Cours magistral d'encrage

Depuis son numéro 71 (pour rappel, le 74 est dispo ce mois) Scarce comprend une rubrique, Point d'Encrage, qui, comme son nom l'indique, est axée sur...l'encrage. Les contacts noués font que vous devrirez avoir du beau monde dans les numéros à venir. Il est un artiste qui, à mon grand regret, a décliné l'offre d'être dans cette rubrique : Eric Canete. J'aurais aimé l'avoir car sa technique est assez bluffante. Et bien, même s'il ne sera pas en nos pages, il a récemment fait une entrée de son blog axée sur cet art (il semblerait d'ailleurs que ce soit suite à notre sollicitation).

En voici un petit extrait. Pour le reste de la démo, brillante, repportez vous là

http://kahnehteh.blogspot.com/2010/05/cursed-by-batprocess.html

Facilité déconcertante à partir d'un dessin non fini et, de ce fait, il conserve une énergie incroyable à l'encrage

C'était déjà le cas avec l'illu qu'il m'a fait pour mon Spirit mag

Interprétation de Mike Z

J'ai trouvé cette curiosité

Une vieille commission de Mike Zeck, mais en version rough, loin du crayonné fini, qu'un gars que je ne connais pas a encré à sa façon (Alan Quah). Il travaille dans le style des artistes Philippins (Nebres, Alcala...) et le résultat est un peu comme Buscema encré par lesdits Philippins, c'est à dire très beau, très fini, mais sans respect absolu du trait. J'aime beaucoup le fond, mais moins le regard et le bas du corps (pis il a un peu confondu gant et bras :-)

Et la version Zeck/ John Beatty, bien classe

Tant que j'y suis, un petit bout de planche crayonnée du Punisher par le même Zeck (trait fini mais sans épaisseur indiquée)

Et deux choses qui m'interpellent : Une couv donnée comme 100% Zeck, et je décèle pourtant une patte Mcleod à l'encre. Me goure-je? Probablement

Idem sur cette couv de Jemm signée du seul Gene Colan, mais sur laquelle semble planer l'ombre d'un Klaus

Il botte des culs

Ayez, vu Kick Ass

Et bien pour moi ce n'est pas génial, et pas nul non plus :-)

Bien plus fidèle au comics que ne l'était le film Wanted (pour rester sur Millar) Des libertés, qui édulcorent un peu mais sans plus

Les excès de Millar sont un peu atténués, ce qui n'est pas pour me déplaire

Les Geeks sont plutôt bien campés

Les scènes de "défouraillage" (Cage et sa fille) ne m'ont pas parues ultra claires ou maitrisées, mais celles avec KA le sont

Du bon gros divertissement-pop corn movie- qui tâche, sans lasser (alors que de longues scènes d'un Spider-Man me lassaient bien)

Vite vu, mais sans d'ennui

Intérêt majeur pour les fans de JRjr, la séquence animée (par lui) bien sympa, et surtout les dessins de Nic Cage de la main du Maestro, dont vous avez une vue d'ensemble sur la photo ci dessus

Le grand Bill

Bill Sienkiewicz est ahurissant de multi talents : dessin, encrage, peinture... Il sait tout faire.

Je montre juste ici un mini aperçu de ce que j'ai vu de plus lâché, spontané. Un artiste moindre que lui passerait vite pour un escroc qui bacle, mais Bill S. n'est pas de ceux là. Même à l'arrache, ça marche.

les 2 premières planches de sa back up récente du Spirit

Et je crois que l'integration du titre dans la bande du haut de la page 1 est à mi chemin entre le foutage de gueule et le génie pur :-)

Une planche de son Batman malheureusement inédit (mais dont DC est en train de tenter de réunir les planches, vendues pour la plupart, pour les scanner en meilleure res; et enfin publier l'histoire un jour)

Une couv d'Elektra sur sa spécialité : partir dans tous les sens pour, au final, un résultat cohérent et qui a la patate.

Idem sur cette couv Dracula

Un Joker à la limite de l'abstraction

Classe le Parrain

Et histoire de prouver que c'est loin d'être un rigolo et que, s'il veut, il connait ses bases, même à la couleur : de magnifiques portraits :

Sean Penn

Et l'un des derniers grands monuments vivants

De tout, mais à l'encre

Pour la fête du travail, un melting pot encrage fin/ encrage laché

McFarlane, quand il dessinait au lieu de compter les sous, masquait ses nombreuses lacunes de dessins sour une anatomie tordue (mais efficace) et un encrage plutôt spontané et sympa

Sur ce dessin plutôt rare on voit que ça fonctionne moins quand il ne place pas de noirs, et l'encrage plus sec de Scott Williams ne colle pas trop non plus

La classe des encrages fins : Une illu de Mike Mignola crayonnée pour un festival hollandais

Et sa version finale

Encrages lâchés : Skottie Young est très fort. Pas de noirs totalement pleins mais un encrage, comme le dessin, d'une énergie folle. On sent l'influence de l'animation dans le mouvement

Encore plus spontané dans la finition, quelle pêche ((malgré la pose) sur ce Spidey 100% Ron Garney

Quand Jim Lee, en forme, se lâche sur une couv de The Boys, ça déménage également

Et finissons comme il se doit par le boss, Janson, sur du Miller en bonne résolution.

Un peu de Spirit and Co

Amusant, des dédicaces du Spirit, atypiques et pas mal

Le très singulier Ted McKeever et sa version 'Tour de Pise"

Et notre Gerald Parel national, qui donne une chouette vision lâchée

Bon, du vrai Eisner, c'est toujours bien aussi

Et comme je n'ai honte de rien, je colle ici ce petit exercice amusant

Fred Grivaud a crayonné ce très joli perso (le Patrouilleur, créé par Pierre Minne)

Il proposait, pour le fun, à qui le veut, de l'encrer

Je m'essaie à l'exercice en collant le plus possible au style de Fred, très beau mais loin de mes goûts habituels

Et Fred en donne sa version, évidemment supérieure mais, j'en suis ravi, pas forcément très éloignée de mon approche

Encrage inutile?

Il est des dessinateurs dont le trait est si précis que l'art de l'encrage en est rendu presque inutile, et n'apporte en tout cas rien d'autre qu'une mise au net.
Kevin Nowlan en montre un exemple criant, sur une page dont il se demande même pourquoi on lui a demandé d'intervenir

C'est l'exemple type du dessin qui peut être "encré digitalement" (à l'époque la technique était moins rodée, ceci explique surement les encreurs sur cette série)

Travis Charest sur la série Wildcats

Encrage pro, ultra net, mais impossible de percevoir un Nowlan d'habitude très apparent.