Petite entrée post lecture du week end
J’ai commencé The Seeds en 2017 puis après deux comics
cela s’arrêta (lenteur du dessinateur…)
Ils ont sorti la suite directement en compil us me semble t
il
Je l’ai zappé et me rattrape ce jour avec la vf Futuro
C’est une merveille
Je suis le travail de la scénariste (journaliste/essayiste/cinéaste)
Ann Nocenti depuis plus de 30 ans, (depuis ses Daredevil) Elle est des rares scénaristes (très rares puisque
seul Milligan en fait partie) à m’avoir fait acheté des bd malgré des dessins
très moyens, voire moches (Van Sciver)
J’aime sa pensée, son approche, son humanisme, ses
thématiques…tout
Sur Daredevil elle mettait des formes, enrobait ses sujets
dans du super héros (avec un énorme talent), mais on avait aussi le nucléaire,
la protection animale, l’écologie, la citoyenneté, les medias…Brillante
personne
Avec cette BD elle y va franchement
Je ne veux pas spoiler, mais en gros c’est un futur proche,
un monde coupé en deux puisque les « anti tech » sont derrière un
mur. Une journaliste croit encore en son métier et tente d’aller là bas, mais
on/elle va croiser une jeune femme amoureuse d’un…extra terrestre venu, comme
les siens, récupérer des semences « de nous » comme ils le font pour
tout les peuples condamnés
Si, comme moi, les ET vous font fuir, restez car c’est
tellement plus
On a TOUT ce que Nocenti distillait dans DD, mais en condensé,
digéré, réfléchi, et c’est du costaud
Le récit n’est pas simple, pas toujours fluide, c’est déstabilisant
mais volontaire, il faut s’accrocher, y revenir, relire, et au final quel pied
Pourquoi ? Parce que Nocenti est excellente bien sur, mais
aussi car elle a une TRES bonne éditrice
(Karen-Vertigo-Berger) qui lui a fait revoir sa copie, repenser, refaire… et nous
fait éviter l’écueil de son Kid Eternity (avec Sean Phillips) dans lequel à trop
vouloir en faire, en dire, en montrer, elle en perdait ses lecteurs
Evidemment n’oublions aps David Aja. Il s’éloigne de son idole
Mazzucchelli, adopte un trait plus froid, crée plus de distance (l’effet dessin
sur ordi ?) avec une seule couleur, un gaufrier très présent et des jeux d’acteurs minimaliste
La grosse utilisation de ref photos m’a tenu à distance le
temps de quelques pages puis la narration l’emporte, les symboles, les clins d’oeils
(vous en avez un beau, au Killing Joke, dans une page que
je vous montre ici)
Le duo fonctionne à merveille, on reconnait l’approche de
Aja et Nocenti est bien là tout du long
J’ai lu ce récit après avoir regardé « Don’t look up »
et si ce dernier est sympathique (avec une fin assumée) il ne mérite pas forcément
d’être traité de chef d’œuvre, alors que ce livre…à voir, après relecture (car
je relirai) et passage du temps
Il y a beaucoup de noirceur, beaucoup de pessimisme, mais il
flirte avec le réalisme et il y a aussi un peu d’espoir et…de l’amour
Il y a surtout bien plus que ce que j’en dis là et que ce
que ces quelques lignes (à chaud) peuvent suggérer
Quelques pages, prises sur la vo, donnant au moins une
petite idée du style