histoire dont elle est tirée


et il y a surtout cette image

La mise en avant de la technique d'orientation de Rahan : faire tourner son coutelas, et le suivre!

Mais la voilà l'explication! Je suis exactement comme lui (sur ce point du moins). 

Mon sens de l'orientation se résume à ...rien!

Autant faire tourner un couteau, et le suivre

Sans vouloir faire dans la délation pure, je connais un éditeur, dont je ne citerai que les initiales pro (B&W) qui est affublé du même handicap social!

Et bien, pour en revenir à Rahan, soit c'est de sa faute (trop de lecture de ses aventures), soit nous rendons inconsciemment hommage à ce géant de la BD!

De là, avec cette explication, à devenir fier de cette absence totale de sens de l'orientation, il n'y a qu'un pas que jesuis assez tenté de faire



A propos d'hommage, cette entrée me (re) donne l'occasion de montrer celui, superbe,de Thierry Martin, réalisé lors de la disparition du grand André Chéret



jeudi 27 août 2020

Pluie de colo sur Jr

 

J'ai déjà eu l'occasion de montrer ce dessin de Romita Jr encré par Janson

Il est pensé pour le noir et blanc, contrasté, simple et clair quant à la source de lumière, tout en ayant l'une des marques de fabrique de l'encreur dans le traitement du fond

Sur un réseau social (twitter) un gars a proposé à qui veut de faire une mise en couleur pour le fun

ici vous avez toutes les contributions (si la nlle version de blogger ne bugue pas encore sur ce point des liens)

Il y a des pros, des amateurs, du bien, du pas bien, du très très moche, du très bien...

Je vous fais une toute petite sélection

Lui,pose juste des aplats, pour servir de base, mais ce n'est déjà pas inintéressant

Si on fait abstraction de l'ajout plutôt moche du thwip celui ci est plutôt bien traité

Même s'il a estompé l'encrage du fond celui là est bien à mon goût

effet de pluie qui masque tout le fond, et un peu trop d'effets de couleur

J'aime bien le kitch de l'affiche
le côté psychédélique assumé est cool
Là je vois plein de choses à ne pas faire : virer les traits d'encre pour remplacer par de la colo info, la toile sous le bras mal traitée, le fond en bas trop pétant...
 
 Lui il décide carrément qu'avec une nouvelle source de lumière, par le haut, c'est mieux!
 Peut être le pire choix : vouloir un effet "cool" de pluie en contre plongée, opposé au dessin, l'a obligé à supprimer le fond encré. Pas horrible mais totalement irrespectueux de l'intention des dessinateurs (comme pour la source ajoutée sur le dessin du dessus)
 Tout ceci prouve en qu'arrivant en dernier dans la chaine de prod, le coloriste peut facilement faire "ce qu'il veut", pour le pire ou le meilleur. 
Il y a matière a être créatif, mais ne pas abuser des outils et garder en tête l'intention initiale devrait être le mot d'ordre

mardi 25 août 2020

Etrange association

 


Sous cette couv de Pacheco se cache une ancienne et très atypique collaboration
Terry Dodson/Klaus Janson!
Je ne suis pas hype convaincu
Quand Sienkiewicz encrait Buscema ou, plus fort encore, BW Smith il se lachait. On aimait ou pas, mais il mettait sa patte
Ici il semble que Janson ait voulu montrer qu'il savait se faire discret
mais sur un dessinateur à l'approche tellement opposée à la sienne...mission délicate, voire impossible
Il a, certes, fait de son mieux pour suivre le trait, mais sa technique est tellement identifiable (rien que les traits fins/épais plume/pinceau) que le résultat est assez étrange
Celle ci est intéressante, il joue des ombres et des textures, le visage de Magneto gagne en profondeur par exemple
mais au final ça reste trop souvent "entre deux styles"
c'est même carrément bancal par moments quand on veut retrouver du "pur Dodson" (même si moi ça me plait car je retrouve plus de Janson)
Sur cette case l'entre deux est plutôt sympa, avec un arrière plan trop retenu mais un visage de premier plan plutôt chouette, grâce aux jeux d'ombres
Un duo très atypique donc, que je ne pense pas que nous reverrons puisque Terry Dodson ne fait plus appel qu'à son épouse pour l'encrage,mais qui met en avant le grand plaisir des duos dessinateur/encreur

dimanche 23 août 2020

Où ranger sa canne?!

