Une seule double case la semaine dernière n'est pas assez. En voici un peu plus
Je connaissais le travail de Wolfman/Colan sur Dracula, sans jamais l’avoir vraiment lu
C'est chose, partiellement, faite avec le vol 3 des Essential Marvel (merci M'sieur Pwa)
Colan était, si on fait preuve d'un peu d'objectivité, parfois inégal dans son travail, selon les périodes et les titres, et il faut reconnaitre que certains boulots étaient expédiés (sans compter sa propension à découper tranquillement la première partie d'un comics et d’être obligé de condenser, trop, en fin d'épisode, pour caser toutes les idées du scénar qu'il illustrait)
Mais sur Dracula c'est clairement un "labor of love". Il voulait ce titre et a adoré bosser dessus
Seul au dessin il était bon...
mais moins que le duo magique qu'il forma sur des dizaines de dizaines d'épisodes de notre vampire Tom Palmer est le meilleur encreur de Colan. Point.
On sait tous que Colan était l'un des artistes les plus durs à encrer, tant il rendait des planches texturées au crayon à papier, à interpréter par l'encreur
Palmer est un génie de l'encrage (et un bon dessinateur, et un excellent coloriste, et un type charmant...)
Du trait fin (cf le front de Dracula) de l'épaisseur, de la trame collée...
Avec ce genre de pages on est carrément dans un film de la Hammer même si Colan s'inspirait de Jack Palance pour le perso (et non de Christopher Lee ou Bela Lugosi)
Quelle atmosphère!
Du jeu d'ombre ,de la trame légère en case 2, de la trame plus sombre en case 3...Palmer fait mouche à chaque fois pour sublimer le dessin
De mieux en mieux, avec un réalisme que ne renierait pas Neal Adams, sans être photo-réaliste
Sur les épisodes qui ne sortaient pas en comics, mais en revue, en plus grand, et en noir et blanc, les auteurs pouvaient jouer du lavis
Bob McLeod n'était pas un mauvais en encreur du tout sur Colan, mais je trouve qu'on voyait un peu trop son style par endroit, un peu plus lisse que Palmer, et il utilisait souvent moins les hachures
Palmer savait utiliser le lavis également sur ce type de revues... (pour l'anecdote la 7ème image de cette entrée est également tirée de la revue n et b sur Dracula)
mais quand il s'agissait de jouer de la finesse, des hachures, pour interpréter du crayon, il n'était pas en reste
J'ai toujours aimé l'équipe John Buscema/ Tom Palmer, et jeté un œil intéressé sur le duo Neal Adams/ Palmer, mais je crois que je mets l'osmose formée avec Colan peut être encore au dessus
Pour terminer, et rappeler à quel point Palmer est aussi un excellent coloriste, voici quelques splash pages de sa main. Il approchait chaque page, comme son encrage et comme le dessinateur, avec une certaine urgence (les comics étaient mensuels, sans les retards actuels). Cette urgence plus son sens de la couleur faisaient merveille : efficacité, simplicité, absence d'ego...
Vive Drac'