Il y a déjà bientôt 6 ans j'avais fait une entrée sur le lasso/canne de Daredevil (oui je suis dans les problèmes de fond!)

Ici

Il faut bien le ranger quand il fait des pitreries 

Il a donc un "étui", un billy club holder

Dès le début, par Bill Everett

Puis Wallace Wood

Le King qui découpe les premières pages de Romita

Gene Colan le dessinait souvent petit

David Mazzucchelli a montré LA façon de le faire, la taille, l'attache sur la cuisse...

Et là..c'est le drame! Master Miller oublie de le dessiner, pour un whos's who en plus!!


Ce dessin est encré par Joe Rubinstein

Mais le pire, c'est quand THE encreur, Klaus Janson, ne corrige pas non plus ces oublis

Ici, Carmine Infantino

Sur 5 cases DD a son "porte canne" ...1 fois!


TOUS les dessinateurs de DD ont, à un moment ou à un autre, oublié de dessiné cet objet, pourtant le seul sur le costume de DD . Certains très peu (Colan)

A part peut être Romita Jr, il faudrait tout relire

D'autres l'oublièrent très souvent

Byrne le fait ici sur 50% des cases

Oubli également sur la com qu'il a faite pour moi il y a longtemps

Même quand il dessine et encre Klaus Janson a eu des absences

Là, sur une très grosse image (superbe) d'une double page

Quand ils n'oublient pas de le dessiner, certains le font du mauvais côté, car oui Madame un billy club holder, ça se porte à gauche

N'est ce pas M Maleev?

Tout comme Romita Jr, je me demande si Chris Samnee ne l'aurait pas non plus jamais oublié

Il a dessiné plus grande l'attache sur la cuisse, ce qui permet de ne pas/moins laisser passer d'oubli

Sur cette planche de Miller/Janson, une que j'adorais ado, il n'est dessiné à aucun moment, mais là imaginons que, comme il s'agit d'un entrainement, Matt aurait décidé de le détacher pour ne pas se blesser?!

Enfin, sur du contemporain, la mode étant le "réalisme" et la série Netflix, la chose a pris de telles proportions que ne pas le dessiner sera une bourde visible à 2 kms


jeudi 20 août 2020

Un bien bel Exil

 

Mais si, allez plus loin... et achetez donc ce livre
Je ne connais pas Erik Kriek, je ne connais pas les éditions Anspach, mais je connais Michel Montheillet, et quand ce dessinateur te colle un livre entre les mains, en se baladant dans la belle librairie Lyonnaise Expérience, et bien tu t'exécutes et tu l'achètes
Aucun regret
C'est un excellent bouquin et un TRES bel objet (format, reliure, impression, papier...top niveau)
Bichromie et touches de rouges : superbes, surtout sur les pages muettes d'intro

Je ne suis pas, a priori, le client type d'un dessin très léché, prenant du Corben, du Clows, du Crumb, du style carte à gratter par endroits... mais ça fonctionne très bien
Kriek est aux Pays Bas. Il place sa fiction hyper documentée avant la fin du Xème siècle, en Islande, chez les Vikings
Un Exilé, Hallstein, revient chez lui après avoir purgé sa peine pour meurtre et viol. Il se heurte à des tas de difficultés du côté de sa famille et, surtout, de celle qui aurait pu être sa belle famille

C'est une grande histoire de Vikings, avec du sang, et de l'émotion
Je ne suis pas toujours convaincu par des expressions, des visages, mais qu'importe, Kriek emporte le tout de son récit épique et prenant, sur près de 180 pages
Je m'attendais à galérer pour retenir qui est qui, avec tous ces noms si loin de nos prononciations (Ottar Thordson, Solveig Ljetilsdottir, Aslaug, Thangbrand, Vigdis...) mais pas du tout
Tout est clair rapidement, et on suit sans difficulté

Les planches noir et blanc sont belles, et son traitement de colo ne gâche rien, au contraire



Suivez l'Islandais, vous ne devriez pas le regretter

Merci Michel, Merci aux éditions Anspach, et bien sur Merci M'sieur Kriek